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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Margio a tué Anwar Sandat et pour tout le monde, c'est une nouvelle ahurissante. Margio, c'est un bon gars, certes un peu renfrogné, mais tranquille. Seulement voilà, le jeune homme a un tigre dans son corps - un héritage familial.

J'ai adoré les pages où les légendes s'engouffrent, où l'on bascule dans le réalisme magique. J'ai adoré la beauté de ce tigre blanc comme un cygne, blanc comme un nuage, blanc comme du coton, dont notre héros tombe éperdument amoureux, et on le comprend; j'ai été fasciné par l'énormité de la sauvagerie qui peut s'emparer de celui que ce beau et si poétique félin habite. La conteuse du village de son grand-père, Ma Muah, m'a bien séduite aussi, avec son stock d'histoires qu'elle n'a pas besoin de complètement inventer, « car, disait-elle, tout cela avait réellement eu lieu dans le passé ». Un passé où donc les princesses djinns enlevaient de beaux garçons pour les emmener dans leur palais, et où il y avait des unions matrimoniales entre les hommes et les tigres - ce qui explique que Margio ait pu hériter de l'un d'eux.

Ce qui est dommage, c'est que le reste du roman, bien qu'étant d'une qualité tout à fait estimable, n'est pas aussi captivant. L'évolution, les problèmes de famille, les tiraillements du héros qui vont conduire au meurtre, sont évoqués avec justesse et c'est intéressant d'être dans le quotidien d'un village indonésien. Mais c'est moins vif, moins étonnant, moins drôle que mon autre lecture d'Eka Kurniawan, Cash. du coup, j'ai été un petit peu déçue.
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Margio, un jeune homme tranquille et sans histoire, égorge son voisin à coups de dents. Quelle folie soudaine a conduit ce garçon à tuer d'une façon aussi horrible un homme qu'il connaissait ? A ceux qui l'interrogent, Margio proteste de son innocence : « ce n'est pas moi, il y un tigre dans mon corps ». En plongeant dans le passé du jeune homme, Eka Kurniawan, auteur indonésien de la jeune génération, admirateur de Pramoedya Ananta Toer, écrivain de premier plan emprisonné sous le régime du général Suharto, explore dans ce roman la complexité de l'âme humaine à travers l'histoire d'une famille d'origine rurale qui a emménagé pour survivre dans les faubourgs d'une ville côtière. Utilisant le mythe du tigre blanc, symbole de la puissance animale, l'auteur met à jour cette part d'ombre cachée en tout homme.
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Univers bien singulier que celui de Eka Kurniawan, à la fois envoûtant et surprenant. Comme dans son autre livre traduit en Français "Les belles de Halimunda" on y retrouve un mélange de sordide, d'amour, de fantastique, de burlesque. Le roman prend prétexte d'un crime particulièrement pulsionnel et bestial pour décrire un aspect de la société indonésienne, la plus précaire. E.Kurniawan ne fait pas un reportage journalistique, mais nous fait vivre de façon totalement subjective au sein d'un groupe familial, au travers des faits et gestes quotidiens. Livre atypique donc, qui m'a plu, tout comme "Les belles de Halimunda"...mais qui a aussi des ingrédients pour déplaire à d'autres lecteurs. Avis aux explorateurs du monde littéraire....
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Nous entrons dans un monde totalement différent, l'Indonésie, de nos jours. Un jeune homme, Margio, un peu désoeuvré égorge avec ses dents un vieux peintre dont le seul défaut est de trop aimer les femmes. Derrière ce crime barbare se cache une véritable croyance animiste : le tigre était rentré en lui et a tué.
Cette histoire semble absurde pour nos esprits occidentaux et cartésiens. Néanmoins l'auteur, dont c'est le deuxième roman, nous amène peu à peu à trouver le chemin qui s'est frayé dans l'esprit du jeune homme. Tout avait basculé lorsque la famille s'était installée en ville, le père, devenu violent, et la petite soeur morte une semaine après sa naissance, et dont l'imam n'avait pas voulu célébrer les obsèques.
Il faut vraiment faire abstraction de nos modes de vie, et se plonger dans cet excellent roman qui nous décrit un autre mode d'existence. L'écriture de l'auteur, fine et agréable, nous transporte dans un autre monde qui nous ferait presque accepter la présence du tigre...Utilisant le mythe du tigre blanc, symbole de la puissance animale, l'auteur met à jour cette part d'ombre cachée en tout homme.
La vie de cet auteur ressemble à un conte de fées. Né en 1975 dans une famille très pauvre de Java, il a appris à lire grâce aux livres que son père trouvait dans les chambres d'hôtel et à une ONG (Le jardin des livres). « L'homme-tigre » est le premier livre traduit en France, et la maison d'édition Sabine Wiesperger doit éditer son premier roman paru en 2002.
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Le roman commence par la révélation d'un meurtre. Un jeune homme d'apparence tranquille, assassine sauvagement un homme d'âge mûr, père de famille, aisé, sans aucune raison apparente. Il déclare simplement que ce n'est pas lui, mais le Tigre qu'il y a dans son corps.
Pour comprendre ce qui s'est passé, nous découvrons la vie du jeune homme, Margio, ainsi que de sa famille, en particulier de ses parents. Et la façon dont leur vie croise celle d'Anwar Sadat, l'homme qui finira assassiné. le livre nous fait découvrir, à l'arrière plan, la vie dans l'Indonésie des villages, des simples gens, et leurs conditions de vie rudes, les us et coutumes.

J'ai été happée par ce livre, à la construction efficace, et à l'écriture prenante. le voyage en Indonésie est dépaysant et c'est une vraie découverte. Les personnages sont bien campés, et on a envie de savoir ce qui s'est passé. Alors même si le dernier tiers du livre m'a paru un peu trop mélodramatique, c'est vraiment une bonne lecture, et je compte bien suivre les éventuelles futures parutions de cet auteur. Une très bonne surprise de la rentrée, et Sabine Wespieser fait décidément de bons choix éditoriaux.
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Aujourd'hui je vais évoquer L'homme-tigre roman indonésien troublant d'Eka Kurniawan.
Le texte débute ainsi : « le soir où Margio assassina Answar Sadat, Kyai Jahro était captivé par ses poissons dans leur bassin. L'odeur d'une mer à la voix de fausset flottait parmi les cocotiers. Les vents apaisés rampaient parmi les algues, les érythrines des Indes et les buissons de lantanas. » Ces phrases liminaires laissent supposer qu'il s'agit d'un polar ; en réalité le roman est d'une plus grande ampleur qu'une enquête policière. Margio le protagoniste est un jeune homme javanais gentil et aimable. Pourtant, il commet un crime sanglant mais alors qu'il est arrêté il est incapable d'expliquer son geste. Il indique juste qu'il a un tigre dans son ventre. Il a tué l'homme de ses dents en lui infligeant des blessures létales. Ce félin fauve est-il une invention pour se dédouaner du crime ou au contraire existe-t-il vraiment ? le roman est à la fois réaliste et fantastique, les légendes et les croyances se mêlent à la réalité. L'homme-tigre c'est une sorte d'enquête à la recherche de la vérité et notamment le lien supposé entre l'assassin et sa victime. Pour cela la généalogie des deux personnages est retracée. Answar Sadat est un peintre volage qui n'hésite pas à tromper son épouse pour éprouver du plaisir auprès d'autres femmes. Margio a grandi avec sa soeur aux côtés d'un père violent et d'une mère soumise et maltraitée. Elle a un rôle important et malgré les coups elle résiste et alors qu'elle est enceinte une troisième fois elle sourit et semble heureuse. Ce bonheur inattendu est probablement la clé du mystère. L'auteur décrit avec précision les odeurs, les ambiances et l'environnement forestier où se déroule l'intrigue.
L'homme-tigre est l'histoire d'une violence intra-familiale sournoise et destructrice, d'un amour secret et impossible et d'une vengeance filiale sous l'emprise de démons culturels. Ce roman est une découverte de la littérature indonésienne ; pour l'apprécier il faut ne pas être influencé par le cartésianisme et accepter le conte et la mythologie qui sont des voies d'accès souveraines à la psyché et à l'esprit du protagoniste qui par son meurtre exorcise une violence dont il est la victime collatérale.
Voilà, je vous ai donc parlé de L'homme-tigre d'Eka Kurniawan paru aux éditions Folio.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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