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EAN : 9782207118238
160 pages
Denoël (08/01/2015)
3.65/5   26 notes
Résumé :
Kurt Vonnegut, romancier et satiriste d’exception, était en son temps l’un des orateurs les plus demandés pour les cérémonies de remise de diplômes. Chaque fois, il savait trouver des mots originaux, pertinents et drôles, dont les étudiants se souvenaient longtemps. Elle est pas belle, la vie? rassemble des discours que l’écrivain a prononcés dans neuf universités entre 1978 et 2004. Tantôt hilarantes, tantôt incisives, en roue libre ou du plus profond sérieux, ces ... >Voir plus
Que lire après Elle est pas belle, la vie ? Conseils d'un vieux schnock à de jeunes consVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Dégotez-vous une Harley et envolez-vous avec les Hell's Angels, trouvez-vous une vraie famille, de vrais amis plutôt que de passer votre temps, à converser avec des fantômes sur la toile.
Un exemple parlant pour donner une idée des conseils pas si farfelus du "vieux schnock "prodigués à de jeunes cons diplômés boutonneux dans 9 universités américaines de 1978 à 2004.
Elle est pas belle la vie ? est un recueil des discours de Kurt Vonnegut.
Les sujets sont sérieux mais le ton est décalé.
Sous des allures de fanfaron, il faut rappeler que Kurt a connu de près les horreurs de la guerre. Il a été l'un des sept rescapés du bombardement de Dresde en 1945 pour avoir trouvé refuge dans un abattoir qu'il raconte dans son livre Abattoir V.
Ses discours sont un hymne à la vie. Il rappelle que l'horreur est à nos portes et qu'il faut être vigilant en choisissant au quotidien les valeurs humanistes : la fraternité, la paix, le pardon contre à la guerre, la vengeance "oeil pour oeil dent pour dent"(une valeur prédominante chez les cowboys) la haine des autres qui est un véritable poison.
En tant qu'humaniste, libre penseur et anthropologue , il pointe du doigt le manque de rites de passage dans la société américaine. Porte ouverte au suicide.
Constate que contre la solitude, rien ne vaut des amis et une famille élargie. Il faut suivre exemple des pays africains .
S'interroge sur les nouvelles technologies cannibales : "j'ai un beau-fils qui a été avalé par son ordinateur . Il a disparu dedans et je ne sais pas si nous pourrons l'en sortir un jour. En plus, il a femme et enfants"
Trouve que l'on n'a rien inventé de mieux qu'un livre, objet doux pour la main.
S'insurge contre la société matérialiste : Apprenez à aimer votre destin et non l'argent.
Pointe les ravages de la drogue et de l'alcool : son fils a fait un séjour en asile pour de la Mescaline et George W. Bush a picolé de 16 ans à 41 ans avant de devenir le pire des présidents.
Prend appui sur des études scientifiques qui montrent les effets positif de la musique blues contre la dépression. Alors faites vous plaisir !
"Elle est pas belle la vie " comme aimait le répéter son oncle Alex qui savait profiter des bons instants de la vie comme la joie simple de partager un plat ou un verre.

Un livre qui remet les idées et les valeurs fondamentales en place.
Il faudrait un Kurt Vonnegut pour nos énarques français...

Elle est pas belle la vie ...dégotez-vous une Harley et éclatez-vous !
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A partir de quand un discours devient un objet littéraire ? Lorsqu'il porte en lui des valeurs morales universelles ? Lorsqu'il a laissé une empreinte dans l'histoire ? Difficile à dire après avoir refermé le recueil qui compile quelques discours de Kurt Vonnegut devant les étudiants lors de cérémonies de remise de diplômes et publié à titre posthume.
Même pour le profane en la matière, on se rend très vite compte que ces discours ne répondent pas aux canons du genre. Loin des « platitudes euphorisantes », des messages messianiques et consensuels vantant des lendemains flamboyants, l'auteur américain préfère percuter le mythe de la success-story. Il ironise sur la prétention humaine et l'héroïsme du passé à travers des discours francs, sans inhibition et revêtant l'apparence d'une spontanéité décontractée. Çà donne à l'exercice une certaine vitalité burlesque.
Il en ressort le sentiment que Vonnegut s'est donné pour mission de combattre nos aliénations mentales, ce qui assigne et fige la condition de l'homme. Rien de surprenant dans la bouche d'un auteur présenté comme une figure de la contre-culture américaine. D'autant plus que l'on retrouve sa singularité dans la forme de ses allocutions : des discours déconstruits voire chaotiques, des démonstrations qui tentent d'égarer l'assistance, de l'éclabousser en parlant de solitude ou de violence pour mieux la rattraper avec des références culturelles populaires. L'expression « décrypter le discours » prend ici tout son sens chaque fois qu'il détourne des idées acquises avec une belle maîtrise de l'art du contre-pied.
C'est ludique pour les premiers, mais la succession des discours entraîne des répétitions et les idées pertinentes se trouvent noyées dans ce qui ressemble pour moi à une logorrhée diarrhéique.

Kurt Vonnegut est présenté comme l'un des conférenciers les plus sollicités aux États-Unis et je dois avouer que j'ai du mal à comprendre cet engouement et l'effet transcendant que l'éditeur prête à ces discours. Certes, on discerne chez Vonnegut l'humaniste qui n'a rien de béat ni de désabusé mais il n'y a rien de renversant derrière ses propos confus, simplement des idées incroyablement rationnelles sensées nous mener vers une sobriété heureuse.
On devine l'homme habile pour mettre en scène une parole bienveillante et extravagante, et c'est peut-être là le défaut de ce recueil. Ces discours ne sont pas faits pour être lus. Il manque la voix, les respirations, le sens de l'ellipse, sûrement les connivences avec le public et j'ai peut-être pour ma part des lacunes en lien avec la production littéraire de Vonnegut (non familière avec la plume de l'écrivain américain, je suis incapable de déceler d'éventuelles références à son oeuvre).
Rien de bien remarquable d'un point de vue littéraire mais ça se lit sans déplaisir non plus.
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Je n'ai jamais rien lu de Kurt Vonnegut, et je pense que bien des lecteurs de bon goût me jetteraient sans hésiter la pierre. J'ai toujours ce problème idiot et incompréhensible à-propos des oeuvres unanimement encensées (j'ai aussi un problème avec les oeuvres ayant un succès commercial important (bien souvent, c'est l'exact inverse des oeuvres « unanimement encensées », et aussi avec les oeuvres faisant le buzz, bref, j'ai 21 ans et quelques problèmes.). Je n'ai pas envie de les lire, je ne suis pas intéressé par leur lecture, et bien souvent, une fois le livre achevé (car je m'y résigne toujours à un moment donné), je regrette amèrement de ne pas l'avoir fait avant.
Je ne pense pas que la lecture de ce court « Elle est pas belle, la vie ? » me permettra de rentrer dans le club des lecteurs de Vonnegut, parce que d'une part ce sont des discours retranscrits sur papier (ce qui fait de moi un « entendeur de Vonnegut », et pas son lecteur…) ; et d'autre part parce que si le personnage de Vonnegut se livre ici à bien des confessions et qu'il, si j'ai bien compris, trahit d'innombrables fois son style fait d'humour grinçant et d'une taquinerie bienvenue, il n'y a ici absolument rien du talent d'écrivain. On en apprend beaucoup sur l'auteur, mais ceci s'éloigne assez du cadre de ses écrits. Les discours sont fort joliment exécutés, et le talent d'orateur de Kurty (je me permets déjà des petits surnoms amicaux) est à n'en pas douter incroyable. J'aurais aimé avoir un discours comme ça à la fin de mon lycée.
On se plonge donc dans la légèreté et la générosité de Vonnegut, ici, qui fait preuve d'une magnifique capacité à disgresser et exploser ses discours en mille morceaux pour mieux faire percevoir au lecteur le message qu'il souhaite faire passer. Il est tout de même assez impressionnant de constater que ce gars parvient à faire passer des idées claires alors qu'il change de sujet toutes les deux minutes. Mais voilà, le talent est là, et le style est absolument délicieux. L'auteur mélange une franchise indéfectible (il « dit » les choses, ne les masque quasiment jamais) et une taquinerie effrontée déplaçant les évidences pour mieux les révéler au final. Il va falloir par exemple, pour expliquer ce qui cloche dans la plupart des mariages américains, passer par l'histoire d'un homme que Vonnegut avait rencontré des années auparavant. Et de révéler ainsi ce que bien des couples aimeraient savoir, alors que leur relation se consume : le mari n'est pas assez de gens, la femme n'est pas assez de gens. Une famille, ce n'est pas deux parents deux enfants, mais une cinquantaine de personne, car il y a une nécessité à être plein de gens, via diverses organisations ou associations, une implication dans son voisinage ou sa ville, pour échapper à la solitude inhérente à la condition humaine. Vonnegut vous révèlera aussi ce que veulent les femmes, et ce que veulent les hommes (pour faire bonne figure). Il vous expliquera ce qu'est un rite de passage, et pourquoi il est nécessaire.
Il jouera avec les mots, perdra son auditoire pour mieux le surprendre et le déstabiliser avec une vanne dont il a le secret (c'est-à-dire, bien souvent, un humour à la fois surréaliste et peu épargnant).
Et disons-le nettement, ce bouquin redonne une énergie salutaire. Il met en forme, il regonfle à bloc. Parce que l'humanisme un peu naïf de Vonnegut est séducteur par son innocence, que la satyre de la société et la haie de l'ère technologique rassure et conforte que l'essentiel est ailleurs que dans un écran, parce que la famille et les liens unissant les êtres sont fantastiques, et parce que Vonnegut dit tout cela avec une maitrise délectable.
Bien sûr, le livre est court, et bien sûr, c'est complètement dispensable. Vous trouverez des dizaines d'autres livres traitant des mêmes thèmes de manière plus approfondie. Vous en apprendrez plus sur Vonnegut en lisant un de ces romans que ce recueil. Mais dispensable est peut-être un mauvais terme, au fond. Ce bouquin, c'est l'occasion de rentrer en communion avec ce vieillard sympathique et téméraire qu'était Kurt Vonnegut, et c'est l'occasion de l'entendre parler de pleins de petites choses de la vie avec son humour et son style virevoltant. C'est l'occasion de se réjouir de l'instant et de se dire que non, rien n'est perdu, au fond.
Evidemment, il faut y mettre un peu du sien pour cela. Ceci n'est pas un nouveau traitement antidépresseur.
Mais un chasseur de coup de blues, pourquoi pas.
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Après vérification, oui, Vonnegut est bien un auteur de science-fiction comme je pensais m'en souvenir, mais il a vécu l'équivalent de plusieurs existences (études et boulots variés, seconde guerre mondiale sous les bombardements - d'où Abattoir5- et suicide de sa mère le jour de la fête des mères, quelle horreur!). J'ai donc appris aussi qu'il participait en tant qu'orateur aux cérémonies de remise de diplômes (ce truc a l'air bien anglo-saxon, je ne me souviens pas du tout qu'on m'ait remis autre chose qu'un bout de papier dans un vague secrétariat). Dommage, finalement, toge et mortier donnent des photos marrantes quand même et cela marque plus sans doute la fin des études et le début d'une autre vie.

En tout cas rien de lourd et empesé dans ces discours, souvent humoristiques, pleins d'anecdotes, très "parlés", l'auditoire étant sollicité pour donner son avis en levant la main, etc... Quelques petites redites forcément, au fil du temps (de 1978 à 2004), mais rien de rédhibitoire.

Des thèmes favoris, importants aux yeux de Vonnegut, reviennent souvent :
La nécessité de "familles élargies"
"Un mari, une épouse et des enfants ne font pas une famille, pas plus qu'un Diet Pepsi et trois Oreo ne font un petit déjeuner. Vingt, trente, quarante personnes - ça, c'est une famille. Les mariages implosent tous. Pourquoi? Les mariés se disent l'un à l'autre, parce qu'ils sont humains : 'Tu n'es pas assez de gens pour moi'."
Il prend l'exemple d'un Ibo du Nigeria qui avait six cents proches aux quels il pouvait présenter son nouveau bébé.

Les rites de passage
"Mon opinion est que refuser un rite de passage aux jeunes hommes de notre société est un complot soigneusement ourdi, quoique subconsciemment, pour rendre ces jeunes hommes impatients d'aller à la guerre."

L'oncle Alex
"Mon oncle Alex Vonnegut m'a enseigné quelque chose de très important. Il m'a dit que quand les choses allaient vraiment bien, il fallait toujours le constater. Il parlait d'occasions très simples, pas de grandes victoires. Boire de la citronnade à l'ombre d'un arbre, sentir les effluves d'une boulangerie, pêcher ou écouter de la musique venant d'une salle de concert tandis qu'on est dehors dans le noir ou, si je puis me permettre, après un baiser. Il m'a dit qu'il était important dans pareilles circonstances de dire à voix haute : 'Elle est pas belle, la vie?'.
Oncle Alex estimait que c'était un gâchis terrible d'être heureux et de ne pas le constater."

Vonnegut n'était pas chrétien, mais il cite plusieurs fois le Sermon sur la montagne (être miséricordieux). Ses opinions en matière de politique (y compris étrangère) ou de religion ne caressent pas dans le sens du poil, il cherche à faire réfléchir les jeunes têtes en face de lui, par exemple sur leur dépendance à l'argent,à la notoriété, au pétrole.

Cependant je ne suis pas totalement emballée car il me manque l'oralité du texte, qui a été lu devant des centaines de jeunes diplômés, il manque leurs réactions aussi. Parfois je l'avoue c'était censé ma faire sourire, et c'est tombé à plat, je n'ai pas compris toutes les références. Je pense qu'il faudrait que je connaisse mieux l'auteur et que, par exemple, je lise un de ses romans, pour mieux appréhender son univers.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Était-il nécessaire de faire un livre ?
C'est un recueil de discours d'un écrivain que j'apprécie beaucoup.
Je m'attendais à une forme assez orale. Elle y est.
Les discours semblent retranscrits tels quels. Ce qui donne un style assez oral.
Je m'y attendais.

Par contre, les discours sont tous des discours de fin d'année universitaire.
Les mêmes circonstances (motif du discours, pays, époque) conduisent à une très grande répétition.

Certes on tire du livre de très pertinentes et fines observations sur la société et le passage à l'âge adulte. Mais était-ce pertinent d'en faire un livre ?
J'en doute
Par contre, ajouter un discours aux différents romans de l'auteur je dis oui !

En conclusion : consultez les citations que j'ai faites et lisez les romans de l'auteur (il y en a de très très bons)
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critiques presse (1)
Liberation
19 janvier 2015
Les propos apparaissent parfois décousus, les blagues un peu américo-américaines, mais la chaleur et la dérision submergent le tout. D’autant que le satiriste y mêle son désespoir face à la destruction de la planète.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Ne renoncez pas aux livres. Ils sont si agréables - ce poids amical. La douce résistance de leurs pages quand vous les tournez du bout de vos doigts sensibles. Une grande part de notre cerveau sert à décider si ce que nos mains touchent est bon ou non pour nous. N'importe quel cerveau normalement constitué sait que les livres sont bons pour la santé.
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Quand on y pense, seul un dingue voudrait être un humain, s'il ou elle en avait le choix. Nous sommes des animaux si traites, si déloyaux, si menteurs, si vénaux !
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Je suis si intelligent que je sais ce qui ne va pas sur la planète. Tout le monde se demande, pendant et après nos guerres, après les incessants actes terroristes partout sur la planète : "Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?"
Ce qui s'est passé, c'est que trop de gens, dont les lycéens et les chefs d’État, obéissent au code d'Hammourabi, un roi de Babylone qui vécut il y a presque quatre mille ans. On trouve d'ailleurs un écho de ce code dans l'Ancien Testament. Vous êtes prêtes ?
"Œil pour œil, dent pour dent."
[...]
Quand Jésus-Christ a été cloué à une croix, il a dit : "Pardonne-leur, mon Père, car ils ne savent pas ce qu'ils font."
Voilà un homme à part, quand même. N'importe qui, en conformité avec le code d'Hammourabi, aurait dit "Tue-les tous, papa, et tous leurs amis et tous leurs parents, et fais que leur mort soit lente et douloureuse."
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Vous savez, je l'espère, que la télévision et les ordinateurs ne sont plus vos amis, qu'ils ne stimulent plus votre intelligence, pas davantage que les machines à sous. Tout ce qu'ils veulent, c'est que vous restiez assis tranquillement et achetiez toutes sortes de saloperies, que vous jouiez en Bourse comme si vous étiez à une partie de black-jack.
Or seul les gens bien informés et pleins d'affection apprennent aux autres des choses dont ils se souviendront toujours et qu'ils aimeront toujours. Ce que ne font pas l'ordinateur et la télé.
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Cette guerre [Vietnam] n’a fait que transformer des millionnaires en milliardaires. Cette guerre-ci [Irak] transforme des milliardaires en multimilliardaires. Voilà ce que j’appelle le progrès.
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Videos de Kurt Vonnegut (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Kurt Vonnegut
Abattoir 5 - Bande-annonce VF Abattoir cinq / Slaughterhouse five (1972), film de science-fiction George Roy Hill, basé sur le roman de Kurt Vonnegut Jr.
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