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le Mars Club - Rachel Kushner
Traduction : Sylvie Schneiter @livredepoche

Poche du mois du #picaboriverbookclub

Romy Hall a été condamnée à la perpétuité suite au meurtre de Kurt Kennedy, un client régulier du club de strip-tease où elle travaillait qui s'était pris d'obsession pour elle et la suivait partout. Romy est transférée à Stanville pour y purger sa peine, elle laisse son fils de 7 ans, Jackson, à la garde de sa mère et se raccroche à l'idée de le voir au moins grandir au fil des visites. C'était sans compter sur la mauvaise nouvelle qui l'attendait...

J'ai beaucoup aimé les parties sur la vie carcérale, les rapports entre les prisonnières, avec les surveillants, le quotidien ultra réglementé, la hiérarchie imposée par certaines détenues, la difficulté de se faire une place, d'exister. Les personnages sont hauts en couleur, des caractères forts, bien trempés et bien campés. Malgré la dureté de cet univers, ce sont des passages que j'ai trouvé très humains. J'ai moins aimé avec les parties où Romy raconte son passé, peut-être parce qu'elle y met une certaine distance, je n'ai pas réussi à me projeter ni à m'attacher.
Au travers de l'histoire de Romy, l'auteure nous parle de ces violences omniprésentes dans nos sociétés : la violence faite aux femmes, la violence sociale, la violence des prisons... et nous pousse à nous questionner sur le fonctionnement de nos systèmes sociétaux.
Un roman fort et très humain.
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Excellent roman, Rachel Kushner signe avec le Mars Club, le portrait d'une jeune strip-teaseuse, condamnée à perpétuité. Un roman au vitriol. A travers lui, c'est l'univers carcéral américain qui est mis en exergue, l'auteure analyse, décortique, « scapélise » pourrait-on dire ce monde féroce et brutal, cette machine inhumaine, cet univers minable où les faibles n'ont pas leur place, une peinture réaliste des pénitenciers pour femmes aux Etats Unis où sexe, sexisme, racisme homophobie sont de rigueur , une cage où la violence et la lutte pour la domination s'exercent chaque jour, où chaleur et côté malsain s'entremêlent dans une sueur qui vous colle à la peau. Un milieu impitoyable qui est là pour broyer et où malgré tout certaines essayent de rallumer une flamme d'humanité .
Prison pour femmes, Stanville, Romy a été condamnée à deux peines à perpétuité pour avoir tué un homme qui la persécutait. Romy se penche sur son passé, son adolescence assez déplorable, son viol, sa descente aux enfers dans la drogue. Puis, mère célibataire gagnant sa vie dans un strip-club , le mars club. Flash back et présent alternent . Présent, cette prison où elle côtoie Conan, si masculine qu'elle avait été envoyée dans une prison pour homme ; Betty qui a fait assassiner son mari pour toucher la prime de l'assurance-vie ; Laura, qui a tué des enfant et bien d'autres . Un monde sorte de jungle où les bons sentiments sont proscrits. Et pourtant , il y a Gordon, jeune prof affecté à la prison, idéaliste, un rien naif qui lui conseille des lectures . Un jour, Romy apprend que son fils a été placé, mais déchue de ses droits parentaux, elle n'a accès à aucune information. Elle décide de tout faire pour le retrouver, et compte sur Gordon.... Des pages poignantes, déchirantes, des visages de femmes seules et pauvres en Amérique aux situations minables car c'est bien la société américaine que l'auteure passe au crible tout en nous faisant plonger dans ce voyage, ce long tunnel sans fin , sans âme, sans liberté .
Un beau coup de coeur que je vous recommande.
J'attends vos avis et merci au SP de Netgalley, de Stock pour cet envoi

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Le Mars Club de Rachel Kushner démarre dans un bus du DOC (Department of Corrections) américain en route pour la prison pour femmes de Stanville, au sud de la Californie. Romy Leslie Hall y est transférée après avoir été condamnée à deux peines d'emprisonnement à vie, plus six ans. L'aberration de la durée de sa peine est à l'image du traitement qu'elle va recevoir. Aux Etats-Unis, les détenus n'ont que très peu de droits, et on leur rappelle en permanence la raison de leur sort, quelle que soit la gravité du crime commis.

La narratrice alterne son récit en prison de courts épisodes de sa vie à San Francisco, qui permettent au lecteur de la connaître, et de comprendre comment et pourquoi elle a pu se retrouver ici. Sur son chemin, elle croise beaucoup de femmes comme elles ; des femmes qui n'ont pas eu beaucoup de chance dans la vie, n'ont pas rencontré les bonnes personnes, ont fait des mauvais choix mais souvent parce qu'on ne leur avait jamais aiguillé les bons, et qui finissent en prison par fatalité. Pour ces femmes, la prison est à peine un accident de parcours, c'est presque un passage obligé.

Le Mars Club de Rachel Kushner est un roman foisonnant où les personnages sont abrutis par leur sort et par l'univers destructeur de la prison. Il n'y a rien de caricatural ; les personnages comme les situations sont toujours complexes, faisant au passage le portrait d'une Amérique pleine de contradictions. Bien plus qu'un simple roman sur la détention et la justice, le Mars Club de Rachel Kushner est un roman sur les perversités d'un pays où règne l'image du self-made-man. Un roman prenant, bien écrit et qu'on ne lâche pas avant la fin !
Lien : http://laroussebouquine.fr/l..
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Prix Médicis Étranger 2018.
Rachel Kushner utilise le destin de Romy Hall 29 ans et condamnée à 2 perpétuités plus 6 ans pour décrire l'univers carcéral américain.
Romy a grandi dans les quartiers défavorisés de San Francisco et a connu alcool, drogue et violence dès le plus jeune âge.
Lorsqu'elle est strip-teaseuse au Mars Club, un client détraqué se met à la suivre partout persuadé qu'elle est son grand amour.
Elle déménage avec son fils de 5 ans à Los Angeles pour le fuir. Mais lorsqu'il l'a retrouve, elle se défend et le tue.
A travers son procès et plus tard sa détention, l'auteure montre à quel point le système judiciaire est basé sur une hiérarchie sociale qui échappe totalement à ces détenues issues de milieux pauvres.
Un avocat commis d'office qui gère des dizaines de dossiers à la fois, et puis la prison, du comté d'abord puis d'État.
Dans cette prison, l'auteure nous offre une galerie de portraits incroyables de femmes toutes plus différentes les unes que les autres. On s'attache à elles, on les comprend, on a pitié parfois et surtout on se met en colère contre toutes ses règles de vie absurdes qui régissent la vie pénitentiaire. Et pourtant la plupart sont des meurtrières.
Kushner nous plonge dans cette contradiction et rend à ces femmes leur statut d'être humain.
Un roman profond et prenant, même si je dois avouer quelques longueurs en arrivant au 3/4 du livre.
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Ça m'a rappelé mes années lycée : j'avais une prof de philosophie absolument fabuleuse, elle nous avait entendu évoquer les tueurs en série dans les couloirs du lycée et elle avait voulu nous parler de son expérience personnelle car elle se rendait régulièrement dans les prisons pour parler avec les prisonniers...
Avec elle, on a vu les choses sous un autre angle, et c'est un peu la même impression qui m'a rattrapée cette fois…

Rachel Kushner nous propose une plongée dans les entrailles des prisons-bunkers américaines auprès de femmes qui purgent des peines à perpétuité.
Elles ont tué, elles paient le prix fort : une absence de liberté à vie, la mort sociale et psychologique.
Romy Hall est notre anti-héroïne : elle a tué un homme, laissé derrière elle un enfant qui lui aussi semble devoir payer la dette de sa mère…
Surtout elle a tué un homme qui la harcelait… La question que l'on se pose forcément est : qui est la vraie victime?
Le roman se passe à Stanville, dans une prison californienne, les nombreux flashbacks de la narration retournent sur les lieux sordides qui aboutissent à la déchéance de Romy : le SF des années 80, le quartier malfamé du Tenderloin, le Mars club où elle était strip-teaseuse…
La rédemption, la société qui enlise ceux qui naissent dans les mauvaises conditions (la drogue, l'alcool, la violence et tout le reste…), c'est tellement facile de juger quand on est du bon côté…
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le mars club
Rachel KUSHNER

Romy Hall matricule W314159 dans la prison pour femme de Stanville condamnée à perpétuité pour le meurtre de Kurt Kennedy.

Kurt Kennedy est un ancien client du mars club, ce club de streap tease dans lequel travaillait Romy.

Mais parfois les clients confondent payer et acheter.
En mettant des dollars dans le string de Romy il ne faisait que payer.
Et comme il croyait l'avoir acheté elle a du fuir pour lui échapper jusqu'au geste fatal.

Le point faible de Romy c'est son petit garçon qui est sous la garde de sa propre mère.
En sécurité.
Jusqu'au jour où la grand mère décède et la détenue va jouer le tout pour le tout retrouver ses droits parentaux.

Je n'ai pas spécialement apprécié ce roman qui ne m'a pas touché.
Je m'attendais à un développement plus fouillé, plus profond de la relation mère-fils.
Les codétenues ne m'ont pas convaincu non plus...
Seules les 3 dernières pages m'ont vraiment apporté cet intérêt que j'attendais.
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Un livre dont je ne parviens pas à écrire une critique argumentée.
C'est un bon livre, bien écrit, documenté, instructif. Oui mais je n'ai pas réussi à entrer vraiment dans ce livre. Je n'ai pas trouvé les personnages attachants, je n'ai pas été happée par l'histoire. J'ai eu l'impression de rester en dehors, de passer à côté. Dommage, d'autant plus que ce sentiment perdure au moment d'écrire une petite critique...j'ai l'impression de ne pas exprimer correctement mon ressenti.
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Cela commence avec le long trajet en bus qui les amène à Central Valley, la prison pour femmes de Stanville. Parmi elles la narratrice, Romy Leslie Hall, détenue W314159, vingt-neuf ans, condamnée à deux peines de réclusions à perpétuité plus six ans.

D'emblée le récit nous installe dans la dynamique qui le portera jusqu'à sa fin, sorte de coq-à-l'âne nous emmenant alternativement entre présent et passé, oscillant entre le quotidien des détenues et les souvenirs d'enfance et de jeunesse de Romy, qui évoque ainsi le parcours où germèrent les graines de son destin.

Romy n'a "l'intention de vivre ni longtemps, ni brièvement", elle accueille la perspective de ses années de réclusion avec une certaine passivité, tranquillisée par le fait que son fils de six ans a été recueilli par sa mère. Elle n'a plus de projet, seulement des regrets : celui d'avoir travaillé au Mars Club, et d'y avoir rencontré "Kennedy le Pervers"...

Ses souvenirs nous emmènent à San Francisco. Loin du mythe bohème de la Beat Generation et des drapeaux arc-en-ciels, la ville qu'elle décrit est celle du brouillard, des pubs irlandais et des bagarres de la Saint-Patrick, des rues où se succèdent les magasins d'alcool. Rues où dès l'âge de dix-onze ans, elle a traîné avec une faune dont elle était partie intégrante, celle d'enfants et de jeunes adolescents livrés à eux-mêmes, à la tentation de la drogue et des petits larcins entraînant de plus grandes transgressions... Romy a connu plus que son lot de gâteaux fourrés en guise de dîners pendant que sa mère s'enfermait dans sa chambre avec son mec du moment, qui changeait souvent. Ne pensant qu'à la défonce, elle a fini strip-teaseuse au Mars Club, "le plus notoirement infâme, miteux et bordélique de la ville".

Elle était quasiment condamnée à ce nihilisme qui rend les gens comme elle incapables de faire des études, de s'insérer dans la société, de décrocher un vrai boulot, de croire tout simplement en l'avenir, ... et qui, quand ils se retrouvent devant la justice, héritent d'un avocat commis d'office et de l'absence de la moindre chance de s'en tirer à bon compte. Elle est en même temps consciente d'avoir souvent fait les mauvais choix, et de n'avoir pas dirigé sa colère sur les bonnes personnes.

Celles qui partagent son quotidien à Central Valley sont souvent, comme elles, des femmes malmenées par la vie, qui n'ont pas eu l'occasion d'apprendre les codes d'insertion dans une société qui fabrique elle-même ses exclus, et reporte ensuite sur eux leur opprobre, les érigeant en symbole d'une violence sans doute censée faire oublier celle qu'elle leur a elle-même infligée.

Pour autant, la solidarité pénitentiaire est une denrée rare, qui peine à trouver sa place entre la violence des unes et le repli protecteur des autres. La vie en prison est une vie de solitude, l'isolement de Central Valley empêche les visites des proches, pour celles qui en ont encore. Et il faut encore subir la haine des surveillants et le ravalement au seul statut de criminelle, qui annihile tous les autres : derrière les barreaux, vous n'êtes plus ni femme, ni mère. L'incarcération se réduit à s'efforcer de survivre à l'absurdité et à la détresse, par exemple en se recréant un ersatz de cellule familiale.

Rachel Kushner dépeint cet univers carcéral sans angélisme mais avec humanité, nous attachant à ses héroïnes cabossées. La structure de son récit, en multipliant les fils conducteurs, peut dérouter, mais elle a l'avantage de donner de l'amplitude à son intrigue.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Romy Hall, 29 ans est incarcérée à la prison de Stanville, en californie pour y purger deux peines à perpétuité plus six ans pour le meurtre d'un homme qui la harcelait. L'auteure dresse un tableau sans concession d'un système pénal et carcéral terrible et caractéristique ce ce pays champion de l'incarcération. Ce récit nous parle de la condition des femmes et nous interroge sur le déterminisme social irrigant la société américaine. L'inhumanité et l'inéluctabilité de ce qui advient à cette femme sont illustrés de façon magistrale dans ce récit. 
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Qu'elle déception.
j'attendais d'être "embarquée" au vu des critiques mais en vain.
Je reconnais que l'univers carcéral est très bien décrit , l'univers de ces laissés pour compte de la société américaine féroce et injuste ; mais Romy Hall et son histoire tragique ne m'ont pas touchée , j'ai eu peu d'émotion malgré le sujet et suis restée simple lectrice de ce roman .
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