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EAN : 9781096017004
Aconitum (02/05/2016)
4.59/5   23 notes
Résumé :
Ancien légionnaire, Fabrice a officié comme tireur d’élite en Afghanistan.
Retour difficile, confrontations à la luxure, son couple explose. Il part s’isoler en pleine montagne et y rencontrera une jeune asiatique, piégée par la neige.
Lorsque son ex-épouse disparaît, tous les soupçons se portent sur l’ancien sniper.

Suspens, fausses pistes, « La Voie Du Talion » aborde, avec philosophie, les thèmes du traumatisme de guerre et de la mani... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Ce court roman aurait pu s'intituler "Tireur d'élite français", mais il faut avouer que ça sonne moins bien à l'oreille qu'un titre comme "American sniper", et ce n'est pas son réalisateur qui me contredira.
"... Taisho qui l'appelait à l'aide, cétait comme Clint Eastwood en train de pleurnicher ... assez inconcevable pour filer à son secours."
La voie du talion, c'est pas mal non plus.
 
Si le film évoquait la vie de Chris Kyle à son retour d'Irak, et ses difficultés de réintégration tant vis à vis de son couple que de la société, si l'on sait que les USA sont encore aujourd'hui engagés dans différents conflits au Moyen-Orient, on oublie parfois que les militaires français sont également présents sur différents fronts et ont été déployés au Kosovo ou au Rwanda. En juillet 2010, ils étaient quatre mille soldats de l'hexagone présents en Afghanistan, en guerre contre les Talibans.
Parmi eux Fabrice, certes ici un personnage de fiction mais inspiré d'un contexte bien réel.
Fabrice, c'est un peu le Chris Kyle français, dont le retour à la société est davantage compromis encore.
 
Si quelques flash-backs nous proposent des moments d'amitié entre soldats sur le front ou évoquent les tragédies et les massacres de la guerre, le roman évoque principalement le retour de Fabrice en France, son stress post-traumatique et le gouffre d'incompréhension qui va se creuser entre sa femme avocate Céline et lui.
"Le lit conjugal était devenu une tranchée aussi profonde que les charniers de la guerre."

Et cet aspect est minutieusement abordé, tant du point de vue de l'homme brisé que de l'épouse dépassée et incapable de reconnaître son époux.
Sous l'influence de son amie Cassandre, une belle et mystérieuse psychiatre rencontrée lors d'un procès, Céline va se métamorphoser et fréquenter le monde embourgeoisé de Cannes. Fidèle ( "Mes principes sont plus forts que mes instincts" ), elle va pourtant céder au chant des sirènes et succomber notamment aux avances d'un photographe latino et faire la fête plus que de raison, évoluant désormais dans les sphères riches et artificielles de la haute société. Faut-il l'en blâmer ?
"Le sexe et le vice devenus son opium."

Fabrice quant à lui n'est plus qu'une ombre. Les affres du conflit en Afghanistan de le quittent pas. Il sombre progressivement dans l'alcool ou l'auto-mutilation pour effacer les images sanglantes qui tournent en boucle dans sa tête. Il ne sort plus. S'il le fait en permission c'est pour se retrouver avec les nouveaux amis de Céline aux propos douteux ("comment vous faîtes pour ne pas baiser pendant des mois ?","Les abus sexuels dans l'amée entre mecs, c'est qu'un mythe ?" ). Il ne comprend pas comment un ongle cassé, un portable déchargé, un temps pluvieux peuvent être considérés comme des problèmes par ses contemporains après ce qu'il a enduré au Moyen-Orient. Son besoin de solitude devient maladif. Et puis la situation va empirer. Rien que sortir chercher le pain le plonge dans un cauchemar éveillé, comme s'il n'en faisait pas assez durant les nuits.
"A l'extérieur, un simple bruit lui rappelait les tirs. Chaque coup de klaxon était pour lui une alerte. Chaque frôlement, une agression."
 
Afin d'aider Fabrice à aller mieux, Céline demandera à son ami Cassandre d'intervenir. La couverture résume assez bien les principaux thèmes de ce court roman : le casque et le soutien-gorge sur le porte manteau symbolise ce couple qui ne se comprend plus ( "Chacun inapte à comprendre le language de l'autre", "Leur relation s'était délabrée comme une vieille bâtisse laiséée à l'abandon. Même les fondations étaient atteintes." ) et leur descente aux enfers respective. le fusil à lunette représente le soldat - le sniper - et le fauteuil les soins qui seront prodigués à ce dernier pour l'aider à aller mieux, à se réinsérer. Soins psychiatriques qui seront pratiqués le plus souvent sous forme d'hypnose, dont les bons comme les mauvais côtés nous seront dévoilés. Ce livre est le premier d'une série consacrée à la manipulation sous différentes formes et qui se poursuit avec Entraves.
"Les pouvoirs de l'hypnose sont immenses à qui sait les maîtriser."
 
Pour évoquer ces sujets, Alexandra Coin et Erik Kwapinski ont choisi d'écrire cette histoire sous forme de thriller, plus à même de transmettre leur message. Dès le prologue, on suit un homme qui récupère un cadavre pour le transposer d'un congélateur à un autre. Un asiatique pratiquant les art martiaux comme l'ont fait les auteurs : la sagesse et l'honneur feront également partie des notions abordées.

Les sujets, et principalement celui du stress post-traumatique, sont parfaitement maîtrisés. On ne s'ennuit pas un instant, on s'attache aux personnages principaux malgré leur ambigüité.
Pour l'écriture, je suis plus mitigé. Les phrases sont souvent courtes ( "Tailler. Epurer. Afin que tu puisses renaître. Plus fort encore." ), l'écriture est souvent hachée, ce qui donne une impression constante de nervosité, de tension. Mais l'excellence côtoie les maladresses et je ne saurais dire si c'est parce qu'il s'agit d'un premier livre ou si c'est le résultat d'une écriture à quatre mains.
Quant à l'aspect thriller, le hasard arrange parfois un peu trop bien la succession des évènements pour rendre l'histoire réaliste, et c'est dommage parce que la psychologie des personnages est quant à elle vraiment travaillée, notamment au sein du couple, mais malgré ce réalisme je n'ai pas pu oublier que je lisais une fiction.
Quant à la construction, elle alterne tant les retours en arrière à différentes périodes que les points de vue de chacun dans des chapitres courts, un pari risqué mais réussi.
 
Le bilan demeure donc largement positif dans l'ensemble : lecture agréable aux concepts forts et intéressants, où l'on ressent empathie ( ou dégoût ) envers les protagonistes, où l'on comprend encore mieux le décalage que peuvent ressentir certains militaires à leur retour du front et les dangers de la manipulation de l'esprit. L'aspect code d'honneur du samouraï m'a moins touché mais contrairement à moi, les auteurs connaîssent les bienfaits de cette philosophie.
Je suis confus d'être le premier lecteur à ne pas accorder cinq étoiles mais il ne s'agit pas non plus d'un roman qui va me marquer au fer rouge comparativement à d'autres thrillers, mais davantage à mon sens d'un premier livre très prometteur.
Et pour revenir au titre ... Oui, il y a bien une histoire de vengeance. Peut-être que c'était d'un électrochoc dont Fabrice avait réellement besoin pour refaire surface ?
"Et la seule voie juste était celle du talion. Oeil pour oeil, dent pour dent."
 
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Toutes les guerres sont un fléau et une plaie pour l'humanité, des décisions politiques prises au plus haut niveau, des complots à l'échelle mondiale, des puissants prêts à tout pour envahir ou manipuler le voisin, à imposer leur idéologie et leur névrose, des économies qui s'effondrent, des valeurs morales et philosophiques violées, piétinées, bafouées jusqu'à l'arc-boutisme, des dirigeants qui manipulent l'opinion publique qui avec leur intellect qui avec leur stratégie, à flirter avec l'inconscience de leurs actes, à tout contaminer avec leur folie, à détruire pour reconstruire, à menacer, à tuer pour vaincre l'ennemi, à diriger des masses crédules et fragilisées, marionnettes désespérées et embringuées dans une voie fataliste et pleine d'inconnues ...
Et pendant ce temps, la nature souffre, les animaux rôdent comme des charognards dans les rues dévastées et désertées, se demandant ce qui a bien pu se passer dans la tête de ces humains et quel avenir les attendent ?

L'être humain en paie l'addition, d'abord les victimes premières et collatérales, des générations entières qui en subissent les conséquences directes ou indirectes, un lourd tribut qu'elles devront apprendre à vivre avec, à chercher la paix à tout prix après l'ignonimie et la violence, à panser leurs blessures physiques et morales, à prier pour un avenir plus optimiste, à survivre et continuer à vivre, malgré tout.

Et il y a Fabrice, cet ancien légionnaire qui a vu le pire de la lie de l'humanité sur tous les fronts de conflits terrestres, tel un pantin fantomatique, il erre dans les limbes des traumas du passé, tel une épave délabrée, il vivote davantage qu'il ne vit, sa femme Céline l'a bien compris, il faut lui laisser le temps de se remettre, elle accepte de lui rendre visite dans un chalet isolé .
Jusqu'au jour où elle disparaît ...

J'avais déjà eu le plaisir de découvrir le premier roman écrit en solo d'Alexandra Coin, Entraves : les rouages de la perversion narcissique, certainement l'une des meilleures fictions n'ayant jamais abordé ce sujet délicat et sensible, un roman écrit avec le coeur et les tripes, particulièrement éprouvant pour les nerfs mais d'une écriture remarquablement maîtrisée et pertinente dans le propos.
Premier roman écrit à quatre mains, Alexandra Coin et Eric Kwapinski ont choisi d'écrire leur histoire sous la forme excitante et intense du thriller pour développer des thèmes importants à travers leur expérience, leur interrogations sur le monde, le rapport entre les être humains, les manipulations mentales à l'oeuvre dans toutes les sphères de la société, la corruption qui gangrène les milieux privilégiés de la haute bourgeoisie, la prostitution qui se développe partout, l'envers du décor d'une déshumanisation à l'oeuvre, latente et pernicieuse, l'âme des défunts et des invisibles qui continuent de hanter et de chambouler les vivants, le syndrôme de stress post-traumatique qui n'en finit plus de plonger les sujets dans des abîmes de solitude absolue et de désespoir sans fond.

"L'art de la guerre est de détruire les hommes comme la politique est l'art de tromper." (Jean le Rond d'Alembert)

Une construction qui n'hésite pas à alterner à chaque page pour déboussoler le lecteur, pour l'inciter à s'accrocher aux branches du passé, à ces évènements antérieurs qui sont disposés comme des pièces d'un puzzle psychologique où tout n'est pas dû au hasard, le rendu psychologique est digne des meilleurs du genre, comprendre comment les choses ont-elle pu déraper et faire chavirer la barque d'un couple bien sous tout rapport, des fondations qui avaient déjà resisté à l'usure du temps et des frayeurs anciennes, comme la vague qui se retire et revient, Fabrice est un personnage fascinant à suivre, à en comprendre la complexité de ses blessures de guerre, comme tous ceux qui reviennent des théâtres des opérations militaires, il n'y a pas de fumée sans feu, quelque soit l'endroit où l'on se rend, on laisse toujours une trace de son passage et aussi quelque peu, une part de son âme ...

Une intrigue qui vous rendra accro, l'évolution de l'histoire prendra une tournure de plus en plus machiavélique et dramatique, des personnages retors et d'une perversion inquiétante, un lieu retiré et austère rendant une atmosphère particulièrement opaque et ténébreuse, une étude fascinante sur les rouages de la contre-culture et son opposé, le visible et la superficialité des choses, le goût des paillettes et des apparences trompeuses, la violence sourde et délétère de certains personnages donnent froid dans le dos et emportent tout dans une issue des plus incertaines, des plus délictueux, un roman qui jongle avec les subversions et les prismes de la vie courantes, même si le début du livre donne des indices, jusqu'aux toutes dernières pages, le ton ne diminue jamais en terme de tension et de suspense, un rythme qui ne ralentit jamais, des révélations distillés au compte-goutte avec son lot de rebondissements, tout est orienté pour s'intéresser aux tourments et angoisses qui animent tout un chacun, la douleur et la peur de l'autre, des émotions qui viennent vous titiller votre conscience, une empathie croissante pour certains des protagonistes, un thriller qui se découvre comme un millefeuille dont chaque couche donne encore plus de saveur dans l'instant et dans la perspective du suivant.

"Telle est la vie : tomber sept fois et se relever huit fois." (proverbe japonais)

Les auteurs ont su créer avec magie une histoire qui va trouver un développement des plus exaltants, l'opposition de deux cultures aux antipodes l'une de l'autre, intégrer certains préceptes ancestraux dans un monde contemporain et en plein essor économique apportent une plus-value indéniable, une valeur ajoutée qui donne un récit dynamique, des valeurs éprouvées et diluées dans le temps, une certaine sagesse éthérée dans un monde brut de décoffrage et violent, un équilibre pertinent et plein d'emphase pour mieux souligner la fragilité et l'altération de ses personnages, le roman se lit à vitesse supersonique en dépit des voyages dans le passé, une juxtaposition de tous les tenants et aboutissants magistral, justice divine et de l'ancien testament, un récit qui n'hésite pas à démontrer tous les effets pervers, les ambitions qui peuvent germer dans l'esprit des plus vils personnes, de la plus délicate à la plus éclatante trahison, il n'y a qu'un pas, tuer n'est pas jouer, la récréation est finie, place à la réalité.

"Quand on a pour soi la justice divine, celle des hommes est inutile" (Paul Toupin)

La voie du Talion a bénéficié d'une nouvelle couverture depuis le 22 mars 2018 et le moins que l'on puisse dire, cela change beaucoup de choses, à commencer par une alléchante mise en bouche, ce paysage montagneux d'une région avec cette neige qui ne cesse de tomber, cette résignation et cette fatigue magnifiée par l'impuissance du soldat à faire front, à faire face à sa mission, la fatigue, la cible, l'hostilité et le silence des lieux, la nature sauvage, autant d'atouts pour découvrir à votre tour ce premier thriller remarquable, écrit de mains de maître par deux auteurs passionnés par les arts sous toutes ces formes, je vous propose de partir à la rencontre de plusieurs univers qui vont voir se téléscoper et devoir s'unir, cohabiter pour contrer un ennemi violent et sans pitié.

Fabrice trouvera-t-il la force et la volonté de sortir de sa léthargie actuelle pour retrouver sa bien-aimée ? Pourra-t-il se rapprocher suffisamment de la vérité pour trouver des réponses ?

Le parallèle entre les deux romans, La Voie du Talion et Entraves, c'est noir, machiavélique de par la manipulation qui en est développée dans des histoires différentes mais avec cette même résonance, cette même interrogation, jusqu'où l'être humain peut-il aller pour jouer avec les sentiments des autres, avilir son prochain, détruire son entourage ou trahir même l'amitié la plus indéfectible ?
Dans Entraves, l'accent est aussi mis sur la psychiatrie mais la psychologie reste un des points d'ancrage qui permet à ces deux livres d'harponner le lecteur dans une lecture des plus addictives et au plus profond des sens, des valeurs et sentiments des personnages principaux.

Après l'avoir été chez Aconitum, La Voie du Talion de Alexandra Coin et Eric Kwapinski est désormais un roman auto-édité.

En conclusion, un thriller psychologique à couper le souffle, âpre, un page-turner décoiffant !!!

Le 1er juin 2018 aux éditions Lucien Souny, Kiaï, la suite directe de la Voie du Talion est sortie le 1er juin 2018 aux éditions Lucien Souny.
A suivre.
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L'histoire :

Décembre 2007 - Côte d'Azur
Lors d'une permission, Fabrice, légionnaire, fait la connaissance de la nouvelle amie que sa femme, Céline, s'est faite. Cassandre. Une femme fatale, libre et qui entraîne Céline, la sage avocate, dans son sillage. La permission de Noël vire au cauchemar pour lui. Il sent que quelque chose cloche. Et puis il est tellement en décalage avec ces gens qui sourient et s'apprêtent à faire la fête. Il ne trouve pas sa place dans ce monde normal. La normalité il ne sait plus ce que c'est. Céline a tellement changé. Il ne reconnaît plus sa femme et la tension entre eux monte. Ce n'est qu'en repartant sur le terrain des opérations qu'il se retrouvera. Mais ces tensions conjugales sont un fardeau bien lourd que Fabrice rapporte avec lui.

Aout 2008 -
Dix cercueils alignés, une cérémonie d'hommage dans la cour des Invalides et l'esprit de Fabrice qui est toujours, comme son âme, en Afghanistan. Pour lui il n'y a que du rouge… sang, dont celui de son meilleur ami Sylvain, couché là, dans l'un de ces cercueils. Par sa faute. Lui le tireur d'élite qui a manqué sa cible. C'est décidé, il ne retournera plus au combat. Il n'est qu'un lâche.

Octobre 2008 - Côte d'Azur
Fabrice n'arrive pas à se réinsérer dans sa vie, dans son couple. Sur les conseils de son épouse, Céline, il va se faire aider par Cassandre qui est psy. Elle a une approche tellement différente. Elle travaille par hypnose, et surtout, contrairement à Céline, elle ne juge pas. Il est persuadé qu'avec son aide il va pouvoir recommencer à vivre. Oublier, non. Mais accepter et apprivoiser cette mort de trop. Celle de Sylvain qui le hante. Mais enfermé dans sa douleur il s'éloigne, toujours plus loin. Au point de fuir un ami de toujours lorsqu'il le croise : Taisho. Ancien légionnaire avec qui il a fait le Rwanda. A 34 ans, ce dernier est le Directeur de la Sté SIA (Surveillance, Investigation, Assistance). En plus de sa Sté il a son propre dojo. Ses meilleurs élèves intègrent SIA et il leur confie des missions de Confiance. C'est ainsi qu'Akim et Yuri vont enquêter sur Fabrice et son épouse. Car Taisho écoute son intuition qui lui souffle que son pote a besoin d'aide. Dans quel guêpier Céline et Fabrice se sont-ils fourrés ?

Automne 2009 – Côte d'Azur
Une affaire épouvantable éclabousse la Côte d'Azur. Des filles de l'Est ont été retrouvées assassinées après avoir subi des violences sexuelles d'une extrême barbarie. Des rumeurs désignent des personnalités richissimes mais bien protégées puisque l'enquête n'avance pas.

Hiver 2010 – Alpes-de-Haute-Provence
Fabrice, de retour d'Afghanistan depuis 16 mois, s'est installé dans le chalet de son père loin de la ville. Avec Céline le dialogue est rompu. La femme simple, douce et discrète qu'il a aimée et épousée est devenue superficielle et se complait auprès du gratin. Lui est en communion avec la montagne. Loin de tous pour tenter d'apaiser la colère qui bouillonne en lui, contre lui. Seul compromis à sa solitude ce chiot trouvé et adopté, Ajax, qu'il n'a pu se résoudre à laisser mourir. Des morts il en a trop vus. Ce chien insupporte Céline lorsqu'elle daigne venir jusqu'au chalet. Fabrice poursuit malgré tout de loin en loin son traitement avec Cassandre.
Extrait P.7 : « Fabrice semblait désormais faire corps avec la roche, subissant passivement les effets du temps. Lente et irréversible érosion. »
Pour combattre ses démons Fabrice boit. Trop. Sa solution pour ne plus penser. Ne plus se souvenir.
Puis une tempête de neige, un appel au secours, et voilà qu'après un chien égaré, Fabrice ramasse Zoé, « faible » femme blessée et égarée. Zoé est psy, spécialisée dans l'hypnose. Elle travaille dans un hôpital militaire et prend en charge les soldats victimes de traumatismes à leur retour du front. Autant dire que le cas de Fabrice est un sacré challenge. Elle ne se dévoile pas de suite. Elle tente avant tout de créer un contact.
Petit à petit elle va le faire parler, le pousser dans ses retranchements.
C'est que Céline a disparu depuis le 09/01/2010.
Où est-elle ?
Fabrice aurait-il commis l'irréparable ?

Extrait P.91
« Restait à faire éclater la vérité… le plus subtilement possible pour éviter l'explosion… »



Ce 1er roman permet de découvrir des personnages complexes et attachants : Zoé, Taisho et Fabrice. de savoir qui ils sont et d'où ils viennent. Ce qui les unit.
Ce roman nous parle de manipulation, de pouvoir, d'argent, de gloire, d'impunité, de culpabilité et de vengeance. Des pires travers humains.
Mais aussi d'amitié vraie et de codes d'honneur que transmet un samouraï, yakuza repenti.
Lueur d'espoir de ce roman psychologique très sombre.

P.218
« Et la seule voie juste était celle du talion.
Oeil pour oeil, dent pour dent.
La seule action véritablement équitable dans ces circonstances.
……………………………….
« Laver le sang par le sang » est une voie qui n'est possible que si elle est exempte de toute haine. Seulement guidée par le sens profond de l'éthique. »
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Un duo d'auteurs homme/femme que je découvre, en commençant je me suis dit que l'écriture était claire et très abordable, il est donc très facile de poursuivre sa lecture sans voir les pages défiler.
Il se trouve que cette impression s'est poursuivie jusqu'à la fin, vous voyez ce que je veux dire, une impression positive où tu sens que ça va grave le faire.

Fabrice revient d'Afghanistan, l'ancien sniper s'est terré dans un chalet isolé de toute population.
Les retrouvailles avec sa femme Céline ne se sont pas passées de la façon la plus évidente, il faut réapprendre à vivre simplement au quotidien.
Zoé se perd lors d'une promenade en raquettes, à bout de force elle s'écroule devant le chalet en question.
Hostile, le jeune homme n'a d'autre choix que de recueillir Zoé en attendant la fin de la tempête et la cohabitation va être compliquée.
Quant à Céline, suite à sa double vie tumultueuse elle va finir par disparaître, les soupçons se porteront évidemment sur son mari...

Je suis très sensible au sort des militaires à leur retour de la guerre, ayant un proche dans ce cas-là.
Des cerveaux mutilés en grande souffrance et souvent réfractaires aux soins.
D'ailleurs ces derniers suffisent-ils à annihiler l'odeur du sang et la vue de la matière grise qui éclabousse, grande question, n'est-ce pas!

J'ai été happée par le récit, tenue en haleine par les multiples erreurs de parcours de Céline, pimentées par le goût de l'interdit et de l'indécence.
Trahison, mystère et incompréhension, voilà ce que j'ai ressenti, quand le lecteur arrive sur le fin mot de l'histoire il se rend compte que les personnages ne sont pas les seuls à avoir été manipulés. Pas un mot de plus de ma part, chut mais c'est très bien construit.

Peut-être qu'à quatre mains la stimulation est plus importante, l'un apporte une idée, l'autre la développe et vice versa, en tout cas les auteurs ont une belle imagination et la magie a plus qu'opéré pour moi.

J'ai par ailleurs beaucoup aimé l'initiation au zen et aux arts martiaux pour combattre douleur et addictions.

Au final qu'est ce que je n'ai pas aimé? Rien, c'est tout simplement un excellent roman noir et une très belle découverte.


Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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Merci à Alexandra Coin et Erik Kwapinski pour ce premier livre que je n’ai pas réussi à lâcher, un véritable coup de cœur.
C’est une histoire qui ressemble tellement à la réalité, l’histoire du traumatisme d’un sniper après un massacre en Afghanistan, l’histoire de son épouse manipulée [...].
Des histoires dont on parle de plus en plus en écoutant les actualités.
Ce livre est d’une réalité surprenante, un mélange d’horreur et de sexe un peu aussi.
Les personnages sont assez perturbants mais on s’attache beaucoup à certains.
Fabrice, notre sniper, Céline son épouse.
[...]
Le personnage de Zoé est très touchant et sincère.
Et enfin, le grand sage, Taisho : le Sensei qui pour moi est le personnage principal.
Les auteurs nous entraînent dans un tourbillon de suite d’évènements, de surprises tout le long du livre, pas le temps de s’ennuyer, des chapitres courts.
Quand j’ai rencontré ces deux auteurs au « Salon de Noeux-les-Mines », j’étais loin d’imaginer que leur livre me plairait autant mais je vais vous conseiller de lire ce livre « La Voie du Talion » et j’espère que le second est en préparation.
Merci à vous deux pour ses moments de bonheur à vous lire.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sa femme n'était d'ailleurs pas la dernière à l'exaspérer. Ce matin elle s'était cassé un ongle juste avant de partir à son cabinet. C'était pas de chance...
Avait-elle changé elle aussi à ce point ou ne savait-il plus regarder ?
Quand Fabrice entendait ça, il aurait voulu tous les emmener sur le front.
Tu vois ce crâne explosé comme une pastèque ?
... Ce bide éventré par une roquette ... Cet enfant de huit ans équipé d'une bombe ?
Ca c'était vraiment pas d'chance !...
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... Des éclats de rire attirèrent l'attention de Céline. De jeunes Slaves vêtues de tenues plus courtes les unes que les autres, dans une surenchère minimaliste, faisaient du charme à des hommes à l'âge maximaliste...
Bien plus vieux, mais au compte en banque forcément bien garni.
Cassandre qui paraissait avoir lu dans ses pensées ne put s'empêcher de commenter.
- Pathétique, n'est-ce pas ?... Ils ont le pouvoir. Ils ont le fric. Ils ont la puissance. Et ils perdent si facilement la tête devant une jeune beauté russe... Quel manque de volonté ! Ils ont beau se croire au sommet de la pyramide, ne sont-ils pas minuscules vus d'ici ? Qu'ont-ils de si différent du commun des mortels ? Que laisseront-ils de leur passage sur Terre ? Que retiendra-t-on d'eux plutôt que des autres ? Absolument rien ! Ce ne sont que des insectes. Quand la mort les effacera, il ne restera plus rien.
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"Laver le sans par le sang" est une voie qui n'est possible que si elle est exempte de toute haine. Seulement guidée par le sens profond de l'éthique.
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Un mec arrêté net sur le trottoir ? Ce ne pouvait qu’être louche quand toute la société incitait au mouvement perpétuel. Même si ce n’était souvent que pour brasser l’air…
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