Ces merveilles de délicatesse et de vie nous font malgré nous revenir encore à Vermeer par la hantise qui dans nos esprits abolit la notion des temps et des races, ou plutôt la remplace par celle d'une seule race, celle des artistes supérieurs. Lorsqu'elles furent exposées boulevard des Capucines en 1874 avec les Impressionnistes, on ne les comprit pas. Pour deux raisons. D'abord parce qu'elles étaient trop parfaites en elles-mêmes et ne pouvaient être appréciées dans une cohue furieuse. Puis, parce que les regards étaient violemment adirés par les coloriages crus qui nous paraissent aujourd'hui si harmonieux (même en tenant compte de la collaboration du temps) chez Claude Monet, Sisley ou Renoir.
« Monsieur Degas »… J’ai jadis relevé assez vertement un confrère, point malintentionné d’ailleurs, qui parlait du « père Degas ». Ni l’homme ni son art ne permettaient une telle familiarité, impliquant quelque chose de bonhomme ou de débraillé que l’on chercherait en vain dans sa peinture la plus accomplie comme dans le moindre de ses croquis.
Cette religion du Louvre, cette bénédiction, pourrait-on dire, octroyée par Ingres seront par prédestination conformes à l'esprit et à la volonté de celui qui se trouve à point nommé pour les recevoir. Celui de qui, par une étrange méprise, l'on voudra faire un révolté, est un respectueux intraitable ; et cette intransigeance qui ne s'appuie que sur la règle classique sera la cause de ce que, par un imbroglio burlesque, il se trouvera devenir un des protagonistes de la grande bataille impressionniste, avec laquelle il n'a ni affinités, ni véritables sympathies.
Il faut le reconnaître sans cesser de l'admirer : Degas n'a pas d'imagination. Cela ne diminue pas sa grandeur. Holbein n'en a pas eu non plus. Il est certain que son maître, Lamothe, en a eu beaucoup plus que lui, et qui, aujourd'hui se soucie de ses décorations de Marseille ou de la chapelle de Saint-François Xavier?
les reines se font de distance et de fard…