Les Maîtres des brisants, tome 1 : Chien-de-la-lune

Il est des romans, que l'on range dans le rayon de la littérature jeunesse, mais que les jeunes (ou moins jeunes) adultes peuvent lire et aimer. C'est le cas notamment (liste non exhaustive) des Twilight, Harry Potter et Hunger Games. Ce roman ne fait pas partie de cette liste.

En bordure de galaxie, les empires des comtes et des khan (comptant chacun une dizaine de planètes) s'opposent pour la domination des brisants (lisez de l'espace). En début de roman, les khan s'emparent de la planète morte, une planète qui gère les chemins blancs (les trous de ver permettant de voyager plus rapidement dans les brisants).

Dans cet univers, les jeunes de 13 ans effectuent des stages obligatoires de 3 ans. C'est ce qui va arriver à 3 jeunes (deux garçons et une fille) que tout opposent (mais qui se lieront rapidement d'amitié), qui vont être affectés au "rongeur d'os", commandé par Vankren Xantreille, dit chien-de-lune, vaisseau amiral d'une flotte destinée à reprendre aux khans la planète morte (en littérature adulte,c'aurait été des aspirants).

L'auteur dédicace son livre à Albator, capitaine corsaire. Ce livre peut légitimement y faire penser, bien que Chien-de-lune ne soit pas un corsaire, mais un institutionnel, mandadé par les pouvoirs en place.
Des chapîtres très courts (4 pages) dans un petit livre de 200 pages, un style clair et très accessible, des dialogues vivants, jeunes et plein d'humour.
Une trame ultra classique avec jeunes héros, méchants et traitres.
Une guerre bien propre, limite jeu vidéo ou les jeunes mangent du nutella et jouent au ping-pong.

Bien qu'un peu lisse (dans la description de l'univers et la psychologie des personnages), l'histoire se suit malgré tout avec intérêt et le livre se termine par un clifhanger terrible, invitant sérieusement à la lecture du tome suivant : le Secret des abîmes.

Conclusion : un bon livre pour un ou une pré-ado, mais que je ne conseillerais pas à un adulte ou à un ado adepte des romans cités en début de critique. Mais après tout, il s'agit de littérature jeunesse. Une bonne introduction à la sf. Quatre étoiles donc.

Il est difficile, pour moi, d'exprimer l'envoûtement que me procure toujours la lecture d'un livre d'Erik L'Homme, par des mots…
Dans ce récit de science-fiction jeunesse, le jeune écrivain français, s'adresse en priorité à un public très jeune, mais cela ne l'empêche pas de m'envoûter.
Grâce à son art du conte, grâce à son univers simple, grâce à ses personnages attachants, grâce à sa ( bonne ) construction d'intrigue, ce livre est un plaisir.
Il y a un certain suspens. Ce livre plaira aux plus jeunes, à partir de 7 ans, environ, je pense, et aux fans d'Erik L'Homme.

Dans un autre système solaire que le nôtre, peut-être même dans une autre galaxie, l'Espace est appelé les Brisants. Nom qui n'est pas dénué de sens car Dieu seul sait à quel point l'Univers est vaste, froid et dangereux. Vouloir le traverser demande beaucoup d'audace, de courage et de témérité, un peu à la manière des explorateurs d'autrefois.


L'intrigue se déroule dans un système comportant une vingtaine de planètes tournant autour de Drasill. Une dizaine de planètes est gérée par un empire comtal, tandis que l'autre moitié est en partie dominée par les khan. Chacun rêve évidemment d'avoir un contrôle absolu du système solaire.
Le début du roman commence par une attaque desdits khan aux abords d'une étrange planète, Planète Morte, dont ses propriétés et les infrastructures sont jalousement gardées par les comtes de l'empire. Ces derniers, en représaille, dépêchent le commandant Vrânken de Xaintrailles afin d'aller poutrer ces méchants jaloux. Montent dans son vaisseau, le Rongeur d'Os, trois jeunes, en vue de faire leur « stage » (entendez : un service spatial obligatoire de trois ans). C'est ainsi que Xâvier, fils de la haute-société, Mörgane, devineresse et Mârk, dur-à-cuir vivant dans une pauvreté assez poussée, vont se retrouver en première ligne d'un conflit.
Le roman est rapide : il fait 200 pages, environ, et il s'y passe énormément de choses, et on y apprend beaucoup de l'univers mis en place par L'Homme, surtout d'étranges Chemins Blancs, une sorte de trou de vers ou causé par une technologie qui permet de réduire le temps de déplacement : au lieu de mettre un an à parcourir une distance, on ne met qu'une heure. C'est un avantage non-négligeable qui va avoir son importance dans le récit.

Erik L'Homme prend le temps d'installer ses personnages qui ne bénéficient toutefois pas d'un très gros développement ; les mauvaises langues diront que c'est parce que c'est un roman pour la jeunesse, faut pas trop compliquer les choses… Laissons-les se dissoudre dans un cocktail d'acides carboxyliques et continuons. Non, le faible développement des personnages est l'une des tares du space-opera. Il y a évidemment des exceptions. Et attention ! Ce n'est pas parce que je dis qu'ils ne sont pas développés que les personnages n'évoluent pas ! Au contraire : Xâvier, pour ne citer que lui, passe de statut de petit con arrogant à trouillard, pour devenir fin stratège et enfin héros. Et honnêtement, c'est un traitement de personnage secondaire qui me plaît bien, et c'est celui le plus abouti.

Mais, justement, est-ce que le fait que des ados fassent un stage dans l'espace a un sens ? Attention, camarade, ça a un sens dans l'univers établi par Erik L'Homme, univers dans lequel les jeunes de la planète-capitale de l'empire doivent, dès leur treize ans, accomplir un stage. Sinon, non. Auquel cas je comprends pas pourquoi je n'ai pas pu aller sur ISS lors de mes treize ans. Les ados vont avoir leur rôle à jouer, chacun leur tour, dans cette histoire, qui plus est à des moments vraiment décisifs.

Le temps fort du roman est évidemment la bataille de l'empire comtal contre les khans : dieu que cette bataille est prenante ! Elle se déroule en deux temps, et elle est racontée d'une excellente manière. Vrânken, le commandant du vaisseau-amiral de la flotte impériale-comtale, utilise une technologie telle que c'est lui qui contrôle l'entièreté de la flotte. On pourrait trouver cette idée casse-gueule de la part de l'auteur, mais ce dernier sait suffisamment quels points il faut développer ou, au contraires, délaisser ou reléguer à un plan tiers et la lecture devient aussi bonne qu'une île flottante maison (ce qui, pour moi, est une preuve d'excellence).

Le roman se termine sur un suspense de malade, obligeant le lectorat à lire la suite. Vue la qualité franchement bonne de ce premier tome, on ne va pas se laisser prier, d'autant que beaucoup de questions restent en suspens. Mise à part la jalousie des khans quant à l'empire, on ne sait pas trop pourquoi ils veulent à tout prix se répandre dans le système tout entier, ni même comment fonctionnent réellement les Chemins Blancs et pourquoi Planète Morte est ce qu'elle est. C'est sans doute en ça que réside la force d'écriture de l'auteur : en peu de pages, il développe un univers captivant dont on devine aisément une certaine richesse d'histoires et de cultures.

C'était, personnellement, ma première rencontre avec l'écriture d'Erik L'Homme : mon ancien statut de libraire spécialisé jeunesse fait que j'ai vendu ses livres, j'en ai conseillé, et j'ai même rencontré le bonhomme, le temps d'un gros salon littéraire corrézien. Si tous ses romans – tous versés dans l'imaginaire, à peu près – sont aussi agréables à lire et que les histoires tiennent debout, aussi bien grâce aux idées de l'auteur que grâce à l'architecture des récits, alors je vous dis : foncez, si vous ne le connaissez pas et que vous ne savez pas trop quoi lire ! En attendant, Les Maîtres des Brisants, ça commence très bien, ça commence très fort, et la chronique de la suite ne tardera sans doute pas.

Une petite trilogie de science-fiction lue pour le premier tome il y a plus de huit ans déjà. Principalement choisi sur la base de l'auteur, dont j'avais adoré la trilogie de fantasy le livre des étoiles.

On plonge ici dans un monde complètement différent, avec un système solaire séparé en deux grandes puissances, l'Empire et le Khanat.
Le livre s'ouvre sur une escarmouche visant à prendre le contrôle de Planète Morte, qui est un territoire neutre permettant la circulation extrêmement rapide des deux puissances à travers l'espace temps- des voyages qui devraient normalement durer une vingtaine d'années peuvent en effet s'effectuer en quelques heures à travers les Chemins Blancs partant et arrivant sur cette planète.

On s'éloigne un moment de la bataille, le temps de faire connaissance avec trois jeunes adolescents qui seront nos héros.

En effet l'EWmpire a pour tradition de faire faire à ses jeunes de treize ans un stage de trois ans en un autre point de l'Empire que chez eux.

Tout d'abord Xavier... fils d'un général comte, il a connu jusque là une existence plutôt... privilégiée.

Ensuite Mark. Lui c'est plutôt un dur, issu des classes populaire qui sait user de ces poings quand la situation le demande, sans pour être autant lent d'esprit.

Enfin Morgane, une novice apprentie devineresse, qui peut distinguer l'avenir dans la source, quoique pas encore aussi bien qu'une devineresse pleinement formée.

Tout les trois se retrouve à bord du Rongeur d'Os un très vieux vaisseau appartenant au capitaine Vranken, un des plus fins stratège de l'Empire. Or c'est justement le Rongeur d'Os qui à la tête d'une flotte imposante part en direction de Planète Morte...

L'histoire est vraiment sympathique, avec un bon rythme, un style fluide et une intrigue bien construite.

Certes ça reste jeunesse, mais c'est néanmoins solide et plaisant, aussi je n'hésite pas à recommander.

Quand j'étais petite, je voulais absolument lire cette série. Mais l'occasion a manqué : la bibliothèque où j'étais inscrite ne la possédait pas, et ma mère estimait que mon appétit de la lecture lui coûtait déjà trop cher.
Douze ans plus tard, juste retour des choses ! Une amie avait toute la saga, je la lui ai empruntée immédiatement.

Je pense que la petite fille que j'étais aurait eu un véritable coup de coeur sur cette saga. J'avais littéralement adoré le Livre des Étoiles, et celle-ci est encore mieux construite.

De quoi ça parle ?
Les hommes ont colonisé un système solaire de la constellation d'Éridan. Deux puissances s'affrontent : l'empire de Nifhell, attaché aux notions de liberté et d'indépendance, et le khanat de Muspell, basé sur la hiérarchie et l'esclavage. Une paix toute relative sommeillait entre les deux, jusqu'à ce que le khan attaque brusquement une planète de l'empire.
Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Et pourquoi si mal défendre la planète récemment acquise ?
Xâvier, Mörgane et Mârk, tous trois âgés de treize ans et stagiaires sur le navire de Chien-de-la-lune, vont être mêlés à cette guerre.

Les protagonistes m'ont été plus sympathiques que ceux du Livre des Étoiles. Ils ont le même âge, mais ceux des Maîtres des Brisants affrontent les situations avec plus de logique que Guillemot et ses amis. Leur présence sur le navire de guerre est justifiée par le fait du stage obligatoire qui concerne tout enfant de treize ans dans l'empire de Nifhell. Contrairement aux héros du Livre des Étoiles, ils n'ont pas particulièrement cherché à se mettre dans le pétrin.
Pour moi, c'était un plus.
Même si, au début, Xâvier est terriblement agaçant. Fils à papa, habitué à plier les autres à sa volonté, il faut un mensonge du capitaine pour qu'il cesse d'être arrogant. Et puis c'est au tour de Mârk. Xâvier, abattu, est désormais une proie sur laquelle il est facile de rejeter sa frustration et sa colère. J'étais surprise de sa soudaine agressivité.
Mais tous deux prennent rapidement plus de maturité.
Finalement j'ai plus apprécié les adultes, notamment Vrânken de Xantrailles (celui qu'on appelle Chien-de-la-Lune à cause de son blason). Il est le capitaine du Rongeur d'Os et l'une des personnalités les plus reconnues de Nifhell. C'est un homme charismatique, habitué à prendre des décisions et non dénué d'humour.

L'histoire est rondement menée. Bien que classique, Érik L'Homme a su ajouter sa patte à ce contexte. L'espace qui entoure Drasill est dangereux : en-dehors des risques habituels (astéroïdes, météores et compagnie), les tempêtes stellaires frappent aléatoirement, détruisant les navires aussi sûrement qu'une pierre casse une noix. Pour affronter l'espace (« les Brisants », comme appelé par les peuples), il faut des prophètes (devineresses ou otchigins). Les premières appartiennent à l'empire de Nifhell et lisent l'avenir dans l'eau, les seconds au khan de Muspell et le font dans le feu. (Y aurait-il un petit air de Dune là-dessous ?)
Bien que maîtrisant parfaitement le voyage spatial, il n'en faut pas moins DES ANNÉES aux humains pour traverser le système solaire. À ce problème, une solution a été trouvée : Planète Morte (l'équivalent de notre Mercure) a un noyau des plus particuliers qui, combiné à un système mécanique adapté, permet de créer et maintenir les Chemins Blancs (sortes de trous de ver qui réduisent les temps de trajet à quelques heures). Simple, sûr et économique, cette solution a été mise en place par Nifhell, mais ouverte à tous pour faciliter le commerce.
Vous vous en doutez : c'est cette planète-là qui est attaquée au début de l'histoire.

En bref, un premier tome prometteur qui pose le tableau d'un univers riche et d'une intrigue alléchante. Je n'ai pas accroché à tous les personnages, mais je lirai la suite avec grand intérêt !