Nouvelle Sparte

Dans un monde post-apocalyptique, les hommes ont instauré de nouvelles règles de vie. Dans la nouvelle Sparte, la vie quotidienne est calquée sur sa jumelle de l'antiquité. Valère et Alexia ont tous les deux seize ans, amoureux, ils ont des rêves plein la tête. Alors qu'ils se préparent à devenir pilotes, une série d'attentats va tout chambouler. Ayant sa mère originaire du pays adverse, Valére va être envoyé en mission espionnage. Habitué à un mode de vie de l'antiquité, Valére va devoir se confronter à de nouvelles visions et des modes de vie très différents du sien. Pas le temps de découvrir et de faire du tourisme, la mission sera beaucoup plus difficile que ce qu'elle paraissait au premier abord, car le danger ne vient pas forcément de là où on l'attendait…

Sparte, cité connue à l'Antiquité pour être la plus grande adversaire d'Athènes. Imaginez donc cette ville déplacée dans un monde futuriste (tout en gardant le même mode de vie de ses habitants) où, élément plutôt perturbant, volent des espèces de vaisseaux spatiaux remplis de technologie futuriste… Alors qu'on pense rentrer dans un délire totalement abracadabrantesque de l'auteur, Erik L'Homme réussit cependant à nous surprendre en nous proposant une intrigue murement réfléchie et rudement menée. Une fois passé la surprise de cet univers original, j'avoue m'être complétement prise au jeu et ai eu du mal à lâcher le roman. Avec un tome unique (l'histoire est complète mais laisse une porte ouverte pour une suite ?), l'auteur nous propose un monde qui tient la route avec des codes intéressants. Pour les curieux de l'histoire, on peut y apprendre des choses sur la véritable Sparte, cette cité où la guerre, la virilité et les combats font tout. Tout en nous dépeignant les codes de cette vie fortement inspirée de sa jumelle de l'antiquité, Erik L'homme réussit à nous faire passer des messages et des questionnements très modernes. de plus, les personnages et notamment Valère sont crédibles et intelligents. Valère va faire des erreurs mais saura rebondir. C'est un personnage que j'ai pris grand plaisir à suivre et à voir évoluer.

Avec un univers aussi original, Erik L'Homme réussit cependant à nous captiver par une intrigue intelligente et pleine d'action. Un livre à dévorer !

Arrivé à Sion en oct 2017.
FICHE FAITE
Dans la nouvelle Sparte ,on a adopté des valeurs de la Sparte ancienne et on vit en adorant les dieux de l'antiquité. Les hommes y sont égaux,chacun reçoit suivant ses besoins. Il n'y a ni riches ni pauvres. A 16 ans les adolescents doivent subir l'épreuve initiatique de la kryptie vivant quelques jours en pleine nature ,prêts à affronter le danger . C'est ce passage initiatique qui fait d'eux des citoyens à part entière. C'est le cas de Valère et Alexia destinés à devenir pilotes.
Mais des attentats éclatent à ce moment là ,semant la mort et l'interrogation dans la cité . Valère,dont la mère appartenait à un autre pays ,l'Occidie ,est envoyé chez le frère de celle-ci , dans le cadre d'une procédure d'exil volontaire, chargé par le Directoire d'une mission secrète pour essayer de retrouver les commanditaires de l'attentat..
MC:Science-fiction/ mythologie grecque/ civilisation/ société égalitaire/ Amour/ amitié/ terrorisme/valeurs/ religions/
C- Erik L'homme vise fort dans ce livre où il décrit plusieurs types de civilisation dans un monde bouleversé.
Celui de ses héros est un monde qui se veut égalitaire: Pas de riches,pas de pauvres,à chacun selon ses besoins. Filles et garçons sont élevés de la même façon et subissent les mêmes épreuves. L'Occidie, par contre, est un monde(qui ressemble au nôtre), où se côtoient très riches et très pauvres, un monde où seul compte l'argent et qui a renoncé à toute spiritualité. Et il y a aussi le Darislam dont les habitants adorent un Dieu unique.
L'écriture est inventive car l'auteur crée par moments des mots valises pour exprimer des sentiments ou des actions.Aventure, réflexion ,enquête donnent beaucoup d'intérêt a ce livre
Niveau: 3ème-lycée?
Dominique 27/11/2017
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C. Une sérénité se dégage des jeunes gens de la Fédération car ils cherchent l'accord entre leur personnalité, leurs actions et leur sens du bien commun ; Ils évoluent dans une société qui semble à première vue paradisiaque, où tous partagent un idéal de sobriété et de respect des concitoyens et de la nature. A contrario, l'Occidie apparaît bien décadente et corrompue, la population riche s'étourdissant dans les fêtes et la consommation et la population pauvre aspirant à devenir riche. L'auteur a travaillé son style mais les mots-valises, qui se veulent poétique, sont souvent très agaçants : on aurait pu dire la même chose avec des mots normaux. La sexualité très libre de ces jeunes gens me conduirait à proposer ce livre à partir de la seconde. Pourquoi rattacher cette société à Sparte plutôt qu'à Athènes ? J'avoue que je ne suis pas assez versée en histoire antique pour le saisir (ou alors, seulement pour le caractère plus "spartiate" de l'éducation). Les dieux antiques semblent avoir la préférence de l'auteur sur les religions révélées et monothéistes.
Q. - quels sont les trois piliers de la construction d'un individu dans la Fédération (réponse : le je-suis, le je-fais, le nous-ensemble). Ces trois dimensions vous semblent-elles importantes pour toute personne ?
- que représentent l'Occidie et le Darislam ? Quelle vision en propose l'auteur ? Pensez-vous que le monde actuel soit si désespéré ?
- Appréciez-vous le style de l'auteur ? Sa créativité lexicale ?
- Les dieux baïkaliens sont-ils fidèles à leurs modèles grecs ?
- Que savez-vous de Sparte ? La société de la fédération reflète-t-elle la société grecque antique ?
Nathalie 5/12/2017
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Un livre imaginatif et une histoire bien menée. Les inventions lexicales sont intéressantes et ne m'ont pas gênée mais il faut avoir un bon niveau de vocabulaire pour comprendre que les mots sont inventés, (des lecteurs trop jeunes auxquels on conseille de lire pour apprendre de nouveaux mots pourraient être déroutés).
Les scènes à caractère sexuel sont plutôt suggérées et reliées à des contextes précis. A lire à partir de la 4è pour très bon lecteurs, 3è pour les autres.

MC : Education /

P : Que pensez-vous de cette séparation des mondes ? de l'impossibilité d'aller de l'un à l'autre ?

Christine 12/12/2017
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C. : j'ai été vite lassée par le style rédactionnel adopté par Erik L'Homme car il n'utilise pas seulement des mots valises, il se permet aussi d'écrire presque de manière télégraphique ce qui est nettement plus aisé que de se donner le mal de rédiger des phrases bien construites. Connaissant ce qu'était la civilisation spartiate, sa rudesse vis-à-vis des plus faibles, son indifférence vis-à-vis des arts et de la pensée, je m'étonne comme Nathalie du choix de l'auteur à propos du nom de cette nouvelle société. Sparte était tournée vers la guerre et la conquête et n'a laissé aucune trace architecturale ou littéraire ou artistique en Grèce, je le sais pour avoir visité le site historique où il n'y a plus rien
http://www.museedelhistoire.ca/cmc/exhibitions/civil/greece/gr1150f.shtml http://cvm.qc.ca/encephi/syllabus/histoire/passecompose/spartiateseduc.htm
Je ne trouve pas crédible que des occidentaux se réfèrent particulièrement à Sparte et surtout remettent à l'honneur cette kyrielle de dieux grecs qui ne peuvent être invoqués que dans une zone géographique bien déterminée ! Cela aurait été beaucoup plus intéressant et cohérent qu'Erick L'Homme imagine différentes sources d'inspiration venues de la mondialisation que nous vivons pour la fondation de cette nouvelle civilisation. J'ai d'ailleurs été assez amusée par la décision d'Erik L'Homme de faire disparaître d'Occidie toute référence à la religion chrétienne mais ne peut s'empêcher à la p.236 de lancer une pique « Que vous mangez vos dieux ? » … « Moque-toi ! Ce sont les Christaniens qui font ça, en Occidie… » Ah tien ? je croyais qu'il n'y avait aucune transcendance en Occidie…Bref je trouve que ce récit convient mieux à des collégiens plutôt que des jeunes plus âgés. Mais l'auteur développe une vision de la sexualité pour le coût très occidentale style années 70 qui pourrait donner de fausses idées à de jeunes adolescents (séparer le plaisir sexuel des sentiments - défendre une initiation/prostitution entre adultes et adolescents - présenter une vision idyllique de la prostitution - donner à penser que la performance sexuelle est satisfaisante) . J'ai beaucoup aimé « Phaenomen » et là je suis profondément déçue.
Ségolène 18 dec. 2017
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La nouvelle Sparte de Eric L'Homme

Valère, Alexia, Drys et leurs amis vivent dans la Nouvelle Sparte. Ils ont quinze ans et vont bientôt vivre leur « kryptie », rite initiatique permettant aux adolescents de passer à l'âge adulte. En effet, pendant 9 jours, ils sont lâchés dans la nature et doivent survivre par leur propre moyen. A l'issue de cette épreuve, les adolescents peuvent choisir leur avenir.
Valère et Alexia choisissent DE DEVENIR PILOTES… Mais très vite le Commandeur de la Nouvelle Sparte, Thérion, envoie Valère en Occidie pour enquêter sur cette contrée voisine, dépravée et injuste. Une série d'attentats ensanglante la Nouvelle Sparte et l'Occidie est largement suspectée. Valère est choisi car il a des origines occidiennes par sa mère Tess. Son oncle Carl, frère de sa mère, figure parmi les Cent plus puissants d'Occidie.
Valère aura donc des facilités pour s'introduire dans ce monde et enquêter mais il n'est pas au bout de ses surprises et se rend compte, rapidement, que son oncle Carl et Thérion complotent ensemble pour organiser les attentats à Nouvelle Sparte.

C
A travers ce roman Eric L'Homme propose une critique sévère de notre société en créant un monde idéal calqué sur le communisme, la Nouvelle Sparte. On y partage tout, il n'y a pas de superflu et et l'on y vit en fonction de ses besoins. Ainsi, la taille des appartements dépend du nombre de personnes vivants sous le même toit, dont celui du commandeur qui vit dans un deux pièces ! Ce monde s'oppose en théorie à l'Occidie, monde injuste qui représente l'Occident. Les clivages entre riches et pauvres y sont très marqués, la jeunesse est molle, décadente et incapable de se prendre en main. C'est ce qu'a bien compris l'Oncle Carl qui tente de récupérer Valère en Occidie pour lui succéder.
Eric L'Homme dénonce également l'arrivisme et l'hypocrisie des hommes avec le commandeur Thérion arriviste, calculateur et prêt à tout pour maintenir son pouvoir.
C'est une fresque intéressante que j'ai lu avec intérêt, gêné cependant dans ma lecture par les mots que l'auteur invente et qui, à mon sens, rendent la lecture moins fluide.

Niveau 3 ème et lycée

PD
En quoi l'éducation des enfants de l'Oncle Carl peut être considérée comme un échec ?
Pourquoi Carl tient-il à se venger de sa soeur Tess ?
Que pensez-vous des réflexions d'Hilla sur la religion (cf . p237) ?
Comprenez-vous l'évolution des sentiments de Valère vis-à-vis de sa mère ?

Stéphanie 23/12/2017

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MC. complot / lac Baïkal / société de consommation

COMM. Pas séduite par l'écriture ni le vocabulaire inventé, ni par le rythme de l'histoire. En revanche j'ai trouvé la société de Nouvelle Sparte intéressante, ainsi que la critique de la société de consommation, le rite de passage à l'âge adulte, la question des maisons closes, les attentats et le complot...

NIVEAU 5e lycée

Q. L'attitude de Valère à l'égard de sa mère vous semble-t-il justifiée?
Pensez-vous que l'on peut vivre dans une société radicalement différente et séparée du reste du monde ?
Que pensez-vous du modèle Baïkalien ?
Que vous inspire la société occidienne ?
Comment les habitants De Beauvoir réagissent ils place à la pauvreté de Maulieu ?

EM 03-2018

Dans ce titre Nouvelle Sparte, doit-on comprendre Sparte numéro deux ou nouvelle Sparte 2.0 améliorée?

Des éléments d'introduction, de grands discours de mentors dans une agora antique glorifient ce nouvel univers futuriste, calqué sur une civilisation archaïque passée, à la rudesse conquérante et redoutable bien connue de l'Histoire.



L'auteur nous le vend comme un nouvel Eden par le truchement de ces penseurs qui font l'éducation des futurs jeunes héros de la cité.



Que savons-nous de Sparte, nous les grands, de la grande Histoire?

C'est une cité grecque à l'éducation confiée aux soldats, les plus expérimentés éduquent et entraînent au combat des enfants pris tôt dans les familles. le mental est forgé dans l'acier et le confort est offert au dénouement absolu, d'où l'expression pour désigner des lieux sans fioritures et équipés dans le plus simple appareil.



À l'instar de l'ancienne cité grecque, les enfants de Nouvelle Sparte sont retirés aux parents pour en faire des citoyens soldats dévoués à la nouvelle cité. Tess, la mère de Valère, regrette son statut et se contente d'une relation mère-fils un peu symbolique. D'autant que le dévouement à la cité mère est extrêmement patriotique, les sentiments supplantés par la diplomatie, Tess est citoyenne de la communauté périphérique d'Occidie.



Cette nouvelle Sparte ne renaît pas dans les mers du sud égéenne mais à l'opposé, vers la Sibérie, face au Lac Baïkal.

Sur les vieilles croyances polythéistes réappropriées reposent de nouveaux langages ( des cultures païennes, pourrait-on dire. Un choix curieux et intéressant). Ce peuple recomposé, fuyant les répercussions d'une grande catastrophe renaît, une tour de Babel faite royaume, nous sommes les seuls à composer avec difficulté parfois avec le dialecte, nous lecteurs.

Certains mots viennent en duo s'associer, mêlant au trait d'union un verbe d'action et un état, une sensation.

Il y a un caractère primitif dans le paradoxe, tandis que le langage, riche, suffit à exprimer une idée.

L'idée même de la Nouvelle Sparte semble être une confusion.



C'est une intrigue à creuser à la lecture de l'aventure.

Nouvelle Sparte est un projet fédérateur pour motiver une troupe de citoyens constituée de survivants, de déracinés de tous horizons.

Elle offre presque du rêve patriotique aux jeunes générations et Valère, le jeune héros, souhaite devenir pilote.

Tous debout et dressés comme un seul homme tel une lance.



Les grands discours nous rappellent plutôt la cité plus pensive et éclairée d'Athènes.

Nous avons là une forme de mélange culturel pour ce futur.

C'est une dystopie sur une utopie promise aux lecteurs.

Nouvelle Sparte est une véritable contradiction que Valère ne cerne pas par manque d'expérience.

Il rêve d'une belle vie (évoquée par les grands penseurs), des lèvres de sa petite amie Alexia.



Nouvelle Sparte. Une nouvelle cité conquérante.

Sur les bases de ce monde qui se reconstruit, qu'y a t'il à conquérir autour?

Bonne question.

À nous de le découvrir.

Les jeunes héros, futurs cadets d'un rituel dont nous entendons beaucoup parler mais sans en connaître la vraie nature d'initiation, la Kryptie, sont pris à partie par une attaque terroriste( il y a des terroristes, lorsqu'il ne reste plus grand chose? Grands dieux! L'auteur Erik L'Homme nous cache t'il des choses?)

La bombe vient interrompre leur nuit de célébration de l'avant Kryptie et cela chamboule aussi leur perception de la réalité de façon percutante (à plusieurs niveaux, voulais-je dire).

La défense instituée est une idéologie glorieuse, elle s'opposera à la guerre. Mais sont-ils vraiment préparés à y faire face?

Une deuxième bombe éclatera.

Quelle intrigue!

Les grands esprits dirigeants de Nouvelle Sparte suspecte la communauté Occidienne, mais pourquoi?

C'est vers Valère qu'ils se tourneront pour enquêter et trouver des preuves de la duplicité des voisins.

Valère n'est pas satisfait de ce destin contrarié, pour cela il faudra se faire bannir de Nouvelle Sparte et adopter la culture d'Occidie qui n'est pas la sienne.

Un retour aux racines refoulées, un parcours initiatique personnel sans nul doute et une aventure d'espionnage aux ramifications politiques promise par l'auteur.



Il faudra un peu persévérer au travers des communications originales, le trouble ciselé par Erik L'Homme fera son chemin, petit à petit, dans ce drôle d'univers pour saisir le lecteur.

Il l'amènera à se gratter trop souvent la tête et le dos pour mettre le roman de côté.

Quel avenir l'auteur promet-il à la génération adolescente de Valère, Alexia, Drys et Skelios?

A vous de le découvrir.

Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=34138
J'ai mis la note de : 17.5/20

Mon avis : Nouvelle Sparte est le dernier roman adolescent de Erik L'Homme, un auteur bien connu, et au talent qui n'est plus à présenter. L'auteur s'est essayé à de nombreux genres littéraires. On se souvient, par exemple, de sa trilogie fantastique le livre des Étoiles, ou de sa trilogie de science-fiction originale le maître des brisants. Nouvelle Sparte est d'un tout autre genre, d'un genre bien aimé en ce moment, qui plaît énormément aux adultes comme aux ados, que ce soit en séries, romans ou films : la dystopie.

Après de Grands Bouleversements, dont nous ne récoltons que peu de détails le long de la lecture, le monde que nous connaissons s'est séparé en deux : ceux qui continuent à aimer l'argent et le système économique associé, creusant un écart toujours plus grand entre les riches et les pauvres, et un monde nouveau, basé sur les croyances antiques d'Athènes et de Sparte, à l'éducation stricte dans un système où l'argent n'existe plus et où le vivre-ensemble prime. Cette nouvelle société est intéressante dans sa conception de par plusieurs aspects. Trois notions s'en dégagent et ces dernières sont toutes imbriquées les unes dans les autres : ce que nous représentons au sein de la communauté, notre fonction, notre métier ; ce que l'on est vraiment au fond de soi, notre conscience, notre personnalité et ce que nous sommes en groupe, notre identité commune. Cette philosophie est expliquée de belle manière, à la manière antique, par un orateur doué et pédagogue. Malgré une société qui apparaît codifiée, celle-ci reste libre et ouverte à des moeurs qui restent tabous encore chez nous aujourd'hui.

Ce livre fait de nombreuses références aux dieux du panthéon grec, auxquels les habitants de Nouvelle Sparte croient, aux traditions de l'époque antique et à la manière de se comporter d'antan. On a vraiment l'impression de revivre comme en antiquité, même si quelques détails technologiques (comme des machines volantes) nous font comprendre que notre société est tout de même passée par là. Les habitants de la ville sont bien différents de nous : ils parlent mieux, font très attention aux autres, ne prennent rien à la légère, ont des principes bien catégoriques et sont de ce fait un peu moins attachants, tant les moeurs mises en avant nous paraissent étrangères. Pourtant, ils nous apparaissent, au fur et à mesure du récit, plus humains que les habitants de l'ancien monde, que nous découvrons vers la moitié du livre et qui nous ressemblent davantage.

Ce roman est une belle critique de notre société consumériste et trop individualiste. L'auteur en profite pour faire passer d'autres messages à propos des guerres de religion, des attentats, des statuts sociaux et des manipulations politiques. Son avis est intéressant, bien mis en scène et touchant. Par ailleurs, il ne s'encombre pas de détails et va souvent droit au but, ce qui est appréciable, notamment au moment de l'épreuve initiatique des jeunes devant prouver leur bravoure pour devenir de vrais citoyens de la cité. L'histoire avance vite et on ne s'y ennuie pas !

Ce livre a une particularité qui est plutôt déconcertante, surtout notamment à cause du public visé : l'écriture est unique en son genre ! Les passages suivants sont tirés des premières pages et, si vous butez sur des mots ou expressions, cela est tout à fait normal : « Elle est si belle, songe-t-il. J'en oublie mon je-suis, dévoré d'amour-silence ». « […] et ne concourait-on pas sans vêtance aux jeux gymniques ? La nudité vécue dans le respect ou la sexance… ». L'écrivain a, ni plus ni moins, inventé un vocabulaire propre à son monde.

L'auteur invente des mots de plusieurs manières, en déclinant certains mots que l'on connaît bien ou en associant des termes via l'ajout d'un tiret. Ces nouveaux mots sont plein de sens et s'intègrent parfaitement à cet univers. La lecture, notamment au début, n'est ainsi pas facile et nous semble même bizarre. On s'y habitue pourtant et on finit par apprécier. Cette écriture nous transporte loin, tant par ces nouveaux mots que par les tournures de phrases qui sont poétiques et rythmées d'une manière inhabituelle. Cela nous donne l'impression de retourner en antiquité, ou du moins dans une société ou le bien-parler est important et essentiel. le ton paraît toutefois parfois un peu guindé.

Les personnages sont intéressants et évoluent au fil du roman. Valère est intelligent et essaie de toujours bien faire. Entre ce qu'il sait, ce qu'il a appris, et ce qu'il voit, il tente de tirer ce qui est juste, ce qui n'est pas une mince affaire. Son amour pour Alexia est vraiment touchant, même s'il semble niais. Ses discours amoureux sont lyriques et musicaux, ce qui laisse une impression adorable. Alexia est plus terre à terre mais attachante. On la sent plus proche de nous, ouverte d'esprit et perspicace. Ses réflexions et sa dévotion sont mises en avant d'une belle manière et ne sont pas lourdes. Leurs amis sont aussi importants et très actifs. Leur caractère rebelle est saisissant de crédibilité.

L'intrigue de ce livre étonne et change radicalement d'une histoire dystopique classique. Les informations délicates et utiles à la compréhension d'évènements du roman n'arrivent qu'à la toute fin et sont originales. On ne s'y attend pas. de plus, il semble que la société antique ne soit pas décriée ni ouvertement critiquée, contrairement à la nôtre. Valère ne combat pas son propre système mais plutôt ses représentants, ce qui est moins caractéristique d'une dystopie où le système est souvent mis à mal. Ce parti-pris innovant est intéressant et fait plaisir. L'intrigue reste cependant peu complexe mais on se plaît à suivre Valère dans ses péripéties.

Il n'est pas certain qu'une suite sera publiée, étant donné que ce roman a une fin très claire et qui n'amène pas spécialement une nouvelle histoire, à moins ce que la prochaine critique le système, ce qui reste une possibilité. Nouvelle Sparte est loin d'être parfaite.

Un moment de lecture agréable, même si l'immersion est difficile par rapport à l'écriture, dans un monde antique revisité et totalement différent du nôtre. L'auteur nous montre sa vision d'un monde presque idéal où l'argent n'existe et où le bonheur est une quête possible, tant pour soi que pour la communauté. L'auteur nous donne à découvrir une dystopie différente, plus adulte et plus spirituelle.
Lien : http://www.lavisqteam.fr/?p=..

Ce roman est vraiment particulier, je l'ai trouvé super intéressant, dense et original. C'est un roman qui mêle philosophie, Histoire - notamment à l'Antiquité -, Science-fiction sans que cela soit fouillis ou perché. J'ai passé un très bon moment avec le nouveau récit d'Erik L'Homme. Je tenais donc à remercier On lit plus fort (Gallimard Jeunesse) pour cette découverte, après Terre-Dragon et le livre des étoiles, Nouvelle Sparte est une fois de plus un beau coup de coeur.

Il faut clairement se laisser du temps pour comprendre et appréhender ce nouveau monde. On sent que notre monde contemporain a péri et ce qu'il en reste fit naître l'Occidie, Nouvelle-Sparte ou encore le Darislam. On sent que l'auteur s'est inspiré de civilisations connues d'hier et d'aujourd'hui pour donner du corps à ces nouvelles sociétés. Les Kourykanes m'ont rappelés les steppes mongoles, le Darislam le moyen et proche Orient et Nouvelle-Sparte part de l'Antiquité... On pourrait penser que ça se mélange mal, pourtant tout est clair, cohérent, même le langage propre à Nouvelle-Sparte m'a un temps interpellée pour finalement me devenir familier.

L'univers est donc fouillé, osé et très riche à découvrir au fil des pages. L'auteur nous parle de la société à travers pas mal de concept philosophique et sociétal, comme l'amour, la famille, la consommation, la liberté, les dieux. C'est complet et hyper intéressant, on peut facilement réfléchir sur pas mal de sujets, se forger une opinion et voir les choses évoluer. Finalement, ce roman parle des millions de possibilités, des voies que l'on emprunte de gré ou de force, rien n'est figé dans le marbre, tout peut arriver. En bien comme en mal. L'auteur n'épargne rien à Valère qui va vivre une aventure qui le changera à jamais.

L'écriture d'Erik L'Homme est captivante, pour ce roman, il a inventé tout un langage pour cette communauté de Nouvelle-Sparte, c'est fascinant. Au début, l'on peut se sentir un peu perdu, mais je me suis rapidement laissée emporter et l'on comprend très vite, sans lexique. C'est un vocabulaire hyper intuitif au final, logique et facile à appréhender ; la plume étant concise, simple et directe — sans pour autant perdre de sa poésie, de son charme. C'est une lecture assez intéressante d'un point de vue expérience, le style d'écriture est réellement propre au roman et j'ai adoré.

L'intrigue nous plonge dans la vie de Valère, un adolescent qui va suivre un rite initiatique pour suivre sa voie parmi les tas de futurs possibles. Il aime la philosophie, on le sent affecté par la mort de son père, par la distance qu'il met avec sa mère... Cet adolescent en dépit de son univers éloigné du nôtre sait nous être attachant, simple et sympathique. Il va être engagé comme espion en Occidie afin de comprendre une série d'attentats perpétrés contre Nouvelle-Sparte. La guerre est aux portes de la ville et Valère doit démêler complots, manigances et secrets, il va devoir remettre en cause ses certitudes pour évoluer, grandir, trouver sa voie. C'est une histoire riche en notions politiques, complots, amitié et romance, famille et secrets ; nous avons un beau mélange SF et aventure, avec un rythme prenant, une mise en page soigné pour coller avec le récit. Chaque rebondissements et révélations sont maîtrisés et bien amenés dans le récit. Pour ma part, je n'ai pas vu venir le coupable final, bien qu'ayant des doutes sur quelques trucs, le nom exact du grand manitou demeurait une parfaite inconnue. Et même une fois connu, je restais méfiante, de peur d'un ultime twist final.

Les autres personnages savent se rendre intéressant et agréables à voir, du meilleur au plus mauvais dans l'histoire. J'ai eu beaucoup d'affection pour Drys, pour la mère de Valère, qui sont deux femmes géniales. J'ai un peu moins aimé Alexia, mais sa relation avec Valère est touchante, belle et juste. Pam m'a énormément plut, pareil pour Hilal ou pour Oncle Carl. Ils sont fascinants, ils ont un rôle à jouer, j'ai passé un bon moment en leur compagnie.

En conclusion, c'est un roman atypique. Je l'ai trouvé très recherché en matière d'univers et d'inspirations : vocabulaire propre au récit, des références au monde de la Grèce antique, des espaces géographiques intéressants, des références historiques et des résonances actuelles passionnantes. C'est très bien écrit, histoire et personnages nous offrent une très chouette lecture, j'ai adoré découvrir ce nouveau roman qui m'a passionné d'un point de vue philosophique.
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