L'Indé Panda n°6

Quand j'ai postulé sur SimplementPro pour lire ce numéro de L'Indé Panda, le n° 6 d'octobre 2018, il m'a été naturellement demandé d'en parler le plus près possible de sa date de sortie… j'avais promis de faire pour le mieux et puis, je l'ai un peu oublié dans ma PAL réservée aux services de presse et donc, le voilà qui repointe son nez au moment de la date butoir que j'avais proposée…
Je plaide non-coupable car je suis beaucoup sollicitée pour les SP et n'en accepte que deux, parfois trois, par mois, jamais plus, afin de garder du temps pour mes autres lectures.
De plus, la revue est semestrielle et je pense qu'il est intéressant de la remettre en avant quelque temps après sa parution.

Une belle brochette d'auteurs et d'auteures figure au sommaire de ce numéro qui propose un lot de nouvelles aux genres très différents.
C'est avec plaisir et curiosité que je pars à la rencontre de Bouffanges, Catherine Loiseau, Laurent Buquet, Céline Saint-Charle, Khalysta Farall, Nicolas Chevolleau, Nathalie Bagadey, Marie Havard, Vincent Ferrique, Patrice Dumas, Valéry Bonneau, Zia Odet…
Chaque auteur prend la parole à l'issue de sa production pour se présenter et parler de son travail et de ses projets ; j'apprécie cet effet promoteur de L'Indé Panda et j'adhère complètement à cette démarche d'autant plus que les collaboratrices de la revue ne sont pas oubliées et ont leur propre espace en fin de numéro.

Bouffanges nous livre une dystopie dont ne sortiront peut-être pas indemnes les accros à leurs smartphones en particulier et aux réseaux sociaux en général. C'est dynamique, percutant et presque plausible dans un monde ou la justice serait rendue et appliquée grâce à une application à laquelle tout le monde aurait accès sauf les accusés. C'est aussi l'histoire revisitée de tel est pris qui croyait prendre. Cette nouvelle est illustrée en couverture par Chloé Harrand et donne une tonalité graphique au recueil.
Dans une veine proche, Catherine Loiseau met en scène un robot de science-fiction, une sorte d'androïde garde du corps en cours de programmation, de perfectionnement et surtout d'expérimentation… Tout est perçu et raconté à travers le point de vue de la machine ce qui donne un ton très mécanique et artificiel au début, puis véhicule une impression de plus en plus ambivalente.
Laurent Buquet situe sa nouvelle dans un passé proche, où les enfants n'ont pas encore de portable et où les kidnappings avec demande de rançon se font à l'ancienne ; il revisite l'astuce et la débrouillardise à la manière des romans d'aventures que je lisais enfant genre « club des cinq »… C'est à la fois « kitch » et savoureux… d'autant plus que l'énigme du dénouement doit être en partie résolue par les lecteurs qui, comme moi, reviendront peut-être en arrière pour tout comprendre.
Céline Saint-Charles nous offre un très beau conte philosophique sur la transmission et le sens de nos vies ; son style est poétique, épuré et très visuel à la fois dans le contraste d'une vie sauvage et respectueuse de la nature et de notre monde moderne et de ses excès.
Khalysta Farall construit sa nouvelle autour des troubles psychiatriques, dans un déni à la fois pathétique et pathologique ; sa plume est efficace et cynique.
Nicolas Chevolleau se met dans la peau d'un enfant qui commente la vie de sa mère avec un certain sens de l'observation et de la déduction mais aussi avec humour et dérision ; les missions du quotidien prennent soudain un sens particulier et décalé qui m'a beaucoup fait sourire ; c'est assez bien vu et finement ficelé !
Nathalie Bagadey revisite les contes de fées de notre enfance et même leurs adaptations plus récentes (libéréééée, délivrééééée…) dans un conte moderne où l'écriture est mise en abyme ; j'ai adoré cette remise au goût du jour sur fond d'interprétation des réseaux sociaux et la seconde vie donnée à la fée Clochette devenue fée Cliquette…
Si Marie Havard met en scène un chat, un peu à la manière du fameux espion aux pattes de velours, c'est pour rendre hommage à ce félin, souvent compagnon de l'écrivain, à la fois pantouflard et surprenant, capable de réflexion et d'inertie. Dans sa nouvelle, le chat est à la fois protecteur et résolveur d'enquête, véritable auxiliaire anonyme de la police et de la justice
Vincent Ferrique joue avec le langage, les sonorités et les allitérations en nous racontant l'histoire fantastique d'une sociopathe qui tue ses victimes en les persuadant de se donner la mort par des harangues sans queue ni tête, des mélopées étranges et incantatoires, des « transes chantonnées ». L'auteur revisite superbement le thème de la mante religieuse à la sauce fantastique.
Patrice Dumas renoue avec une nouvelle échafaudée autour d'un objet maléfique. Tout y est : la rencontre imprévue, le don inattendu, l'injonction à la prudence et… le final à la fois annoncé et imprévu.
La nouvelle écrite pat Valéry Bonneau est triste et émouvante ; l'auteure nous parle de différence, de communication, de désir et de souffrance… Il y a une profonde notion de tragique et d'inéluctable dans son récit : l'écriture et la littérature ne peuvent pas tout sublimer quand elles ne ressemblent à rien de connu…
Zia Odet nous ramène dans Paris au moment de l'occupation allemande un soir de 14 juillet. Son récit est terrible ; il frappe fort et juste, il fait mal, en hommage à toutes les victimes innocentes de la barbarie. La plume de l'auteure me touche, profondément, dans son efficacité et sa distance.

Comment conclure avec un tel florilège… ? J'ai passé un excellent moment de lecture, chaque nouvelle m'ayant plu à sa manière (non, je ne ferai pas un classement !)… dans une différence de style et de sujets…
J'ai un aveu à faire : je suis devenue indépanduvienne…

Dans ce 6eme numéro de l'Indé Panda, douze auteurs sont mis à l'honneur, pour certains il s'agit d'une première publication dans le webzine, pour d'autres cela semble être une habitude, sans doute font-ils partie de ces plumes qui retiennent l'attention du jury. Comme c'est le cas dans la plupart des recueils, chaque nouvelle est ancrée dans un univers qui lui est propre, les disparités sont nombreuses, engendrant une diversité que j'apprécie énormément.


Pas de thème commun ici si ce n'est l'envie de faire réfléchir le lecteur, de le questionner sur sa place dans la société, de l'interroger sur le monde dans lequel il vit. de la lumière et de l'espoir, du doute et du noir, tout le monde peut y trouver son compte, pourvu qu'on ose s'aventurer entre les pages de ce recueil. Ce livre témoigne d'une grande qualité, d'un formidable travail de sélection. J'imagine aisément qu'il n'a pas dû être facile de faire le tri, de choisir quelle nouvelle aurait l'honneur de figurer dans ce numéro.


Un webzine que je vais suivre d'un peu plus près. A la fin de chaque nouvelle, le recueil donne la parole aux auteurs afin qu'ils nous offrent un aperçu de leur travail, qu'ils nous présentent leur livre (avec illustration). J'aime beaucoup cette idée qui permet ainsi de s'immiscer davantage dans leur univers respectif, d'apprendre à les connaître un peu plus. Notez que l'Indé Panda est un magazine gratuit en version numérique et que vous pouvez donc dès à présent craquer pour ce superbe numéro, n'attendez plus !

LES NOUVELLES :

le Procès participatif, Bouffanges : J'adore le principe de cette nouvelle, ce qu'elle dénonce et les moyens qu'elle emploie pour le faire. Et si les internautes pouvaient juger de la culpabilité d'un individu ? C'est ici l'addiction à notre smartphone qui est mise en avant, mais pas seulement ! le récit, très rythmé, nous fait prendre conscience de la rapidité et de la facilité avec laquelle nous nous permettons de juger un individu… Une nouvelle qui se savoure, critique acerbe et jouissive de la société.

Dan, Catherine Loiseau : Cette nouvelle est relativement longue mais on la déguste. DAN est un robot, un androïde créé par les humains pour veiller sur eux, nous vivons à travers lui les changements qui s'opèrent dans ses programmes mais aussi dans mon esprit, si tant est qu'il puisse en avoir un. J'ai énormément apprécié la forme du récit, tout est très numérisé sans pour autant être indigeste, loin de là. Ce texte met en relief les relations humains/robots, l'admiration comme la méfiance, le respect comme le dégoût. Les androïdes parviendront-ils à remplacer les humains, à ressentir les mêmes choses qu'eux ? C'est là que réside la clé de cette intrigue palpitante ! Un très bon moment de lecture.

Un caveau sans vitrail, Laurent B : Une lecture intense et active qui vous fera douter et réfléchir jusqu'à la dernière phrase. Cette nouvelle retrace un kidnapping, de la détention à l'enlèvement jusqu'aux tentatives pour se libérer de l'emprise du malfaiteur. Rythmée et passionnante, vous plongerez immédiatement au coeur d'un univers assez sombre. La chute de la nouvelle est géniale, j'ai beaucoup aimé le personnage de Véronique…

Maïa et l'homme blanc, Céline Saint-Charles : Une nouvelle très sensible, délicate et pleine d'espoir. J'ai aimé la douceur qui s'en dégage, la tendresse qui émane de chaque page, la sagesse qui plane sur cette histoire. C'est une confrontation entre deux cultures, un choc mais également une harmonie qui prend forme, c'est un regard extérieur sur notre monde, sur la civilisation dans laquelle nous vivons. Un regard tendre et naïf, innocent mais plein de bon sens. Une très belle leçon d'humanité, à lire et à relire.

L'étrangère qui vit chez moi, Khalysta Farall : Une nouvelle courte et intense qui surprend autant qu'elle fascine. On se laisse prendre au jeu des devinettes, mais qu'elle est donc cette étrangère ? Pourquoi Liliane était-elle si étrange ? Tournant autour de l'amitié et du jardin secret de chacun, cette nouvelle s'amuse avec nos nerfs. Une lecture rapide qui vous fera réfléchir mais également douter. La chute arrive à point nommé, je l'ai adoré.

Maman est une espionne, Nicolas Chevolleau : C'est mignon sans être niais, drôle sans être pathétique. Cette nouvelle c'est l'incarnation de l'innocence, un petit bout qui nous explique le monde des grands, le travail de sa mère et tout ce que cela implique. Plus d'une fois un sourire s'est dessiné sur mes lèvres, traduisant la joie qui émane de l'histoire, la tendresse qui s'en dégage également. On voudrait le secouer ce petit bonhomme, car en bon adulte que nous sommes, nous comprenons ce que son imagination fertile transforme, la réalité s'impose à nous avec force là où il s'agit d'une énigme à résoudre pour lui. Une petite nouvelle très agréable et touchante.

Tout compte fait, Nathalie Bagadey : Et si un simple clic pouvait tout changer ? Tout compte fait, la vie que nous souhaitons vivre se trouve peut-être à portée de mains… Il suffit parfois d'ouvrir les yeux, de se laisser porter par la magie de l'imagination. Cette nouvelle vous fera voyager, ravivant quelques souvenirs enfouis, réveillant sans doute des rêves depuis longtemps balayés par le passage à l'âge adulte. Laissez-vous transporter dans un univers (pas si) merveilleux, à la recherche d'une héroïne badasse qui fera vibrer les lecteurs.

Dans l'impasse du chat, Marie Havard : Une nouvelle à la fois douce et violente, douce dans la convocation d'un animal domestique adorable : le chat, violente dans le traitement qu'un personnage va infliger à un autre. le chat c'est cette boule de poils que j'aime tant, cet être intelligent capable de ressentir nos émotions, de nous donner de l'amour, de nous témoigner une immense affection. Cette nouvelle leur rend parfaitement hommage, avec sensibilité et passion. Que ferions-nous sans nos fidèles compagnons félins ?

le dernier chant de Cindy, Vincent Ferrique : Une nouvelle sombre, presque bestiale. de cette nouvelle se dégage une impression suave, la sensation que la vie ne tient qu'à un fil, qu'un rien peut tout faire basculer. Des émotions contraires gagnent le lecteur : la crainte comme l'admiration, le respect comme la peur, le dégoût comme la fascination. Jeu subtil et pas toujours évident, le dernier chant de Cindy peut créer un sentiment de malaise tant l'ambiance qui règne est malsaine et parfaitement maîtrisée. Une chute toute en finesse, écho au titre dont on peut enfin extraire toute la saveur.

le numismate, Patrice Dumas : Une nouvelle qui requiert une certaine concentration, on se surprend à imaginer des scénarios improbables, à être piqué au vif par une curiosité nouvelle. Comme l'un des personnages de cette nouvelle, nous sommes à la fois surpris et sceptiques. Et si ce qu'il disait était vrai ? Pourquoi agir de la sorte ? Placée sous le signe du destin et du hasard d'une rencontre, cette nouvelle vous intriguera autant que son histoire vous séduira.

La dernière danse, Valéry Bonneau : Une histoire triste, bouleversante même. Un noeud s'est formé dans ma gorge à la fin de la lecture, les émotions sont intenses, prenantes, pures et sincères. On souffre avec Pepino, on a envie de pleurer toutes les larmes du monde avec lui tant ce qu'il vit est injuste. Une sublime nouvelle qui nous montre à quel point l'être humain a besoin de contact humain, à quel point la différence et le rejet de la différence font souffrir. Laissez les émotions vous submerger, ne les retenez pas…

le bal du 14 juillet, Zia Odet : Comme le dit à juste titre l'auteur, ce texte est un hommage. Courte, intense et sombre, cette nouvelle témoigne de la barbarie de l'homme, du sentiment de supériorité qui l'anime… En quelques phrases le ton est donné, le cadre est planté. D'une tristesse affligeante, c'est surtout la violence de la scène qui choque. Quelques secondes suffisent à tout détruire, à réduire à néant ce qui est le plus cher à l'homme : la vie. Triste mais réaliste, cette nouvelle m'a fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre, un choc brutal qui impacte le coeur.

CONCLUSION :

L'Indé Panda, à l'occasion de la sortie de son 6eme numéro, propose aux lecteurs une sélection de nouvelles de qualité. Bien que très différentes les unes des autres, chaque nouvelle s'inscrit dans un univers passionnant, parfois inquiétant, tendre ou encore futuriste. Elles trouvent un écho dans le passé, le présent comme le futur, traduisant un regard critique sur le monde qui nous entoure, une vision parfois acerbe de la société dans laquelle nous évoluons. le talent est présent, c'est indéniable ! En commençant chaque histoire, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre, c'est à fois une surprise, une agréable découverte.Un vrai bon moment de lecture, un recueil qui se savoure.

C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai dévoré L Indé Panda n°6 , recueil de nouvelles écrites par des auteurs indépendants, revue auto-éditée grâce à l'énergie de bénévoles motivés et compétents. cette revue est libre de droits et disponible sur le site simplement. UN petit bijou.
12 auteurs , 12 nouvelles, 12 univers. Que dire de plus?
Si je sais citer les auteurs:
Bouffanges - le procès participatif
Catherine Loiseau - Dan
Laurent Buquet - Un caveau sans vitrail
Céline Saint-Charle - Maïa et l'homme en blanc
Khalysta Farall - L'étrangère qui vit chez moi
Nicolas Chevolleau - Maman est une espionne
Nathalie Bagadey - Tout compte fait
Marie Havard - Dans l'impasse du chat
Vincent Ferrique - le dernier chant de Cindy
Patrice Dumas - le numismate
Valéry Bonneau - La dernière danse
Zia Odet - Bal du 14 juillet
Si je sais les remercier pour ce moment de partage
Si je sais : vous inciter à découvrir et partager L'Indé Panda N°6 .... Bonne lecture à tous

Je ne suis pas une grande lectrice de recueils, j'aime plutôt plonger dans un même univers durant des heures mais je me devais de découvrir enfin ce condensé d'auteurs Indépendants. On n'imagine pas à quel point cet exercice est difficile. En quelques pages l'auteur doit présenter son décor et ses personnages, développer une intrigue cohérente et exposer un dénouement intéressant. Il faut doser savamment ces différents éléments afin d'offrir aux lecteurs une histoire qui tient la route.

J'ai donc choisi de faire un retour assez bref sur chaque nouvelle pour vous donner un aperçu.

- le procès participatif de Bouffanges :
L'auteur dénonce l'emprise des réseaux sociaux sur l'homme, au détriment de la réalité. Nous sommes spectateurs des dérives de la société. Il y a des zones d'ombre dans le récit mais la lecture est agréable et le sujet d'actualité.

- Dan de Catherine Loiseau :
J'ai trouvé cette nouvelle un peu étrange, le style est assez particulier ainsi que la forme, ce qui peut dérouter le lecteur.

- Un caveau sans vitrail de Laurent Buquet :
C'est une histoire qui sort un peu du lot. L'intrigue est bien menée, le récit est oppressant et le suspens est bien dosé. J'ai passé un moment fort en émotions.

- Maïa et l'homme en blanc de Céline Saint-Charle :
C'est un très beau récit, un peu différent des autres car le danger n'est pas explicitement énoncé. L'auteur nous offre une parenthèse dans laquelle la vie retrouve son sens véritable et où la nature est respectée. L'auteur a su me toucher avec ses mots simples.

- L'étrangère qui vit chez moi de Khalysta Farall :
En seulement quelques lignes l'auteur éveille notre curiosité. L'intrigue est intéressante et la chute à couper le souffle. C'est une belle découverte.

- Maman est une espionne de Nicolas Chevolleau :
Cette nouvelle nous est racontée aux travers les yeux d'un enfant, elle reflète alors toute leur innocence et leur naïveté naturelle. C'est amusant et émouvant à la fois car l'auteur nous amène à réfléchir sur notre propre vie.

- Tout compte fait de Nathalie Bagadey :
Nous avons affaire à une sorte de conte moderne dans lequel l'auteur met en scène une jeune femme qui se cherche. J'ai trouvé le texte un peu redondant par moment, je n'ai pas tellement accroché.

- Dans l'impasse du chat de Marie Havard :
L'auteur nous fait découvrir une histoire singulière, elle commence de manière paisible, presque poétique et l'on devine assez rapidement qu'elle va prendre une tournure plus tragique. J'ai apprécié le style travaillé de l'auteur qui nous emporte facilement au fond de cette impasse.

- le dernier chant de Cindy de Vincent Ferrique :
Cette nouvelle est assez sombre, un peu dérangeante même, mais je trouve que l'auteur ne fait que dévoiler la part de folie qui peut exister en chacun de nous. C'est poussé à l'extrême pour nous faire réfléchir.

- le numismate de Patrice Dumas :
L'auteur nous conte une histoire mystérieuse où il est question d'un numismate et de pièces particulières, de quoi faire travailler notre imagination. C'est bref et efficace.

- La dernière danse de Valéry Bonneau :
L'auteur a su retranscrire toutes les émotions de Pepino dans ces quelques pages, en piochant des instants fugaces de son étrange existence. C'est attendrissant malgré un point de départ assez insolite.

- Bal du 14 juillet de Zia Odet :
Cette nouvelle est très courte, ce qui la rend encore plus percutante. On y découvre les démons d'un passé pas si lointain. C'est tragique mais bien écrit.

Pour résumer, je trouve que ce magazine est une belle initiative car il est difficile pour un auteur indépendant de se faire connaître. J'ai pris plaisir à découvrir ce recueil, certaines nouvelles m'ayant plus convaincue que d'autres. Il y en a pour tous les goûts et c'est gratuit, il n'y a pas d'excuses pour ne pas tenter l'expérience.

Je ne connaissais pas L Indé Panda avant ce numéro, et j'étais très curieuse de voir à quoi ce webzine ressemblait. L'idée est donc de présenter, en un recueil de nouvelles variées et très courtes, plusieurs auteurs indépendants qui peuvent de leur côté faire un coup de pub pour un de leurs romans. J'adore l'idée, c'est souvent difficile de se faire connaître en tant qu'auteur et de choisir ses lectures en tant que lecteur quand on ne peut pas se baser sur beaucoup d'avis extérieurs, donc ce format de petits instantanés qui permettent de saisir la plume et l'imaginaire de l'auteur, c'est parfait !

Je ne suis habituellement pas très cliente des recueils de nouvelles parce que je trouve toujours un peu brutal de changer d'univers d'un chapitre à l'autre. Mais là, vu le format très court des textes proposés, étonnamment ça ne m'a pas dérangée. Peut-être que le fait que ce soit une oeuvre collective et non un recueil dédié à un seul auteur a pesé dans la balance, en tout cas la qualité des nouvelles et le soin amené à ce webzine ont su me conquérir dès les premières lignes.

Je l'ai lu en ebook, mais j'ai jeté un oeil à la version pdf par curiosité, et je suis charmée par le design et la mise en page de cette dernière version : au point que j'aurais peut-être dû laisser de côté la version ebook, qui est plus neutre et peut même s'avérer un peu pénalisante (notamment dans la nouvelle "Un caveau sans vitrail", je ne développe pas pour ne pas spoiler mais je pense que ceux qui l'ont lu verront le problème). Rien de rébarbatif, j'ai adoré le recueil avant de le découvrir sous sa vraie forme, mais je pense qu'il gagne à être connu de cette manière.

Je ne vais pas parler de toutes les nouvelles individuellement, je préfère chroniquer l'objet dans son intégralité, mais chacun des textes a su attirer mon attention pour des raisons différentes. Je ne connaissais aucune de ces plumes et plusieurs m'ont donné envie de jeter un oeil aux autres travaux de leurs auteurs, la mission est donc réussie. On sent en tout cas tout le remarquable travail éditorial nécessaire pour publier un produit de cette qualité, et je ne peux que m'incliner, surtout en sachant que tout est bénévole !

Ce qui se rejoint dans chacune des nouvelles et qui donne une belle unité à l'ouvrage, c'est l'innovation et l'originalité des propositions. Chacun des textes prend un risque, bouscule les codes et joue sur un effet de surprise ou un cadre insolite, ce qui m'a beaucoup plu. Il est très difficile d'écrire une histoire courte qui ne génère pas de sentiment de frustration, chapeau à tous les auteurs pour avoir su éviter ce piège.

Je crois que la nouvelle qui me reste en tête avec le plus de clarté est "Maïa et l'homme en blanc" : je ne sais pas exactement pourquoi, peut-être qu'elle réveille en moi des envies de retour à la nature, en tout cas il m'a fait rêver en peu de lignes, merci pour ça.

Bref, magnifique réalisation d'un projet très intéressant, chapeau pour toute cette énergie investie et j'espère que ce webzine a de beaux jours devant lui, parce que la qualité est au rendez-vous et que la démarche est belle !