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Un peu de légèreté, enfin ! Et de légèreté qui a de la consistance, malgré tout. Ce petit roman m'a fait passé un délicieux moment. Fan de cuisine, il n'en pouvait être autrement. C'est un véritable page-turner.
Le problème des page-turner, c'est qu'ils se lisent vite, sans réel besoin d'analyse … du coup, on ne sait pas trop quoi en dire. Les personnages sont intéressants, suffisamment travaillés pour qu'on s'y intéresse. Il faut avouer que, parfois, il y a quelques incohérences dans les dates et les sujets abordés. Par exemple, en 1967, peu de mère devaient se permettre de parler de « baise » à leurs propres filles et de leur offrir des livres sur la sexualité. Et toujours à la même époque, imaginer qu'une relation commence par un « bonjour, vous montez à moto ? » semble assez irréaliste. Ces petites incohérences ne gênent pas l'intrigue, mais on s'y arrête quand même pour vérifier qu'on ait pas confondu les protagonistes et leurs époques. le concept de la valise qui voyage à travers les âges est intéressant, bien que j'aurais davantage apprécié un jeu de piste plus poussé pour mieux connaître Hélène et Marie-Juliette. J'ai un arrière goût de « pas assez », puisque ça m'a semblé simplement effleuré. D'autant plus que c'était leurs histoires à elles, les plus intéressantes. À vrai dire, je me moquais un peu de la vie d'Émilie. Elle n'aurait dû être que l'outil permettant d'atteindre les deux autres femmes. C'est dommage ! L'intégration des recettes était très sympathique, bien que peu d'entre elles m'aient donné envie d'y goûter (exception faite des crevettes à la noix de coco, du chow mein et de la sauce Alfreddo). Roman contemporain oblige, vous n'échapperez pas aux faits actuels qui remuent nos sociétés (québécoises ou françaises). Je n'aime pas ça, généralement (c'est une façon de faire une leçon de morale - les essais philosophiques sont fait pour ça, pas les oeuvres de distraction), mais pour le coup, j'ai réussi grosso-modo à en faire abstraction. Ce roman est un peu à l'image de « Les lettres de Rose » et de « La lumière ne fait pas de bruit, même en talons aiguille » : une quête au trésor et surtout du passé. Si « Les lettres de Rose » resteront gravé en ma mémoire par sa profondeur, je ne suis pas certaine que ce soit le cas de celui-ci. C'est là le problème des page-turner : on les lit vite, on les apprécie beaucoup, mais on les oublie. Justement parce qu'ils manquent indéniablement de justesse et de profondeur. Mais, malgré tout, sur le moment, ma lecture fut agréable. Ce qui justifie donc ma note. + Lire la suite |