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Faton (01/03/2015)
4.12/5   4 notes
Résumé :
A l’occasion de la rétrospective Pierre Bonnard du musée d’Orsay, L’Objet d’Art hors-série revient sur le parcours de ce peintre qui, d’abord à l’avant-garde au sein du groupe nabi, préféra poursuivre sa carrière à l’écart du monde et des expérimentations artistiques les plus audacieuses.
Peintre de la douceur de vivre, Bonnard réalise scènes intimes et compositions monumentales où reviennent de manière récurrente la figure de Marthe, sa compagne et muse, ain... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Les hors-séries de L'Objet d'art ont coutume de s'intéresser à des expositions qui ne sont pas des blockbusters, et qui par conséquent ne suscitent pas l'attention de revues telles que Télérama ou Beaux-arts Magazine. Exemples : "Les archives du rêve" à L'Orangerie, "le laboratoire de la création" au musée Rodin ou encore "Des animaux et des pharaons" au Louvre-Lens. Voilà qui présente l'avantage de ne pas marcher sur les plates-bandes de magazines plus connus et plus largement diffusés, d'une part, et d'autre part de présenter l'actualité des arts plastiques sous un jour diversifié. Ce qui est forcément, de mon point de vue, très appréciable. Pour le coup, ce numéro consacré à Bonnard ne rentre pas dans ce schéma, puisque lié à une grosse rétrospective du musée d'Orsay.

Rien à redire sur la qualité du contenu, puisqu'on y trouve l'essentiel pour comprendre le parcours de Pierre Bonnard : son appartenance au groupe des Nabis, son intérêt pour les arts décoratifs, pour les scènes d'intimité comme pour la nature, son travail sur la couleur et l'espace, son ambivalence (fut-il un peintre du 19ème ou du vingtième siècle? Fut-il sans conteste un hédoniste ou au contraire profondément mélancolique?), son rapport à la photographie, la présence de sa femme dans nombre de ses tableaux et tout au long de sa vie... Tout y est. Cependant, je regrette justement que L'objet d'art ne soit pas un peu plus sorti des sentiers battus ; car ce numéro est finalement assez proche du hors-série de Connaissance des arts consacré au même sujet. Je me serais notamment passé de l'entretien avec les commissaires d'exposition, qui répondent à moitié aux questions qu'on leur pose, et qu'on a déjà l'occasion d'entendre présenter cette rétrospective dans un document vidéo/audio sur le site du musée d'Orsay. D'autant qu'on trouve également sur le site tous les textes de l'exposition.

Certes, l'article sur Marthe, la femme de l'artiste, se veut plutôt original et présente l'intérêt de ne pas approcher Bonnard par le petit bout de la lorgnette ; en effet, plutôt que de s'appesantir sur les déboires du couple - Marthe, malade, dépressive, se replia au fil des ans de plus en plus sur elle-même -, on y étudie le rapport qu'avait établi le peintre dans son oeuvre avec le sujet que représentait sa femme, modèle de prédilection. Mais j'eusse aimé que le travail de l'espace, avec ses aplats et ses étagements étonnants, qui rendent la lecture des tableaux assez complexe, soit davantage développé. Et j'aurais également apprécié de trouver au moins un encart sur le rapport qu'entretenait Bonnard avec ses animaux - sujet qui n'est jamais traité alors qu'il les a constamment mis en scène ("La tarte aux cerises", par exemple, vaut le détour) et qu'il est rare de voir un peintre manifester autant d'intérêt pour ses chiens et ses chats. Voilà qui aurait pu très bien entrer dans le cadre de l'article sur la peinture de l'intime. Je sais qu'à première vue ça a l'air idiot, mais c'est un vrai sujet !

Enfin, la couverture du magazine est quelque peu désastreuse. Je trouve original et intelligent de ne pas avoir opté pour une image convenue, comme l'ont fait Connaissance des arts et Beaux-arts Magazine avec des nus, et d'avoir souhaité mettre en valeur le travail très particulier de Bonnard sur la couleur, notamment son emploi du violet. Malheureusement, ici, ça ne fonctionne pas du tout, le détail de la toile choisie ("La palme") donnant une impression de mauvaise résolution, et la figure du premier plan passant assez mal dans ce format : c'est un tableau qui nécessite réellement d'être vu de loin avant d'être approché. Il me semble que la partie gauche de "Salle à manger à la campagne", ou bien les parties basses des panneaux de droite ou de gauche de "La Méditerranée" eussent mieux convenu. du coup, je suppose que les acheteurs potentiels d'un hors-série sur Bonnard qui ne sont pas des habitués de L'objet d'art ont dû avoir tendance à choisir un autre titre...

Bon, ça reste un numéro de qualité, qui apporte des informations nécessaires sur Bonnard et qui s'attache à réfléchir intelligemment sur le sujet. Manque juste un (gros) effort sur le design (faut aller voir du côté de Télérama, ils savent très bien faire ça) et un petit brin d'originalité.



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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans cette exploration permanente de l'accord parfait entre espace et couleur, Bonnard peint vers 1912-1913 ses premières salles à manger qui sont à la fois des intérieurs et des paysages. La pièce de plain-pied et le jardin verdoyant donnent lieu à de multiples variations, avec ou sans figure, et à une étude toujours ténue de la lumière. La nature s'invite à l'intérieur de l'espace peint. La porte-fenêtre devient le symbole d'un espace qui ne fait plus qu'un et que le peintre transpose par une palette de couleurs allant jusqu'à l'ultraviolet. Plus tard, au Cannet, ce "continuum coloré" sera porté avec un lyrisme inégalé. Dita Amory parle de "périphéries perméables de l'espace infini" dans ces tableaux où l'articulation dans l'espace entre la porte-fenêtre et la présence/absence de l'homme, associés à la saturation de la couleur, jouent des rôles essentiels et interpénétrants ; ils complexifient un sujet apparemment banal et évitent toute lecture "confortable" du tableau.

"La nature comme religion", p.52
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Il est d'ailleurs souvent bien difficile de reconnaître Marthe, dont tous ont relevé l'éternelle jeunesse au fil des œuvres. La ressemblance n'est pas le propos du peintre. Il semble même assez vain de gloser sur le regard qu'il pose sur sa compagne, car il n'est pas l'éternel amoureux transformant sa muse en Vénus toujours jeune, mais un homme qui réfléchit en termes de peinture. Le récit de leur histoire commune ne saurait tout expliquer : la femme de plus en plus jalouse, exclusive, éloignant de son compagnon toute présence autre que la sienne n'apparaît pas dans les tableaux qui lui sont consacrés.

"Marthe", p.44
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sous l’apparente légèreté des sujets, les compositions sont d'une fascinante complexité.
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