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EAN : 978B00BRUT6GG
Le Nouvel Observateur (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
Sommaire

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Que lire après Le Nouvel Observateur Hors-Série N° 73 : Spinoza Le Maître De LibertéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Sachez que personne n'a le droit de communiquer avec lui, verbalement ou par écrit, ni de lui accorder aucune faveur, ni de se trouver avec lui sous le même toit ou à moins de quatre coudées, ni de lire aucun écrit fait ou rédigé par lui. »


Ainsi énonça-t-on l'acte d'exclusion de Spinoza le 27 juillet 1656, alors que celui-ci se dirigeait à peine vers ses 24 ans. Imprégnés de la conscience de cette mise à l'écart, les contributeurs de ce Hors-série du Nouvel Observateur semblent vouloir nous dire qu'il fallait pourtant en passer par là pour que Spinoza puisse accéder au titre de « maître de liberté ». Et si ses textes et sentences semblent parfois trop obscures pour être des considérations actuelles, les rédacteurs convoqués nous montrent qu'ils sont en réalité généralisables ad vitam aeternam, pertinents hier, aujourd'hui et sans doute demain. Mais parlons déjà un peu d'hier pour comprendre la formation du jeune Spinoza, ainsi que d'aujourd'hui, pour retrouver trace de ce grand penseur dans des domaines toujours critiques de notre société.


Après quelques articles d'introduction nous permettant de comprendre le contexte politique et géographique dans lequel vécut Spinoza, Le Nouvel Observateur découpe son hors-série en trois grandes parties qui rapprochent Spinoza de la religion, du développement personnel et de la politique. Il s'agit de mieux comprendre les particularités de « l'athéisme » de Spinoza ainsi que les raisons qui l'ont conduit à l'exclusion ; de passer outre l'impression d'impénétrabilité d'une pensée obscure qui est en fait un éloge fait à la joie, au désir et à l'art ; de proposer des solutions aux problèmes politiques, sociaux et écologiques d'aujourd'hui en faisant comprendre le concept d'interdépendance consentie et de conatus spinoziste. Si les articles ne sont pas tous égaux, et si certains d'entre eux poussent un peu trop loin une spéculation basée sur des textes dont l'extrême concision facilite le vice de la déformation, ils réussissent malgré tout à nous permettre de les envisager sous de multiples angles de lecture. Et puisque la perfection s'acquiert par la joie, cet hors-série enrichit encore les références à la pensée spinoziste par des illustrations de peintres du 17e siècle qui répondent parfois, de manière indirecte et voilée, aux préoccupations du penseur.


Toutefois, cet hors-série apparaît finalement comme un semi-constat d'échec puisqu'il s'agit de brandir la pensée de Spinoza en la brodant, paraphrasant et explicitant longuement, comme si elle était incapable par elle-même de nous faire comprendre qu'elle n'a pas perdu de sa pertinence et que son application concrète en politique, en écologie ou en droit social permettrait peut-être de résoudre des problèmes de notre siècle. Cet aveu, qui transformerait presque celui que l'on prend pour un athée en nouveau prophète martyre, transforme à son tour les publications de Spinoza en lois supérieures qui nécessiteraient une mise sous allégorie pour être mieux comprises. C'est ainsi qu'en lisant l'article de Yannis Constantinidès Spinoza athée ? »), on ne peut s'empêcher de penser que Le Nouvel Observateur voudrait se faire le relais d'une pensée si riche et complexe qu'elle a été négligée et détournée –pour le plus grand malheur de l'être humain :


« […] puisque ce récit [la Bible] est destiné au peuple ignorant et rédigé dans un langage pour lui compréhensible, il faut décrypter le message comme suit : Dieu n'a pas révélé à l'homme sa volonté, mais sa loi. Or Dieu et la nature ne font qu'un. C'est donc purement et simplement la loi de la nature que Dieu a révélé à l'homme. Son intelligence étant limitée, celui-ci n'a pas compris les conséquences néfastes auxquelles il s'exposait en négligeant les enseignements reçus, et c'est la cause du désastre métaphoriquement représenté par la « chute » »


Il s'agit peut-être d'une nouvelle preuve de l'acuité de la vision spinoziste. Déplorant que nous ne cherchions pas assez à atteindre la perfection, et nous donnant les moyens de le faire, Spinoza nous aurait peut-être permis de simplifier nos vies communautaires et personnelles. Mais ne connaissant pas la pensée spinoziste, ou la croyant détachée de la pratique réelle, nous ne le faisons pas et continuons à répéter les erreurs qu'elle dénonce. Il s'agit là d'un argument non négligeable de l'intérêt que nous devons accorder à Spinoza –ne s'agirait-il déjà que de se mettre un peu plus en joie.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Telle est donc l’originalité fondamentale de l’éthique spinoziste : rompre avec l’idée judéo-chrétienne d’un péché originel qui nous condamne à la faute et à la misère ; montrer au contraire que notre être, en dépit de ses limites, est de part en part positivité, puissance, perfection ; et, par conséquent, ne pas concevoir nos passions comme les défauts d’une nature intrinsèquement vicieuse, mais comme des phénomènes parfaitement naturels, et naturellement parfaits, qu’il est possible de vivre non plus de manière passive et impuissante, mais de façon intelligente et active.
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La méditation mélancolique, le questionnement sans réponse, l’angoisse existentielle ne sont donc pas des voies menant à Dieu. Puisque nous sommes tous une partie de la nature, c’est en nous renforçant par le plaisir et en nous élevant par la joie que nous nous rapprochons de Dieu. Ce n’est donc pas la joie, mais la tristesse qui nous divertit en nous masquant notre véritable être.
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Aujourd’hui encore : peur de l’insécurité et de l’étranger pour soutenir l’Etat policier ; frustration sexuelle et blessure narcissique pour soutenir la consommation ; ressentiment contre la réussite des autres, moteur à la fois de l’égalitarisme communiste et de la concurrence libérale ; peur des risques de santé et des catastrophes environnementales : on a toujours intérêt à nous maintenir dans la tristesse pour mieux nous dominer.
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Il y a trop de distance historique entre un érudit du 17e siècle et un activiste vert de notre époque pour que le qualificatif d’écologiste puisse s’appliquer à Spinoza. Il n’en demeure pas moins que c’est une pensée très bien configurée pour accueillir notre inquiétude actuelle que circonscrivent la devise dont Spinoza avait fait sa signature –Caute ! (Fais attention !)-, la prudence dont il faisait la plus haute vertu humaine, et la conscience de n’exister que comme un nœud de relations (fragiles) au sein d’un environnement aucunement prédisposé pour notre bien.
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[…] puisque ce récit [la Bible] est destiné au peuple ignorant et rédigé dans un langage pour lui compréhensible, il faut décrypter le message comme suit : Dieu n’a pas révélé à l’homme sa volonté, mais sa loi. Or Dieu et la nature ne font qu’un. C’est donc purement et simplement la loi de la nature que Dieu a révélé à l’homme. Son intelligence étant limitée, celui-ci n’a pas compris les conséquences néfastes auxquelles il s’exposait en négligeant les enseignements reçus, et c’est la cause du désastre métaphoriquement représenté par la « chute ».
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Dans un petit livre noir qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, Michel Houellebecq revient sur deux polémiques dont il a fait l'objet. Que nous apprennent ces quelques mois dans la vie de l'écrivain ? Est-il le miroir de notre époque ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit : Elisabeth Philippe, critique littéraire à L Obs François Krug, journaliste au Monde Alexandre Gefen, directeur de recherche en littérature au CNRS
#houellebecq #litterature #politique ____________ Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
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