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sur 5891 notes
Il n'est pas toujours aisé de comprendre comment un livre devient un classique.
A quel moment le grand chambardement s'opère-t-il?
Qui est à l'oeuvre dans l'acquisition de ses lettres de noblesse ?
Je crois bien d'ailleurs, que la plupart du temps, cela ne soit réellement su de personne. Au pire subodore-t-on. Au mieux, émet-on quelques conjectures. Mais jamais ne peut-on s'établir sur une version, aussi ramifiée soit elle.
Quoiqu'il en soit, le livre devenu classique, tire la couverture à lui, s'installe dans toutes les bibliothèques et prend ses quartiers dans les manuels scolaires de nos petits.

Le classique, on se doit de l'avoir lu, relu même. On ne se souvient plus bien quand. Peut-être au collège, avec Mme Grandjean, ou pour les oraux du Bac, on était d'ailleurs « tombé dessus » comme on disait alors.
Mais après tout, on peut très facilement mentir ! Baragouiner trois mots sur la figure de Gavroche et broder quelques phrases bien senties sur Mme Bovary. Les héros des romans classiques sont tellement bien entrés dans l'imaginaire collectif que l'on juge bien souvent que l'on peut aisément se passer de la lecture des romans. Avec un peu de chance, un film sera né de leurs pages, et en une heure ou deux, on aura rattrapé le "retard".

Mais il est difficile de procéder ainsi pour tous les romans que l'on qualifie de classiques. Car si l'on peut se débrouiller avec les films issus des romans Anna Karenine de Tolstoï ou Orgueil et Préjugés de Jane Austen, il semble nettement plus compliqué de s'approprier La Princesse de Clèves de Madame de la Fayette en faisant l'économie du papier. Cette histoire est si datée, si surannée, si délicieuse, qu'elle n'a de saveur qu'en s'étalant sur les pages jaunies d'un vieux roman.

Cette histoire, c'est celle d'une femme qui aime un homme et qui est aimée par lui mais qui toujours se refuse à cette passion. Publiée en 1678, d'abord de façon anonyme, La Princesse de Clèves prend pour cadre la cour des Valois, durant les dernières années du règne d'Henri II. Bien campé dans un univers extrêmement bien décrit et documenté, le roman a tout d'une fresque historique et galante. Pourtant, nombreux sont les éléments qui transcendent le genre, faisant de la princesse de Clèves une tragédie racinienne, une nouvelle psychologique et le premier roman d'analyse.

Mais nul besoin ici de faire un énième commentaire de ce texte maintes fois expliqué, traduit et épluché.
Nul besoin de s'appesantir sur l'impact qu'eut ce roman, sur ce qu'il induisit comme bouleversement sur le plan littéraire.
Nul besoin enfin de chercher à le faire entrer dans un genre, une catégorie, rassurante s'il en est.
Besoin en revanche de le mettre entre des mains. Toutes les mains.
Besoin de continuer à le faire vivre, à le faire lire, à le faire aimer.
Besoin de se réapproprier sa chair, de sentir à nouveau son parfum.

Alors je propose une critique amoureuse de la princesse de Clèves, radicalement subjective, résolument personnelle et peu documentée. Car les grands textes ne méritent pas seulement une place dans nos bibliothèques et sur nos étagères, ils ont le droit de siéger dans nos coeurs et de régner sur nos âmes, avec panache, fougue et passion. Ils doivent être défendus, moqués, attaqués, aimés et surpris avec des yeux d'aujourd'hui. Ils doivent être laissés sur les bancs et devant les écoles, dans le tiroir d'un collègue ou dans le sac d'une amie. Ils doivent être lancés dans le vent, se dilater, et disparaître dans les âmes de tout un chacun.

La princesse de Clèves c'est l'image d'un amour comme on n'ose plus la montrer aujourd'hui.
C'est le cri d'un coeur qui saigne, la résignation d'une âme qui pleure.
C'est un carcan de règles morales et de normes qui détruisent et élèvent, qui transforment la plus belle émotion en un rêve doux et inaccessible.
C'est le feu d'une passion, la rage de la voir s'épanouir, la peur de la voir disparaître.
C'est un faisceau de sentiments magnifiques et troublants, sagaces et bouleversants.
C'est beau et regrettable.
Chaque mot est taillé, ciselé, arraché au corps d'une pièce de métal en fusion et posé là, devant nous, scintillant et dévorant. Qu'il est doux de sentir que les mots (que l'on croit souvent trop faibles à exprimer les plus grandes émotions) sont capables de faire émerger un amour dans le plus simple des appareils et la plus majestueuse des formes!

Face à nous, entre les pages de la princesse de Clèves,
palpitante,
une merveille de puissance, de folie et d'abnégation.
Lien : http://www.mespetiteschroniq..
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Moi aussi j'ai eu à le lire pour le Bac il y a bien longtemps, enfin j'ai essayé.
J'ai testé le film avec Michèle Morgan et Jean Marais, las!
Toutefois il m'était resté une petite musique dans la tête, celle du style des pages lues...
Arrive la petite phrase d'un certain président.
Je laisse filer.
Et vient le jour où je tombe sur un très vieil exemplaire en poche (car il faut dire que celui du Bac était parti depuis belle lurette à la revente), et ce fut ma perte.
Près de vingt ans après, passé l'effet savoureux du goût de la fameuse madeleine une (re)découverte, car il faut avoir un certain âge pour certains livres, ce fut "génial".
Et heureusement qu'il n'est pas tombé à l'oral un jour de juin 1992.
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Je me suis ennuyé tout au long de la lecture. L'intrigue peine à se mettre en place. On est noyé par les histoires de généalogies et les combats entre les différentes familles aristocratiques pour l'accès au trône.
C'est une lecture fade, les émotions sont bridées afin de faire l'hymne à vertu.

C'est peut être le premier roman psychologique de la littérature mais c'est la seule qualité que je lui trouve.
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Au départ, j'ai lu ce livre pendant mes vacances d'été avant d'intégrer ma première année de prépa. J'avais peur de ne pas accrocher au style très pompeux parfois de Madame de la Fayette. Mais en réalité l'écriture est fluide, l'histoire enivrante.
Ma prof de spécialité m'a conseillé de le relire tous les 10 ans car on ne le percevait pas pareil suite à nos nombreuses expériences accumulées.
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Que dire de plus que les innombrables critiques.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre, vu l'énumération de nobles personnages, parmi lesquels je me perdais.

Mais une fois cette introduction dépassée, l'analyse des soubresauts de la morale (je ne parlerai pas personnellement de raison) sur les sentiments, les émotions et le ressenti sont d'une finesse peu commune. Une immense impression de déjà lu en repensant à la courses d'obstacles ou aux amours impossibles de grands noms de la littérature et pourtant, madame de Lafayette, c'est évidemment avant, c'est elle la précurseuse, avec en plus le fait que ce soit une femme, quand, même bien après, tant de femmes vont se cacher sous des pseudos masculins pour pouvoir écrire.

C'est donc une lecture obligatoire à plus d'un titre. Même si effectivement, la fin laisse sur sa faim. Mais pour le reste de l'ouvrage, vraiment, si vous ne l'avez point encore lu, dépêchez-vous. Il n'est jamais trop tard. La preuve.
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● Tout le talent de madame de Lafayette éclate dans "La Princesse de Clèves", roman passionnant où le style simple et élégant de la célèbre écrivaine fait merveilles.
Avec cette sobriété, cette simplicité et cette élégance, cette hauteur de vue qui la caractérise, la grande auteure française, nous livre un beau roman, plein de réflexions psychologiques et sociales subtiles.
Ce qui m'émerveille surtout, c'est l'art avec lequel madame de Lafayette raconte ces histoires… Elle sait m'envoûter avec ce style simple, beau, élevé, élégant…
Un excellent roman de madame de Lafayette !...

● Quel roman, oh, quel roman ! Novateur, comique, tragique… Et quelle façon de raconter a Madame de la Fayette !... Quelle façon admirable ! Ah, qu'elle me plaît, qu'elle me plaît, La Princesse de Clèves ! Que j'ai eu de plaisir à la lire, La Princesse de Clèves ! Que c'est plaisant ! Que c'est plaisant, que c'est plaisant, de lire ce roman extraordinaire ! Quel délice, tout simple ! Comme quoi, les grands artistes ne sont pas forcément ceux qui font les livres les plus élaborés. Steinbeck me l'avait déjà montré avec Des Souris et des Hommes et Madame de Lafayette me le prouve encore avec son très, très beau roman.
Magnifique !
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Comme tous les collégiens de ma génération, j'avais dû lire ce roman en cinquième (ou quatrième) et je me souviens qu'il m'avait ennuyée ...
Dans mon challenge de lecture 2017, j'avais inscrit 'Lire un classique d'avant le XIXème siècle' ... et c'est celui-ci que j'ai choisi !
Que dire ... qui ne l'ait pas encore été ...
Que le début de ce roman, les descriptions de la Cour, de la généalogie du Roi, de ses dames et de leurs suivantes, la narration des frasques du roi Henry VIII d'Angleterre ... m'a fait penser à des articles de Gala ou de Jours de France !
Impression renforcée au moment de la description des préparatifs des fêtes des épousailles des soeurs du Roi Henri II avec le Roi d'Espagne et le duc de Savoie, puis dans les joutes qui aboutirent à la mort tragique du Roi de France ....
Entre deux potins et autres voyages de la Cour, on suit bien sûr les atermoiements de la Princesse de Clèves, fortement aimée par son mari (fait rare à l'époque) mais qui est de son côté follement éprise du Duc de Nemours qui le lui rend bien
Mais Madame de Clèves est fidèle, très fidèle à son mari et elle ne succombera jamais
Triomphe de la Raison sur le coeur ...

A noter cependant que la langue est superbe, les imparfaits du subjonctif gentiment désuets et que je me suis régalée à cette lecture :)
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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J'ai adoré ce roman lu il y a quelques années déjà... Les personnages de haut rang de cette société évoluant à la cour du roi Henri II sont en fait des jeunes gens qui n'ont pas toujours pu choisir leur destin. Les sentiments passionnés et interdits qu'ils éprouvent les uns pour les autres leur font courir à tout moment des risques inconsidérés. Dangereuses liaisons ! Perdre son honneur ou sa réputation à cette époque et dans ce milieu est le pire qu'il peut leur arriver.
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Jadis méprisé par quelque homme politique, La princesse de Clèves est pourtant l'un des trois romans fondateurs du genre romanesque tel qu'on le connait aujourd'hui, en tant que modèle d'analyse psychologique des personnages et des sentiments de ceux-ci.
L'intrigue se déroule à la cour du roi Henri II, qui ne manquait certes pas de piquant, notamment grâce à la rivalité entre la reine Catherine de Médicis et la favorite du roi, Diane de Poitiers. La princesse de Clèves vit dans cet entourage foisonnant, et y croise M. de Nemours. Bel homme et intelligent, il tombe éperdument amoureux de Mme de Clèves qui, malgré la réciprocité de ses sentiments, se refuse à admettre les faits. D'aveux en déception, de révélations en coups de théâtre politiques, les amours de Mme de Clèves et de M. de Nemours ne sont pas un long fleuve tranquille. Pis, ils tardent même à se révéler, et, par là-même, à être vécus pleinement. La mort de M. de Nemours, rongé probablement par cette histoire qu'entretient son épouse, entraine la fin de l'histoire et, avec elle, la fin des atermoiements.
Femme d'une vertu exceptionnelle, Mme de Clèves n'est point dénuée de sentiments, lesquels sont ardents même, mais elle a conscience de son rang et de son rôle social. Son attitude est particulièrement remarquable - et en même temps dommageable car elle se refuse à celui que son coeur a élu - dans un milieu caractérisé par les mesquineries, les cachotteries et l'ignorance.
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Le livre le plus ennuyeux qu'il m'aie été donné de lire.A l'époque je devais présenter un devoir dessus donc j'ai été obligée de le terminer,je l'ai trouvé plat,fade,sans intérêt et vieillot par dessus le marché.Ca traine en longueur pour au final ne pas mener à grand chose...Là que j'ai vieilli un peu je devrait peut-être le relire afin de m'en faire une autre idée mais il m'a laissé un goût tellement amer que je ne me sens pas prête à ressauter le pas.
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Quand elle commença d'avoir la force de l'envisager, et qu'elle vit quel mari elle avait perdu, (...)______ qu'elle eut pour elle−même et pour monsieur de Nemours ne se peut représenter.

l´haine
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