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Jacques Perrin (Préfacier, etc.)
EAN : 9782266201858
96 pages
Pocket (04/11/2010)
3.32/5   756 notes
Résumé :

La Princesse de Montpensier

Madame de Lafayette
En 1566, à la cour des Valois, en plein tumulte des guerres de Religion, la belle Mlle de Mézières est contrainte d’épouser le prince de Montpensier alors qu’elle aime le duc de Guise…

Objet des désirs du brillant duc d’Anjou, futur Henri III, et de l’amour sincère du comte de Chabannes, ancien précepteur de son mari, comment cette toute jeune femme, déchirée entre son dev... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (110) Voir plus Ajouter une critique
3,32

sur 756 notes
« Prince, n'enquerez de sepmaine
Où elles sont, ne de cest an,
Qu'à ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ! »
En poésie, j'ai toujours préféré François Villon que je cite ici, à Charles d'Orléans. Villon, c'est mon filon, c'est mon sillon, c'est mon jargon. Les princes, qu'ils soient à baïonnettes ou à talonnettes, ce n'est pas trop ma chansonnette...
Quant aux princesses, je les préfère plus roturière que royale, elles sont royales lorsqu'elles sont élues de mon coeur.
Il en est cependant une, proche de la Cour sous le règne de Charles X, qui m'intriguait depuis quelques lustres, La Princesse de Montpensier et j'avais envie de découvrir les territoires de son coeur et de son âme. Alors, vite, je vous entraîne à galop vers elle.
La particularité de ce roman du XVIIème est son auteure, une certaine Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, comtesse De La Fayette, oui cette fameuse Madame de la Fayette...
En ce temps-là, c'est-à-dire en 1566, la France est déchirée par la guerre civile, une guerre de religion qui n'en finit pas et qui débouchera sur la tragique nuit de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572.
Dans ce tumulte, la belle Mademoiselle de Mézières est contrainte d'épouser le Prince de Montpensier alors qu'elle aime le Duc de Guise.
Objet des désirs du brillant Duc d'Anjou, futur Henri III, et de l'amour sincère du comte de Chabannes, ancien précepteur de son mari, comment cette toute jeune femme, déchirée entre son devoir et sa passion, pourra-t-elle trouver sa voie au milieu du marigot que forme la Cour ?
L'Histoire nous apprend en effet qu'en ce temps-là le monde était aussi dangereux au sein des méandres de la Cour que sur les chemins de traverse.
C'est tout l'intérêt de ce passionnant et court roman, de la taille d'une nouvelle, construit sur des faits historiques que Madame de la Fayette s'empresse vite d'arranger à sa sauce. Intéressant d'ailleurs de lire dans les notes en bas de page que cette histoire aurait influencé le destin du Duc de Guise et certains de ses actes futurs... Quand on connaît la bio du personnage, c'est dire l'importance de nos battements de coeur et de leurs émois !
S'il y a quelque chose de souverain pour moi ici c'est le texte. En effet l'autre intérêt, majeur pour moi, fut ce texte, le verbe, le phrasé... L'acuité que cette fameuse Madame de la Fayette déploie dans son expression. Ah ! Que c'est beau... C'est la langue française du XVIIème siècle dans toute sa splendeur...
Derrière un texte ciselé aux petits oignons, nous découvrons l'envers du décor, les chassés-croisés des sentiments amoureux, la jalousie presque animale, souvent cela se résume à une géométrie assez précise, si l'on s'entend qu'un triangle est précis...
Mais brusquement le triangle ne tient plus. Ici il faudrait en effet parler de quadrilatère, ou de quadrille pour dire les choses plus poétiquement... Oui, quatre : le mari, l'épouse, l'amant et l'ami, le maître à penser...
Et quel ami ! le pauvre Comte de Chabannes que j'ai tant aimé dans son côté pathétique...
Dans ce chassé-croisé qui nous fait sourire au début, nous pourrions penser que les choses sont relativement simples.
Ici, ce sont des affaires de princesses si loin des contes de fées. Dans les contes de fées on ne parle pas d'adultère. Quoique ! Ici, oui, puisque c'est le sujet principal.
Les rivalités des princes tournent autour des princesses au début, à fleuret moucheté. On sent vite que la vraie artillerie est prête à sortir un peu plus tard.
Madame de la Fayette sait m'émerveiller dans cette manière qu'elle a de poser les personnages sur cet échiquier amoureux et d'écrire le désespoir de l'amour.
Il y a en effet un désespoir de l'amour qui est dit ici avec beauté. « L'on est bien faible quand on est amoureux », constate le narrateur.
J'ai eu de l'empathie pour cette Princesse de Montpensier, désirée par des hommes puissants, influents, fracassée dans l'amour, dévastée, princesse devenue éphémère par cette histoire, pas éphémère pour moi, je l'ai retenue par mes pensées dans ce gouffre où elle s'enfouissait.
En revanche, j'en veux terriblement à Madame de la Fayette sur la dernière phrase du récit, terriblement moralisatrice. Je vous la laisse découvrir...
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N'en déplaise à un président français qui osait affirmer : “Je ne sais pas si cela vous est arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle”, j'ai été ravi de le lire à l'école et l'ai toujours relu avec grand plaisir.

Lire La Princesse de Montpensier allait donc de soi.

J'y ai retrouvé le beau style classique de Madame de la Fayette que je ne me lasse pas d'admirer, d'une grande simplicité et fluidité.

La nouvelle nous replonge dans le contexte historique douloureux des guerres de religion, c'est en toile de fond et bien décrit, de nombreux personnages historiques y sont cités.

L'autrice excelle surtout à dépeindre les sentiments de la princesse, la lutte qu'elle mène pour préserver sa vertu, son inclinaison pour le duc de Guise, la froideur qu'elle manifeste aux autres prétendants, sa désillusion finale.

le texte est court, il est donc remarquable qu'il soit suffisamment dense pour inspirer le film de près de deux heures vingt que Bertrand Tavernier lui consacre !

Certes, Madame de la Fayette condamne son héroïne qui “aurait été sans doute la plus heureuse, si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions” et ce jugement est d'une autre époque, trop moralisateur á nos yeux alors que son union avec le prince de Montpensier était un mariage arrangé.

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle qui, sans égaler pourtant La Princesse de Clèves, reste une très belle réussite.


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Un court récit, encore un portrait de femme par l'auteure de la Princesse de Clèves , mais débarrassé des scories précieuses qui peuvent rendre la lecture de notre première "romancière " française insupportable à certains.. et pas seulement aux incultes à talonnettes, il faut bien en convenir!

Ici on est à l'os. Tout est pur, fin, ciselé, aiguisé. Aigu. On est au centre même de ce qui fait une femme : ses fidélités, ses tentations et ses admirations.

Une femme, et autour d'elle son mari, son amant, son maître à penser. Mais ces trois présences masculines sont plutôt les fleurons d'une couronne dont le cercle est sa personnalité même: toute en intelligence, en sagacité, en réflexion.

Une héroïne qui est comme une épée forgée par le feu de ceux qui la désirent, qui la forment ou déforment, mais dont l'acier bien trempé ne doit qu'à soi-même sa force et son tranchant.

Une perle classique dont la plupart des lecteurs ont fait la découverte grâce au film magnifique de Bertrand Tavernier. Et Mélanie Thierry, comédienne trop rare et si rayonnante, est une princesse de Montpensier à la fois charnelle et intellectuelle inoubliable.

Grâces leur soient rendues à tous deux : ce court récit , réédité après le succès du film, est un pur bijou.
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"La Princesse de Montpensier" est un texte court et sublime. Bien que sa trame soit essentiellement dramatique, je l'ai savouré avec euphorie comme une friandise.

La beauté de la langue française, la musique des tournures de phrase, la poésie du style, les sentiments et la grandeur des personnages, le contexte historique de la cour de Charles IX, tout m'a plu. J'ai été comme aspirée au coeur de la cour des Valois.

Les descriptions concises laissent toute leur place au quadrille amoureux de la princesse de Montpensier, de son époux le prince de Montpensier, de son mentor le comte de Chabanes et de son amant le duc du Guise.

Je recommande d'autre part la très belle adaptation cinématographique de Bertrand Tavernier, réalisée en 2010, et dont vous trouverez le lien ci-après si le coeur vous en dit.


Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
Lien : http://www.libertyland.tv/fi..
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J'ai toujours eu peur de m'attaquer aux romans de Madame de Lafayette. C'est une critique de mon ami Bernie29 qui m a fait sauter le pas. Je ne suis pas déçue.
J 'ai trouvé cette histoire sublime et dramatique.
J'ai d'abord été charmée par l'écriture ciselée et magnifique qui traverse le temps et parvient à me séduire en 2021.
Et puis cette histoire d'amours contrariés et impossibles. Cela touche mon âme et mon coeur.

Contexte historique : 1566 pendant les guerres de religion. Mlle de Mézières aime passionnément le duc de Guise mais se voit contrainte d'épouser le prince de Montpensier .
La princesse est belle et vertueuse et se refuse à l'amour sincère du comte de Chabannes, ami de son mari. Mais sa route va recroiser celle du comte de Guise. La princesse pourra t elle faire taire son coeur?


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Citations et extraits (82) Voir plus Ajouter une citation
Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l’admiration dans un lieu l’on était si accoutumé à voir de belles personnes.
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Comme elle était dans cet état, elle entendit ouvrir une porte dérobée de son cabinet, et vit paraître le chevalier de Navarre, paré et d’une grâce au-dessus de ce qu’elle l’avait jamais vu. Chevalier, où allez-vous, s’écria-t-elle ? que cherchez-vous ? avez-vous perdu la raison ? qu’est devenu votre mariage, et songez-vous à ma réputation ? Soyez en repos de votre réputation, madame, lui répondit-il ; personne ne le peut savoir ; il n’est pas question de mon mariage ; il ne s’agit plus de ma fortune ; il ne s’agit que de votre cœur, madame, et d’être aimé de vous : je renonce à tout le reste. Vous m’avez laissé voir que vous ne me haïssez pas ; mais vous m’avez voulu cacher que je suis assez heureux pour que mon mariage vous fasse de la peine : je viens vous dire, madame, que j’y renonce ; que ce mariage me serait un supplice, et que je ne veux vivre que pour vous. On m’attend à l’heure que je vous parle, tout est prêt ; mais je vais tout rompre, si, en le rompant, je fais une chose qui vous soit agréable, et qui vous prouve ma passion.
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[...] Elle ne put résister à la douleur d'avoir perdu l'estime de son mari, le cœur de son amant et le plus parfait ami qui fut jamais. Elle mourut en peu de jours, dans la fleur de son âge, une des plus belles princesses du monde, et qui aurait été sans doute la plus heureuse, si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions.

[ Les deux dernières phrases de la nouvelle]
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Le duc d’Anjou en demeura accablé comme d’un coup de tonnerre. Il vit dans ce moment qu’il avait un rival aimé. Il comprit, par le nom de Madame, que ce rival était le duc de Guise, et il ne put douter que la princesse sa sœur ne fût le sacrifice qui avait tendu la princesse de Montpensier favorable aux vœux de son rival. La jalousie, le dépit et la rage, se joignant à la haine qu’il avait déjà pour lui, firent dans son âme tout ce qu’on peut imaginer de plus violent, et il eût donné sur l’heure quelque marque sanglante de son désespoir, si la dissimulation qui lui était naturelle ne fût venue à son secours et ne l’eût obligé, par des raisons puissantes, en l’état qu’étaient les choses, à ne rien entreprendre contre le duc de Guise
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Mais, quand elle pensa combien cette action était contraire à sa vertu et qu’elle ne pouvait voir son amant qu’en le faisant entrer la nuit chez elle à l’insu de son mari, elle se trouva dans une extrémité épouvantable.
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LES DANGERS DE L'AMOUR / LA PRINCESSE DE CLÈVES / LA P'TITE LIBRAIRIE
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