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sur 748 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Ah Madame de Lafayette, un monument incontournable de notre littérature française, adolescente alors que je passais le bac, j'avais été hypnotisée par son oeuvre « La Princesse de Clèves ». Il s'agit sans conteste de l'un de mes classiques préférés. J'étais donc confiante à l'idée de lire cette petite nouvelle. Malheureusement, je n'ai pas accroché.

Je connaissais déjà cette histoire puisque j'ai vu le film de Bertrand Tavernier que j'avais beaucoup aimé. Tout naturellement, je pensais que cette nouvelle apporterait plus d'approfondissement sur les pensées des personnages, et notamment la Princesse. Ce sont ses émotions que je souhaitais voir mises en avant, ainsi que celui des hommes qui gravitent autour d'elle, pourtant, ça n'est jamais venu. J'ai conscience de l'époque à laquelle ça a été écrit et qu'il existe une certaine pudeur dans les sentiments, cela dit, j'ai trouvé la Princesse de Clèves plus démonstrative dans ses désillusions, ses doutes, ses peines et sa morale. Pour la Princesse de Montpensier, il n'en est rien, j'avais l'impression d'être une simple spectatrice, extérieure et détachée de tout ce qui se passait. J'avais cette sensation que Madame de Lafayette se contentait d'aller d'un point A à un point B, sans parvenir à raconter l'histoire de ses personnages. Pourtant, vu le nombre d'hommes qui succombent aux charmes de la Princesse – son époux, le prince de Montpensier, le Duc de Guise, le duc d'Anjou et enfin le comte de Chabannes – combiné à un contexte historique extrêmement riche (guerre de religion entre protestants et catholiques, avec le célèbre et triste massacre de la Saint Barthélémy), ça aurait pu être palpitant. En fin de compte, il y a très peu de démonstration dans le récit, les amours contrariés de la Princesse sont à peine effleurés, je n'attendais pas à avoir des scènes explicites ou détaillées, comme je l'ai dit, l'époque ne s'y prêtait pas, et je ne lis pas ce classique dans cet intérêt. Mais j'espérais plus de démonstration, plus d'approfondissement au niveau des sentiments de la Princesse, seuls ceux du comte de Chabannes sont développés, et c'est d'ailleurs l'unique personnage qui a suscité mon intérêt et ma sympathie. Les autres me sont apparus fades et sans consistances tant les choses vont vite. J'ai conscience encore une fois que ce type d'ouvrage était révolutionnaire à son époque, car l'on ne s'attardait pas autant sur les amours des femmes, et encore moins à leur psychologie, mais il est vrai que pour la lectrice moderne que je suis, je suis restée sur ma faim. Et c'est rare que j'en arrive à ce genre de conclusion, mais j'ai largement préféré le film, qui a su comprendre entre les lignes de cette nouvelle et a retranscrit avec justesse les destins tragiques de ses protagonistes.

En ce qui concerne la plume, il est vrai qu'elle est lourde, mais il s'agit d'un roman qui s'inscrit dans le mouvement littéraire des précieuses et du classicisme, donc rien d'anormal en somme. Même si c'est parfois un peu pompeux, quand je lis cette autrice c'est justement pour retrouver ce style. J'ai également bien aimé le contexte historique, c'est une partie de l'histoire, aussi triste soit-elle qui est toujours aussi intéressante à découvrir. Mais en dehors de ces aspects, je suis restée hermétique à tout le reste.

Pour conclure, je ressors franchement déçue par ma lecture, je trouve que nous sommes bien loin du chef d'oeuvre de la Princesse de Clèves, et si vous souhaitez découvrir Madame de Lafayette, je ne saurais que vous inciter à commencer par celui-ci et non pas par cette nouvelle. Malheureusement, cet enchainement d'évènements sans grande démonstration avant le dénouement tragique m'a empêchée d'être imprégnée dans l'histoire et je n'ai pas été convaincue. Je dois dire qu'en tournant la dernière page, la phrase moralisatrice qui tombe comme un couperet n'a fait qu'amplifier ma déception. Nous l'avons bien compris, vertu et prudence sont essentielles au bonheur pour Madame de Lafayette.
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Toutes ces histoires finissent mal : amours contrariés , passions malheureuses, les relations entre les hommes et les femmes sont trop déséquilibrées pour pouvoir être heureuses. Les femmes ne maîtrisent pas leur destin et subissent la tutelle, quand ce n'est pas le joug de leur mari ou de leur père. Elles sont aimées pour leur apparence ; les héroïnes sont toujours jeunes et belles, et pour leur vertu. Elles sont vénérées comme des idoles lointaines qui une fois tombées de leur piédestal ne peuvent plus se relever. En effet , la passion ne place pas les hommes et les femmes à égalité et permet de rappeler tout ce qui est interdit aux femmes. Une femme qui cède à la passion met en jeu sa vertu et n'a plus d'autres choix que le couvent ou la mort. Les hommes eux, lui sacrifient volontiers de plus hauts intérêts. Un mariage avec une riche héritière sera toujours plus fort qu'une passion qui par nature est éphémère. Quant aux femmes nobles, elles sont en liberté surveillée, leurs moindres faits et gestes sont commentés à l'envi, leur comportement s'il n'est pas conforme à la bienséance peut provoquer une exclusion radicale du monde dans lequel elles évoluent, leur assurant ainsi une mort sociale quand elle n'est pas physique, le mari trompé pouvant tout à fait sous l'emprise de la colère ôter la vie à celle qui a bafoué son honneur.


Lien : http://www.litterama.fr/arti..
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Contrairement aux jeunes se retrouvant obligés de lire « La princesse de Montpensier » pour l'école, c'est de mon plein gré que je m'y suis aventuré... le résumé donnait envie, et puis, à 1€55 et moins de 100 pages, ce n'était pas une grosse prise de risque. Et heureusement, parce que franchement, même moi qui aime lire, j'ai dû me forcer pour le finir.

Le souci, ce n'est pas le style : la plume de Madame de la Fayette est d'époque, certes, mais ça reste lisible et compréhensible, même à deux heures du matin et sous morphine.

Encore faut-il avoir envie de se farcir « Amour, Gloire et Beauté » version 16ème siècle, où une très très jeune fille fait tourner les têtes de son amour de jeunesse, du meilleur ami de celui-ci, de son mari, du meilleur ami de son mari. Ça aurait pu être intéressant, et même croustillant, y compris considérant l'âge du texte et les moeurs de son époque. Nul besoin d'expliciter les choses pour faire comprendre qu'elles existent.
Mais encore faut-il qu'il existe quelque chose. La demoiselle met le stop direct à deux des prétendants, l'un ayant le bon goût de piger le message, tandis que l'autre reste pour elle un ami avec arrière-pensées un peu maso sur les bords. le mari passe sa vie ailleurs, tout en se permettant le luxe d'être jaloux comme un pou. Et avec l'« amoureux » ? Quelques discussions en douce pendant les bals. Super, comme « tromperie »... Certes, au bout d'un moment, l'intention y est, mais que de détours pour en arriver là ! Et surtout, c'est d'un mélodramatique ridicule. La préface et la postface font éloge du « réalisme » des sentiments dépeints... Pardon ? On a bien lu le même truc, là ? Parce qu'on est davantage au niveau de la parodie...

Bref, on s'ennuie ferme. Ça se tourne autour pendant des plombes, ça fait un drame de pas grand-chose, et évidemment la petite leçon de morale bien gerbante à la fin « Tu as osé songer à tromper ton mari ? Tu mérites de crever, bien fait pour toi ! ».

Et on s'étonne qu'après avoir dû se farcir ça, les élèves ressortent dégoûtés de la lecture...
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Ah la la... Voici sûrement mon plus grand traumatisme littéraire... On m'a forcé à lire cette oeuvre en terminale littéraire. Même si je trouve remarquable que l'oeuvre d'une écrivaine traverse les siècles (l'oubli mysogine est malheureusement trop commun). Cependant, j'ai trouvé l'oeuvre trop tortueuse.
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Disons qu'il ne s'agit pas de mon style de lecture...

Je trouve frustrante l'époque à laquelle on meurt de chagrin, on force au mariage et on trahit pour 2x rien. Cette époque pour laquelle tout est mal-entendu..

L'écriture de Madame de Lafayette est pourtant plaisante, mais cette nouvelle historique elle, ne m'a pas plu.

Il s'agit d'un avis purement subjectif.
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Bon, ça a été une déception.
J'ai trouvé que c'était beaucoup trop détaillé et que ça devenait lassant au fur et à mesure. J'arrivai pas à suivre
C'est dommage parce que j'ai beaucoup aimé la princesse de Cleves, mais celui là c'est un peu la version médiocre.
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Nouvelle intéressante par son contenu historique. Malgré le titre de l'ouvrage, le récit s'oriente plus sur les personnages masculins que sur la princesse en elle-même. Par moment, je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer Daenerys et Jorah à la place des deux personnages principaux.

Dans sa globalité, le rythme de l'histoire est plutôt lente pour une nouvelle. On ne parvient pas à s'identifier à la princesse en question. Et en gros, il s'agit d'une histoire d'amour banale dans laquelle seule la beauté du personnage féminin compte
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C'est un tout petit livre, à peine une centaine de pages, qui renferme en fait trois récits: « Histoire de la Princesse de Montpensier » donc, « Histoire de la comtesse de Tende » et « Histoire d'Alphonse et Bélasire » ( pour l'édition Folio ). le tout est complété par une présentation qui pose les jalons historiques et par une annexe qui donne des repères biographiques concernant l'auteure et quelques pistes bibliographiques ( pour peu que l'on ait envie d'approfondir le sujet ).

Alors, qu'en dire? Pour être totalement honnête, je dois avouer que cette lecture n'a pas été agréable. Malgré le peu de pages j'ai mis un temps fou à lire la première histoire, ralentie dans ma progression par le style de Madame de Lafayette, redondant au possible et, évidemment, extrêmement daté. Les tournures de phrases du XVIIe siècle, alambiquées bien que le propos soit simple, la multiplication des personnages en début de récit, les références historiques ( vive les notes en bas de page ) et le peu de réalisme des histoires d'amour dont il est question ont été autant d'obstacles sur ma route.

Les deux premiers récits sont quasiment semblables en tous points, seul le dernier se démarque et tire son épingle du jeu. Rédigé à la façon d'une lettre, l'écriture y est plus aérée et, malgré une tendance à la répétition persistante, plus digeste.
Les trois parlent d'amours contrariées dont l'issue est on ne peut plus sombre: Madame de Montpensier et la Comtesse de Tende perdent en effet la vie suite à d'impossibles rebondissements qui mènent à la perte de l'objet de leur inclination, et Alphonse et Bélasire, que tout destinait à vivre heureux ensemble, finissent leur vie séparés et dans une solitude extrême à cause des affres de la jalousie.
Le tout est enrobé dans un récit au combien lyrique et romanesque.

Les écrits de Madame de Lafayette sont cependant intéressants d'un point de vue historique puisqu'ils sont un témoignage de ce que pouvait être la vie au XVIIe siècle pour les proches de la Cour. On y comprend l'importance pour les femmes de faire un bon mariage, utile et très souvent de raison. Leur union déterminant quelle serait leur vie: un mari proche du Roi leur permettait d'évoluer dans les hautes sphères de la société et de compter parmi les notables.
On y note aussi l'importance de l'image et le poids de la religion. Il était en effet primordial de suivre les conventions et de se conformer aux directives de l'Église ( qui, à l'époque, ne faisait qu'un avec l'État ), sous peine d'alimenter les rumeurs et de se retrouver en marge du groupe.
Chacun des personnages de ces histoires agit donc selon le peu de liberté que lui laisse cet imposant carcan et tente, malgré ça, de laisser s'exprimer ses sentiments.
Lien : https://mllejuin.wordpress.c..
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