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EAN : 9782354480028
Isolato (01/07/2007)
4.67/5   3 notes
Résumé :
L'auteur nous offre une promenade dans un recueil d'essais librement dédiés à des artistes, à des idées ou à des styles de vie, ayant tous une étroite parenté intellectuelle et dont le dénominateur commun pourrait être une extrême attention à tout ce qui est "entre" les lignes: Cristina Campo, Lafcadio Hearn, Llewelyn Powys, Vladimir Jankélévitch, Nicolas de Staël, Etienne Hajdu, Gustaw Herling, ...des personnalités artistiques dont la vie a été comme marquée, détru... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une très belle lecture faite par le plus grand des hasards... en fouinant dans ma librairie parisienne préférée... La librairie Tschann, bd du Montparnasse. J'ai découvert dans le fond « littérature », ce recueil d'essais qui met en scène des destins d'artistes, aux parcours empêchés par un handicap, la maladie, la souffrance. Des artistes qui ont eu la capacité, la force mentale de dépasser leurs failles ; tels Joe Bousquet, Lafcadio Hearn, Cristina Campo, le peintre Nicolas de Staël, le sculpteur, Etienne Hajdu…
Une partie de ces essais est parue auparavant dans différentes revues : La N.R.F, La Revue des deux Mondes, Critique…

A ces parcours créatifs, s'intègre un très bel hommage d'Edith de la Héronnière à son professeur de philosophie, Jankélévitch

Tous les textes sont de qualité…dans la forme comme dans le contenu.J'ai été plus frappée par celui consacré à un écrivain injustement peu lu, aujourd'hui, Lafcadio Hearn. Ecrivain au parcours de vie tumultueux, parsemé d'épreuves…En dépit d'une myopie très handicapante… cet auteur a un regard plus perçant et affiné que les « bien-voyants »…Il se passionnera pour le Japon…s'y installera…et écrira de très beaux textes à partir des légendes, et des éléments de la civilisation de ce pays…

« La divine beauté du monde que contemple Hearn n'est jamais exempte de souffrance et d'agonie.
Son départ définitif pour le japon se préparait. Lafcadio Hearn allait y trouver à la fois un lieu d'ancrage dans son existence de nomade et une sorte d'unification entre l'Orient et l'Occident qui l'habitaient et se contredisaient en lui depuis l'enfance par sa double ascendance grecque et irlandaise. Au Japon, ce perpétuel errant se marie, devient père de famille, enseigne et adopte la culture avec un émerveillement que l'on peut qualifier de religieux tant il comprend de mystère et de ferveur, voire de désespoir lucide quant à la possibilité de trouver un jour une place en ce monde. « (p.47)

Des portraits saisissants de créateurs : peintre, sculpteur ou écrivains, à travers leurs souffrances et leurs exigences artistiques… Edith de la héronnière associe de façon légitime la création littéraire, artistique… à une exigence spirituelle élevée. J'avais été frappée par cette dimension supplémentaire, en lisant il y a quelques années son excellente biographie du poète de Carcassonne, Joe Bousquet
Un recueil captivant qui dit avec infiniment de sensibilité et de poésie…les difficultés multiples de l'acte créateur… qui dans ces destins individuels, peuvent sublimer la souffrance physique, comme une douleur de vivre…
« L'amour de l'art n'a rien de bénin. C'est au contraire une affaire à haut risque , donnant lieu à des manifestations et à des comportements extrêmes… » (p.119)


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Me voici, sentinelle de solitude au fond des bois. Tout m'est donné, de la musique à la peinture, de l'air à la lumière, des senteurs aux saveurs à venir. Toute la bonté du monde se trouve rassemblée là : dans le désordre d'un buisson de cabaret des rossignols, dans la toile d'araignée tissée entre deux branches et visible ou invisible selon la sympathie du regard que l'on porte sur elle, dans le sifflement désinvolte d'un merle qui s'en fout du moment qu'il trouve des baies, dans l'étonnant entrelacs de ciel et de bois au-dessus de ma tête et dans cette rumeur -- comment décrire ? -- ce large souffle balancé de-ci, de-là, accompagné parfois des grincements de troncs frottant les uns contre les autres, dont les calmes retombées sont à peine brisées par quelques frissonnements de feuilles, avant que ne reprenne l'inspiration et que les alvéoles de ce poumon cosmique ne se remplissent à nouveau d'air. Les figurants de ce grand opéra entonnent un chant du monde nulle part ailleurs aussi ample. p 22
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Préface:- Des personnalités artistiques dont la vie a été comme marquée, détruite et finalement régérénée par la condamnation à l'-impossible-, voilà ce qui intéresse depuis toujours Edith de la Héronnière pour laquelle l'impossible est une catégorie philosophique (...)

Un autre condamné à l'impossible est Lafcadio Hearn, un écrivain aujourd'hui un peu oublié, mais célèbre en son temps pour ses écrits sur le Japon. Myope à la limite de la cécité, il a réussi à décrire le monde avec une passion et une fougue inversement proportionnelles à ses défaillances, jusquà écrire un texte intitulé -Intérêt artistique de la myopie-(p.11 /Vera Verdiani)
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- Ce que voyait Hearn-

Lorsqu'elle ne va pas de soi, la vue du monde s'intensifie et l'on peut penser qu'elle n'a plus le temps, dans sa précarité même, de s'attacher à autre chose qu'à la beauté première des êtres, de la nature, des choses, à une beauté sidérante, survenant comme une apparition, déjà contenue, sans doute, dans la vision trouble car elle est intérieure à celui qui regarde. (...)

Son émerveillement (Lafcadio Hearn) est celui d'un homme bouleversé par la vie, n'ignorant rien dans l'ordre de la douleur. Abandonné par ses parents à l'âge de cinq ans, malmené par l'existence, il devait arriver misérable à New-York à seize ans, crever de faim et de froid, errer, et ce n'est que peu à peu qu'il allait sortir de la condition de clochard, par la seule grâce de sa plume. (p.45)
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Une fois sortie de l'ornière des systèmes, elle (la philosophie) peut revenir à sa vocation première qui est d'éveiller, d'inquiéter, de déranger. (...)
Avec lui (Jankélévitch), la philosophie est une aventure dans l'inconnu qui nous habite, hors de toute école, de toute doctrine, de tout ce qu'il appelait les "ismes"-dont il avait eu à souffrir plus que n'importe qui. (p.55 / Jankélévitch philosophe du vent et de l'éclair)
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