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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Oeuvre incontournable de la littérature du siècle de Louis XIV, les "Maximes" De La Rochefoucauld ont connu six éditions (de 1665 à 1693, la dernière posthume).

Elle exprime, en effet, à la perfection ce qu'il est convenu d'appeler le style "classique" fait de la recherche du mot juste, de la pensée claire et de la concision. À l'opposé d'un certain romantisme, souvent verbeux et redondant, l'auteur classique vise à l'essentiel, rejetant tout élément qu'il juge superflu, toute digression. Est-il besoin de dire que la chose est d'autant plus vraie dans le genre particulier de la maxime qui, par définition, cherche à exprimer une vérité morale de la façon la plus succincte qui soit? Et dans ce domaine-là, La Rochefoucauld excelle! Les quelque 500 maximes qui composent son recueil montrent à quel point l'auteur maîtrise son sujet: en deux ou trois lignes, généralement, parfois même en une seule, il assène au lecteur sa vision de l'homme. (Qu'on le compare avec d'autres écrivains de maximes, Vauvenargues par exemple au siècle suivant, et l'on verra la différence!) L'épigraphe de son livre en est un parfait exemple: " Nos vertus ne sont, le plus souvent, que des vices déguisés." Sa phrase est tout en nerfs et en muscles - pas une once de graisse.

Sur le plan philosophique, La Rochefoucauld, comme ses contemporains Racine et Pascal, a une conception particulièrement sombre de la nature humaine; ses écrits sont une illustration de la doctrine janséniste qui avait alors une grande influence sur les esprits: l'homme, sans la grâce divine, est un être déchu, enfermé dans son égoïsme et son amour-propre, incapable de vérité et d'empathie pour autrui; il ne pense qu'à lui, même s'il feint le contraire. Certains diront qu'il est terriblement pessimiste, d'autres loueront sa lucidité sans concession... À chacun de voir!

En tout cas, c'est une oeuvre qui, je pense, ne peut laisser indifférent.
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La quatrième de couverture pose finalement la question "Pessimisme ou lucidité ?" à propos de l'oeuvre de François de la Rochefoucauld. Il me semble à moi que, par ironie, c'est un peu le penchant de chaque lecteur qui va fournir la réponse à cette question.
L'auteur, en effet, reste assez en retrait et ne tranche pas définitivement chaque chose, chaque trait humain comme bon ou mauvais, méchant ou agréable, aimable ou détestable... Et c'est notre perception qui fera pencher la balance !
Pour ma part, en lisant les portraits et les réflexions qui font suite aux maximes, je me suis dirigé vers une vision lucide de l'humanité plus que vers le pessimisme que dégage les sentences.
On a déjà souligné assez ici, et ailleurs, la qualité classique de celles-ci. J'y souscris pleinement, on sent une immense acuité dans les pensées De La Rochefoucauld, une grande connaissance de l'Homme (ce qui inclut la femme !), de ses défauts, de ses qualités aussi et de sa façon de penser.
Bien sûr, il faut mâtiner tout cela de contexte historique, et si le XVIIeme siècle n'est pas le XXIeme siècle, on ne peut s'empêcher de penser à certaines personnalités en parcourant ce traité éminemment politique pour qui lit entre les lignes !
Des lignes qu'il faut lire, relire, méditer, remâcher, faire sienne et accepter (ou rejeter !). Une lecture de toujours.
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Un livre court, sec et dur. Court par la forme, des maximes; sec par le style, un style admirable, d'une précision chirurgicale, loin des ornements littéraires; et dur, par ce qu'il montre de l'Homme. Certaines maximes sont d'une grande banalité, d'autres sont datées, d'autres encore sont obscures ou sans intérêt. Il n'en reste pas moins qu'on y trouve des merveilles de lucidité sur la nature humaine. 
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Les « Maximes » se lisent vite et leur sens de la formule, vif et percutant fait souvent mouche.

On est saisi par la vision si pessimiste de l'âme humaine que révèle le duc, mais également gêné par l'acuité de sa vue qui perce à jour tous les voiles dont nous entourons notre conduite afin d'en travestir les sombres moteurs.

Bien que noble, La Rochefoucauld n'eut pas une vie simple, il fut emprisonné par Richelieu, exilé et finit sa vie presque aveugle suite à une blessure de guerre.

Ruiné et disgracié, ayant connu les horreurs des champs de batailles et les bassesses des intrigues de la cour, l'homme en conçut probablement un profond dégoût pour la nature humaine.

Dépeignant des hommes faibles peu capables d'adopter les principes de vertus tant prônés par les philosophes, les « Maximes » nous enjoignent à plus d'humilité et nous renvoient comme un miroir la face la plus sombre de notre humanité.

Salvateur !
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La Paresse


De toutes les passions celle qui est la plus inconnue à nous-mêmes, c'est la paresse ; elle est la plus ardente et la plus maligne de toutes, quoique sa violence soit insensible, et que les dommages qu'elle cause soient très cachés ; si nous considérons attentivement son pouvoir, nous verrons qu'elle se rend en toutes rencontres maîtresse de nos sentiments, de nos intérêts et de nos plaisirs; c'est la rémore qui a la force d'arrêter les plus grands vaisseaux, c'est une bonace plus dangereuse aux plus importantes affaires que les écueils, et que les plus grandes tempêtes ; le repos de la paresse est un charme secret de l'âme qui suspend soudainement les plus ardentes poursuites et les plus opiniâtres résolutions ; pour donner enfin la véritable idée de cette passion, il faut dire que la paresse est comme une béatitude de l'âme, qui console de toutes ses pertes, et qui lui tient lieu de tous les biens.
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Les maximes n'ont pas la cote à l'heure actuelle. Et pourtant, l'exercice est remarquable. Elaguer les mots pour acérer les idées c'est trancher dans le vif, pointer le coeur, et appuyer sans pitié. Notre amour propre dévore tout, à commencer par nous même. La saurions nous que cela ne changerait rien tant l'empire de sa force nous contraint. La Rochefoucauld en nous propose une élégante démonstration dont la force de vérité est à trouver dans son actualité. Ces maximes sont un vrai plaisir. A déguster, en acceptant le goût amer de la nature humaine.
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Probablement le meilleur recueil de maximes, le style De La Rochefoucauld étant exceptionnel, et ses réflexions sur la cour et le coeur humain étant encore d'une pertinence parfaite aujourd'hui. J'adore l'exercice consistant à ciseler sa pensée de la sorte et je déplore qu'il soit tombé en désuétude.
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Regards sur une société de faux semblants et de secrets d'alcôves.

Finesse et aigreurs d'esprit se font cocktails aussi savoureux qu'assassines de ses moeurs en déliquescence.

A découvrir et relire sans modération, dans toute son actualité et modernité de notre temps.

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C'est une oeuvre que l'on peut lire de manière hachée. En effet, il s'agit de diverses maximes: petites réflexions très justes sur notre quotidien et la société dans laquelle nous vivons.Bien qu'il s'agisse d'un auteur du XVII° siècle, ses réflexions peuvent encore s'appliquer sur le monde d'aujourd'hui. Oeuvre qui fait réfléchir . Je vous la conseille
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La Rochefoucald. Maximes. Folio Classique. 5 étoiles.
Extrait du résumé éditeur : «… finesse d'analyse du comportement humain, dans le mensonge et la fausse vertu, l'amour et l'amitié, dans le jeu de dupes de la société ou dans la description des passions ».
Un vade-mecum pour qui occupe un poste à haute responsabilité dans l'administration. Complémentaire à l'Art de la Guerre de Sun Tzu 😊.
Chaque maxime de ce petit livret du 17 ème siècle est ciselée avec finesse.
Je les ai lues et relues il y a plus de 20 ans jusqu'à ce que la reliure tombe en morceau.
Chacune fait résonner en soi un vécu et exprime souvent en quelque mots percutant les raisons de nos mauvaises expériences…qui apparaissent alors avec beaucoup de clarté et parfois de l'humour. Noir. Désenchanté.
Un ouvrage philosophique indispensable et très accessible que je recommande chaudement comme introduction à la vie adulte.
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