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Critique de panurge


FASCINANT !

François VI de la Rochefoucauld (1613-1680) vit une vie de guerre, de coterie, de complot, de salon sous Richelieu et Mazarin puis publie ses Mémoires....Il a soutenu Condé, Conti et Longueville contre le Roi, il a haï Le Cardinal de Retz* qui le lui rendait vraiment bien**, a aîmé, fût aîmé et quitta ce Monde honoré d'une réputation non usurpée de Moraliste Glacial où l'Amour de Soi le dispute à là virulence du jugement.

Ses Mémoires sont un bijou littéraire : épique (vous y trouverez un duel entre un Coligny et un Guise, l'affaire des Ferrets dont notre Alexandre national fît son miel, un combat avec Retz qu'il manque d'expédier en le coinçant entre deux portes-Retz le raconte aussi dans ses propres Mémoires- ), historique (la Fronde des Princes en direct) et stylistique.

Ce Français "foucaldien" du XVII-XVIIIème roule sous la plume comme autant de grains de caviars dans une bouche de gourmet.

Mme de Sévigné, Saint-Simon, Retz, La Rochefoucauld, Tallemant des Réaux, vous troussent leurs textes avec une élégance, une envolée, une maîtrise totalement ahurissantes.C'est simple, c'est beau....

Bref à cheval....!

* A propos de Retz : "La retraite qu'il vient de faire est la plus éclatante et la plus fausse action de sa vie ; c'est un sacrifice qu'il fait à son orgueil, sous prétexte de dévotion : il quitte la cour, où il ne peut s'attacher, et il s'éloigne du monde, qui s'éloigne de lui".

** A propos De La Rochefoucauld : "Il n'a jamais été guerrier, quoiqu'il fût très-soldat. Il n'a jamais été, par lui-même, bon courtisan, quoiqu'il ait eu toujours bonne intention de l'être. Il n'a jamais été bon homme de parti, quoique toute sa vie il y ait été engagé. Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s'était tourné, dans les affaires, en air d'apologie. Il croyait toujours en avoir besoin, ce qui, joint à ses maximes , qui ne marquent pas assez de foi en la vertu, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d'impatience qu'il y était entré, me fait conclure qu'il eût beaucoup mieux fait de se connoître et de se réduire à passer, comme il l'eût pu, pour le courtisan le plus poli qui eût paru dans son siècle".
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