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EAN : 9782729115302
319 pages
Editions de La Différence (21/01/2005)
4.88/5   4 notes
Résumé :
Avec ces Chroniques de la citadelle d’exil, Laâbi nous donne un nouveau témoignage sur la prison : il s’agit cette fois d’un choix de lettres qu’il a écrites pendant les huit années de sa détention. Des lettres qui sont des documents bruts, une douloureuse radiographie de la vie quotidienne dans les geôles marocaines. Pour combattre sa solitude, et dirait-on pour la nier, le prisonnier s’accroche à deux étoiles qui n’ont cessé de scintiller en lui : l’amour et le tr... >Voir plus
Que lire après Chroniques de la citadelle d'exil : Lettres de prison (1972-1980)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'ai eu connaissance de ce livre et de cet auteur par le biais d'un site qui se nomme : "Des Lettres" et tous les matin je reçois une lettre différente, elles sont très diverses. Lorsque j'ai lu ces quelques mots "Et jaillissent les mots caressants." de Laâbi j'ai lu une de ses lettres-prison envoyée à son épouse. Là les amoureux des mots vont se réjouir.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Une autre lettre de Laâbi alors en prison , à sons épouse
Jocelyne,

suis-je triste ce soir, ce qu’on appelle triste ? Ou bien est-ce ainsi que je traduis cette nostalgie de la grande fête, de tous les exils ? Ce futur-là m’affole, qui ne peut être mesuré, lui ou le parcours de son approche. Le vivrai-je ? Serai-je l’homme de cette fête, épanouissant enfin tous mes dons ?

La nuit est encore descendue. Elle n’est ni aveugle ni sourde. C’est un autre océan du prisonnier, avec sa capacité d’éloignance (sic), ses tempêtes au large de la mémoire et sa terrible rumeur. Je suis là à écouter notre nuit commune pour abolir les digues de solitude, lui arracher mon obole quotidienne de joie. Je ne suis donc pas triste. Un peu poète seulement. Poésie comme présence, comme vigilance, comme vasque lyrique de fraternité. Une petite chance, pas dans le sens de privilège ou d’exclusion. Cette poésie-là est à résurger en chacun de nous. C’est tout.

Qu’est-ce qui me prend de parler ainsi ? Il a suffi que je te regarde dans les yeux, que je rencontre ton sourire pour que mon désert carcéral se repeuple, pour qu’une oasis y surgisse et me baigne de ses fragrances. Parfois, il n’est pas créateur de chercher à comprendre. Il faut prendre ce qui nous est donné, se contenter de vivre l’intensité de cet acte.

Bon, j’atterris. La cellule est toujours là, et les compagnons, les livres, la perspective du dîner et du sommeil. J’étais en train de fumer sans bien m’en rendre compte. L’éclairage est un peu faible, et quelqu’un parle dans la chambre d’à côté. Il ne fait pas trop froid. Une veillée comme d’autres.

Tiens, c’est l’annonce de la dernière prière de la journée. La voix du muezzin est belle. Je ne sais pas si c’est un prisonnier ou s’il s’agit d’un enregistrement. Une autre petite cigarette pour continuer à te tenir compagnie. Et toi, que fais-tu maintenant ? Comme c’est difficile à imaginer. Le plus souvent, je te vois au repos, donc dans des attitudes abstraites si l’on peut dire. J’allais donc te demander quand est-ce que tu penses à moi. C’est arbitraire comme question. Si j’en juge d’après moi, je ne saurais répondre avec exactitude. C’est si riche et si inattendu de penser à toi. […]
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Dix ans. C'est quoi dans l'équation d'une vie ? C'était une aube, au creux de ta chaleur. Quand t'étais-tu endormie ? Quand suis-je rentré ? Puis la sonnette s'est
affolée. Ils défonçaient la porte à coups de poing. Nous avions su tout de suite. J'ai bondi hors du lit, me suis mis à la fenêtre, ai écarté
précautionneusement le rideau. La voiture noire était en bas, dans la rue. Phares éteints. Une Fiat 125. Plus de doute. Puis nous avons entamé les préparatifs, comme
pour un long voyage. La sonnette s'affolait, fis défonçaient la porte à coups de poing.

Ecrire.

Impossible de faire autrement. J'ai réfléchi à m'en trouer la cervelle sur ce besoin qui m'a investi. Depuis si longtemps. Et qui fait que la réalité qui se
présente à moi est toujours fonction d'une autre, à venir. Qui fait que le présent est un projet permanent, le lieu où j'accumule la matière, les matériaux
d'un édifice dont je ne connais encore rien, que je ne peux qu'appréhender comme la pulsation d'un nouvel organe qui s'est logé en moi, grossit à faire mal et petit à
petit organise sa fonction. Comment dire cet espionnage vigilant et maniaque du réel ? Et son arène, c'est le vaste théâtre de nos luttes, de nos douleurs, du génocide
et des résurrections, de toute vitalité qui ploie sous le joug du silence, de tous les cris clandestins, de toutes les mémoires décapitées. J'ai réfléchi
à m'en trouer la cervelle sur ce besoin qui m'a investi. Mais doucement ma lucidité. Doucement ma hargne contre les ténèbres de l'indicible.

Ecrire.

Ce matin glacial de janvier. Premier jour d'exil. J'étais couché sur un banc, pieds et mains ligotés. Un chiffon me couvrait entièrement le visage. L'eau coulait, traversait
le linge, se versait dans le nez. Impossible d'en boire.

- Verse par petites quantités, disait quelqu'un à un autre.

- Et toi, maintiens-lui la tête bien collée au banc, chuchotait la même voix.

- Verse encore, encore un peu, s'acharnait la voix.

- Ça suffit maintenant, concluait la voix.

On aurait dit une démonstration autour d'une table de dissection. « Conscience professionnelle », souci du travail « propre » et bien fait. Je ne les voyais pas.
J'entendais des voix à distances inégales, le bruit des souliers raclant le sol. Des mains visqueuses aplatissaient ma tête contre le banc. J'étouffais lentement. Je pensais
au rythme de la résistance et de la mort pressentie. Mais quelle image, quel éclair d'idée de ce foisonnement pourraient rendre l'ampleur de ce moment où la ligne de vie se
distendait, s'amincissait comme une corde à linge tirée violemment par les deux bouts et qui arrive au point où les fils commencent à craquer un à un ?

Écrire, ne pas s'arrêter.

À chaque page triompher de ce malaise, de ce sentiment d'inanité qui me paralyse par à-coups. Peut-on écrire, seulement écrire pour ébranler la férule de
l'état de siège, lorsque chaque rue est devenue un traquenard, lorsque les réduits de la torture affichent complet, lorsqu'un peuple entier se vide quotidiennement de son sang,
lorsqu'un pays est mis aux enchères, découpé en petits et gros lots de lupanars, de bases de meurtre, de chairs-graisse à machines, de mains esclaves. Et que dire que
Fhomme-de-la-rue, que le moindre adolescent jeté sur le trottoir du chômage et de l'errance ne connaissent et reconnaissent comme la face livide du malheur familier : attente,
matraque, mépris, balles, haine solidifiée. Mais doucement affres du doute. Doucement ma nausée. Doucement mon volcan irrédentiste.

Écrire.

Cette nuit devant moi, neuve de son silence, des mots qui germent, s'ordonnent et qui viendront entrelacer mon souffle, l'agencer en voix. Il fait bon fumer. Un train siffle dans le lointain.
S'approche. Essaim de lucioles invisibles. Chaleur dans les compartiments. Le bar bondé de consommateurs. Voyageurs somnolents aux rêves cahotés, plus ou moins erotiques. Un
autre train s'en détache, roule dans la plaine andalouse, me restitue Grenade. Nous deux à Grenade. Tout était émerveillement : s'accouder à un zinc pour prendre un
petit verre de jerez, se donner la main, épeler le nom des rues, regarder travailler les artisans calligraphies, dépositaires de l'héritage de l'Alhambra, demander son chemin
à des passants avec lesquels le dialogue même le plus élémentaire vous transmet un frisson de fraternité, dormir, se réveiller au même degré
d'intensité. Grenade où il était déchirant de s'aimer. Un train siffle dans le lointain. S'approche. Me traverse de part en part. Se détache du tunnel de mon corps. Et
de nouveau le silence que trouble si peu l'aboiement timide d'un chien probablement dérangé dans son assoupissement.

Écrire.
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Abdellatif Laâbi est un écrivain et intellectuel né au Maroc, à Fès, en 1942. Opposant au régime d’Hassan II, il est arrêté en 1972 et emprisonné pendant huit ans. Après sa libération, il s’exile en France où il mène une carrière littéraire plurielle, humaniste et engagée, entre roman, traduction et poésie. Ses « lettres de prison », envoyées pendant huit ans à son épouse Jocelyne, témoignent d’une grande tendresse.

Lettre d'amour Lettres

distancepassionprison

A-A+

2 juin 1976

Jocelyne, mon aimée,

Je réponds sans tarder à ta lettre du 30 mai. « Répondre » n’est pas ce qu’il aurait fallu dire. En fait, j’ai besoin de te parler après avoir lu cette lettre, te parler sans ordre du jour, sans prétexte, sans rien de préconçu. Être là, en face ou près de toi, faire-jaillir les mots-caresses, les mots porteurs d’offrande, invoquer, évoquer tout ce qui nous concerne, continents, humains, forêts en marche, arbres de notre tendresse. Écouter avec toi le silence où germent immédiatement nos mots, où prennent racine nos visions. Écrire comme ce fourmillement de la sève en chacun de nous lorsqu’il devient intenable de ne pas s’abandonner à l’autre, le rejoindre dans son intensité, l’élargir à ses propres confins. Écrire comme un acte d’ensemencement, lorsque terre et soleil se dépassent en tant qu’éléments pour éclater et s’unir dans l’apothéose de la vie féconde. Écrire comme une résurrection du corps et de l’intelligence. Ne pas parler de mon exil avec ses grilles, ses livres et son soleil cadenassé, ses oiseaux irréels et ses nuits carcérales. Je quitterai la douloureuse aphasie, j’ouvrirai enfin ma main pour libérer toutes les étoiles assassinées, les ruisseaux de convergence. Ne pas parler du sang, de la férule des avortements. Je dirai l’espoir heureux. Je veillerai à la beauté de nos aurores. Avec toi, mon aimée. Ainsi côte-à-côte.
J’ai été touché par les attentions des enfants à ton égard. Tu dois être heureuse de découvrir au jour le jour cet amour. Des moments pareils compensent bien des efforts et des irritations. On sent ainsi qu’on a contribué à faire fleurir de nouvelles sensibilités. Je fais confiance à nos enfants. Ils ont tenu bon face à l’épreuve. Et cette expérience sera une grande réserve de force pour eux à l’avenir […
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u jour le jour l'étau. Prisonnier ! Qu'est-ce à dire ? Une cellule tout ce qu'il y a de plus cellule : 2,30 mètres x 1,30 mètre environ.

Écrire.

Est-ce l'épreuve seule qui a fait de nous ce que nous sommes devenus, dans notre rapport l'un à l'autre, dans nos rapports aux autres ? Il a fallu nous connaître, nous faire mal,
errer de piétinements en balbutiements, nous taire et nous isoler faute de comprendre, triompher allègrement lorsqu'un rayon de lumière venait nous révéler une nouvelle
acception de la tendresse, épauler notre désarroi, nous ouvrir la voie pour une étape inédite. Puis nous nous sommes mis à parler à mesure que le monde autour de
nous devenait plus réel, à mesure que la poésie nous humanisait, à mesure que notre peuple par ses luttes et ses sacrifices nous octroyait une patrie vivable, à mesure
de notre propre réveil au don. Tout ce périple, au bout duquel nous avons découvert que nos mains se ressemblaient terriblement, où nous avons découvert la
fraternité.

Écrire.

De nouveau cette nuit incommensurable. Un avion surgit brusquement dans le silence. Son vrombissement éclate comme des orgues aériennes détraquées. Il doit s'apprêter
à atterrir. Pourquoi est-ce si poignant ? Et mon corps comme une caisse de résonance qui fourmille de partout. Tu vois, un rien déclenche en moi ta présence, ce qui ne peut
être simple souvenir mais vécu vibratoire qui me secoue sur mon grabat, me serre la gorge, me fait déposer le stylo, allumer machinalement une cigarette et m'éloigne dans
cet espace croisé qui défie le temps et où nous marchons côte à côte, comblés.

Écrire.

Dois-je l'avouer. Je n'ai qu'une relative confiance en les mots, quand bien même je les tourne et les retourne dans tous les sens, les prononce à haute voix pour vérifier si le
timbre n'en est pas fêlé, s'il ne s'est pas glissé dans le nombre quelques unités de mauvais aloi. Et quand je les enfile et ordonne, je dois me relire et me relire pour
m'assurer encore que ce que j'ai écrit n'est ni ésotérique ni étranger à ce qui est recevable comme le fonds commun de nos peines et espérances. Écrire est
une telle responsabilité. Et du moment que je l'assume (oh oui je l'assume), il n'est pas possible de biaiser, de se contenter de l'à-peu-près. Il faut pouvoir défendre
chaque mot, chaque phrase, et si possible n'avoir rien à défendre, faire en sorte qu'ils s'adressent et s'imposent à la sensibilité de chacun comme ce crépitement
familier de la pluie indispensable à la terre, comme ces fleurs innombrables et souvent étranges sans lesquelles le printemps avorte.

Mais doucement mon intransigeance. Doucement démon rationnel de la poésie.

Écrire, écrire, ne jamais cesser. Cette nuit et toutes les nuits à venir. Encore une nuit où je ne peux qu'écrire, me heurter à ce silence qui me nargue dans son
idiome d'exil. Je me tends entièrement pour explorer cette voix de la nuit carcérale.
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Écrire, écrire, ne jamais cesser. Cette nuit et toutes les nuits à venir. Quand je suis enfin face à moi-même et que je dois déposer mes bilans. Plus d'uniforme.
Je ne suis plus l'arpenteur égaré d'un espace calculé pour la promenade réglementaire. Je n'obéis plus à la misère des ordres. Mon numéro reste
derrière la porte. J'ai fini de boire, manger, uriner, déféquer. J'ai fini de parler pour appeler les choses par leurs noms usés. Je fume d'interminables cigarettes dont la
fumée ressort des poumons en éclats de chaînes, en volutes acres de rejets. La nuit carcérale a englouti les lumières artificielles du jour. Des étoiles
échevelées peuplent la voûte des visions.

Écrire.

Quand je m'arrête, ma voix devient toute drôle. Comme si des notes inconnues s'accrochaient à ses cordes, poussées par des tempêtes étranges, venues de toutes les
zones où la vie et la mort se regardent et s'épient, deux fauves aux couleurs inédites, chacun tapi, prêt à bondir, lacérer, anéantir le principe qui fonde
l'autre.

Écrire.

Je ne peux plus vivre qu'en m'arrachant de moi-même, qu'en arrachant de moi-même mes points de rupture et de suture, là où je sens davantage la déchirure, la collision,
là où je me fragmente pour revivre dans d'incalculables ailleurs : terre, racines, arbres d'intensité, effervescence grenue à la face du soleil.

Écrire.

Quand l'indifférence s'évanouit. Quand tout me parle. Quand ma mémoire devient houleuse et que ses flots viennent se fracasser contre les rivages de mes yeux.

Je déchire l'amnésie, surgis armé et moissonneur implacable dans ce qui m'arrive, dans ce qui m'est arrivé. Doucement mon émoi. Doucement ma détresse de ce qui
fuit. Doucement ma fureur d'être.

Écrire.

Quand il m'est impossible de seulement penser à toi. Et que ma main n'en peut plus de brûler à ton absence là, ton souffle régulier ou haletant, l'odeur de tes cheveux,
l'infini de ton épaule, ce silence où je devine coulant tout doucement en moi chaque variation de ta sensibilité. Tu déplaces une main, tu croises ou décroises les
jambes, tes paupières cillent, et je sais l'exact frisson qui te traverse, le moment où cette lumière t'incommode, l'instant où tes narines frémissent à la
fragrance qui vient de naître, l'image, oui l'image filante qui a brouillé tes iris. Tant de bonheur, est-ce possible ? Tu as la chair de poule seulement au bras gauche et tu plonges
de nouveau dans cette vague mutuelle qui nous berce. Mais doucement ma tendresse. Doucement ma fringale de certitude. Doucement mon rêve destructeur d'aphasie.

Écrire, écrire, ne jamais cesser.
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