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EAN : 9782361837570
240 pages
Les Moutons Electriques (15/10/2021)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Et si l'informatique s'était démocratisé dès les années 70 ? Distribué par Andy Warhol, des boites connectées offrent le futur numérique au monde entier. Mais celui-ci est-il vraiment prêt ? Des élections américaines, aux communautés de l'info-libres naissantes, en passant par notre Touraine nationale, cette révolution des écrans en avance bouleverse le monde. Une fiction politique allétante d'une intelligence rare, entre Black Mirror et Le Maître du Haut chateau.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Et si ? Et si l'informatique était devenue réellement grand public dès la fin des années 60, sous l'égide d'Andy Warhol ? Et si aux tensions entre tenants de l'ordre établi et mouvements hippies et contestataires, se superposaient les tiraillements sur le contrôle de ces ordinateurs entre les grands groupes industriels de l'époque et de nouvelles communautés prônant l'ouverture des réseaux ?
C'est cette uchronie avec juste ce qu'il faut de décalage avec notre réalité pour intriguer le lecteur que nous propose Nicolas Labarre avec Warhol Invaders. Nous y suivons à quatre moments clés de sa vie, Susan, pionnière de l'informatique. D'abord bricoleuse de génie présentant avec son amant l'objet qu'ils ont conçu à Andy Warhol, puis égérie de la contre-culture dans la campagne tourangelle du début des années 70, éminence grise d'une candidate démocrate à l'investiture pour les présidentielles étasuniennes de 1974 et enfin, grande gourou de l'informatique s'apprêtant à dévoiler le premier système d'exploitation indépendant des machines en novembre 1980.
En commençant ce livre, je ne savais pas à quoi m'attendre. En effet, la première partie commence comme un roman noir, puis la deuxième s'apparente à un polar à la française, la troisième s'oriente vers un pseudoreportage de terrain, etc. Et, même si elle reste le personnage qui sert de fil rouge entre les différentes époques, Susan n'est que rarement au centre du récit une fois la première partie passée. Pour autant, Warhol Invaders est à classer dans les « pages turners », ces livres qui se lisent tout seuls en se demandant en permanence où l'auteur va vous emmener.
D'autant plus si vous avez quelques connaissances concernant l'histoire de l'informatique et celle de la seconde moitié du XXe siècle. Cette uchronie prend alors toute sa saveur en remoulinant les débats qui agitent l'informatique depuis des décennies (communautés libres versus solutions propriétaires, impacts sur l'environnement et le libre arbitre, place des femmes dans l'informatique, etc.) avec ce décalage temporel. Il est alors délicieux de rapprocher les événements racontés de ceux qui se sont réellement passés à la même époque ou au même endroit. Si vous n'avez pas d'appétence particulière pour l'informatique, il vous restera une bonne histoire et l'occasion de vous interroger sur les liens que vos machines connectées tissent entre vous et le monde.


Lien : https://www.outrelivres.fr/w..
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Je ne sais plus qui m'en a parlé, ni à quel endroit j'en ai entendu parler… mais, si jamais, je remercie cette personne. “Warhol Invaders” est un OLNI (Objets Littéraires Non Identifié), encore un, paru chez un petit éditeur (Les Moutons Électriques) dont le Pitch autant que la couverture m'ont intrigués et m'ont convaincu d'en tenter la lecture.

Et si ? Et si l'informatique était devenue réellement grand public dès la fin des années 60, sous l'égide d'Andy Warhol ?

Ce roman se découpe en quatre parties :
- Ça commence en 1967, un couple de bricoleurs, Susan Gefford et Ralph Schaltung, ont une idée un peu folle, des machines qui seraient connectées en réseau. Pour se donner les moyens de donner vie à leur projet, ils le présentent à Andy Warhol, pape du pop art et de la contre-culture américaine.
- Cinq ans plus tard, au début des Années 70, on retrouve Susan dans la campagne Tourangelle et on comprends que les « Warhol Box » sont devenues une réalité, et même une réalité incontournable et un succès incontestable. Ralph a opéré un tournant "technologique" mais Susan, elle, est restée fidèle à ses idéaux et cherche à maintenir le système le plus ouvert possible. Cette partie a des faux-airs de polars puisque c'est un gendarme qu'on suit, à qui sa hiérarchie commande une opération anti-hippies (les ordre viennent de très haut) et qui est bien étonné, et embêté, de ne trouver finalement que quelques bricoleurs, passionnés, certes, mais bien loin d'être des hippies.
- 1974, les élections présidentielles étasuniennes approchent. Susan est devenu l'éminence grise d'une candidate démocrate à l'investiture. Cette fois-ci, nous suivons un journaliste embarqué dans la convention démocrate.
- Enfin, novembre 1980, on retrouve Susan à Sioux City. Elle est devenue une sorte de gourou au centre d'un projet et d'une communauté oeuvrant à la création d'un système d'exploitation libre et ouvert.

Quatre parties très différentes. J'ai été intéressé par la première partie, quelque peu déconcerté et même un peu perdu par la deuxième… mais carrément happé par les deux suivantes (la troisième est ma préférée !). Malgré ces différences d'appréciation, je ne peux que saluer cette construction, étonnante mais finalement particulièrement efficace.

Susan sert de fil rouge mais n'est finalement qu'un artifice pour lier l'ensemble. Andy Warhol lui-même se trouve être également un personnage secondaire. Finalement, le coeur du roman, et tout son intérêt, c'est cette réflexion sur ces 2 mouvements antagonistes : vision “entrepreneuriale”, et fermée, d'un coté, vision utopique, et libre, de l'autre. C'est très réussi et ces quelques années de décalage avec l'internet que nous connaissons permettent de s'interoger sur ce qu'aurait donner internet inventé quelques années plus tôt à une époque de la contre-culture des années 70. Ces deux visions qui s'opposent m'ont fait penser à La Cathédrale et le Bazar et on imagine très bien Susan signer La déclaration d'indépendance du cyberspace en lieu et place de John Perry Barlow.

Alors, oui, je dois dire que j'ai beaucoup aimé ce roman. C'est une uchronie brillante (j'adore les uchronies, je vous l'ai déjà dit ?), pleine de bonnes idées et vraiment originale. C'est intriguant, passionnant autant qu'inclassable. Bref un OLNI que je vous engage à savourer.
Lien : https://www.6x8.org/2022/03/..
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Et si l'artiste controversé Andy Warhol avait financé avant l'heure un projet qui ressemble à s'y méprendre à notre bon vieux internet. C'est le présupposé de ce roman de science-fiction étonnant, qui nous ramène à la fin des seventies pour imaginer un futur alternatif. Car si techniquement la chose est possible, les humains sont-ils prêts pour cette technologie et tout ce qu'elle suppose ? Car la gestion balbutiante des données et la force des algorithmes serait un vrai avantage pour qui prétend se faire élire à la présidence des États-Unis. Et si le phénomène hippy s'était couplé avec l'ère des geeks, que serait-il advenu de notre présent ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
D'ici la prochaine élection, dans quatre ans, on ne verra plus la différence entre nos écrans et ceux devant lesquels l'américain moyen passe quatre heures par jour. S'il peut choisir à tout moment l'émission qui lui plait le plus, et si cette émission lui est proposée avec insistance, sans qu'il ait à faire trop d'effort de discernement, combien de temps ? Six heures, huit heures ? Et dans ces heures-là, combien de messages pour le convaincre qu'il a la belle vie, combien de signaux discrets pour l'encourager à bien voter, pour les bonnes personnes, celles qui continueront à échanger sa liberté contre des jeux débiles ou des films un peu mieux choisis ? Vous vous souvenez de la radio, quand les gens se parlaient ? [...] Il y a vingt ans seul un excentrique pouvait avoir l'idée de parler à la radio, de l'utiliser comme un moyen d'échange entre les gens. Tout le monde sait bien que la radio est un truc qu'on écoute, qu'on garde en arrière-plan sauf quand on sifflote un jingle familier. Tout le monde le sait parce que CBS, NBC et les autres nous ont appris qu'elle servait à ça. (p. 200)
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- Commissaire, vous avez lu mon rapport : la ferme était vide, propre, et personne ne se plaint de ces gens-là. Même les petits notables à qui j'ai parlé n'ont rien à leur reprocher et ce sont des gens qui me regardaient de travers parce qu'ils trouvaient mon choix de cravate un tantinet gauchiste. Là, rien. Si ce sont des hippies, ils doivent avoir d'excellents déguisements des membres du Rotary. (pp. 57-58)
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Mais c'est aussi l'heure du déjeuner, et il n'y a aucune raison pour que Bull recrute des poètes, le genre d'employés capables de contempler la campagne placide, et son petit parking en prime, à la recherche de l'inspiration. S'il y a des poètes, il est prêt à parier qu'ils n'ont pas de grand bureau avec fenêtre. (p. 88)
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Dans le coin presse, on essayait encore de s'expliquer la poussée McCraggs et on parlait discrètement sur les chances de Carter face à Agnew. Je ne veux pas trahit de secret, mais mes confrères pensent comme les sondages. Il parait que c'est leur métier. (p. 203)
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Videos de Nicolas Labarre (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicolas Labarre
A l'occasion du Festival Hypermondes qui s'est déroulé à Mérignac, rencontre avec Nicolas Labarre autour de son ouvrage "Warhol invaders" aux éditions Les Moutons électriques.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2573778/nicolas-labarre-warhol-invaders
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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