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Critique de Domichel


En 1095, le Pape Urbain II demande de prendre les armes pour protéger et accompagner les pèlerins en Terre Sainte à Jérusalem (la première croisade). 20 ans plus tard, l'ordre de l'Hôpital étant chargé de cette mission, une autre institution voit le jour pour une action plus militaire : la milice du Christ. Puis d'autres ordres se greffent sur les premiers pour aboutir à une plus grande organisation, l'Ordre des Chevaliers du Temple.
Entre la fondation de l'ordre des Templiers en 1129 par Hugues de Payns et approuvé par le Pape Innocent II, et sa dissolution définitive en 1312 par un autre Pape, Clément V, cette fois, il se sera écoulé moins de deux siècles.
Très tôt les rivalités entre les Rois de France et les Souverains pontifes virent le jour, chacun réclamant l'autorité militaire pour les premiers et l'autorité religieuse pour les seconds. Entre les deux parties les Templiers construisaient un empire sur les terres d'Europe, créant des commanderies qui étaient nourries financièrement par les dîmes, les prêts (sans intérêt ?), les legs et donations. Cette puissance militaire, financière et religieuse devenant par trop insupportable aux yeux des régnants, sur le Vatican, comme sur le trône de France, on finit par trouver de bonnes ou mauvaises raisons pour instituer des tribunaux inquisitoriaux et mettre un terme à cette Chevalerie qui avait pris une importance vraiment gênante et mettre la main sur les fortunes amassées si facilement et rapidement.
L'Histoire retiendra la mort en 1314 du dernier grand maître, Jacques de Molay qui scella définitivement le règne des Templiers et inspira de nombreux ouvrages dont le plus célèbre restera « Les Rois Maudits » de Maurice Druon.
Du mystère volontaire entourant les pratiques réelles ou chimériques des Templiers naquirent pléthore de légendes qui font le bonheur encore aujourd'hui de chasseurs de trésors supposés (ou réels ?). L'ouvrage de Dominique Labarrière est à ce titre révélateur de ce que l'imaginaire peut encore faire dire ou penser à nombre de gens.
Partagé en trois grandes époques, “Le Temple : canal historique”, “Le Temple : puissance temporelle”, “Le Temple à l'hallali”, le livre repose sur des faits avérés, des dates précises et des personnalités importantes de notre histoire. Des rois de France aux Souverains pontifes successifs, des Chevaliers partis aux Croisades, aux Grands Maîtres de l'Ordre, les éléments ne manquent pas et les conflits nés entre les uns et les autres sont décrits en grand détail. À ce titre l'abondance de précisions rend la lecture un peu ardue, car nombre de protagonistes dont la lignée est expliquée, détaillée, sont des personnages inconnus du grand public, tout au moins en ce qui me concerne, et j'avoue m'être égaré, voire distrait au milieu de tous ces gens. L'écriture, étayée par tant d'arguments devient très (trop) technique, et à mon goût, manque singulièrement d'ouverture sur l'aventure elle-même des croisades, des combats menés en Terre Sainte et j'oserai dire, d'exotisme. On reste enfermé en France et c'est un peu dommage.
Cependant la fin du livre reprend en quelques pages, les règles de l'Ordre, l'acte d'accusation du procès, la liste des vingt-trois grands maîtres et les dates essentielles qui sont autant de jalons dans l'épopée des Templiers. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié ces addenda.
En conclusion l'ouvrage de Dominique Labarrière mérite tout l'intérêt des lecteurs férus d'histoire et connaisseurs de cette époque. N'étant pas personnellement un spécialiste, je n'ai pas pris le plaisir que j'en attendais, sans doute me suis-je trompé dans le choix de mon livre lors de l'opération Masse critique. Je remercie néanmoins Babelio et les Éditions Pygmalion pour cette découverte, somme toute intéressante.
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