Le bûcher des sorcières

« C'est parce que la femme est femme qu'elle est sorcière et coupable »

Dans cet essai, l'auteur s'attelle à décortiquer la figure de la sorcière et à décrypter les grandes affaires de sorcelleries au travers des siècles.

Tout au long du livre, l'auteur met en avant le fait que la chasse aux sorcières est avant tout un procès contre LA femme. Les femmes font peur à cause de leurs intelligences, leurs charmes, leurs féminités,... L'homme est effrayé par ce qu'il ne peut comprendre et appréhender. de là est né cette haine sans borne qui mena des dizaines de milliers de femmes sur le bûcher.

On y parle également des grands textes qui ont marqué cette chasse aux sorcières dont le fameux Malleus Maleficarum ainsi que le manuel des inquisiteurs de Nicolau Eymerich et Francisco Pena mais aussi , entre autre, des sabbats, des moyens de tortures utilisés et du maléfice de taciturnité.

Au milieu du livre, vous trouverez des photos de peintures et gravures (sorcières, scènes de tortures, etc) et des portraits de personnages qui ont eu un rôle clé dans ces affaires de sorcellerie.

Je trouve que cet essai est un très bon condensé d'information, il fait un peu moins de 200 pages. le style est très fluide et l'auteur va à l'essentiel. Néanmoins, c'est un livre qui demande de la concentration et même de la recherche de plus amples informations surtout si vous n'avez jamais lu de livre sur ce sujet. particulièrement aimé l'angle d'approche de l'auteur : c'est de la femme dont on a fait le procès durant ces siècles de traque ! On ne peut fermer ce livre sans faire de liens avec notre société actuelle.

Bref, un must-have si le sujet vous intéresse.

Ces dernières années, nous voyons fleurir sur les étagères de nos libraires des livres sur la sorcière. Je pense notamment à celui de Mona Chollet, intitulé Sorcières aux Éditions La Découverte. Si ce dernier est un essai sur la psychologie des femmes, l'essai de Dominique Labarrière se veut historique. Ils se rejoignent toutefois sur un point important : la sorcière est avant tout une femme, et c'est parce qu'elle est femme qu'elle devient une sorcière (potentielle).

Mon seul regret quant à cette lecture est qu'elle fut un peu courte à mon goût. Néanmoins, la bibliographie est très bien documentée et permet de choisir un autre ouvrage plus spécialisé pour continuer sur ce thème.

Cet essai est une première approche en 200 pages des procès de sorcellerie. L'auteur nous en détaille la genèse, religieuse, d'abord et montre l'évolution de cette pratique pendant la Renaissance. On pourrait croire que les bûchers de sorcières ont été arrêtés grâce à l'intervention de personnes éduquées et "éclairées" au sens des Lumières... et pourtant ce ne fut pas le cas.

Les méthodes de traque et de torture sont détaillées, montrant que quoiqu'elle fasse, une personne accusée de commerce avec le Diable n'avait aucune échappatoire. Quoiqu'elle fasse, elle est forcément coupable. L'horreur de la situation ne peut échapper au lecteur d'aujourd'hui et on se demande comment les perpétrateurs de ces actes pouvaient se regarder dans la glace...

En résumé, c'est une lecture éclairante sur une période finalement peu connue de notre histoire.