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Critique de Calimero29


Lorsque j'avais postulé pour ce livre, lors de la dernière Masse Critique, c'est le sous-titre qui m'avait interpellée "Le diable, les origines de la diabolisation de la femme". Je remercie Babélio et les éditions Pygmalion pour m'avoir permise de satisfaire ma curiosité.
Cet essai est partagé en trois parties :
* une partie historique à partir du péché originel où Eve succombe au serpent tentateur, symbole du diable, qui aurait été envoyé par Lilith , la première compagne d'Adam et entraîne le pauvre Adam qui ne sait pas résister (belle image de l'homme qui ne peut résister aux charmes perfides des femmes dont on couvre encore les cheveux à minima, voire le corps entier, dans certaines cultures ou religions pour le protéger d'une tentation diabolique!). Lilith est très intéressante car elle a été créée en même temps qu'Adam, d'argile et de glaise et était donc son égale, ce qui était insupportable, mais stérile donc chassée.
Puis on parcourt les siècles; au Moyen-Age, le diable était mauvais mais on peut le berner assez facilement. L'imagerie officielle, définie par l'Église le représente noir, grand, avec des cornes, des doigts griffus, des oreilles en pointe, sentant le soufre, un phallus impressionnant; ce modèle de base a ensuite subi de nombreuses variations. A la fin du XVème siècle, début XVIème, l'Église a besoin d'un Diable dangereux pour affirmer sa toute-puissance. Elle désigne alors la femme comme son instrument privilégié à cause de son soit-disant appétit sexuel insatiable. On retrouve, poussée à son paroxysme, le lien que Saint Augustin (354-430) avait déjà établi entre diable, femme et sexe. Deux instruments de purification sont utilisés pour combattre le diable et les femmes dans lesquelles il s'incarne : l'un collectif, l'Inquisition qui instruit des simulacres de procès en sorcellerie et l'autre individuel, l'exorcisme.
A partir des Lumières, le rôle et la présence du Diable déclineront face aux progrès de la science et l'idée que l'homme est maître de son destin, sans Dieu, donc sans diable. Apparaît alors un satanisme mondain avec des empoisonneuses et des envoûteuses comme la Voisin à laquelle la Montespan eut recours pour récupérer son royal amant et des séances de libertinage où les participants ingurgitent des potions qui leur font perdre tout contrôle de soi. On ne craint plus le diable, on l'utilise pour se donner des frissons de plaisir.
Cette partie est intéressante mais très survolée puisque l'auteur n'y consacre que 126 pages ; elle se termine par une charge contre le capitalisme, le libéralisme, la pandémie de Covid-19 et….. le spectacle donné à l'occasion de l'inauguration du tunnel du Saint Gothard en 2016, qui me semble totalement hors sujet.
*Une partie intitulée « Diableries » où l'auteur nous décrit différents cas de supposées interventions du diable sur 35 pages, les uns derrière les autres sans véritable fil conducteur.
*Une troisième partie consacrée à des annexes auxquelles je n'ai vu que peu d'intérêt.
En conclusion, je regrette que la partie historique, la seule que j'ai trouvé intéressante, ait été si rapidement traitée ; j'ai néanmoins appris pas mal de choses sur ce personnage qui a enflammé et enflamme encore l'imaginaire collectif.
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