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"Noirs en blanc" est une fiction inspirée de témoignages de médecins étrangers travaillant dans nos hôpitaux. Il évoque la fuite des cerveaux d'Afrique ˗ un drame pour ce continent… "Reprenez vos ONG et rendez-nous nos médecins !" s'écrie Myezi, une femme chirurgien amoureuse de Zola.

Le livre nous conte l'histoire de Zola comme s'il s'agissait d'une pièce en trois actes. La première se déroule sur l'ile de la Jeunesse, face à La Havane, la deuxième à Saint Petersburg et la troisième à Paris. Comment un jeune Congolais a-t-il pu faire un pareil périple juste pour réaliser son rêve « devenir médecin » ? C'est la première question qui m'a hantée en lisant ce roman. J'ignorais que, jusque dans les années 80, la Russie octroyait des bourses à des jeunes Africains méritants et les envoyaient ensuite étudier à Cuba, chez les camarades communistes. Admirable générosité cachant cependant une vie de privations et de brimades où les jeunes devaient travailler dur aux champs pour financer leurs études.
Direction St Petersburg ensuite, pour suivre des études universitaires, loin de la famille toujours, des amis de Cuba et dans un froid sibérien qui découragerait les plus volontaires. L'apprentissage d'une vie tout autre, tout aussi dure, où le règne de la débrouille est le lot de tous les étudiants étrangers.
Enfin, arrivée à Paris pour entamer une vie professionnelle tant attendue.

Ce récit initiatique sur fond de Guerre froide finissante et de Glasnost, nous fait partager le quotidien difficile d'un jeune garçon obstiné. Il lui faudra une détermination hors du commun pour supporter les brimades de petits chefs que le régime favorise, la méfiance et le racisme, la violence et le mépris.

D'une écriture simple et efficace - hélas gâchée par de très nombreuses fautes d'orthographe de l'éditeur - Denis Labayle, lui-même médecin à l'origine, nous retrace l'épopée moderne d'un jeune homme courageux sans jamais verser dans la condescendance ou le misérabilisme. Mais au-delà de l'histoire de Zola, c'est notre vision occidentale de l'Afrique qui est sur la sellette. Nous qui favorisons la fuite des cerveaux africains et regardons sans broncher un continent mourir exsangue. Nous qui croulons sous le confort et la sécurité quand les malades africains doivent payer eux-mêmes le fil de suture avant d'espérer pouvoir être opérés.
J'ai fermé le livre sur ce monde à deux vitesses, une réalité qui fait honte, avec un sentiment d'admiration infinie pour tous les Zola de la terre.


Lien : http://argali.eklablog.fr
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Une histoire bien simple. Celle d'un homme qui, parti (sélectionné et envoyé) d'Afrique (Congo alors démocratique) assez jeune (presque harrag), pour faire des études... de médecine, tous les horizons étant «bouchées», pour aller plus loin que le collège dans son propre pays - causes : misère, corruption, népotisme, favoritisme, bureaucratie … tous les maux habituels (sic !). Il atterrit… à Cuba (pas de chance, durant la période qui avait vu l'embargo américain se durcir et l'aide soviétique diminuer)… puis ira en Russie (pas de chance, durant la période Eltsine)… puis, pour devenir spécialiste, il atterrit à Paris (recommandé par un grand prof ‘russe… qui avait «goûté» du goulag sibérien avant Gorbatchev).

Il raconte toutes ces vies, celles de ces compagnons africains d'(in-) fortunes toujours dures, les amitiés, les amours ratées, étant confrontées aux incompréhensions multiples et diverses des «autres» qui voyaient en l'immigrant, le «négro», une sorte d' «étalon»… alors qu'il était un médecin de qualité.

Et, bien sûr, le sempiternel débat (car on retrouve dans l'histoire les inévitables mais nécessaires militants révolutionnaires, noirs ou blancs, qui luttent inlassablement contre les dictatures et les lobbies) sur «le retour au pays»... afin de contribuer au «développement national», pour ne plus «faire appel à l'aide étrangère». Cela se fera... grâce à... l'amour d'une consoeur qu'il avait aimé à Cuba et qu'il n'a jamais oublié. Mais qui, elle, était revenue tout de suite au pays se mettre au service des autres. Cherchez toujours la femme, pardi !

Avis : Un roman, certes, écrit comme tel, mais aussi un grand reportage de vie(s), qui se lit… comme tel. Triste mais optimiste et plein d'humour.
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Si le thème évoqué dans le roman est très sérieux, la lecture est fluide, d'un ton autobiographique. Les personnages sont sympathiques, soudés par une profonde amitié.

L'auteur puise dans les témoignages de ses confrères pour nous livrer une histoire sincère et authentique.



L'histoire peut se décomposer en quatre parties: l'enfance de Zola à Cuba, sa scolarité à Saint Petersburg, sa carrière en France et son retour au pays. On suit le jeune Zola à travers son chemin de croix pour devenir médecin. Ce parcours parait presque surréaliste, poursuivre ses études à travers trois pays et dans des conditions de vie déplorables, alors que dans notre pays presque tout le monde à accès à de bien meilleures installations.

J'ai beaucoup aimé la première partie à Cuba en pleine guerre froide.

On y apprend qu'à cette époque Cuba (et derrière lui la Russie), octroyait des bourses d'études à de jeune africains. Acte pas vraiment humanitaire car il s'en servait comme esclaves dans les champs pour financer leurs études.

L'auteur narre en second plan les désillusions du "père adoptif" du héros, grand idéaliste, qui s'était donné corps et âme pour ce pays dont il croyait la cause juste et qui doit fuir comme un bandit hors du pays.



Derrière une histoire un peu longuette sur la vie du héros, une véritable question se pose. Comment régler le problème de la fuite des cerveaux d'Afrique ?

Si le problème est simple, la solution l'est beaucoup moins.

En effet, pour s'instruire les jeunes africains sont obligés de quitter le pays. Et quand, au bout de leurs efforts, ils acquièrent diplômes, travail et situations, ils se retrouvent face à un gigantesque point d'interrogation. Doivent-ils rentrer dans leurs pays pour le faire progresser et ce contre leurs gouvernements tout en laissant derrière eux une médecine moderne, un salaire et une vie confortable.

Bien que le thème m'ait beaucoup plu, le remplissage sur la vie du héros m'a souvent lassé. Certains passages étaient franchement dérangeants et superflus.

J'ai trouvé également dommage que le véritable problème ne soit évoqué que dans les dernières pages.

En résumé, c'est une lecture sympathique qui, au travers d'un roman, pose de réelles questions.
Lien : http://lombredeskarnsha.blog..
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Noir en blanc est un roman traitant de la fuite des cerveaux d'Afrique. Ici, fuite imposée puisque le personnage principal, Zola, est arraché jeune aux siens pour être envoyé dans une école réservée aux africains à Cuba, puis envoyé en Russie afin d'y faire des études de médecine. Il nous y relate ses rencontres, ses questions existentielles, ses souffrances face à l'éloignement, la perte de soi et le racisme rencontré loin de sa terre. Avec lui on découvre ce sentiment que ressentent les expatriés qui regardent toujours vers leur terre avec un sentiment mêlé de nostalgie, de douleur et de la crainte de ne plus tout à fait lui appartenir. C'est un sentiment touchant, et universel, ne tenant pas tant à la couleur de la peau, qu'à celle du coeur, et toute personne contrainte par la vie de vivre loin de l'endroit où l'on se sent chez soi finit un jour par ressentir cette même angoisse de, peut-être, ne jamais plus être capable de se sentir chez soi quelque part.

Alors certes, ce n'est pas son histoire que nous raconte Denis Labayle. Pourtant on sent dans cette mosaïque de personnages une vérité palpable : celle du témoignage recueilli, de la confidence sincère des médecins étrangers, et d'une volonté de l'auteur de décrire, de porter à un regard neuf une vérité que beaucoup ignorent. En ces temps où l'immigration devient un sujet polémique, et houleux pour certains, partager avec ces hommes et ces femmes le regard que porte celui qui arrive sur nos sociétés, qu'il aurait gagnées de façon plus ou moins volontaire, est une expérience enrichissante. Il est intéressant de plus de s'intéresser au travers du dilemme que traverse Zola cette souffrance de voir sa terre s'enfoncer dans la douleur, et la misère, tout en demeurant loin de celle-ci et, d'une certaine manière, impuissant.

Pour ce qui est du texte en lui-même, j'avoue ne pas avoir été plus touchée que cela par le style de l'auteur, qui en dépit d'un thème qui a su m'intéresser et me happer assez vite, m'a laissée plutôt froide pour ce qui est de la lecture elle-même. Je recommanderais tout de même ce roman, car il pose des questions importantes selon moi, bien que je n'ai pas eu pour celui-ci de véritable coup de coeur. Pour autant, c'est un roman que j'ai eu plaisir à découvrir, et un auteur dont j'essaierais peut-être ultérieurement de découvrir d'autres facettes.
Lien : http://biblio-dare.tumblr.co..
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Un roman écrit forcément avec la main sur le coeur. Plusieurs moments d'émotion. Roman qui nous amène non seulement à nous poser des questions sur la dure et triste réalité de ce continent Africain mais aussi à nous interroger sur le rôle que chacun peut jouer pour changer ce monde. Merci Denis !
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Ce roman met en lumière une réalité assez consternante, même révoltante, contre un système organisé, la fuite des cerveaux, qui prend la forme aussi "d'immigration choisie".

Lorsque Zola arrive à Cuba, un pays qui finançait dans les années 80, les études des jeunes enfants africains les plus brillants, camouflant ainsi leur besoin de main d'oeuvre gratuite pour travailler dans les champs de citrons, la séparation d'avec sa famille apparaît tour à tour comme un privilège (être choisi comme le meilleur pour partir) mais aussi un sacrifice (pour lui si jeune, pour sa famille qui l'aime tant).

Dès lors, la réussite est une obligation et ce sont ses amis africains, exilés comme lui, qui lui offrent une seconde famille. L'heureux hasard place sur sa route un ingénieur français, qui deviendra son père de substitution, son mentor.

Ses études de médecine le mèneront en URSS puis à Paris, le confrontant au racisme mais aussi à l'exploitation, puisque bien moins bien rémunéré que ses homologues français.

Même si l'histoire est vraiment plaisante, et intéressante, c'est au moment où Zola et ses amis se posent concrètement la question de repartir en Afrique que le roman prend toute sa dimension idéologique. Alors que le héros se rend sur la tombe de son père, renoue avec sa petite amie de jeunesse partie exercer au Congo, les discours humanitaires deviennent des actes nécessaires face à une réalité dramatique.
Lien : http://leslecturesdalice.ove..
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Roman bâti sur divers témoignages de médecins étrangers travaillant dans nos hôpitaux. Parcours initiatique d'un petit congolais parti de chez lui pour devenir médecin. Une fois formé, il est tiraillé entre l'exercice confortable de son métier en Europe et le devoir moral de retourner soigner les siens en Afrique, avec très peu de moyens. L'Afrique se fait piller non seulement ses richesses matérielles mais aussi ses cerveaux et sans ses cerveaux que devient un peuple, un pays ou un continent ?
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Zola, jeune congolais de treize ans s'enfuit du collège situé sur l'île de la Jeunesse (une des îles de Cuba) où il a été envoyé par ses parents : sa famille et son pays lui manquent. Affamé, il débarque chez monsieur Pernec, un idéaliste qui le convainc de retourner à l'école en échange de quelques heures de liberté avec lui le week-end. Dès lors les années d'étude s'écoulent paisiblement et, rêvant de devenir médecin, Zola n'attend que son affectation à l'université de la Havane. Mais les choses ne sont pas si simples : son mentor est pourchassé et doit fuir l'île, lui-même, en représailles de son amitié avec un homme jugé réfractaire au système communiste est affecté dans une université de Saint-Pétersbourg, en Russie ! A nouveau déraciné, Zola doit apprendre à se débrouiller seul dans ce nouvel univers où le froid et le manque d'argent ne sont pas ses moindres ennemis...

Noirs en blanc est un roman saga très intéressant mais un peu longuet sur la vie d'une jeune et brillant garçon qui, seul espoir de sa famille, a été envoyé à l'école loin de son pays pour "devenir quelqu'un" et soutenir les vieux jours de ses parents à son retour comme tout bon garçon aimant sa famille. Zola traverse ses années d'étude en se laissant porter par les événements, ne s'engageant jamais vraiment, manquant parfois profondément de caractère mais toujours entouré d'amis sincères qui le soutiennent et l'aident à s'adapter à chaque changement de cap : Cuba, La Havane, Paris, Zola en aura parcouru des kilomètres avant de devenir médecin en France : retournera-t-il au pays soutenir sa famille ou se laissera-t-il séduire par l'espoir d'une vie parisienne clinquante ?
A travers l'histoire de Zola, Denis Labayle aborde de nombreux thèmes qui donnent à réfléchir sur les problèmes de l'Afrique : dictatures, corruption des états, fuite des cerveaux, manque d'entrain des jeunes africains à revenir au pays une fois leur diplôme en poche préférant parfois galérer en France ou ailleurs malgré les injustices et le froid plutôt que dans un pays qu'ils jugent "arriéré"... Dans cette marche du monde, fabrique d'hommes et de femmes avides de modernité, de matérialisme n'en oublie-t-on pas l'essentiel ? La famille, l'amitié, l'amour se sont-ils pas une bien meilleure alternative ? Et comment, moi, bien planquée derrière mon confort français et totalement consciente de mes acquis pourrais-je en juger ? "Il faut" est un début de phrase si facile en France...
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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