AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782266073547
502 pages
Pocket (18/06/1999)
4/5   8 notes
Résumé :
Lapon autodidacte, né au début du siècle dans une famille d'éleveurs de rennes, Andréas Labba devient romancier aux approches de la soixantaine grâce à des amis suédois, dont Dag Hammarskjöld, le secrétaire général de l'O.N.U. Ainsi naît "Anta", dactylographié en lapon, touche par touche, sur une vieille machine à écrire, avant d'être traduit en suédois; puis "Anta et Marie" écrit directement en suédois.
Ce texte , autobiographique, fait vivre un peuple arcti... >Voir plus
Que lire après Anta : Mémoires d'un LaponVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre m'a été recommandé par une babeliote dont j'ai oublié le pseudo ( elle voudra bien m'en excuser ).
Il fait pendant aux livres d'Olivier Truc et explique comment la situation a dégénéré pour les Sâmes. Ne les appelez pas Lapons, pour eux, c'est la pire des insultes ( même si le sous-titre utilise ce terme ).
J'ai mis un certain temps à lire ce livre qui n'est pas un roman.
Je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt et j'ai mis de nombreuses citations pour vous faire partager mon aventure. Car c'en fut une.
Leur vie est absolument inimaginable, pour nous, bien protégés dans nos maisons douillettes.
Eux devaient lutter contre la nature hostile; les brigands; les bêtes sauvages qui risquaient de décimer leur troupeau et les réduire à la misère; les paysans, qui ne supportaient pas que les rennes broutent " leurs pâturages " pâturages qui appartenaient aux Sâmes depuis la nuit des temps ( mais comment le prouver ? ); les autres éleveurs qui veulent voler leurs rennes, unique source de vie pour eux; les miséreux, sans troupeau, qui volent la viande pour survivre.
Non, la vie n'est pas tendre avec eux, ils doivent être constamment sur leur garde. Et pourtant, cette vie leur plait. C'est la seule qu'ils connaissent et ils sont libres !
L'écriture détaillée et simple, remplie de détails infimes rendent le récit très vivant. Tout au long de mon voyage, j'ai ressenti ( un peu ) ce qu'ils vivaient.

Le livre est illustré de magnifiques dessins d'un grand dessinateur lapon : N.N. SKUM et illustré de photos.

L'auteur explique pourquoi il a écrit ce livre :
« Ce serait une extraordinaire expérience pour nous, Sâmes, qu'une fois au moins nous fussions pris au sérieux et que fussent respectées notre identité et notre volonté. Voilà pourquoi j'écris ces lignes ».
Après çà, que dire de plus...
Que je regrette de les quitter : Anta est un homme attachant et sa famille aussi.
Commenter  J’apprécie          60
Un seul mot : Passionnant.
Vous entrez dans ce bouquin, et vous n'en sortez plus.Vous tombez amoureux des personnes qui peuplent ce récit. Vous découvrez un monde, un mode de vie que nous ne soupçonnons plus, On est en plein documentaire.
Je le redis : Passionnant !
Commenter  J’apprécie          91
Anta est un livre très intéressant car il permet de découvrir un partie de la vie et le fonctionnement des peuples Lapon. Ce livre m'a énormément plu. Je le conseille à toutes les personnes qui désirent se rendre en Laponie ou qui s'intéressent juste aux différents peuples qui nous entourent.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Quelques jours plus tard, Marie fut prise de douleurs et commença à gémir, et Anta sut que l'heure était venue. Il bondit à la recherche de Ristin qui saurait quoi faire. Et bientôt Ristin délivra Marie d'un beau garçon. Elle coupa le cordon ombilical, fit avec un fil de laine rouge ( note 365 ) un noeud qui protégerait l'enfant des maladies. Anta alla chercher de l'eau dans un chaudron de cuivre, la fit chauffer et y mit un peu de sel. D'une main douce, Ristin lava l'enfant qui criait et pleurait, puis Anta put prendre son fils dans ses bras et le bercer avec mille précautions. Pendant ce temps, Ristin nettoyait Marie du placenta et lui faisait boire du café bien fort ( note 366 ) dans lequel elle avait mis de la graisse de renne moisie. C'était pour lui laver l'estomac. Ensuite, Ristin prit l'enfant, le langea et le déposa dans la kierka ( berceau, je suppose ) à côté de sa mère.

Note 365 : le fil de laine rouge a toujours eu une valeur prophylactique. On en munissait aussi les morts pour leur assurer un bon voyage et une bonne installation dans leur nouvelle vie.

Note 366 : Dans la pharmacopée traditionnelle, le café fort est connu pour activer les contractions des femmes en couches ; la graisse de renne ou d'intestin de hareng, l'absorption de beurre fondu ou d'huile de poisson ( jusqu'à deux litres ) étaient censés aider à l'expulsion du placenta.
Commenter  J’apprécie          20
Grand-père dit :
- Bon, c'est entendu, je vais leur parler ( note 154 ).
Olai rentra le premier et posa la cafetière ( note 155 ) sur le feu. Grand-père sentit que tout se passerait bien. « Quand nous commencerons à boire le café, je parlerai », pensa-t-il. La maîtresse de maison resta encore un moment dans l'étable avec sa fille, mais elle rentrèrent bientôt. La jeune fille comprit que la demande allait être faite et qu'on allait discuter de ce qui les concernait ( note 156 ), Vuolla et elle. Mais elle ignorait que c'était grand-père qui devait prendre la parole. Elle avait un peu peur tout de même : « Et si père et mère disaient non parce que Vuolla est un Sâme nomade ? Tant pis, rien n'y fera ! Il a ma promesse ! »

Note 154 : Chaque demande en mariage exige la présence d'un tiers qui sera l'avocat et le représentant du prétendant.
Note 155 : Si les parents de la jeune fille préparent le café ou autorisent les accompagnants du prétendant à en faire, c'est de bon présage pour la suite des négociations. Dans le cas contraire, ils diront qu'ils ont déjà fait du café pour des étrangers !
Note 156 : C'est-à-dire tout ce qui concerne l'installation du nouveau couple ( dot, résidence, etc. )
Commenter  J’apprécie          20
La neige était recouverte d'une couche résistante de glace et les herk
( rennes ) tiraient les akja ( traineaux ) comme par plaisir. Au matin, on s'arrêta pour laisser brouter le troupeau de rennes. On établit le campement sur un vaste terrain où la neige avait fondu et tous allèrent se reposer, sauf Anta. Ce jour-là, il devait veiller sur le troupeau. Chacun était chargé de cette tâche à tour de rôle. Désormais, on ne pouvait plus laisser les bêtes sans surveillance, même un instant : les rennes étaient pris d'une telle envie de regagner la montagne qu'abandonnés à eux-même, ils filaient sans demander leur reste. Et il n'était pas facile de les rattraper. Souvent, ils trouvaient le moyen de s'égarer très loin. Au cours de la transhumance, on s'arrêtait ici et là pour s'attarder le plus possible dans la zone forestière. Pendant ce temps, le soleil réchauffait les flancs des montagnes et la neige fondait par plaques entières.
Commenter  J’apprécie          20
Pourtant, il y avait encore un peu de clarté.C'est alors qu'apparut l'aurore boréale : ses rayons multicolores se mirent à trembler, parfois très bas, presque autour de la cime des arbres. A certains moments, on croyait les entendre craquer, comme si elles brûlaient réellement. Tout l'horizon s'embrasa. Il s'en fallut de peu que Lisa n'ait peur, mais Vuolla, lui, allait son chemin sans vraiment se soucier de regarder l'aurore boréale. Il en avait déjà vu.
Commenter  J’apprécie          40
Quand j'écrivais, l'été dernier, que la culture sâme repose sur la protection du site, de la pêche et de la chasse, j'entendais encore clairement les douces recommandations de l'ancien quand nous avions commis des dégâts dans nos terres sauvages : « Ne piétinez pas les fleurs, ne coupez pas les arbres sans raison, contentez-vous du strict nécessaire. Il faut toujours rester sur le sentier, chercher les vieux emplacements des feux ou ceux des arran. Pourquoi allumes-tu ton feu ici ? Il y a un ancien foyer à côté. » Voilà ce qu'on nous disait. C'est une leçon que je n'ai pas oubliée.
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : laponieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (43) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur l´Etranger par Albert Camus

L´Etranger s´ouvre sur cet incipit célèbre : "Aujourd´hui maman est morte...

Et je n´ai pas versé de larmes
Un testament sans héritage
Tant pis
Ou peut-être hier je ne sais pas

9 questions
4758 lecteurs ont répondu
Thème : L'étranger de Albert CamusCréer un quiz sur ce livre

{* *}