ETRE SOI-MEME
Je remercie très vivement l'auteure pour m'avoir envoyé son dernier livre dédicacé, qui est la suite du volume 1 que j'avais beaucoup apprécié et j'avais donc hâte de connaître le devenir des personnages.
Je n'ai pas été déçue loin s'en faut.
Il est évident que ce nouveau thriller psychologique est une réussite totale et dès les premières pages, j'ai été littéralement happée par le rythme de l'intrigue.
Je vous conseille vivement de lire ce roman pour constater par vous-même que de simples personnes ordinaires peuvent parvenir à des choses extraordinaires.
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Lara est une jeune fille en fugue. Elle file sur Nice pour trouver un travail d'aide opératoire dans une clinique privée. Au cours de son voyage en train, elle rencontre Fanny du volume 1, qui se révèlera être sa demi-soeur. Puis, tous les personnages ressurgissent les uns après les autres toujours en quête de vérité. Julien, Elisabeth, René. La petite histoire de chacun se mêle à la grande histoire, celle de notre actualité.
Les manipulations, les chantages, les amours des uns et des autres, la domination ; les différentes facettes de l'être humain sont ici concentrées pour notre plus grand plaisir.
Sans que l'on s'en aperçoive on arrive à la fin du récit avec le sentiment d'avoir passé un bon moment.
Si vous avez apprécié le volume 1, vous aimerez le 2 qui, à mon humble avis, est supérieur en style et en écriture.
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– Ne bouge pas, j'ai une surprise pour toi. Ferme les yeux.. dit-il d'une voix douce qui surprit Lara.
Il avait les mains derrière le dos. Elle obéit et imagina, un peu naïvement, une bague... Des rires d'enfants qui jouaient sur la pelouse...
– Ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier, murmura-t-il à son oreille.
Elle sursauta. Pourquoi cette phrase soudain ? C'était la dernière qu'elle avait lue dans le livre de Julien. Elle voulut ouvrir les yeux mais il était assis à côté d'elle, sa large main écrasait son visage, elle ne pouvait pas crier non plus.
– Ce sont toujours les meilleurs qui partent premier, répéta-t-il. Cela te rappelle quelque chose ?
Elle n'osa avaler sa salive.
La lame froide et tranchante d'un scalpel venait de se poser sur son cou au niveau de la veine jugulaire.
Dans le vaste hall de la gare, les voyageurs allaient, venaient, se croisaient.
À l’écart de ce brouhaha ambiant, où se mêlaient, douceâtres effluves corporels et parfums bon marché, Lara attendait. Malgré ses efforts pour paraître calme, son souffle saccadé trahissait son anxiété. (...) Travailleuse, bonne élève, elle adorait lire, à l’inverse, communiquer se révélait une épreuve. Lorsqu’on lui parlait, entre la crainte d’être agressée et celle ne pas savoir répondre, une panique irraisonnée la submergeait. Finalement, elle noyait ses propos dans un verbiage pompeux, multipliant et mélangeant les subjonctifs, plus-que-parfait, futurs antérieurs et diverses tournures désuètes qu’elle affectionnait chez ses auteurs préférés, mais qui, dans l’esprit de ses congénères, trahissaient une différence à la limite de la dégénérescence mentale. En conséquence, Lara se reconnaissait dans le Robinson de Daniel Defoe, sans que personne n’ait jamais pour elle la sollicitude d’un Vendredi.
Ne pas tirer profit de ces milliers de mourants et de cadavres aurait été stupide. Une catastrophe naturelle avait décidé du sort de ces gens, les riches de l'autre côté de la planète, attendaient des reins, des foies et des rates pour leurs corps cousus d'or.
Encore un miracle ! pensa-t-il. Chaque seconde en contenait un. Et parfois des instants contre lesquels toute notre force et notre volonté ne peuvent rien, arrivent trop vite, tels une fatalité. Combien de fois cela se produisait-il dans une vie ? Des centaines, des milliers... On n'y pensait pas, survivants dès la naissance ; ou on y pensait trop et on devenait fou : bon à enfermer dans un de ces asiles où il venait de laisser Elisabeth. Un accident était si vite arrivé... un miracle aussi.
Interview de Laurence Labbé par Alice Quinn