Je ne serai pas une autre pour te faire plaisir, je ne sais pas être moi. Je ne sais pas être tout court.
Pourquoi es-tu venue t'échouer ici, dans mon bureau, dans mon travail' C'était pas suffisant ?Tu voulais m'atteindre encore.....Je ne t'ai pas assez porté encore ? Pas assez endurée, pas assez comprise?
Adieu, ma déchirure. Oui, ça suffit, je vais laisser passer la mort, je vais me pousser encore une fois et la laisser fendre ma vie, démolir mes jours. Adieu, Yseult, je n'accepte pas, je comprends et je t'aime. Je ne supporte pas de ne pas avoir eu le talent de te retenir, la force d'empêcher ton élan. p.430
Peut-être que tout l'amour du monde n'aurait pas su te protéger. Peut-être que tu étais venue pour me damner, me rappeler sèchement qu'aimer soutient mais ne sauve pas. Pas de rachat. p.428
Elle est seulement quelqu'un qui l'aimait, une femme désertée, laissée là avec sa compréhension tardive, sa peine, son inutile amour qui ne sauve personne, qui aide à peine, qui ne fait que creuser l'abîme au fond du ventre, l'abîme qui se nourrit de nos larmes.
Elle pleure parce qu'elle ne sera jamais autre chose qu'un être humain faillible et désolé. Un être humain à peine capable d'aimer et impuissant à préserver la précieuse vie de ceux qui partent, la laissant seule à constater l'effroyable vide. p.391
Elle voudrait s'asseoir par terre et s'incruster là jusqu'à ce que la nuit tombe et que plus rien n'arrive, ni lever, ni coucher de soleil, juste l'immobilité de la nuit noire. Juste ce temps qui file en ayant l'air de rester sur place. Elle voudrait ouvrir sa poitrine pour soulager l'oppression. Juste ouvrir son ventre et le vider de son mal. Sans violence. Comme ça, pour faire de l'ordre, comme on vide un tiroir. p.70
ça brûle au fond de ses poumons, quelqu'un a mis des larmes dans sa poitrine, ça coupe, ça arrache. (p. 85)
A qui on parle quand on n'a plus rien, plus personne ? (...) A l'enfance qu'on n'a pas eue (...) On va où quand on ne sait pas pourquoi on est équipé pour aller quelque part ? (p. 72)
Les gens quelconques parlent à leurs enfants, ils les voient à Noël, leur téléphonent. (..) ils écrivent avant de se tuer, ils appellent, ils font signe. (p. 89)
Elle montre son plexus,y appuie le poing,frappe dessus durement à coups secs.Il attrape son poing,le retient:"Ça fait mal?"