AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782890529700
Boréal (01/05/1999)
3.59/5   78 notes
Résumé :
Lorsqu'elle apprend la mort violente de sa mère, Diane voit sa propre vie lui échapper et dériver. Tous ses fantômes soigneusement rangés font surface et, soudain, elle perd pied : toutes ses certitudes s'écroulent et le geste le plus simple éveille les pires angoisses.

Plus rien n'a de sens que la recherche frénétique de ces hommes qui ont traversé la vie de sa mère pendant les années où elles ne se parlaient plus. Ces hommes que Diane a haïs jusque... >Voir plus
Que lire après Le poids des ombresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 78 notes
5
4 avis
4
1 avis
3
2 avis
2
3 avis
1
0 avis
Voilà un roman comme je n'en avais pas lu depuis longtemps. L'écriture est saccadée, incisive, directe… à l'image du caractère des deux personnages qui animent ces pages. Une fille, Diane, et sa mère, Yseult. Bien que morte (c'est là l'objet de ce livre), Yseult est un personnage capital du roman, omniprésent, à cause de l'emprise qu'elle a eue, toute sa vie, sur les hommes qu'elle a croisés et sur sa propre fille. À moins que ce ne soit l'inverse… C'est un roman puissant ! Il nous plonge dans la complexité des liens mère/fille.

L'une vit la vie follement, intensément. L'autre la rêve avec autant de passion. Ces deux êtres liés par le sang sont diamétralement opposés. Une opposition et une attraction tellement fortes qu'elles poussent les deux femmes à se séparer. Après de longues années sans s'être revues, Diane doit reconnaître le corps de sa mère à la morgue. Mais pourquoi Yseult, qui aimait tant la vie, a-t-elle décidé de mettre fin à ses jours ? Diane ne comprend pas, n'accepte pas. Elle est en colère.

Commence alors un long processus, un combat intérieur et extérieur violent, à la recherche de l'oubli, de l'acceptation. Et de réponses concrètes. Qui, quel homme, a poussé sa mère au suicide ?

Entre adoration et détestation, amour et haine, le poids des ombres est un roman excessif ! Pas au sens négatif du terme non… ce sont ces excès cumulés qui en font une histoire extraordinairement palpitante. le livre à peine commencé, j'ai plongé tête la première et l'ai dévoré sur un weekend.

Après cette immersion totale et envoûtante, je dois avouer avoir été triste de quitter les personnages. Les deux femmes sont attachantes… leur emprise sur les gens qui croisent leur chemin va jusqu'à nous atteindre, nous lecteurs, et à regretter de refermer le livre et de laisser l'une à sa mort, l'autre à sa vie enfin trouvée.

En bref ce livre est un régal. Je suis très heureuse que les Éditions Stock m'aient permis de le découvrir. J'ai par la même occasion découvert une auteure québécoise que je ne connaissais pas. Après un tel coup de coeur je compte bien lire d'autres romans issus de son Oeuvre.
Lien : https://merveilleusesescapad..
Commenter  J’apprécie          102
Quel sentiments violents et de souffrance se dégagent dès le début de ce livre. C'est écrit en coup de poing, on ressent très fort la colère mais aussi le chagrin de Diane qui vient de perdre sa mère qu'elle n'a pas vue depuis 7 ans. Elle ne peut régler ses problèmes avec elle, ne peut parler avec elle, apaiser leur relation. C'est cela qui la déchire. C'est trop tard et elle culpabilise. Pas le choix, même si on a un parent inadéquat l'amour filial est là pour nous rappeler à l'ordre, dans ce cas-ci dans la souffrance et dans le sentiment d'abandon. Diane s'exprime avec une rage tremblante, elle souffre tellement, on le sens tellement fort. L'amour inconditionnel, l'impression que sa mère n'était qu'à elle, sa jalousie, l'ont détruite. de l'autre côté, sa mère, pas adéquate ne lui exprime pas son amour de la meilleure façon, la fait se sentir toute petite, vit sa vie en parallèle pendant un bon moment. C'est très difficile de faire le deuil d'une personne qui nous a tellement fait de mal, partagé entre l'amour immense et la grande colère désespérée, surtout si la mort est “subite”. J'ai trouvé le sujet difficile, un livre qui fait l'analyse psychologique d'une trentenaire souffrante centrée sur elle-même, mais dont le principal personnage est la disparue. Heureusement que Gilbert arrondit les angles et qu'il y a l'authentique amour d'Evelyne qui ramène à des sentiments doux et émouvants. Diane souffre d'une dépendance affective très vive et elle s'obstine à vouloir décortiquer la vie de sa mère. Elle aura quelques réponses, elle parviendra à se défaire de son obsession et la fin est plutôt agréable. Elle peut laisser aller en paix. Ce livre sera peut-être mieux apprécié par des personnes qui ont vécu une situation qui se rapproche de celle de Diane. J'étais dans le doute au départ, j'avais un peu abandonné Marie Laberge qui me semblait devenir trop commerciale, mais là, j'ai beaucoup apprécié.
Commenter  J’apprécie          40
Roman de Marie Laberge.

Diane perd pied le jour où elle retrouve Yseult, sa mère, suicidée. Cette mort préméditée fait plonger Diane dans un ressentiment qu'elle traîne depuis l'enfance. Pour elle, Yseult, superbe blonde sensuelle et séduisante, a été une mauvaise mère qui l'a privée d'amour. Diane cherche depuis toujours à ne pas lui ressembler, à rejeter de son côté tous les plaisirs de la vie, qui lui sont abjects parce qu'identifiés par Yseult. Diane cherche à retrouver tous les hommes qui ont marqué l'existence de sa "putain" de mère, hommes tous réduits aux bagues somptueuses qu'ils offraient. Entre alcool et lucidité, Diane se débat dans sa rancoeur et ses souvenirs. Un homme, rencontré au hasard d'un soir, va l'aider à se retrouver et à pardonner.

C'est une histoire âpre. Les premières pages qui décrivent le cadavre à la morgue ont de quoi laisser tomber le livre... Mais l'écriture est profonde et les douleurs sont palpables. À ne pas lire si le conflit oedipien avec sa mère n'est pas résolu...
Commenter  J’apprécie          70
Le poids des ombres, c'est le poids du passé pour Diane qui a oublié de vivre tellement elle est en rage contre sa mère Yseult. Il semblerait d'ailleurs qu'elle remonte à sa plus tendre enfance.
Dès les premières pages, on sait que la mère de Diane est morte. Sa fille s'en veut, elle n'a rien senti, rien vu venir. Il est vrai que durant sept années elles n'ont eu aucun lien entre elles. Au fil du roman, Marie Laberge nous invite à suivre les pas et les pensées de Diane suite à cette terrible nouvelle. On découvre peu à peu les raisons de leur brouille. Alors que les préparatifs des fêtes de Noël battent leur plein dans la plupart des familles, Diane sombre. Elle se rappelle son enfance, sa jeunesse, la manière dont sa mère la traitait (le pou). Pour tenter de comprendre ce qui s'est passé, elle interroge des personnes qui l'ont côtoyée. Il lui faut un coupable. Elle accuse, se saoule, finit ses nuits avec des inconnus jusqu'à ce que l'un d'eux l'aide à prendre du recul, à arrêter de se détruire et à prendre conscience de sa part de responsabilité dans la vie qu'elle mène.
J'ai moins aimé ce livre que ceux que j'ai précédemment lu de cet auteur. J'ai été déroutée par le personnage de Diane. Elle m'agaçait au début puis elle a fini par me toucher. J'ai commencé à voir sa part d'humanité. Je me dis qu'une deuxième lecture m'aiderait peut-être à voir et goûter la puissance de ce texte peut-être plus exigeant à lire pour moi que les précédents. Je vais poursuivre mon chemin de lecture avec Marie Laberge.
Commenter  J’apprécie          30
Découvrir "Le poids des ombres" de Marie Laberge c'est pénétrer dans le monde des sentiments, des sentiments âcres , violents , percutants qui habitent, sans doute, plus ou moins, chacun d'entre nous ....Mis en exergue dans ce roman cru et puissant : l'amour , la jalousie, les non-dits , s'étalent sans indulgence ...la sensualité jalonne le récit avec force, sans pudibonderie aucune , une histoire de femmes , de passion aveugle, d'une fille pour sa mère, mère inclassable , inatteignable . Très beau livre qui "prend à la gorge" et que l'on a du mal à quitter et et encore bien davantage à achever .Pour ma part, je ne connaissais pas Marie Laberge, les hasards de la lecture m'ont permis de croiser son chemin ,je me promets de remédier rapidement à cette absence de connaissance .
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
LaLibreBelgique
15 juin 2017
Un vaste domaine que la romancière québécoise explore avec acuité et une intensité qui est dans sa manière mais avec, peut-être, un peu trop de TROP dans les personnages qu’elle met ici en présence.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Elle était morte. Sa mère était morte et elle n'en avait rien su. Pire, elle n'avait rien senti, rien deviné, pas la plus infime intuition. Alors qu'elle aurait été prête à jurer que, d'où que ce soit dans le monde, elle aurait pu sentir l'emprise se relâcher. Comme si la lune, d'un coup, desserrait son attraction sur la mère et que les eaux, soulagées, se relâchaient et inondaient le continent. Non, aucun soulagement, aucune altération

Elle aurait donc jurer pour rien. ("Moi vivante, tu n'as jamais été douée, pourquoi ça te prendrait à ma mort?") Elle entend d'ici sa mère ricaner. L'aurait-elle seulement dit? Elle se serait contentée de le penser, avec ce sourire inimitable.

Non, elle ne veut même pas se rappeler ses yeux. Elle ferme les siens très fort un instant, puis elle lève la tête: la cafétéria des employés choyés de la société Napa est bondée. Elle a l'impression étrange d'y être pour la première fois de sa vie, de ne rien reconnaître. Beaucoup de complets-veston sombres, des cravates sobres sur des chemises qu'on s'attend à voir craquer tellement elles sont impeccablement amidonnées.






Jamais on ne pourrait imaginer le plus petit des désordre pileux sous ces chemises finement rayées: juste un poitrail de marbre blanc, prêt pour l'embaumeur. Un poitrail qu'aucun respir, aucun soupir le soulèvera plus jamais.

Non. Elle s'égare encore. Elle avait fixé le torse de sa mère pendant une éternité pour lui intimer l'ordre muet de rester là, immobile, pour lui interdire de se soulever et de tout recommencer. Elle hésitait seulement à déterminer si elle était demeurée là, terrifiée, ou si elle avait réussi à terrifier le corps de sa mère.

Elle sourit: il fallait qu'elle soit folle pour croire pareille aberration, rien ne terrifiait jamais Yseult Marchesseault. Rien. Et surtout pas sa fille, cette pauvre chose incapable d'exister par elle-même.

-Je peux m'asseoir ?
Qui est cet homme ? Ce sourire plein de dents, parfait, irréprochable. Il doit même avoir bonne haleine. La chemise est blanche finement lignée de rose, la cravate...
Commenter  J’apprécie          10
ça brûle au fond de ses poumons, quelqu'un a mis des larmes dans sa poitrine, ça coupe, ça arrache. (p. 85)
Commenter  J’apprécie          261
Si tu trouves un seul souvenir réconfortant, garde-le pour les aubes navrantes. Ne te laisse pas emporter par ton imagination dramatique qui construit des sagas tragiques aux fins lugubres.
Commenter  J’apprécie          50
Elle est seulement quelqu'un qui l'aimait, une femme désertée, laissée là avec sa compréhension tardive, sa peine, son inutile amour qui ne sauve personne, qui aide à peine, qui ne fait que creuser l'abîme au fond du ventre, l'abîme qui se nourrit de nos larmes.
Elle pleure parce qu'elle ne sera jamais autre chose qu'un être humain faillible et désolé. Un être humain à peine capable d'aimer et impuissant à préserver la précieuse vie de ceux qui partent, la laissant seule à constater l'effroyable vide. p.391
Commenter  J’apprécie          10
Peut-être que tout l'amour du monde n'aurait pas su te protéger. Peut-être que tu étais venue pour me damner, me rappeler sèchement qu'aimer soutient mais ne sauve pas. Pas de rachat. p.428
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Marie Laberge (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Laberge
Après "Bienvenue au club", le CNL en partenariat avec Public Sénat, met en avant les conseils des lecteurs en leur donnant la parole dans l'émission #LivresetVous. Une nouvelle chronique à ne pas manquer tous les vendredi à 17h30.
Quand l'histoire d'une famille rejoint l'Histoire Guillaume Erner reçoit Jacques Attali. Cette semaine, Justine, étudiante et membre du club de lecture de l'université d'Orléans, répond au thème de l'émission en convoquant « Antigone » de Jean Anouilh, et « le Goût du Bonheur » de Marie Laberge.
Une émission présentée par Guillaume Erner, en partenariat avec France Culture.
#livresetvous #bienvenueauclub #publicsenat #franceculture #universitéorléans
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr Facebook : Centre national du livre Twitter : @LeCNL Instagram : le_cnl Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
Dans la catégorie : Littérature dramatiqueVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues romanes. Littéraure française>Littérature dramatique (842)
autres livres classés : relations mère-filleVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (240) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature québécoise

Quel est le titre du premier roman canadien-français?

Les anciens canadiens
La terre paternelle
Les rapaillages
L'influence d'un livre
Maria Chapdelaine

18 questions
219 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature québécoise , québec , québécoisCréer un quiz sur ce livre

{* *}