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EAN : 9782755507508
120 pages
1001 Nuits (10/06/2015)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Paul Tacarel est un architecte qui a jugé judicieux de prendre pour cliente une jeune veuve, Mme Champbaudet, qui présente l'avantage d'être la voisine de sa maîtresse, Aglaé, femme mariée à un employé du télégraphe. La veuve a tôt fait de s'enticher du jeune homme, qui, au prétexte de construire un mausolée funéraire à son défunt époux, la visite avec assiduité. Tacarel ne fait que patienter chez elle, attendant le signal de sa maîtresse qui vit à l'étage au-dessus... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tacarel, jeune architecte, a pour maîtresse une femme mariée, Aglaé Garambois, à qui il rend visite chaque jour. Mais, afin de savoir si le mari d'Aglaé est bien absent, il a imaginé un stratagème : chaque jour il rend également visite à une veuve d'une quarantaine d'années, Mme Champbaudet, qui vit un étage en-dessous des Garambois, sous le fallacieux prétexte de faire construite un mausolée pour son défunt mari. Pendant qu'il discute quotidiennement avec elle ce projet dont il n'a cure, il envoie des signaux à Aglaé, qui lui répond, toujours en signaux "Mon mari est là", ou bien "Mon mari s'est absenté, monte". D'où le titre de la pièce : les visites de Tacarel à Mme Champbaudet ne sont qu'une "station". Or, la veuve se méprend sur les intentions du jeune Tacarel... Là-dessus, un ami de Tacarel, qui cherche à le marier, lui dégote un rendez-vous chez le rentier Letrinquier, afin qu'il rencontre sa fille Caroline et officialise le pus vite possible des fiançailles. Adieu, donc, Mme Champbaudet et Aglaé ! Sauf que les choses se compliquent un peu.

C'est bien construit, et les éléments du vaudeville na manquent pas à l'appel, à commencer par les leitmotiv que constituent certaines répliques et autres astuces. Ça n'est pas à se tordre de rire pour autant, ça n'est pas d'une énorme originalité, mais ça tient bien la route. D'autant que les auteurs ont, à l'habitude de Labiche, caricaturé les personnages de bourgeois, de Letrinquier qui cherche à étaler une culture de pacotille pour impressionner Tacarel via sa fille (il lui a fait apprendre des dates, des noms de villes, tout un tas de choses absurdes), à Mme Champbaudet, peu généreuse avec son argent et qui cherche à faire bonne impression avec un mobilier acheté pour pas cher (comme le faisaient les bourgeois du Second Empire, qui cherchaient à imiter l'ébène avec des chaises en poirier noirci ou le cuivre avec des pièces d'étain sur les commodes et autre mobilier), en passant par Tacarel, qui ne cherche que son profit, qu'il soit pécuniaire ou charnel, et se soucie peu de savoir si sa fiancée a la tête bien faite, du moment qu'elle possède un joli minois.

Le tout se révèle finalement bien cruel pour la pauvre Mme Champbaudet, utilisée, manipulée, exploitée, pressée comme un citron par Tacarel jusqu'au dernier moment, et se voyant contrainte, dans sa naïveté et son désir de retrouver l'amour, d'épouser un homme qui ne lui plaît absolument pas. Une parfaite conclusion pour dépeindre la société bourgeoise de l'époque et la condition des femmes.


Challenge Théâtre 2017-2018
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La comédie-Vaudeville en trois actes d'Eugène Labiche et Marc-Michel intitulé "La station Champbaudet » a été représentée pour la première fois à Paris, au Théâtre du Palais-Royal, en 1862. C'est une satire sociale dont le personnage principal, Paul Tacarel, est un beau jeune homme qui exerce le métier d'architecte. Il aime les femmes et courtise Aglaé qui est pourtant mariée. Pour l'approcher, il utilise un stratagème et se rend tous les jours chez la madame Champbaudet qui vit à l'étage du dessous. La veuve énamourée ne se rend pas compte que son appartement sert de station de guet pour éviter le mari de celle qui est courtisée par le beau Paul.
C'est l'époque des mariages arrangés entre gens de bonnes familles alors lorsque le notaire de l'architecte lui propose d'épouser la jeune et jolie Caroline, un bon parti, il n'hésite pas. Il ne sait pas que son père est un ami du mari d'Aglaé.
La particularité de ce vaudeville est que les personnages s'adressent directement au public et que le texte de Labiche est ponctué de chansons. C'est une comédie musicale et on pourrait se croire parfois chez Offenbach.
J'aime beaucoup cette partie chantée qui donne de la joie à cette comédie légère. Mais les femmes n'ont vraiment pas le beau rôle. La veuve Champbaudet est considérée comme une vieille femme à 47 ans. Les couguars n'étaient pas à la mode car ils semblent totalement inconcevable qu'elle puisse épouser un jeune homme qui a vingt ans de moins qu'elle. Elle est portée en ridicule pour cela. Ce n'est pas le cas pour les hommes. Heureusement que les choses ont un peu évolué dans ce registre-là.


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Un vaudeville avec portes qui claquent, amant et portes dérobées, domestiques insolents... Pas une grande originalité, sauf dans la personnalité de Mme Champbaudet, une veuve pas si âgée que ça qui veut encore être désirable. Distrayant mais pas marquant, peut-être plus sympa à voir jouer.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
TACAREL. - Ah ! madame ! (A part.) J’entends marcher là-haut... Le mari d'Aglaé n'est pas encore parti. (Haut, s'asseyant et montrant ses plans.) Voici un petit sarcophage dans le style grec... avec colonnettes, architraves, fronton et stylobate...
MADAME CHAMPBAUDET. - Ah ! c'est charmant ! le délicieux petit chalet !... Et quel serait le prix ?
TACAREL. - Trois mille francs.
MADAME CHAMPBAUDET. - C'est trop cher !...
TACAREL. - En voici un autre dans des prix plus doux... une simple colonne surmontée d'un buste en marbre... c'est de très bon goût.
MADAME CHAMPBAUDET. - Est-ce qu'on ne pourrait pas supprimer la colonne ?
TACAREL. - Sur quoi poserions-nous le buste ? On ne peut pas le pendre comme un réverbère.
Il rit.
MADAME CHAMPBAUDET, riant. - C'est juste... Et... quel serait le prix ?
TACAREL. - Dix-huit cents francs.
MADAME CHAMPBAUDET. - Oh, c'est trop cher !
TACAREL, à part. - Elle liarde avec la mémoire de Champbaudet. (Haut.) Dame, quand on veut du marbre ...
MADAME CHAMPBAUDET, vivement. - Mais je ne demande pas de marbre.
TACAREL. - Oh ! très bien !... Alors je vous proposerai de la brique de Bourgogne.
MADAME CHAMPBAUDET. - Justement, Champbaudet était de la Bourgogne.
TACAREL. - Et puis c'est gentil, c'est riant ! Comme mausolée, c'est ce qu'on fait de plus gai dans ce moment.
MADAME CHAMPBAUDET. - Voilà mon affaire ! Et... quel serait le prix ?
TACAREL. - Douze cents francs !
MADAME CHAMPBAUDET, se levant. - Ah ! c'est trop cher !

Acte I, scène III
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MADAME CHAMPBAUDET, seule
Dans un quart d'heure Paul sera ici... Paul Tacarel, vingt-six ans... et architecte !... un front d’artiste !... Je dis Paul parce qu'il n'est pas là... mais, quand il y est, je l'appelle M. Paul... J'ai toujours eu de la tenue ! Un jour, ce jeune home... que je ne n'avais jamais vu... se présente chez moi et me dit : "Madame, vous avez eu le malheur de perdre M. votre mari, un ancien marchand de bois. - C'est vrai, monsieur. - Est-ce que vous ne songez pas à lui élever un monument ? - Pour quoi faire, monsieur ? - Mais pour consacrer sa mémoire. - Mon Dieu, je vous avoue que je n'y pensais pas..."" Et c'est la vérité, jamais l'idée ne m'était venue de... Mais ce jeune architecte est si bien... si respectueux... si assidu... Il déroule avec tant de grâce ses plans, ses devis... il les explique avec tant de charme... que, ma foi... je me suis décidée à consacrer la mémoire de feu Chambaudet.... Depuis deux mois, Paul vient tous les jours à une heure... Je m'abreuve de son souffle enivrant... car il m'aime ! une voix secrète me le dit... Mais il est comme moi... il n'ose se déclarer... Ah, si j'étais homme, il me semble que j'oserais, moi !.... (La pendule sonne.) Une heure !... Il va venir. (Coup de sonnette à la porte extérieure.) C'est lui !... Quelle exactitude !... Ah ! c'est de l'amour !

Acte I, scène II
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LETRINQUIER. - C'est bien !... Vous vous tiendrez dans l’antichambre et vous annoncerez à haute et intelligible voix les personnes qui arriveront... Savez-vous annoncer ?
ARSÈNE. - Dame !... un petit peu.
LETRINQUIER. - Voyons, annoncez-moi... J'entre chez le ministre... C'est une supposition... La porte s'ouvre à deux battants et vous dites...
Il simule une entrée par la porte principale.
ARSÈNE, annonçant. - V'là le bourgeois !
LETRINQUIER. - Mais non ! imbécile !... Vous dites : M. Letrinquier !... avec déférence
ARSÈNE, annonçant. - M. Letrinquier, avec déférence !

Acte II, scène Première
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Scène IV

Tacarel, seul.

Il tire de sa poche une petite trompette de marchand de robinets.

Avertissons bien vite Aglaé de ma présence… Elle demeure au-dessus… au troisième… (Il met la trompette à sa bouche et la retire.) C’est une femme mariée à un employé du télégraphe… Elle n’a pas encore couronné ma flamme… et je tiens fortement à liquider cette aventure avant fin courant… car on s’occupe de me marier… Il y a un notaire qui se remue pour ça… et il se peut que d’un moment à l’autre… (Il met la trompette à sa bouche et la retire.) Sous prétexte de mausolée, j’ai fait la connaissance de la veuve Champbaudet… Son petit local m’est très commode. Avant de monter au troisième, je m’arrête au second… C’est ma station… la station Champbaudet… Dix minutes d’arrêt ! (Montrant sa trompette.) Je donne le signal avec ceci… et j’attends la réponse… Quand M. Garambois, son mari, est sorti, Aglaé joue sur son piano : (chantant) J’ai du bon tabac… et je monte. Quand il est là-haut, et que je ne dois pas monter, elle joue : (chantant) Marie, trempe ton pain !… c’est très ingénieux… (achevant l’air)… dans la sauce ! Voyons ce qu’elle va me jouer !

Il souffle dans sa trompette et en tire deux ou trois sons.
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Garambois. - Elles ne sont pas solides, vos chaises !... elles sont dures... et pas solides ! C'est de la camelote ! Mais, aujourd'hui, on veut du bon marché.
Madame Champbaudet. - Ah çà ! monsieur, de quoi vous mêlez-vous ?
Garambois, brusquement. - Madame, je ne vous parle pas... Chacun a ses affaires... Vous avez un architecte... moi, j'ai des inquiétudes !
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Rencontres de Chaminadour 2021 : « Lydie Salvayre sur les grands chemins de Georges Bernanos ».
Jean-Basptiste Sastre et comédien et metteur en scène. Après des études au Conservatoire national supérieur d'Art dramatique de Paris, il signe en 1995 sa première mise en scène, Histoire vécue du roi Toto, d'après l'oeuvre d'Antonin Artaud. Il montera par la suite des textes de Genet, Duras, Marlowe, Büchner, Marivaux, Labiche ou Coleridge. Son travail de metteur en scène ne consiste pas seulement à assurer la direction d'acteurs, mais aussi à créer avec ceux qui l'accompagnent, et plus particulièrement les poètes et les plasticiens dont il s'entoure, une esthétique propre à chaque spectacle. À partir de 2005, Jean-Baptiste Sastre, alors lauréat de la Villa Médicis hors les murs à Londres, débute un travail sur le théâtre élisabéthain et tout particulièrement sur La Tragédie du roi Richard II. En 2018, il présente au Festival d'Avignon La France contre les robots de Georges Bernanos, co-adapté avec Gilles Bernanos.
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