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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais tenté de lire L'Os de Dionysos au lycée mais j'avais vite abandonné car je ne comprenais pas le propos de l'auteur. Aujourd'hui, ce n'est plus son propos qui me pose un problème, c'est simplement le fait que j'ai trouvé que son récit partait dans tous les sens. Par ailleurs, certains passages m'ont franchement ennuyée.

Le narrateur, professeur d'occitan et de français au lycée, voue une haine sans nom à sa hiérarchie, aux inspecteurs, aux profs de maths et à bon nombre de ses collègues qu'il juge fades et réacs et qui ne comprennent, selon lui, rien à la poésie. Bon, ça peut arriver. Mais L'Os de Dionysos est aussi l'occasion pour l'auteur d'afficher son mépris pour certaines personnalités connues qu'il n'hésite pas à citer. France Gall, Isabelle Adjani, Miou-Miou, Sophie Marceau et Juliette Binoche en prennent notamment plein la face. Et Christian Laborde (ou Christophe Laporte dans le livre) assume le fait de ne s'en prendre qu'à des femmes. Les droits des femmes ? Mais non, selon lui, il s'agit de la « grande ronchonnerie fin de siècle ». Bon. A côté de ça, il voue un culte à Claude Nougaro, Boris Vian, Serge Gainsbourg et Sade (la chanteuse), mais aussi et surtout à Laure, sa maîtresse, qui cumule toutes les qualités de la femme idéale : elle a le tempérament d'une actrice hitchcockienne, même si elle n'est pas blonde, elle porte des tailleurs, des sous-vêtements blancs et des gants. Ainsi, entre deux diatribes, Christian Laborde décrit ses ébats avec Laure. Bon. En parallèle, il écrit un livre intitulé Lait de Lune. Voilà. Et c'est la somme de tout cela qui a été censurée en 1987 pour « trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie » et pour « blasphème ». Tout ça pour ça ? de nos jours, il n'y aurait vraiment pas de quoi s'offusquer.

Ce qui m'a véritablement intéressée dans ce livre, c'est la vision de l'auteur sur le métier de professeur et la relation de son personnage avec ses élèves. le reste m'a paru un peu pompeux. Quant à l'interdiction de ce livre pour « provocation », il me semble que l'auteur a simplement utilisé sa plume pour balancer ses (multiples) griefs et pour dézinguer sa hiérarchie. Car pour lui, « la littérature, c'est le crime parfait ».
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Vous voulez savoir de quoi ça parle ? Et bien d'un professeur de français qui écrit de Beaux Mots, qui aime Laure, ou du moins son cul, qui s'oppose farouchement à la pédagogie de l'éducation française, qui affectionne Toulouse et qui idolâtre Nougaro. En gros (en très très gros), ça se résume à cela. Vous recherchez un début, un raisonnement, du suspens et une fin ? Oubliez. Passez votre chemin, ou alors, faites comme moi, soyez curieux !

Notre héros provocateur, mis à part le fait qu'il nous dévoile son amour passionnel envers Laure, avec beaucoup d'imagination, il nous raconte également ses journées de travail dans un collège privé, avec ses éternels rivaux : le prof de maths et la fameuse directrice Mme Ossi. Beaucoup d'humour, énormément de cynisme, de belles joutes verbales, des élèves qui se prennent au jeu et qui mettent un point d'honneur à faire partie de cette guerre entre profs. Rappelez-vous, nous sommes à la fin des années 80 ! Une autre vie, d'autres valeurs ... Sortit à notre époque, ce roman n'aurait sans doute pas fait couler autant d'encre.

Mon p'tit coup de coeur à moi, bah oui, parce que malgré la multitude de citations, d'écrivains, d'auteurs, de chansons, de poèmes, de textes, de chanteurs et d'histoire (ce qui a réduit mes neurones de moitié pendant ma lecture), j'ai beaucoup apprécié les nombreuses flatteries sur Toulouse, la basilique Saint Sernin, la place du Capitole... Ma jolie ville rose, quoi ! ^^

Lien : http://avoslivres.canalblog...
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Ce livre a été interdit en 1987 par le Tribunal de Tarbes pour “pornographie, lubricité, danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale, invitation au désordre et à la moquerie, trouble illicite…” Pourquoi Christian Laborde a-t-il pris une charge aussi violente il y a près de trente ans avec ce roman? Pour resituer, à l'époque l'auteur était prof de français dans un lycée privé et catholique du côté du Béarn.

Christian Laborde met en scène dans L'Os de Dionysos un alter ego qui lui ressemble comme une goutte d'encre. Christophe Laporte, professeur de français et d'occitan dans un lycée qui porte le joli nom de Notre-Dame-De-La-Frondaison, est amoureux de la nature sauvage qui l'a vu naître, de Laure D'Astarac une toulousaine supposée de sang noble, des chansons de Claude Nougaro et de la beauté du langage et des mots en général. Christophe Laporte adore ses élèves à qui il fait cours comme un one man show pour “leur branlocher l'âme, sans quoi ils ne retiennent rien“, déteste ses collègues (”Un prof c'est lâche. Ça n'arrête pas de lécher. […] Ça a la trouille au lieu d'avoir le trac.”) et surtout sa supérieure directe, Ursula Ossi, passée de prof de maths à chef d'établissement qu'il considère comme “un sale petit flic briseur de rêves“, une vendue à la solde de l'Éducation Nationale. Christophe Laporte anime une émission de radio littéraire et musicale, écrit un roman qu'il a joliment nommé Lait de lune et précise bien à son lecteur “écrire […], pas travailler. [Qu'il n'est pas] un tâcheron [et qu'il se] shoote aux syllabes.”

Car Christian Laborde écrit avec une véhémence. Capable d'intercaler des chapitres entiers en forme de réminiscences, de moments de pur lyrisme dédiés aux paysages du Béarn, à sa grand-mère disparue avec les séquences jubilatoires et rageuses consacrées à la vie interne de Notre-Dame-De-La-Frondaison, sa cargaison de vilaines mesquineries qui n'en finissent pas de le mettre dans une colère bouillonnante. L'Os de Dionysos est un livre à fleur de peau. Les pages que Christian Laborde consacre à sa compagne Laure D'Astarac (impossible d'imaginer que cette femme n'existe pas réellement) comptent parmi les plus belles qu'il ait été donné de lire sur la palpitation du sentiment amoureux. A noter que lorsque L'Os de Dionysos a été condamné, il l'était aussi pour “paganisme et abus de mots baroques“… On devine cette condamnation essentiellement motivée par les portraits aiguisés que Christian Laborde y dresse de ses supposés collègues. Il ne leur passe rien, tout en avouant son découragement devant leur manque d'ambition, leur façon de se conformer à la platitude des consignes du ministère, ce à quoi un ami lui répond “Dans l'Éducation Nationale, il n'y a pas que le salaire qui t'incite à faire le minimum…“. L'interdiction de L'Os de Dionysos a duré deux ans, avant que la Cour de Cassation ne la lève en 1989. Depuis le livre a été réédité quatre fois, notamment chez Pauvert Éditeur. Quand les éditions Hermaphrodite interrogeaient Christian Laborde en 2003 sur le pourquoi de cette interdiction, il répond notamment ceci: “On interdit un livre en s'appuyant sur des textes de lois qui rendent cette interdiction possible et légitime. Tant que ces textes n'auront pas été supprimés, les livres seront menacés. Or ni la droite, ni la gauche, ni le centre ne songent à nous débarrasser de cet attirail répressif !“. Comme un écho à la conclusion de L'Os de Dionysos : “Je deviendrai le Caïd de la syntaxe, l'indéboulonnable parrain du son. Car personne n'aura intérêt à chercher des preuves contre moi. J'aurai commis un crime parfait. La littérature, c'est le crime parfait.”
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On se demande bien aujourd'hui ce qui a valu l'interdiction de ce livre? je ne connaissais pas cet auteur dont on peux imaginer la lecture par C.Nougaro avec l'accent toulousain. LE livre est un peu daté car plein de références à 1987? Reste que c'est un plaisir de lecture entre l'amour de sa maitresse et sa haine de l'éducation nationale...
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Un roman licencieux de cet auteur du sud-ouest qui aime les femmes et les célèbre ici. J'avoue que ce roman ne m'a pas franchement laissé un grand souvenir.
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