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3,64

sur 110 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je lis de temps en temps des romans régionaux, entre deux ouvrages plus compliqués.

Cette histoire commence en janvier 1898: à un jour d'intervalle deux enfants de sexe masculin, Raphaël et Vincent sont abandonnés et confiés à l'institution des soeurs de la Charité à Nîmes , aux bons soins de soeur Angèle .
Leurs destins contrastés s'entrecroisent , les fils respectifs de leurs vies se mêlent, et finissent par former un net imbroglio de secrets et de surprises , à une époque où les conditions de vie étaient très rudes tant à la campagne où Raphaël , souffrira des brimades infligées par sa famille d'adoption, sans une once d'affection , qu'à la ville où les ouvriers exploités se révolteront .

Vincent , lui, grandira au sein d'une famille aimante .

La jeune Adèle , contrainte d'abandonner son enfant commencera une vie errante faite de labeur et de discrétion , afin d'échapper à son passé .

Au terme d'un écheveau vraiment embrouillé qui lasse un peu le lecteur ,Raphaël et Vincent se reverront ...
Outre ces révélations , sur fond historique , sociétal et politique , le lecteur découvre les paysages des Cévennes, les lieux rustiques , familiers à l'auteur , les traces de la vie à Narbonne, Nîmes, les vignerons du midi, le Mont Lozère , Saint - Germain - de- Calberte , Pont - de - Montvert , la vie à la fin du XIX° siècle / début du XX ° , la guerre des camisards , la révolte des ouvriers qui ne veulent plus être exploités, l'industrie de la soie et du textile , le travail exténuant dans les filatures, la misère , l'injustice , les désastres de la Grande Guerre ,la crise de 1929, les faillites ...

Sur fond de méprise , de parcours difficile, au sein d'un labyrinthe de hasards malheureux se joue la déshérence , la recherche éperdue, la quête inlassable des origines , les fugues, les révélations , les confrontations, de deux orphelins aux destins contrastés: enfin la vérité se fera jour ...

J'ai été moins séduite par l'immense talent de conteur de l'auteur , trop d'embrouillaminis, même s'il est émouvant et captivant dans les deux premières parties .

J'avais deviné l'issue avant la fin.... Il y a un arbre généalogique au début de l'ouvrage ,à l'instar d'autres livres de Christian L.

Le roman s'étire de 1898 jusqu'aux incidents de février 1934... 505 pages .
Collection : Terres de France , Presses de la Cité .
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Ce roman de Christian Laborie, bien connu des amateurs de terroir, nous entraîne dans les Cévennes, région qu'il affectionne tout particulièrement.
En 1898, l'institution des soeurs de la Charité de Nîmes reçoit deux bébés à un jour d'intervalle. le premier est abandonné par sa mère qui espère ainsi qu'il sera adopté par une famille pouvant lui donner tout ce qu'elle n'a pas eu elle même. Il sera rapidement confié à un couple de paysans rustres chez lesquels Il sera durement exploité, ce qui fera de lui "L'enfant rebelle".
Mais c'est un mystérieux inconnu qui déposera le second aux bons soins des religieuses chez lesquelles il va rester plus longtemps avant d'être adopté dans un milieu aisé.
Bien sûr il se trouve que leurs destins seront bien différents ! non seulement par le milieu dans lequel chacun va évoluer, mais aussi à cause d'une erreur assez stupidement cachée par les religeuses...
Ce roman a le mérite de faire redécouvrir les évènements tragiques survenus sur une longue période et particulièrement la vie rude dans la campagne cévenole, les difficultés rencontrées dans les magnaneries, la guerre...
Si j'ai parcouru une partie de ce roman avec un certain intérêt, j'ai trouvé que le déroulement était un peu "tiré par les cheveux" et la fin m'a déçue. Il y est surtout question de l'un des enfants, l'autre ne réapparaissant que beaucoup plus tard, ce qui laisse à penser qu'il y aura une suite. le secret gardé par la religieuse, très important pour le destin de ces deux garçons, ne peut échapper au lecteur. Il est fait allusion aux romans précédents de l'auteur, notamment "Les Rochefort" mais il n'est pas indispensable de les avoir lus.
Cependant ce roman qui se lit facilement, mais qui n'a rien de nouveau, trouvera sans aucun doute un large public.
Je remercie la maison d'édition et les organisateurs de Masse critique pour l'envoi de ce livre qui m'a permis de sortir pour quelques heures de mes lectures habituelles ! J'ai déjà quelques lecteurs en vue !
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Adèle Vigan, orpheline, est placée dans une famille de paysans à St Jean du Gard. Devenue jeune fille, elle s'amourache du pasteur et les sentiments sont réciproques mais Adèle est violée par le fils de la famille qui l'a adoptée et une fois enceinte de ces agressions, elle fuit en laissant une lettre au pasteur et confie son petit Raphaël aux soeurs de la charité, en vue d'une adoption. Quelques jours plus tard, un homme dépose lui aussi un bébé chez les religieuses ; un petit Vincent. Les deux enfants sont adoptés : Raphaël par une famille de paysans rustres et qui a besoin d'une main d'oeuvre plus que d'un enfant et Vincent qui lui est bien mieux loti dans une famille aimante. Quelques années plus tard, Adèle décide de retrouver Raphaël.

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L'histoire se déroule dans les Cévennes et aborde plusieurs sujets : les conditions de vie des orphelins et des enfants à la fin du 19ème siècle, les secrets de famille, la beauté des paysages mais aussi la dureté de la vie pour les paysans, la sériciculture et les magnaneries (alors pour moi qui en ai visité une cet été et qui était dans cette région je voyais très bien de quoi l'auteur voulait parler).


Le roman aborde les mutations sociales du début du 20ème siècle, la première guerre mondiale et une vision plus "mondiale" des courants politiques (je pense notamment aux réflexions qu'ils font sur les "rouges").Il ouvre aussi une fenêtre sur les mutations industrielles qui s'opèrent.

Le livre aurait pu avoir le travers de tourner autour des secrets de famille, de ce qui arrive aux deux enfants avec une fin où "tout est bien qui finit bien" mais ce n'est pas le cas et heureusement ; cela évite de tomber dans la mièvrerie. D'ailleurs, la fin est le moment que j'ai préféré dans le roman. Si par moment j'ai eu l'impression qu'un flot de malheurs s'abattaient, il faut aussi reconnaître que la vie de l'époque n'était pas une joyeuse fanfaronnade pour tous et que si on aborde une histoire qui se déroule à cette époque et qui est vue du côté des paysans ou de ceux de condition modeste on ne peut pas verser dans l'optimisme à tout va.
Une lecture que j'ai appréciée.


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Je remercie Les Presses de la Cité pour ce roman ainsi que Babelio pour cette masse critique.
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Je commence par remercier Babelio pour cette sélection, ainsi que le gentil mot des Presses de la Cité joint à l'ouvrage reçu.
"L'enfant rebelle" de Christian LABORIE nous entraîne au coeur des Cévennes au début du XXème siècle.
Janvier 1898, Raphaël et Vincent viennent au monde.
Deux enfants.
Deux destins.
Nourissons, ils sont abandonnés à un jour d'intervalle auprès des soeurs du couvent de la Charité. Raphaël est adopté par "les" SIMON quelques jours après son arrivée, alors que Vincent restera jusqu'en 1905 avant d'être adopté par un couple de paysans aisés "les" ROUVIERE.
Malaimé, exploité et brimé, Raphaël est le souffre-douleur des deux SIMON, alors que Vincent est chéri par les ROUVIERE.
Alors, quels liens unissent ces deux destinées ?
Quel lourd secret va faire que leurs chemins vont se croiser ?
Pour ma part, je découvre Christian LABORIE à travers ce roman du terroir. Il retrace avec justesse les vicissitudes de la vie au début du XXème siècle. C'est une lecture agréable et fluide et qui nous donne certainement rendez-vous pour une suite à venir....
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De nos jours des passionnés font revivre la ligne de chemin de fer entre Anduze et Saint-Jean-du-Gard dans les Cévennes. Ils y font circuler un train à vapeur que les amateurs d'un tourisme nostalgique empruntent avec bonheur. Ils peuvent alors contempler le paysage qui constitue le décor de ce beau roman de Christian Laborie, avec en particulier les vestiges de ce qui faisait la richesse de cette région au 19ème siècle, l'industrie de la soie, aujourd'hui abandonnée.
Notre civilisation contemporaine est devenue celle du loisir. Un tel contexte ne prédispose guère à se faire une juste représentation de la rudesse de vie d'une époque pas si lointaine dans cette contrée des Cévennes. de loisirs il n'était pas question. le travail avait force de loi. C'était l'époque des interdits, les sentiments s'en exprimaient avec d'autant plus d'ardeur. "La moralité était inscrite comme précepte d'or dans le règlement interne des établissements", les filatures, dans lesquels un travail pénible et peu rémunérateur faisait le quotidien des gens de pauvre condition. C'est ce que nous retrace Christian Laborie dans son dernier ouvrage, L'enfant rebelle, dans sa bibliographie en général.
Cévenol d'adoption, il connaît bien cette région. Il s'est passionné pour son histoire qu'il nous restitue avec authenticité. La géographie, le climat font des Cévennes un pays très rude. Difficile d'accès, elles ont servi de refuge aux protestants pourchassés. Cette région a conservé les séquelles des persécutions perpétrées par les troupes envoyées par Louis XIV, dès lors qu'il eût révoqué l'édit de Nantes. La mémoire cévenole est encore pétrie de cette histoire douloureuse.
Raphaël est un enfant adopté auprès de l'institution de la charité de Nîmes par un couple de paysans qui, faute de descendance, est au désespoir de garantir ses vieux jours. D'amour à prodiguer il n'est donc nullement question dans cette démarche. La jeunesse de cet enfant sera placée sous de sévères auspices avares de bonheurs. Il devra d'abord par son travail payer la pension que ses parents adoptifs lui octroient en l'accueillant chez eux. Il n'ira à l'école que sous la contrainte des autorités locales.
Une prime jeunesse privée d'amour, un statut d'enfant adopté découvert fortuitement, feront de Raphaël un enfant rebelle. La quête de ses racines deviendra légitime et obsessionnelle. Elle sera assortie de nombreux rebondissements qu'une intrigue bien construite révèle au fil des chapitres.
Ce roman nous offre une palette riche en personnages de toute condition, bien décrits dans leurs comportement, apparence et mentalité, sans toutefois verser dans la caricature.
J'ai regretté quelques accrocs à la vraisemblance de la fiction avec des coïncidences trop opportunistes dans les rencontres entre protagonistes au fil des événements, ou encore avec un discours bien élaboré placé dans la bouche d'un enfant élevé dans la solitude chez des paysans incultes. La crédibilité du récit s'en trouve mise à mal. Mais pour le reste, Christian Laborie nous délivre une très belle fresque de la dure vie des Cévennes au début du XXème siècle.
On se prend d'attachement pour ces êtres humbles qui n'avaient alors de recours qu'en eux-mêmes.
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A cause d’une erreur de l’orphelinat où ils furent abandonnés à leur naissance, les destins de Raphaël et Vincent vont se croiser, se nouer, se dénouer.
L’enfant rebelle, c’est Raphaël , qui sera utilisé comme main d’œuvre bon marché par sa famille adoptive et qui ne recevra ni amour ni tendresse de la part de ses parents. Il finira par se révolter pour prendre son destin en main et partir à la découverte de ses origines.
Roman du terroir sur fond historique, L’enfant rebelle retrace les conditions de vie difficiles au début du siècle, tant pour ces enfants confiés à des institutions, que pour les ouvriers exploités ou les paysans sans ressources durant la crise de 1929.
On est révolté par la violence et les traitements que subit Raphaël, on a envie de l’aider à prendre la fuite lorsque le destin s’en mêle pour lui faire subir de nouvelles injustices qui mèneront à sa rencontre fortuite avec Vincent.
Quelques longueurs, mais un style facile et agréable à lire, même si je me suis un peu sentie frustrée parfois de ne pas connaître l’histoire des Rochefort (la lecture de ce premier volume n’est toutefois pas vraiment nécessaire pour la compréhension de l’histoire). Récit prenant malgré tout, qu’on ne lâche pas jusqu’à la fin tant le destin entremêlé de ces deux enfants nous touche. Une bonne saga dont on a hâte de connaître la suite car il ne peut qu’y avoir une suite !
Merci aux éditions Presses de la cité et à Masse Critique de m’avoir permis cette évasion dans une région que je connais bien. Je suis sûre que je vais partir à la découverte des Rochefort et autres romans de Christian Laborie.
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En 1897, la jeune Adèle Vigan, 17 ans, orpheline, travaille comme fileuse dans une usine de Saint Jean du Gard pendant la semaine et à la ferme de ses parents adoptifs le dimanche. Leur fils aîné, Martin Bonnal, abuse d'elle. Elle se retrouve enceinte de ses oeuvres. Saisie par la honte, elle s'enfuit de chez elle et gagne Alès puis Nîmes. En janvier 1898, elle accouche d'un enfant qu'elle abandonne quelques jours plus tard à Arles, au couvent des Soeurs de la Charité. Elle le prénomme Raphaël en souvenir du jeune pasteur dont elle est toujours amoureuse. Très vite, Raphaël est adopté par un couple d'âpres paysans cévenols...
« L'enfant rebelle » est un roman à la limite du terroir (les Cévennes, le protestantisme, les magnaneries), de l'historique (l'auteur nous promène de 1897 à 1934 avec une séquence se déroulant pendant la Première Guerre Mondiale au Chemin des Dames), du sentimental (le fond est assez mélodramatique, on suit deux personnages au destin triste à pleurer) et de la saga familiale (sans être une suite du précédent roman de Laborie « Les Rochefort », celui-ci reprend certains personnages et renvoie à des évènements racontés précédemment). Bien écrit, ce long ouvrage de plus de 500 pages assez agréable à lire pose le problème de l'adoption, de l'exploitation des enfants à la campagne et de l'usurpation d'identité (surtout sur la fin). Ce dernier rebondissement donne d'ailleurs une fin un peu « fabriquée ». Quant à l'échange d'identité qui est le noeud central de l'intrigue, il laisse le lecteur sur sa faim vu que l'auteur ayant traité le destin de Vincent dans le précédent livre, s'attache surtout à celui de Raphaël. Un ensemble en demi-teinte qui peut plaire aux amateurs du genre et laissera de marbre les autres.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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Nous sommes dans le sud de la France, plus précisément les Cévennes, à la fin du XIXème et au début du XXème siècles. Deux enfants sont abandonnés à quelques heures d'intervalle, l'un est le fils naturel d'une jeune fille de bonne famille, les Rochefort (nous l'apprendrons plus tard), l'autre le fruit d'un amour pur ou de viols, la pauvre Adèle ne le sait pas.
Les premiers chapitres nous conte la vie d'Adèle, enfant recueillie par une famille dure, dont le fils aîné... vous avez compris, du coup elle trouve le réconfort auprès du jeune pasteur de son village... vous avez deviné aussi! Dans la solitude, mais avec droiture Adèle se construit une place acceptable dans la bonne société d'Avignon.

Revenons aux deux bébés, après une confusion (pourquoi?), celui que l'on croit être Raphaël, fils d'Adèle, est adopté par une famille de paysans brutaux et sans coeur, qui vont le traiter en esclave. Cependant, en lui coule la force de caractère des Rochefort, (famille au centre des autres oeuvres de l'auteur) alors du pire il tire le meilleur possible... enfin, en passant par le bagne et la guerre et puis mystère (peut-être le sujet d'un autre roman).
Le fils d'Adèle, le véritable, Vincent, est adopté par une riche famille de paysans qui le traite et l'élève avec amour. Il s'introduit par le biais d'un mariage dans la famille nommée plus haut et, n'en disons pas plus.

Un roman régional, agréable à lire, inséré dans une série mais pouvant être lu isolément.
L'intérêt principal: la vie des petits orphelins au début du siècle dernier, la dureté non motivée que leur oppose la société de l'époque.

Mille excuses pour cette critque tardive dans le cadre de Masse critique.
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Très jeune orpheline, Adèle abandonne son fils Raphaël, né d'une relation non consentie avec le fils de sa famille d'adoption en 1897. Elle s'enfuit refaire sa vie à Nîmes. Un autre bébé, Vincent, est confié aux besoins de cette même institution religieuse le lendemain, fruit d'une relation jugée coupable dans la bonne société cévenole… Les deux enfants vont être remis à des familles adoptives. Suite à une erreur de la Mère principale, Raphaël se retrouve dans une famille bourgeoise sous le prénom de Vincent et Vincent atterrit dans une famille de paysans pauvres sous le prénom de Raphaël.
L'enfant rebelle dont il est question dans ce roman n'est autre que ce « faux » Raphaël qui va devenir le souffre-douleur de sa nouvelle famille. Pendant ce temps, le « faux » Vincent va couler une vie tranquille dans l'opulence, l'amour et l'absence de besoin…
L'essentiel du roman retrace la vie difficile de ce Raphaël dans les magnifiques paysages montagneux des Cévennes bien connus de l'auteur. Il recherchera la vérité sur ses origines et retrouver sa filiation pour ensuite fomenter sa vengeance inéluctable.
J'ai vraiment eu le sentiment de retrouver un livre comme on les écrivait au 19ème siècle, par épisodes parus dans la presse, en longs chapitres pour répondre à la demande du commanditaire et nourrir l'écrivain pour le plus grand bonheur des lecteurs.
Le thème reprend les éléments indispensables d'un bon feuilleton de l'époque : les amours interdits, la vengeance, la pauvreté et la richesse, les secrets et les vérités. le tout s'articule habilement sur des faits historiques (la filature de la soie en Cévennes et la guerre 14-18), des histoires de familles, une étude des moeurs de l'époque, les concours de circonstances et le hasard faisant le reste. de même, les références familiales faites avec le roman précédant, Les Rochefort, s'inscrivent dans la même lignée de ces romans fleuves qui vont de rebondissements en rebondissement de livre en livre…
Certes, certaines situations paraissent invraisemblables et il faut une certaine dose de bonne volonté pour passer outre en considérant que parfois, la réalité même peut dépasser la fiction…
Certes, les registres de langage des uns et des autres ne peuvent correspondre à ceux qu'on attendrait. Pour exemple, ce Raphaël gardien de moutons abruti par ces parents adoptifs dès ses premiers jours et qui manie la langue française avec dextérité dès l'adolescence (il est vrai avec le secours de son instituteur qui le prend en pitié). Rappelons alors aux sceptiques que les héros de Corneille ou Racine ne parlaient certainement pas en alexandrins, ce qui ne retire rien à la qualité de leurs ouvrages, bien au contraire…
Evidemment, Christian Laborie n'est pas le Zola de la fin du 19ème siècle. Malgré tout, il m'a enchanté avec son récit généreux, passionné et passionnant. A l'instar de Jean Anglade, il perpétue une tradition de romans de terroirs très française. Il porte avec lui un patrimoine qui restera vivant pour de nombreuses décennies.
Pour toutes ces bonnes raisons, je remercie vivement les Presses de la Cité et le site Babelio d'avoir offert à mon appétit de lecteur averti ce mets de choix.

Michelangelo 2015

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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Je crois que l'on peut qualifier « L'enfant rebelle » de roman du terroir. Cela se passe au tout début du 20ème siècle, au coeur des Cévennes. Deux enfants sont abandonnés en même temps dans un orphelinat tenu par des soeurs.
Le premier, Raphaël, est abandonné par sa mère qui espérait par ce geste lui offrir une vie meilleure que la sienne. Il sera adopté à quelques mois par des paysans en mal d'enfants mais qui voulaient surtout une main d'oeuvre bon marché. Il sera élevé dans la rudesse de cette vie cévenole, mais surtout sans aucun amour, la mère l'ignorant totalement et le père le rudoyant sans cesse. Il ne rêvera que de revanche.
Le second, Vincent, abandonné par son grand-père, industriel de la région qui ne veut pas s'embarasser du fils de sa nièce orpheline, morte en couches, sera adopté vers dix ans par une famille paysanne aisée et aimante.
Mais la soeur Angèle, qui dirigeait cet orphelinat, réalise que les enfants ont été intervertis au moment de l'adoption de Raphaël.
Je ne vous en dirais pas plus sur l'intrigue de ce livre qui, malgré un début un peu lourd et larmoyant, a fini par me tenir en haleine.

Par touches et sans en avoir l'air, ce livre aborde des problématiques qui, bien que l'action se passe il y a maintenant longtemps, pourraient être encore d'actualité.
L'intolérance entre les communautés religieuses, ici catholiques et protestants. La situation des femmes violées ou séduites puis abandonnées, contraintes pour le bien de leur enfant à les confier à un orphelinat. Les paysans n'ayant pas assez de main d'oeuvre adoptaient ces enfants pour en faire leurs esclaves.
Qu'est ce qui fait la différence entre deux enfants adoptés ? Leur hérédité ou le milieu dans lequel ils vont grandir ?

Voilà quelques uns des nombreux thèmes abordés dans ce livre qui ont fait que j'ai eu finalement beaucoup de plaisir à cette lecture.

Merci à Babelio et aux Presses de la Cité de m'avoir permis de faire partie, pour la première fois, de la Masse Critique.
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