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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Livre autobiographique d' Emmanuelle Laborit , qui est née sourde .
Evidemment lorsque ses parents se rendent compte de son handicap , le ciel leur tombe sur la tête , puis le premier choc passé , ils réagissent et font tout pour surmonter ce handicap ; pari réussi car Emmanuelle fait actuellement du théâtre et du cinéma .
Un témoignage poignant sur une personnalité courageuse , sur la différence aussi , qui nous permet de nous faire une idée de ce handicap ,qui nous fait si peur .
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Le cri de la mouette est un véritable cri du coeur, un magnifique témoignage d'Emmanuelle Laborit sur son itinéraire et son combat pour changer notre regard sur les sourds et un plaidoyer pour une reconnaissance de la langue des signes (LSF) comme une langue à part entière.

Emmanuelle Laborit est sourde de naissance mais refuse d'être considérée comme une handicapée. Elle le dit :
[…] Pour moi, la langue des signes correspond à la voix, mes yeux sont mes oreilles. Sincèrement, il ne me manque rien. C'est la société qui me rend handicapée, qui me rend dépendante des entendants [….]
[…]« L'implant, pour moi, c'est un viol. Que l'adulte l'accepte, c'est son affaire. Mais que des parents soient complices d'un chirurgien pour imposer ce viol à leur enfant me fait peur.»

Emmanuelle Laborit a du tempérament et de solides convictions.
Sa vie a changé le jour où son père a entendu parler de la langue des signes sur France Culture et lui a permis d'être elle-même et de s'ouvrir au monde. A sept ans, grâce à l'apprentissage de la langue des signes, elle comprend enfin que « Je suis sourde ne veut pas dire « Je n'entends pas. » Cela veut dire : J'ai compris que je suis sourde. »

Avant elle croyait que les sourds se reconnaissaient au port d'un appareil auditif, qu'elle n'atteindrait jamais l'âge adulte parce qu'elle n'avait jamais côtoyé de grandes personnes dans son cas.
Avant elle communiquait avec sa mère avec quelques signes inventés par elles et des dessins. Mais comment comprendre des notions abstraites comme fêter un anniversaire ou que lorsque son petit chat est mort, « c'est fini »…
Et le maître mot à l'époque, c'est l'oralité, la langue des signes est formellement interdite dans les écoles jusqu'en 1991 !!!!(voir citation)

La langue des signes lui permettra d'établir un lien particulièrement fort avec sa soeur Marie plus jeune qu'elle de neuf ans.
Malgré cela elle souffre et doit suivre une scolarité douloureuse sans la langue des signes et son adolescence est pour le moins houleuse avant qu'elle ne passe avec son succès son bac et trouve sa voie dans le théâtre.

J'ai lu ce récit autobiographique avec un vif intérêt et beaucoup d'émotion car la fille de l'une de mes meilleures amies est sourde et leurs parcours dans l'enfance se ressemblent terriblement ainsi que leurs convictions concernant la langue des signes et leurs refus catégoriques des implants, position que je comprends parfaitement.

Malgré tout, la surdité isole beaucoup une personne dans les moments de partage. Je connais quelques signes appris au fil du temps et je mets un point d'honneur à passer le moins possible par mon amie pour me faire comprendre de sa fille mais c'est difficile, quasiment impossible. Je peux lui demander si elle veut encore du gâteau à table, lui souhaiter un bon anniversaire mais au cours d'une conversation, les traits d'humour, les petits échanges à vif sont absents car il est très difficile de tout traduire en permanence.

Alors rêvons un peu, en ce début d'année et souhaitons que la langue des signes sera un jour enseigné dès la maternelle, à tous les enfants...
Emmanuelle Laborit sera vous en convaincre si vous lisez ce livre fort et indispensable pour porter un regard différent sur les sourds.





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Emanuelle est née non-entendant. le livre raconte sa vie, sa lutte et son courage de tout faire pour en sortir. Les sons qu'elle émettait en étant sourde faisaient penser aux cris des mouettes. Ce livre m'a appris beaucoup sur le monde des mals-entendants.
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Une autobiographie, déjà un peu ancienne (publiée en 1994) de la comédienne Emmanuelle Laborit, première sourde à obtenir un Molière pour son rôle dans "Les enfants du silence".

Dans cette autobiographie, publiée à chaud, la comédienne veut se faire la porte-parole d'une communauté méconnue et maltraitée, celle des sourds. Une communauté fraternelle, heureuse de vivre, mais qui porte le handicap le plus gênant socialement, puisqu'il ne se voit pas, se mesure mal, et est très peu pris en compte : le livre fourmille d'exemples, parfois choquants. Parfois, et c'est pire, ce sont simplement des négligences. Je citerai l'absence de sous-titrage des discours d'hommes politiques en campagne, qui ne donne accès qu'aux propositions de ceux qui articulent le mieux... ou encore le manque d'informations sur le SIDA accessibles aux sourds.

Les souvenirs de sa petite enfance sont également passionnants, et assez uniques : elle raconte les angoisses et l'enfermement d'une personne qui ne peut pas communiquer.

Plus intéressant encore, avec le recul, Emmanuelle Laborit raconte un épisode de la prise en compte de la surdité : le débat des années 70 et 80 sur la langue des signes. Dans l'enfance de l'auteur, la langue des signes est décriée, voire interdite en France : elle enfermerait les sourds dans leur handicap en les faisant communiquer entre eux. Emmanuelle se voit imposer une éducation "oraliste", il lui faut lire sur les lèvres, utiliser un langage oral qu'elle n'entend pas, se faire aider tout le temps... alors que ses parents, novateurs, lui ont fait apprendre la langue des signes. Ce livre est un plaidoyer vibrant pour la langue des signes, et à le lire, on se félicite qu'il se soit imposé en France aussi.
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Superbe plaidoyer pour les sourds et réquisitoire redoutable sur les entendants.....et tous ceux qui "savent pour le bien des autres".....
ce livre a été une révélation pour moi . Je ne concevais pas qu'une personne sourde puisse vouloir ne pas entendre. Pire je ne m'étais pas posé la question ......une évidence. .....
Ce qui est remarquable c'est la capacité de l'auteur à se créer ses propres certitudes et à tenir bon.Sa capacité à garder en ligne de mire la bonne étoile , même lorsque de gros nuages barrent l'horizon . Sa capacité à se construire, quand tout concourt à anéantir cette construction

Chance d'avoir des parents aimants qui ont su écouter leur fille et les bonnes personnes.

Ringardise de la société française civile médicale et enseignante :Quand j'ai lu que la langue des signes avait été interdite jusqu'en 1976, j'ai cru tomber de ma chaise!

et puis on ne peut que penser a tout le chemin qui reste à faire....
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De quoi ça parle ?

Emmanuelle est née sourde profonde. le diagnostic tombe quelques mois seulement après sa naissance. C'est l'effondrement immédiat. Ce petit être juste à l'aube de sa vie a-t-il déjà atteint les limites de son existence ? Il semblerait bien que oui.

Pourtant, plusieurs méthodes vont aider Emmanuelle à découvrir le monde. Et à l'âge de 7 ans, c'est la grande découverte, l'ultime révélation : le langage des signes. de nouvelles perspectives s'ouvrent subitement devant la petite fille émerveillée : la promesse de pouvoir grandir, travailler et être heureuse malgré ou peut-être grâce à sa surdité.

Cet ouvrage est un témoignage et un manifeste pour la reconnaissance des sourds ainsi que le rapprochement des mondes entendant et non-entendant.

Mon avis :

Cet ouvrage dépeint la personnalité attachante d'Emmanuelle et le récit est intéressant et ponctué d'anecdotes drolatiques qui viennent pimenter le témoignage.

Toutefois, il serait excessif de ma part d'affirmer avoir été transportée. Quelques mois seulement après ma lecture, les impressions s'effacent ; l'oubli trahissant le caractère mitigé de mes sentiments. Certes, je désirais un tableau du monde des sourds et j'ai été satisfaite. le texte comporte en effet quelques très belles envolées lyriques : « Je vois comme je pourrais entendre. Mes yeux sont mes oreilles. J'écris comme je peux signer. Mes mains sont bilingues. Je vous offre ma différence. Mon coeur n'est sourd de rien en ce double monde. »

Mais je cherchais aussi dans cette autobiographie une vision particulière de l'existence et je n'en ai pas réellement trouvé. Cet équilibre est-il un bon compromis ? Il me semble que non, car une autobiographie ne doit pas seulement documenter sur un milieu, mais tirer d'une vie un éclairage inédit sur la vie et ce n'est pas le cas ici.

https://lirelandoulerevedunemontmartroise.wordpress.com/2021/02/19/le-cri-de-la-mouette-de-emmanuelle-laborit/
Lien : https://lirelandoulerevedune..
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Cri d'intérieur ou de cet extérieur restant muet ne sachant se faire entendre?

Livre à découvrir pour essayer de mieux saisir le silence de tant d'autres ayant tant à partager.
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Cette autobiographie m'a permis de découvrir que la langue des signes était officiellement interdite dans la scolarité jusqu'en 1991. Très, et même trop, longtemps, les médecins ont recommandé aux parents d'enfants sourds de les obliger à parler, de les scolariser avec un enseignement oralisé...
Emmanuelle Laborit raconte la difficulté de la prime enfance sans pouvoir communiquer ni comprendre. Et puis, le bonheur apporté par la découverte de la langue des signes. Elle a eu la chance d'avoir des parents ouverts, un père qui souffrait de ne pas réussir à communiquer avec elle. Ainsi, elle a pu apprendre à signer à l'âge de sept. Mais en même temps, la langue des signes lui apporte une bouffée de liberté qui bouleverse son univers et engendre une adolescence plutôt chaotique. Mais l'amour de ses parents et de sa petite soeur lui permet de se trouver et de se relever.
Elle a 22 ans quand elle écrit ce texte en 1994. C'est à la fois un témoignage de son parcours, une demande de reconnaissance de l'univers des sourds et un appel à l'ouverture d'esprit des entendants.
C'est un récit très sincère qui permet de découvrir le monde des sourds. Cet ouvrage appelle à la prise de conscience du manque d'adaptations. La communication est pourtant fondamentale pour tous les êtres humains.
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Cela fait plus de 20 ans qu'Emmanuelle Laborit a reçu le Molière de la révélation théâtrale (http://www.ina.fr/video/I04344694), et je m'en souviens encore, tant elle était émouvante. Son livre est lui aussi très touchant, poignant, même. Il nous fait comprendre le poids de ce handicap : pour la personne sourde, mais aussi pour sa famille.
Emmanuelle Laborit est restée cette magnifique personne et, quand je la regarde s'exprimer aujourd'hui avec ses mains (avec son corps tout entier, même ! Et son visage), je me dis que oui, j'aimerais aussi savoir parler comme ça.
Elle a raison de dire que ce sont les sourds font l'effort de communiquer : quels "entendants" parlent le langage des signes ou ont envie de l'apprendre ? Je n'en connais aucun dans mon entourage...
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Oui, ce témoignage est intéressant. Que dire de plus ? Il FAUT du militantisme anti ségrégations, faire découvrir les univers que notre société marginalise traditionnellement, alors bravo pour cette leçon de vie et de persévérance, pour ce "pont" entre univers.
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