The outside circle est un roman graphique très fort, prenant et terriblement réaliste sur les injustices causées par le gouvernement canadien vis à vis des familles autochtones. Dans les années cinquante, le pays décide d'américaniser tout le monde. Pour ce faire, on arrache des enfants de leur foyer dits "sensibles" et très pauvres pour les envoyer dans des écoles catholiques où l'enseignement reçu sera strict et limité, où ils seront totalement coupés de ce qu'ils ont toujours connu. Privés de leur culture, de leurs repères, de leur langue et surtout de leurs parents, des générations entières vont connaître le rejet, l'isolement, les abus, la malnutrition et la mort (à défaut de la fuite) entre les murs de ces écoles au nom d'un idéal totalement absurde et cruel. Ces établissements ne fermeront que dans les années 90.
Ici, l'histoire se concentre sur Pete, dont la mère a été victime de cette politique de séparation. Pete a toujours vécu dans la violence des gangs jusqu'au jour où Joey, son petit frère, subit le contrecoup de cette violence après que Pete soit arrêté puis envoyé en prison. le but de ce livre, c'est de montrer la détresse et la précarité de ces enfants devenus des adultes sans repères, sans modèles, puis des parents paumés. Et comment, en renouant avec ses racines, avec l'aide des bonnes personnes, on peut se sortir d'un schéma qui n'est pas figé. On peut quitter un cercle nocif et s'éloigner de la criminalité même si c'est dur et que les tentations sont grandes de se laisser aller à la facilité des trafics. Pete va en faire l'expérience, à travers le retour à la nature, la méditation profonde et les bienfaits de la communication.
C'est tout simplement une BD indispensable que chacun devrait lire et qui illustre à merveille les dérives d'un système corrompu et imbécile. La scène des arbres généalogiques m'a profondément bouleversée. Tant de misère, tant de vies gâchées...
À lire.
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