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EAN : 9782070380435
311 pages
Gallimard (23/06/1988)
3.56/5   889 notes
Résumé :
Invité par une prestigieuse université de Virginie, un jeune Français découvre émerveillé la vie dorée des college boys, leurs équipes sportives, leur campus dans une vallée paradisiaque. C'est le temps d'une Amérique sage, celle d'avant l'explosion des moeurs et le fracas des années soixante. Très vite, le jeune homme comprend qu'il reste un " étudiant étranger ". Il va franchir des lignes, transgresser des tabous, sans même s'en rendre compte : d'abord en faisant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 889 notes
Cela fait un temps que je procrastine sur cette chronique. Je me défie de toute biographie, plus encore de toute autobiographie, pour trois raisons au moins. Ma préférence va de loin à une fiction assumée sortie du bel imaginaire d'un romancier qu'au récit d'un réel édulcoré à travers le prisme d'une mémoire sélective. Toute biographie est toujours plus proche de la fiction non-aboutie que de l'insupportable crudité de la réalité nue. J'en lis donc très peu et celui-ci tient au hasard d'un lot reçu en fin de confinement.


Qui plus est une lecture pré-babélio, où seule la vantardise le disputait à la vanité, m'avait dégouté de Philippe Labro. Donc je m'attendais au pire. Seul l'espoir de la fraîcheur de la jeunesse m'a finalement convaincu de m'embarquer dans ce qui s'apparente plus à un journal intime qu'à toute autre chose. Philippe Labro est plus journaliste que romancier. Dommage car son histoire d'étudiant s'aventurant dans les années 50 pour une année scolaire en Virginie, donc ex-territoire sudiste, comporte suffisamment d'éléments pour, embrasée par une imagination créative, aboutir à un très grand roman.


Au travers des différentes anecdotes, et du récit des premiers flirts et d'un premier amour, surgit de la nostalgie d'une jeunesse qui s'enfuit une belle peinture sociale d'une Amérique où les traditions et les conventions forgent les comportements au point de rigidifier les individus dans un déterminisme social en contradiction avec le mythe tellement vivace du rêve américain poursuivi par le jeune étudiant étranger.


Mes quatre étoiles ont donc de quoi étonner, mais ne l'ai-je pas déjà dit à plusieurs reprises : tout livre mérite d'être lu dans l'absolu en faisant abstraction de la vie et des autres ouvrages de son auteur ?
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Pour un jeune d'aujourd'hui, aller étudier aux USA est devenu presque banal. Juste après la seconde guerre mondiale, c'était au contraire extrêmement rare. La mobilité des personnes était très réduite, et chaque nation "cuisait dans son jus". Philippe Labro a eu la chance de découvrir l'Amérique dans les années '50, alors qu'il était encore très jeune. Il a fait des études en Virginie, un Etat sudiste, très conservateur et raciste. le combat pour les droits civiques n'avait pas vraiment commencé aux USA. L'auteur avait pour condisciples des étudiants blancs, tout imprégnés par un sentiment de supériorité et par un conformisme étouffant. le narrateur, quoique surpris par la société où il se trouve immergé, s'y adapte assez facilement. Il nous fait pénétrer dans cette Amérique bon chic bon genre, bien-pensante, qui à présent nous semble anachronique. Mais pour moi, ce qui donne tout son poids au livre, ce sont les sentiments du héros pour une jeune Noire: connaissant le racisme ambiant, j'ai tremblé pour ce couple qui n'avait pas vraiment droit de cité dans la société très conservatrice d'alors.

J'ignore si ce roman est véritablement autobiographique, ou si l'auteur a beaucoup brodé sur son expérience personnelle. Je crois que Philippe Labro est un homme remarquable et... un peu imbu de sa valeur. Après cette lecture, mes sentiments à l'égard de l'auteur sont assez ambivalents. En tout cas, il donne un éclairage intéressant sur un monde très éloigné du nôtre dans l'espace et dans le temps.
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Ce roman autobiographique nous décrit l’une des deux années passées par l’auteur dans un collège de Virginie en 1954 1956.
A travers ses descriptions des mœurs des collégiens formant une collectivité très étroite, on entre-aperçois l’un des fondements de la mentalité particulière des américains; Notamment ce qui en fait un peuple si soudé, si collectif.

Le conformisme est poussé à l’extrême et explique que ce peuple se distingue des autres jusque dans ses mimiques.

Si les acteurs américains jouent tous de la même façon c’est non seulement pour suivre les rituels, mais aussi parce qu’il ne se conçoit pas de pouvoir jouer autrement. Sur le campus tous les collégiens et leurs « dates » se doivent de s’habiller selon les mêmes règles et se comporter de la même façon. Tous écart entraîne, au mieux, les regards désapprobateurs.
Au sein du collège une commission d’étudiants existe surveillant tout écart de conduite et rappelle la nécessité d’intégrer l’esprit de corps.

Quelques passages faisant allusion au sexe ne m’ont pas paru nécessaires si ce n’est par esprit de vantardise.

Souvent la personnalité quelque peu prétentieuse de Labro efface les éléments qui auraient pu édifier le lecteur sur l’esprit américain.
Mais n’oublions pas que ce texte est un roman avant d’être une étude ethnologique.
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Un parcours initiatique, à la découverte de l'amour et des problèmes raciaux dans l'Amérique des années 50. le narrateur, un brillant lycéen français, a gagné une bourse qui va lui permettre de poursuivre ses études aux États-Unis. Sur le campus d'une université de Virginie, il va devoir déchiffrer les codes d'une mini-société très hiérarchisée, très blanche et très propre sur elle (du moins le croit-elle), qui intègre dans l'univers protégé des "colleges" américains tous les tabous de la société américaine bien-pensante du Sud des États-Unis. On est loin, très loin encore des émeutes raciales et des manifestations étudiantes des années 60. Grâce à April, une institutrice noire dont il va tomber amoureux (en cachette, bien sûr !), il va découvrir la face cachée de cette Amérique chérie, dont il semblait tout ignorer à son arrivée. Malgré son amour sincère (et partagé) pour cette belle jeune femme, il va comprendre assez vite que leur relation ne les mènera nulle part. Comme son coeur (?) déborde, il ne va pas tarder à reporter son affection sur Elisabeth, une étudiante sexy, bien blanche celle-là et riche héritière. Elisabeth incarne, des années avant qu'elle n'éclate, la révolte de la jeunesse des années rock. Hélas, le rappel à l'ordre ne va pas tarder, les parents rappliquant dare-dare pour reprendre en main leur fifille chérie, au grand dam de notre jeune premier bien esseulé. Malgré ce scénario digne d'un roman-photo, ce roman d'initiation, d'une facture très classique mais bien écrit et plein de charme, constitue un témoignage sur une certaine époque de l'histoire américaine. le héros nous paraît aujourd'hui un tantinet ridicule, figé qu'il est dans son conformisme et son désir de réussir à tout prix, mais à travers le regard sincère qu'il porte sur les gens et sur la vie, l'auteur réussit à le rendre attachant.
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Ahhhh quel souvenir que ce livre lu il y a vingt ans !
Celui de l'étudiant, du jeune homme, voyageant, plongé dans une autre culture, et vivant son rêve américain.
Une époque où la contre-culture des Etats-Unis battait son plein. Les "States" étaient encore vu pas les Européens comme un pays à la fois cool et un peu effrayant aussi, mais qui dans tous les cas, fascinait.

le voyage, la jeunesse. La beauté et les émois de la découverte de la vie, de l'indépendance, cumulés à ceux de la découverte du nouveau monde, cumulés à ceux du voyage. Bref, un vrai feu d'artifice.
Labro décrit tout cela avec simplicité, humilité et une certaine dose d'auto dérision qui rendent bien ce qui peut caractériser les jeunes années d'une vie : la naïveté, la maladresse, l'incertitude, le manque de confiance en soi, les remises en question incessantes, les questionnements et la violence des émotions.
Peut être ce qui fit dire à Nizan que non, 20 ans n'est peut être pas le plus bel âge de la vie. Sauf peut être quand on s'en souvient à 40.
A rapprocher de :
Moon Palace de Paul Auster
Demande à la Poussière de John Fante


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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis dit qu'il y avait des moments de bonheur et de beauté, et que j'avais vécu un moment comme ça et que j'en vivrais d'autres, et qu'entre ces moments de beauté et de bonheur il y avait le reste du temps et le reste de la vie, et que la seule chose que je pouvais faire, lorsque ce moment se présentait, c'était de le goûter le plus complètement et le plus profondément, mais je ne pouvais pas prétendre que ce moment dure éternellement. Il n'y a que des moments, et certains sont, simplement plus heureux que d'autres. Et il faut les saisir, comme on saisit une chance, cet oiseau rare qui passe au-dessus de l'homme et qu'on ne peut attraper qu'en se projetant en l'air, la paume et les doigts grands ouverts. Il faut vivre la vie en sautant vers le ciel, la main toujours ouverte.
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La première fois que l'on tombe amoureux, la première fois que l'on vous ment, la première fois qu'on fait l'amour, la première fois qu'on perd une illusion, la première fois qu'on rencontre la beauté et son contraire. Les adultes et l'existence finissent par vous imposer le vieux précepte indispensable pour survivre : on efface, et l'on continue. Mais rien n'efface la première fois, pas plus que sur le blanc immaculé d'un drap ne peut tout à fait disparaître la tache de sang d'une vierge qui ne l'est plus.
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Les titres volaient sur les lèvres. On reconnaissait la "Tennessee Waltz" et l’on tapait des mains en cadence pour une scie particulièrement idiote qui avait fait fureur juste à la fin des années 40, en 1949 : "Bibidi-Bodidi-Boo".

(une "scie" est ici une vieille mélodie, air, rengaine usée ou répétition fastidieuse d’un propos, que l’on est fatigué d’entendre)
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Maintenant j'était tout seul à évoluer constamment au bord de précipices qui se succédaient. Un sentiment de mélancolie me gagnait, je languissais de revoir les frères et les parents. Mais en même temps, je voyais bien que j'avais commencé un voyage et que j'aimais trop voyager pour éprouver jamais le besoins de revenir en arrière.
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- Ça suffit. Je vois que vous savez encore vous servir de vos cordes vocales. Alors maintenant je vais vous demander quelque chose. Je vais vous demander dans la mi-temps qui va suivre de vous servir de vos tripes, de vos jambes, de vos bras, de vos mains, de vos épaules, de vos muscles, de vos jambes, de vos poings, de vos couilles, de vos yeux, de votre tête, bordel de nom de dieu de putain de nom de dieu d'enculeur de poulet de nom de dieu de saloperie de merde !
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