Le français, par toutes les marques d’accord qu’il exige, s’avère donc une langue fortement genrée, qui rappelle continuellement – à l’oral ou à l’écrit – les genres et conséquemment les sexes. « Comment pourrait-il se faire que le discours ne soit pas sexué puisque la langue l’est? » demande Irigaray (1987). Et comment les hommes ne seraient-ils pas favorisés par les pratiques de rédaction qui, depuis des siècles, stipulent la prédominance du genre masculin sur le genre féminin?
Ces exemples montrent que les dénominations masculines induisent majoritairement des représentations d’hommes ou mènent à la création d’énoncés boîteux lorsque les références féminines ne sont pas identifiées clairement. Le décodage de textes écrits au masculin oscille longtemps entre l’acception généralisante ou l’acception spécifique et ce n’est qu’à la suite d’un processus de « désambiguïsation » que le sens est précisé.
En outre, les solutions telles que s/he, she or he et tey n’étaient pas vues comme étant plus difficiles à comprendre ni moins élégantes que les mots en masculins généralisants. Enfin, il a été démontré que les élèves peuvent apprendre à adopter les pratiques langagières non traditionnelles en classe.