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Stéphane Audoin-Rouzeau (Préfacier, etc.)Sophie Delaporte (Éditeur scientifique)
EAN : 9782227139480
345 pages
Bayard (18/09/2001)
3.83/5   12 notes
Résumé :

Depuis l'armistice, ce document exceptionnel était resté secret. Ce journal a été tenu dans les tranchées du premier au dernier jour de la Grande Guerre par un étudiant en médecine de vingt-deux ans. Illustrés par l'auteur, Les Carnets de l'aspirant Laby livrent un saisissant témoignage sur le premier massacre du siècle.

Que lire après Les carnets de l'aspirant Laby. Médecin dans les tranchées, 28 juillet 1914 - 14 juillet 1919Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Challenge Lectures de Guerre

Lui, ce n'est pas un embusqué, médecin dans les tranchées d'août 1914 à novembre 1917 où il rejoindra une ambulance chirurgicale. Ou comment soigner des blessures atroces avec... rien. Pourtant, il ne se plaint pas des conditions d'exercices des soins (sauf quand le poste de secours est vraiment trop exposé) Il regrette surtout de ne pas pouvoir porter une arme, même dans l'infanterie... Car oui, c'est un fervent patriote, fier d'être appelé sous les drapeaux et de servir. Pourtant il en vient peu à peu à changer devant l'énormité de la chose. Il ne remettra jamais la guerre en cause, ni ne deviendra pacifiste, mais aura la rage contre les décideurs qui n'ont jamais mis les pieds dans une tranchées. Il accomplira son devoir, survivra à la grippe espagnole, sortira indemne de la tourmente et défilera sur les Champs Élysées en juillet 1919. Il perdra beaucoup d'amis.
J'ai l'impression qu'il se vengeait de l'ingrate hiérarchie en prenant quelques libertés avec ses perm et que globalement il avait une grande liberté de mouvements.
Ce journal au jour le jour donne un assez bon aperçu de ce qu'a pu être cette guerre, ce déferlement constant de feu. S'il semble parfois insensible, c'est sans doute pour ne pas devenir fou. Sans doute aussi que ses dessins, ses visites fréquentes à sa famille l'on aidé. Parce que la désertion ne fut jamais envisagée, même au plus dur des combats. Ni d'y rester, bien qu'il soit parfois étonné d'en revenir (notamment de Verdun et du Chemin des Dames) Il reste toujours optimiste (vu les circonstances) et plein d'appétit de vie.
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En 1914, ils pensent tous à partir vite pour libérer la France et pouvoir revenir très vite. Mais qu'est-ce qui les a fait tenir aussi longtemps? Obéir , aller au bout de leurs missions, s'aider les uns les autres, mais aussi écrire. Ecrire des lettres, correspondre, écrire un journal. Savoir qu'on les lirait, savoir que ce qu'ils enduraient serait connu de tous, savoir qu'on ne les oublierait pas et, surtout, dire à tous que la guerre n'est qu'une innommable boucherie générée par quelques-uns.
Voila ce que le jeune aspirant Laby nous raconte avec toute sa jeunesse et sa fougue.
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Témoignage d'un médecin pendant la guerre 14-18
4 ans d'enfer en 1ière ligne
Avec la conscience peu à peu que "ses pères" avaient générés une boucherie
Une boucherie au mille combats inutile
Qu'il avait été conditionné à obéir
Que le réveil critique était plus que douloureux ...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mardi 9 octobre 1917. [mutation dans une ambulance chirurgicale, loin du front]
(...) Au point de vue médical, je vais donc pouvoir retravailler. Ça ne fera pas de mal car -si j'ai conscience de connaître à fond mon métier de médecin auxiliaire de bataillon, autrement dit, de brancardier de première classe (métier qui consiste à savoir ramper sous les balles et à coller des pansements sales dans l'obscurité avec des doigts pleins de boue) - j'ai conscience également d'avoir oublié le peu de médecine que j'avais péniblement emmagasiné autrefois...
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Vendredi 11 mai 1917. (...) Le soir, arrive la feuille de renseignements pour une proposition pour moi, à la médaille militaire. C'est la troisième. Je suis bien placé pour savoir ce que ça vaut et n'y compte nullement : la parcimonie des généraux pour donner des récompenses n'égale que leur libéralité à sacrifier des milliers de vies humaines. Pendant le bataille, on est un as, après, on n'est plus bon qu'à donner aux chiens.

Dimanche 13 mai 1917. Ça n'a pas duré longtemps, l'illusion, cette fois-ci !! Le commandant reçoit un billet pour lui dire que la médaille est refusée et qu'elle se transforme en citation à l'Armée. D'ailleurs, ça peut encore baisser. Quelle bande de salauds que ces gens qui, n'ayant jamais entendu siffler une balle, jugent que vous ne méritez pas telle récompense pour laquelle vous proposent ceux qui vous ont vu à l’œuvre !! C'est écœurant ! Ils font tout pour vous dégoûter. Et pour les poilus et pour les officiers, c'est le même procédé, à tous les échelons... Dieu sait pourtant si j'en avais de l'enthousiasme !!
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Les cuistots ne veulent pas lâcher leur mission : ils ont le dîner de leurs camarades et le porteront jusqu'au bout. Oh! Comme je les admire! J'ai presque honte d'avoir hésité, avoir pensé un instant faire demi-tour. Quelle leçon! Moi qui - depuis que je suis au monde- ai juré une haine aux prussiens, moi qui ai été jusqu'à souhaiter une guerre............qui, hier encore, ai appris avec douleur la mort de plusieurs de mes amis , qui ai juré d'aller les venger ce soir-même - je viens de frissonner ; je crois que j'ai eu peur.......J'en suis là de mes réflexions quand je vois l'un des cuistots déjà debout. Simplement il dit: " Nous avançons, mon lieutenant ? " Nous le suivons . Maintenant nous rions.
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Jeudi 3 mai 1917. (...) Quelle boucherie encore on va avoir !! C'est bien fait pour moi et je n'ai pas le droit de me plaindre : je suis l'un des nombreux imbéciles qui ont poussé le chauvinisme jusqu'à souhaiter la guerre. Eh bien je suis servi ! Je dois boire le calice jusqu'à la lie, sans me plaindre...
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