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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On connait Françoise Sagan pour ses talents d'écrivain, son goût pour les hommes et pour les femmes, sa propension à prendre des drogues, à rouler à tombeau ouvert sur les routes de France, cigarette aux lèvres, d'une région à l'autre, d'une maison à l'autre, d'un mari ou d'une amante à l'autre. On connait aussi son goût pour l'alcool et les fêtes qui durent toute la nuit, ses différents maris, son fils. Elle a vécu plus de vingt ans un amour fou avec Peggy Roche, mannequin, puis styliste pour le magazine Elle. Peggy la femme de l'ombre, qui allégeait et embellissait le quotidien, décorant ses maisons, préparant ses vêtements pour les interviews, le dîner pour les amis qui venaient squatter ses différentes demeures, à Paris ou en province.
Avec Peggy dans les phares, je découvre une avant-gardiste qui crée de belles lignes de vêtements intemporels. Mais c'est l'époque de toutes les folies, il fallait vivre à fond, la vitesse, l'alcool, la drogue, sans oublier une forme de solidarité avec les copains hébergés par Sagan, par Peggy.
Peggy, deux fois mariée, Peggy qui aime Sagan au point d'accepter de vivre dans l'ombre de cet amour. Certes, par moments je me suis sentie un peu perdue dans les chapitres, situés dans des espaces temps différents. Il m'a manqué un peu de rythme, mais c'est malgré tout une découverte intéressante, celle qui nous place au coeur de la relation amoureuse entre Peggy Roche, mannequin styliste, et Françoise Sagan, écrivain qu'il n'est plus vraiment nécessaire de présenter.

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Comme je le disais précédemment, je ne suis pas sensible au biographie romancée. Ici nous découvrons Peggy Roche, une femme moderne qui est née l'année de la grande dépression (1929). Elle a eu plusieurs métiers : mannequin au magazine Elle, journaliste de mode, puis styliste. Elle a été mariée à deux reprises avant de devenir la compagne de Françoise Sagan. Elle meurt en 1991 d'un cancer.
Une majorité de chapitres du roman ont pour titre une année. Et je me suis régalée de la manière dont l'auteure organise les années-chapitre dans une chambardement cohérent et en intercalant, entrelaçant aussi les chapitres consacrés à Françoise Sagan. Cela provoque un dynamisme et fixe sur le papier des rendez-vous manqués.
Peggy Roche a vécu dans l'ombre de Françoise Sagan. On pourrait dire en qualité d'ange gardien. Françoise Sagan avait de nombreuses addictions.
Peggy Roche a épousé un résistant français avant de se marier avec l'acteur Claude Brasseur. Pour en fin de compte choisir Françoise Sagan. Nous découvrons dans ces lignes, une Peggy élevée par sa mère, son père lui est étranger. Elles sont proches. Peggy est une femme libre sans les outrances et la vie sulfureuse de Françoise Sagan.
C'est le titre du roman qui m'a séduite "Peggy dans les phares". Il y avait comme un écho avec "La promenade au phare" de Virginia Woolf. Peggy Roche est une femme attachante. J'ai été ravie de faire sa connaissance.
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Peggy Roche, j'ai entendu parler d'elle, comme beaucoup sans doute, grâce au film Sagan de Diane Kurys et à l'interprétation de Jeanne Balibar. Sinon… rien, strictement rien. Je ne savais même pas qu'elle avait été la première épouse de Claude Brasseur. Je ne parle pas ici de l'importance d'une quelconque information people, mais le fait que Peggy Roche ait côtoyé les milieux artistiques, la vie nocturne bien avant d'être la compagne de l'ombre de Françoise Sagan.
Spontanément, Peggy m'a fait penser aux compagnons de ces créateurs fantasques, qui se chargent de leur rendre la vie facile afin qu'ils puissent créer librement – mais pas forcément sereinement. Qui aurait pu avoir la force de soulager les tourments, physiques, psychiques de Sagan ? Personne. C'est à sa disparition que Peggy, par le vide qu'elle laisse, prend sa juste place auprès de Sagan.
Mais j'anticipe. Françoise et Peggy se sont croisées, se sont frôlées bien des années avant de se rencontrer pour de bon et de commencer une vie commune bien différente de ce qui correspond à notre définition de vie commune. Il est beaucoup question de Sagan, parce que c'est elle qui, me semble-t-il, n'assumait pas cette relation, et donnait le change, autrement, quitte à faire souffrir Peggy. L'une était au coeur de la lumière, et avait déjà tant à cacher, tant à préserver, l'autre, ancienne mannequin cabine, avait un style, de l'élégance. Elle monta une boutique de mode, avec l'appui de Sagan, et c'est quasiment tout. Vivre dans l'ombre, oui, mais avec tant de discrétion qu'il semble presque incroyable que l'on en sache toujours si peu sur Peggy, comme nous le confirme l'auteur en nous racontant ses recherches et ses échecs dans une postface éclairante.
J'ai eu l'impression, en lisant ce livre, que l'on découvrait un peu plus Peggy, sans toutefois prétendre tout savoir sur elle, sur les sentiments qu'elle éprouvait envers Sagan, envers la manière dont elle se retrouvait mise à l'écart tout en prenant soin d'elle et de son fils. Cette discrétion, cette absence d'épanchement sont pour moi dans la droite ligne de ce qu'a montré Peggy Roche au cours de sa vie.
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Sagan, encore ... D'elle, je connais peu d'écrits, mais sa trajectoire est si singulière. Il y a les photos d'elle jeune, les biographies, ses passages à la télévision et sa façon de parler si incompréhensible entre bredouillage et délire.
Et malgré sa liberté de ton, d'être, une partie étrangement cachée, mais qui avec le recul du temps semble étonnante : sa bisexualité. Pourquoi, celle dont les écrits faisaient scandale en son temps, cachait-elle soigneusement cette part importante d'elle-même : peut être tout simplement parce qu'il faut avoir un jardin secret, qu'on cache toujours ce qui est précieux et auquel on tient ...
Ici, dans ce roman, c'est sa vie avec la créatrice peu connue, sauf des afficionados de la mode comme moi, Peggy Roche, ou plutôt la vie de Peggy Roche avec Françoise Sagan. Pour la seconde, Sagan, une enfance enchantée à Carjac, qu'elle a voulu prolonger indéfiniment, un père adoré, pour la première, Roche, une enfance solitaire dans le Paris sous l'Occupation, un père absent, une mère silencieuse, une carrière de mannequin et un style chic et élégant qu'elle impulsa dans ses créations.
Entre ces deux femmes, de l'amour, le besoin comblé d'être choyée comme un enfant pour Sagan, le goût de Roche pour créer un univers douillet pour ceux qu'elle aime et autour l'alcool, la drogue pour toujours combler les manques ...
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roman sur la relation entre Francoise Sagan et Peggy Roche, très très belle écriture, récit pudique et délicat qui vous plonge dans cette époque années 50/60, un beau moment de lecture.
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Cette évocation biographique plus que roman, à moins que ce roman essaie d'être biographique, jouant sans doute dans la recréation de ce que purent être ces vingt années de liaison, nous parle au final plus de Françoise Sagan que de Peggy Roche.
Ces deux dames, se sont d'abord croisées dans cet espace/temps branché que furent le Paris d'après "Et dieu créa la femme" et l'inévitable village de St Tropez où les pêcheurs ont dû déguerpir fissa pour laisser la place à une cohorte parisienne aussi délurée que fortunée. Mais au fil du temps, la célébrité hors du commun de l'écrivaine, aussi bien attirée par les hommes que les femmes, et la chiquissime dame de la mode qui prodiguait son bon goût dans les revues féminines à grand tirage, ont fini par se rencontrer pour un parcours aux amours souvent embrumées par la drogue, l'alcool et les jeux de toute nature de l'une et l'amour extrêmement poli et patient de l'autre.
Le livre essaie de nous faire partager un peu de cette vie fantasque. le problème avec la star de la littérature que fut Sagan, c'est qu'elle occupe toujours l'espace, rayonne de mille feux derrière sa mèche blonde. Même si Peggy Roche l'a relooké ( ses chemisiers imprimés léopard, c'est elle !), a supporté ses addictions diverses, ne l'a jamais laissé tomber, même ruinée, même soupçonnée de tremper dans quelques trafics, elle ne parvient jamais à s'extraire totalement de l'ombre de l'écrivaine. Mari-Eve Lacasse ayant interrogé un maximum de témoins de l'époque, des très proches, essaie de la faire sortir de ce brouillard dans lequel l'histoire l'a laissée et s'est sans doute faufilée dans les interstices que cette histoire lui offrait comme possibilités romanesques. Force est de reconnaître que le montage proposé a de l'allure se jouant des époques pour tenter de cerner au mieux les personnages, imaginant quelques dialogues savoureux entre les deux amantes. Mais encore et toujours, Sagan vampirise le livre. C'est sa voix et son débit rapide et feutré que l'on entend, c'est la vie mouvementée de la romancière que l'on remarque surtout. Bien sûr, on tourne les pages avec un grand plaisir car l'écriture est vraiment belle. Cependant, Peggy n'arrive toujours pas à se hisser au rang de personnage principal, encore une fois occultée par sa célèbre maîtresse.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Résumé Nathalie Bullat 20 02 2017
Nous avons tous lu « bonjour tristesse « ou « la chamade « de Françoise Sagan. Ses romans parlent de triangles amoureux dans des décors bourgeois, où pour palier à l' oisiveté et l'ennui on s'étourdit d'alcool dans les clubs de jazz parisiens ou sur de belles plages à la mode.
Sa vie mondaine, sa réputation sulfureuse, sa propension pour la fête, l'alcool, les drogues, la vitesse ont défrayé les chroniques
Elle a multiplié les maisons, les amants .
Mais peu d'entre nous connaissent Peggy Roche mannequin des années 60, créatrice de mode et surtout le grand amour caché de Sagan.
Elle sera toute sa vie dans l'ombre de la célèbre romancière, »dans les phares» pour la protéger, la guider.Elle était un frein à ses excès.
Marie-Eve Lacasse retrace cette vie vouée à l'anonymat. Roman à double narration s'adressant au lecteur à la troisième personne puis donnant la parole à Pegggy. D'un chapitre à l'autre on passe de la folie des années 60 à la fin des années 90.
Peggy Roche évolue dans le monde de Givenchy, Saint Laurent et Jacques Fath… Ses deux mariages sont des échecs d'abord avec Jacques Curtis,résistant et reporter de guerre. Puis avec Claude Brasseur.
Les deux jeunes femmes se sont rencontrées chez Hélène Lazareff rédactrice de la revue ELLE. Peggy est tout de suite attirée par la personnalité de Sagan. Que d'amour a-t-il fallu à Peggy pour supporter l'égoïsme de la romancière souvent indélicate et contradictoire à son égard. Elles vivent pourtant ensemble dans la grande maison près d'Honfleur et dans l'appartement parisien. Peggy élève aussi Denis le fils de Sagan. Mais quand les journalistes sont là on demande à Peggy de sortir du cadre pour la photo. Pourtant elle est toujours présente quand Sagan souffre, ou est en manque d'inspiration. Elles partageront leur secret de nombreuses années. Leur histoire est complexe.
Ce livre ne peut pas vous laisser indifférent. Marie Eve Lacasse est une styliste de l'écriture, elle fait un travail remarquable. On est saisi par les tourments intérieurs de ces deux femmes…

Citation « la félicité des premiers instants n'est rien par rapport à la force irremplaçable d'un couple vieux qui s'est vu plus d'une fois marcher dans la laideur….. et susciter à nouveau l'envie inexplicable de recommencer. »

« Il y a toujours une forme de résignation dans le travail quel qu'il soit où l'on accepte de se fondre, de se taire contre de l'argent contre de la reconnaissance »
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Biographie mosaïque de Peggy Roche. Figure phare de la vie parisienne des années 1960 à 2000, Elle fut successivement mannequin, styliste, chroniqueuse. Tour à tour épouse d'un résistant puis de l'acteur Claude Brasseur, Peggy Roche a également été la compagne de Françoise Sagan. Discrète, dans l'ombre, mais fidèle dans les bons comme dans les mauvais jours.
Rédigé à la première personne, Marie-Eve Lacasse/Peggy Roche interpelle Sagan, joue alternativement sur plusieurs périodes pour recomposer cette vie pas tout à fait comme les autres. La noirceur et douleur des séjours hospitaliers aux frontières de la mort renforcent l'éclat des succès littéraires, la vivacité d'une galerie de personnages plus piquants et brillants les uns que les autres. Si le regard de la biographe demeure bienveillant, il n'empêche cependant pas une certaine lucidité. Au-delà des paillettes et des bulles de champagne, on retient aussi la solitude, une chute en avant comme une certaine et douce tristesse.
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Un roman que j'ai dévoré en une nuit. Il faut dire que comme l'auteure ce personnage de Peggy Roche m'intrigue. C'est un mystère de l'amour que cette femme de caractère ait pu supporter l'égoïsme, les excès, les tromperies, les humiliations, les manipulations de Françoise sans que son attachement viscéral n'en soit affecté. Marie Eve Lacasse a tenté de retranscrire à défaut d'expliquer. Sans "phares', sans tabous mais avec beaucoup de pudeur, de subtilité. Et j'ai trouvés les dialogues savoureux.
Merci Madame Lacasse :-) continuez à écrire !!
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