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Critiques filtrées sur 4 étoiles  


Il y a la traversé du désert, moi j'ai connu la traversé du tunnel…
Lacaze, il n'y a rien à dire d'autre, qu'il sait la raconter sa traversé. Pour raconter le Bagne de façon romanesque il y a eu « Papillon », pour raconter l'enfer Nazi, il y a eu « le choix de Sophie », « si c'est un Homme », « la 25 heures » et j'en passe. Puis il y a « le tunnel ».
Comment cet homme a-t-il pu faire pour raconter à la manière d'un page-turner, l'enfer ici bas ? Comment s'est-il débrouillé pour nous empêcher de dormir comme si on était en train de lire un polar incroyable ? Comment a-t'il pu transformer le sordide, la folie humaine et le déposer ainsi sous nos yeux ?
On n'oublie rien de rien disait Piaf et je reprendrais ce petit refrain pour marteler que je n'oublie rien de rien de ces pages qui ont laissé des images, des impressions, des sensations à la manière d'un calque. Tout se dépose sur la pensée. Si la somme des lectures que lit un lecteur le détermine quelque peu, si cette somme modèle lentement sa pensée, sa vision du monde, il est indéniable alors que ce livre sur l'adolescent que j'étais a fait son oeuvre.
Ce témoignage arrive à nous prendre par la main, à nous emmener dans la peur, dans la crainte du Kapo, dans la survie, dans l'envie d'être, coute que coute. On a déjà tant dit sur les camps, on déjà tant écrit sur les camps, qu'un livre de plus me direz vous…
Oui mais dans ces cas là, ce n'est pas "un" de plus. C'est un "en" plus…

Un témoignage absolument implacable. Une voix qu'il ne faut pas laisser glisser dans l'oubli. Ecrit au fuseau, puis au burin. C'est le sentiment marié à l'histoire. C'est la force lié à la sensibilité. A lire, à relire, à faire passer. Qu'on n'oublie pas l'histoire. Mais c'est aussi un roman. Un fabuleux récit qui nous entraîne dans la lutte, dans la foi, dans la force qu'à la vie...
http://www.lisons.info/Le-Tunnel-livre-213.php
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L'itinéraire réel d'un homme déporté dans un camp de travail. Leur but? Creuser un tunnel pour les nazis.
Le quotidien cru d'un anonyme, la faim, la fatigue, l'amaigrissement, la mort omniprésente, et malgré tout, la dignité conservée qu'on n'a jamais pu lui oter.
Livre bouleversant.
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Âmes sensibles, accrochez-vous ! Une chose est d'apprendre dans les grandes lignes l'existence des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale et autre chose d'endosser à Mauthausen un pyjama rayé et de vivre deux ans dans la peau d'un condamné aux travaux forcés sous la garde de SS. le parcours du lecteur résistant que nous impose ce livre est éprouvant (plus de cinq cents pages d'une typographie serrée), mais il ne pouvait pas être plus court ; les jours, les mois et les années durent si longtemps au bagne !

Bien qu'il puisse paraître romancé, ce livre porte la marque du vécu : l'histoire qu'il rapporte est fondée sur des faits réels. Précisément parce que proche de la réalité, le récit est presque insupportable. Pourtant, il faudrait que bien des professeurs et des étudiants le lisent pour mesurer le caractère relatif du spleen contemporain. [Je dis "proche de la réalité" parce que, malgré tout le talent de l'auteur, la transmission à cent pour cent de l'ignoble, de l'atroce et du monstrueux est impossible.]

Ce n'est pas parce que la guerre est une horreur et que les atrocités commises au nom du fascisme sont indignes de l'humanité qu'il faut refuser de regarder la vérité en face. Ces hommes faits prisonniers pour de bonnes ou de mauvaises raisons, n'ont pas été traités comme des hommes, mais comme des bêtes de somme, des esclaves que l'on éliminait s'ils devenaient improductifs ; survivants, ils échappaient au crématoire mais devaient travailler quatorze heures par jour pour le compte de l'organisation de leurs bourreaux.

J'ai particulièrement apprécié la figure du principal protagoniste (Paulo) parce que, du fond de la misère la plus obscure, il savait distiller des encouragements à ses compagnons d'infortune et les convaincre que survivre dans les conditions extrêmes auxquelles ils étaient soumis était un devoir de Résistance. J'ai également aimé la description du changement de camp de la peur, changement d'abord subtil en 1944, puis de plus en plus évident au fur et à mesure de l'avancée des forces alliées ; j'écris cela pour ne pas décourager le lecteur potentiel : il y a de la lumière au bout du tunnel et, de-ci de-là, on rencontre des remarques drôles qui sont autant de verres d'eau accordés au lecteur dont la gorge sans cela deviendrait affreusement sèche.

La lecture demande parfois un effort, une forme de courage. Ainsi, vous pourrez être rebuté, écoeuré et profondément choqué par la dureté du vocabulaire utilisé, mais vous devrez l'accepter (même si vous n'en comprendrez pas toujours les nuances sordides), car ce sera votre façon de découvrir ce que des hommes de notre époque et de notre culture ont fait subir à leurs contemporains et de rendre hommage un tant soit peu à ceux qui ont résisté et témoigné.
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