Vincent Artus a tué sa femme Béatrice lors d'une randonnée à Hayra. Depuis, il mène une vie bien réglée dans sa caravane auprès du perroquet Pumblechook et de son ami le docteur Bruno Semione, son patron, jusqu'à l'arrivée de Camille, la fille si ressemblante de la disparue, qui recherche sa mère.
C'est un résumé très factuel et très réducteur pour un livre qui raconte vraiment une histoire avec du style et de l'humour. Les personnages sont décalés comme le ton de l'auteur qui sait les rendre attachants et finalement surprenants. Un ouvrage sans prétention à la lecture agréable et divertissante avec une petite dose de suspense.
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Tuer sa femme, garder et vivre avec son perroquet que le regard culpabilisant ne laisse pas en paix, voir sa vie monotone chamboulée par l'arrivée de la fille d'une première union...
Les bases de ce roman noir sont posées, l'imagination du romancier nous donne assez de plaisir pour ne pas lâcher l'histoire.
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Une histoire qui s'annonce prenante et dans laquelle tout est lent, sans rythme, sans grand intérêt.
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L'amitié prend parfois de ces formes délicates. C'est un sentiment aérien, à mille lieues de la tauromachie amoureuse, de ses vociférations, de ses liquides et de ses flammes, un vouvoiement des âmes, un pas de deux discret et silencieux hors de la durée, sans déclarations ni serments.
Elle prend les livres sur les étagères, un à un, déchire les pages, les jette sur le sol ou par la fenêtre. Elle sait que les livres sont, dans la maison, les seuls endroits où il puisse encore trouver refuge, encore lui échapper.
Vincent tremble, il est pâle, il cherche des mots.
-Arrête, Beatrice. Je me fais peur.
Beatrice reste une seconde bouche bée.
-Tu te fais peur ! Il n'y a qu'à toi. Tu te crois capable d'un acte ?
-Ne touche plus à mes livres.
-Tes livres. Il est bien temps de t'occuper de tes livres. C'est de moi que tu aurais dû te soucier. Comme tu les regardes ! Comme tu les caresses... Comme ils t'aident à ne pas vivre avec moi, à ne pas vivre avec toi-même, à ne pas vivre ! Si seulement tu me touchais comme tu touches ton Flaubert, ton Tchekhov.
Sais-tu ce que c'est, avoir un ami? Quelqu'un à qui on peut non pas tout dire, mais ne rien dire. Quelqu'un avec qui se taire. Comme un repos toujours possible. Eh bien j'ai ça. Plus solide, plus précieux que tout. J'ai ça moi.
Il haussa les épaules, et tourna ostensiblement le dos à l'écran sur lequel une équipe de pompiers sondaient un étang ou un canal. Le son était coupé, mais même sans la voir, il sentait derrière lui cette présence inlassable, ce flux pâteux de réalité déshumanisée qui se répandait sournoisement dans la pièce.
Éditeur aux Éditions Gallimard, Jean-Marie Laclavetine a publié il y a deux ans, "Une amie de la famille", roman passionnant consacré à sa soeur décédée à l'âge de 20 ans, il y a plus de 50 ans. Après cette publication, de très nombreuses personnes vont écrire à l'auteur et raconter la jeune femme disparue qu'ils connaissaient. Aujourd'hui, c'est d'eux dont l'écrivain parle dans "La vie des morts", chez Gallimard.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/