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Comment vit-on avec la mort ?
"Les mots peuvent offrir une nouvelle vie aux disparus", répond JM Laclavetine empruntant cette phrase à Béatrix, une amie de sa soeur qu'il décide de rencontrer à Bayonne..
Dans ce long dialogue avec sa soeur Annie disparue en1968, l'auteur propose une suite à son précédent roman intitulé Une amie de la famille dans lequel il parlait pour la première fois de la dispartion de sa soeur, de cinq ans son aînée.
Le récit alterne entre références littéraires et évocations d'amis communs eux aussi anéantis par la disparition d'Annie.
J.M Laclavetine emmène le lecteur sur des chemins qui lui sont familiers, qui évoquent à leur tour le souvenir de ses propres disparus.
Un lecteur lui écrit : "Tu es devenue le visage universel de nos douloureuses absences."
Jacques Brel avec son "On n'oublie rien, on s'habitue c'est tout.", donne le ton.
L'auteur découvre alors ceux qu'il ne connaissait pas et qui constituaient l'entourage intime d'Annie.
Beatrix, Patrick, Gilles, Lydie...et d'autres.
Il découvre ainsi une nouvelle Annie dont le personnage échappe à la famille, "(...) une jeune femme tourmentée voire suicidaires - pour Béatrix - confiante en l'avenir, souriante à la vie et aux autres - pour Patrick-"
Qui était Annie ?
"Entre la vie et le rêve, il existe une troisième chose. Devine laquelle" conclut l'auteur en citant ces vers de Antonio Machado.
Je ne peux m'empêcher de penser que J.M Laclavetine est un écrivain "capable de faire donner tour à tour ou simultanément (dans le même roman) l'orchestre symphonique, l'orphéon de village, la quatuor de chambre et le tam-tam de brousse."
Qualité qu'il attribue à L.F Céline dans les pages du récit.
Premier roman de J.M Laclavetine lu durant l'été 2021.
Merci pour ce moment de lecture.
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Tout part d'un premier livre : « Une amie de la famillle ».
Livre émouvant autour d'une soeur disparue tragiquement et des questionnements provoqués par ce séisme familial et personnel.

Réactions de lecteurs, réactions d'amis, reprises de contact, hasards lumineux en sont la conséquence qui enrichit l'auteur.
Autre conséquence : le dialogue continu avec la disparue.
Il l'invite à réfléchir avec lui, lui présente de nouvelles amitiés, lui dévoile sa vie et ses espoirs, la vie où elle n'est plus et qui continue, laissant s'égréner travail, amours et amitiés.

Amitiés qui réjoindront le jardin des disparus sous les arbres qui leur sont dédiés.
Amitiés littéraires, amitiés plus anonymes, l'auteur les évoque, leur rend hommage, les relie à la disparue à qui il a redonné vie.

Les pages qui lui sont consacrées sont pleines de sensibilité et d'amour.
Celles offertes aux autres disparus ne le sont pas moins.

Les citations de poèmes (particulièrement ceux de Neruda et d'Aragon) supportent ce cheminement et donnent une fondation à l'éphémère de la vie, à ce qui demeure.

Une lassitude se fait sentir en cours de lecture.
Une interrogation apparaît quant à l'utilité de cette lecture.
Je terminerai cependant avec cette phrase du poète Émile Verhaeren : « La vie est à monter et non pas à descendre ».
Elle illustre ce qui ressort de la lecture de ce livre.
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Ce livre fait suite à "Une amie de la famille", hommage à Annie la soeur de l'auteur, emportée en pleine jeunesse par une vague scélérate. La parution de ce livre avait suscité de la part de ses lecteurs, des réponses, des questions, des témoignages des proches d'Annie et des témoins du drame. L'auteur s'adresse donc ici à sa soeur en témoignant de ce que, durant sa courte vie, elle a pu imprimer dans la mémoire des vivants. C'est aussi une démonstration de la puissance de la littérature qui en l'occurrence a tué le silence familial sur ce drame.
Mais l'auteur va plus loin : il fait revivre tant de ses propres amis eux aussi disparus, ce qu'il appelle son « petit Panthéon portatif », ceux qu'Annie n'a pas pu connaître, une superbe galerie de portraits.
Le livre est semé de citations, d'Aragon à Rutebeuf, comme ça, mine de rien, parfois sans les guillemets d'usage, au lecteur de les dénicher. Je n'ai cessé de penser à la lecture à ces vers De Lamartine, non repris dans le livre et chantés par Brassens  :
"C'est la saison où tout tombe
Aux coups redoublés des vents ;
Un vent qui vient de la tombe
Moissonne aussi les vivants :
Ils tombent alors par mille,
Comme la plume inutile
Que l'aigle abandonne aux airs,
Lorsque des plumes nouvelles
Viennent réchauffer ses ailes
A l'approche des hivers. "
Un livre émouvant, sensible, intelligent, un hommage à l'amour, à l'amitié, et à la vie.
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Complément à « Une amie de la famille », dans ce récit, l'auteur revient sur la mort de sa soeur à l'âge de 20 ans. Il lui conte ce que les vivants d'aujourd'hui lui ont confié sur la jeune fille d'hier. de ce supposé, Jean-Marie Laclavetine décline un large hommage à tous ses morts, à tout ce qui les liaient : l'amour des livres, du vin et de la bonne chair en général…
Ainsi au fil des pages, le lecteur chemine de la vague fatale de la côte basque aux salons littéraires de Gallimard, en passant par des amitiés multiples, qu'elles soient célèbres comme Siné ou plus anonymes. Toujours chaleureuses en tout cas.
Si ce livre tourne parfois un peu trop à l'exercice d'admiration littéraire sur le retour, doublé de légers relents de m'as-tu vu, les pages plus intimes consacrées à sa famille ou introspectives sont véritablement touchantes car universelles. On retiendra aussi la belle déclaration d'amour au roman du petit Jean-Marie, lecteur éperdu de Dumas.
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Dans le billet précédent, je vous parlais du livre écrit avant celui-ci, le récit de la brutale disparition de la soeur ainée de l'auteur, éludée voire occultée pendant près de 50 ans.
Depuis le premier récit, les lignes ont bougé, amis, amies, petits amis ou simple amoureux, témoins, cousins, ceux qui ont un jour partagé un bout de chemin avec Annie, s'en souviennent et souhaitent le faire savoir.
Chacun y va de son témoignage, simple précision, re-aiguillage du souvenir souvent trompeur.
La jeune femme de 20 ans à la destinée fulgurante a marqué les mémoires à l'encre indélébile par sa soif de vivre, d'apprendre, de découvertes et son caractère enjoué !
Ainsi l'enquête reprend et s'étoffe, la silhouette du fantôme, trop longtemps cachée dans le placard familial revêt un manteau de chair et de sang, une fille de son temps, férue de Lorca et de Marchado, qui aimait s'étourdir d'alcool, de musique, d'amis et de danse...
Celle, qui aura 20 ans pour toujours, a été, au fil des ans, rattrapée par la mort des autres, proches, amis, familiers de l'auteur, artistes, auteurs, passage un peu long qui m'a donné l'impression de faire le tour des cimetières à la Toussaint.
Et puis arrive ce passage particulièrement émouvant : les retrouvailles avec Jacques Falgade, un des pionniers du surf sur la Côte Basque et qui ce jour terrible porta secours...
Jacques vécut cet épisode comme un échec traumatisant qui sera renforcé par une autre perte quelques années plus tard. Facétie du destin... ou cruauté !

« La vie des morts » disait leur père, persuadé que ces derniers, dont Annie, continuaient à lui parler...
...à moins que ce ne soit le contraire, cher monsieur Laclavetine, je crois profondément que continuer à leur parler ou tout du moins à EN parler, prolonge durablement leur passage parmi les vivants !
A ce titre le livre est réussi, Annie a continué un sacré bout de chemin dans l'inconscient collectif et personnel de chacun.
La preuve elle a désormais deux beaux livres !
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Laclavetine est pour moi un auteur local, j'ai déjà eu le plaisir d'échanger avec lui au cours de soirées de présentations. La sensibilité qui émane de ses propos se retrouve dans ses romans. Celui -ci m'a d'autant plus interpellée que j'ai dans mon vécu personnel une douleur similaire à celle dont il a fait le thème de son roman.
Comme il s'est inspiré des mots de Simone de Beauvoir, je me permettrais d'en faire aussi ma nourriture du jour :
" Il y a des jours si beaux qu'on a envie de briller comme le soleil, c'est à dire d'éclabousser la terre avec des mots ; il y a des heures si noires qu'il ne reste d'autre espoir que le cri qu'on voudrait pousser... Sans doute, les mots universels, éternels, présence de tous à chacun, sont-ils le seul transcendant que je reconnaisse et qui m'émeuve. Ils vibrent dans ma bouche et par eux, je communique avec l'humanité. Ils arrachent à l'instant et à sa contingence les larmes, la nuit, la mort même, et les transfigurent"
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Tout comme j'avais adoré la lecture d'Une amie de la famille, j'ai aimé celle de la vie des morts. Tout comme j'avais trouvé le titre du premier ouvrage excellent, j'ai admiré aussi l'esprit du second. Jean-Marie Laclavetine y poursuit sa conversation imaginaire avec Annie, son « impérissable frangine » après les cinquante années de silence qui ont suivi sa disparition brutale en 1969. Et c'est magnifique. Bien au-delà du silence familial brisé, beaucoup de lecteurs ou d'anciennes connaissances ont été touchés par la minutieuse enquête qui redonnait une vie littéraire à la soeur de l'écrivain. Leur parole s'est aussi libérée sous forme d'innombrables messages, « de lettres reçues, de rencontres inattendues », trop de coïncidences et de surprises pour que Jean-Marie Laclavetine puisse en rester là. L'écrivain y a senti « la puissance mystérieuse de l'écriture », ce qu'elle rend possible, ce qu'elle ne répare pas, mais « ce qu'elle délivre ou dénoue ». Il fallait maintenant qu'il raconte à sa soeur tout ce qui s'était passé sans elle ou grâce à elle, les livres qu'elle ne lirait jamais, les personnes qu'elle ne rencontrerait jamais. Il a donc décidé de reprendre la plume pour prolonger presque naturellement le récit précédent et rendre compte cette fois de la surprenante et étrange présence dans nos vies des êtres chers qui nous ont quittés. On pourrait craindre un récit cafardeux, mélancolique ou déprimant et qu'on trouve d'ailleurs par moment, celui d'un homme qui « avance vers une défaite annoncée ». Mais si l'on y rencontre de nombreux trépassés hauts en couleur, réels ou fictionnels, qui ont compté pour l'écrivain, le ton quoique nostalgique n'a rien de lugubre ni d'indécent. Bien au contraire, l'écrivain y boit à la mémoire de ces chers disparus (à la santé de nos morts si j'ose dire), les invite à table pour passer un bon moment, parle d'eux avec tendresse et simplicité, en termes pudiques et joyeux, dresse de magnifiques portraits de ses intimes (Georges Lambrichs, Roger Grenier ou François Cavanna) en les plantant comme des arbres dans un jardin vivant. Bref, un magnifique livre sur l'amitié et sur comment l'entretenir (« parler de tout et surtout de rien »), sur la nécessaire fraternité des endeuillés pour conjurer la peur de mourir, sur la mouvance des souvenirs et le caractère trompeur ou farceur de la mémoire, sur le pouvoir spirituel de la littérature qui ne guérit de rien, ne ressuscite personne, mais qui permet grâce aux mots de relier « les vivants entre eux, et les vivants aux morts ». Un récit sur les morts qui revitalise.
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La vie des morts de Jean-Marie Laclavetine fait partie de ces livres qui se nourrissent de la sève d'une souche portée déjà par le tuteur d'un ouvrage publié 2 ans auparavant sous le titre Une amie de la famille. Les deux parlent d'Annie, disparue accidentellement le 1er novembre 1968, emportée par une vague sur une plage de Biarritz. Cinquante ans après ce drame, l'auteur tente de redonner vie aux souvenirs d'une époque qui n'appartient plus qu'à un « tombeau de silence » où gît désormais cette grande soeur absente. Arrivera-t-il à lever cette malédiction et prononcer enfin son nom ? C'est tout le sens de ce récit frissonnant d'émotion sous l'empreinte d'une présence qui n'ose s'écrire qu'avec une timide plume par le petit frère qu'est Jean-Marie Laclavetine.

Lire la suite :
Lien : https://lettrescapitales.com..
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Dans ce récit bouleversant, JM Laclavetine fait revivre sa soeur Annie plus de cinquante ans après sa mort, semble-t-il pour conjurer sa propre peur de la mort. Un récit qui semble quémander l'empathie du lecteur en faisant renaître chez lui ses propres souvenirs de deuils.
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Il aura fallu attendre 50 ans pour briser le silence ets écrire : " Une amie de la famille" cette soeur noyée, emporté par une vague scélérate. Suite à ce livre Jean Marie Laclavetine a reçu des courriers , des mails,de lecteurs qui se sont reconnus , d'autres qui l'avait connue ,des amis qui souhaitait apporter leurs témoignages.
L'auteur prend le parti de s'adresser directement à sa soeur et en cela emploie le tutoiement qui la rend plus vivante.
" La vie des morts" est le témoignage des réactions des Lecteurs qu'il veut revivre avec sa soeur. Il lui raconte ce que l'on dit d'elle. Lui donnant des nouvelles de ses amis, de membres de la famille qu'il avait perdu de vue,de ce qui sont partis la rejoindre.
En un hommage émouvant, il lui présente tous ses morts : des proches, des familiers, des amis, des artistes, des auteurs qu'il a aimé et qui sont allés la rejoindre dans ce jardin " La vie des morts".
Il lui parle aussi des vivants ce qu'ils sont devenus . Les retrouvailles avec Jacques Voltage, le surfeur qui l'a secourue et qui porte en lui l'échec traumatisant de n'avoir pu la sauver, échec qui sera renforcé par une autre perte quelques années plus tard.
C'est un témoignage émouvant, hommage à Annie qui régit entre ces lignes et c'est aussi un hommage à travers ses amis de son amour de la littérature.
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