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Critique de fbalestas


Un hall de gare. Rien de tel pour un observateur avide de personnages divers et variés qu'un hall de gare. Il suffit de se poster au-dessus, comme Ange le peintre en bâtiment qui refait la verrière qui surplombe le hall, pour observer tout un petit monde qui se côtoie et se frôle, se rencontre parfois.
Il y a Anita, la vendeuse de journaux, qui court en tout sens pour satisfaire tous les voyageurs avides de nouvelles à dévorer pendant leur trajet en train. Il y a Léo, son fils, qui a quitté l'école pour venir travailler avec sa mère, un garçon au coeur tendre, qui a du mal à refuser l'appel de celui qui doit être son père, Alex, même s'il ne l'a quasiment jamais connu, coincé qu'il était entre les barreaux de la prison qui le logeait. Il y a aussi Zitta, une fille un peu paumée, qui a quitté ses parents et qui erre dans la gare avec son chien piteux. Il y a aussi José. Un brave homme ce José. Amoureux transi d'Anita qui le lui rend bien mal. Et pourtant ils auraient tant de choses en commun !

Et puis il y a toutes ces vies. Toutes ces vies qui se croisent, qui se frôlent, un ingénieur qui construit des machines du matin au soir, un policier qui accompagne un détenu drôlement doué pour distiller l'alcool en prison, un balayeur irakien qui en a vu d'autres, un pompier qui a peur de monter à la grande échelle ... Tous se croisent, s'ignorent la plupart du temps dans ce lieu magique qu'est un hall de gare.

Et puis il y a un observateur privilégié. Un qui tire les ficelles de ces « matins bleus » et que la tragédie finale révélera au lecteur attentif.

Avec ces « matins bleus », Jean-Marie Laclavetine réussit le tour de force de nous passionner pour une journée, la journée du 17 mai, entre 06h30 et 17h08. Une tragédie à la grecque qui réunit dans une même unité de lieu et de temps des gens de tous les jours qu'il réussit à transformer en héros d'une épopée moderne. Comme le dit Philippe-Jean Catinchi, dans le Monde des livres du 22 Octobre 2004,» Précis et imparable, ce roman détonnant travaille la matrice de la fiction comme une scénographie habile, un implacable jeu de dominos. »

Tout est dit.
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