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Critique de liliba


Il y a des gens qui portent la poisse en eux. À qui il n'arrive que des tuiles, des trucs improbables, impossibles… Des gens pris dans une sorte d'engrenage, de cercle vicieux de malheurs et qui auront un mal fou à s'en sortir. Vincent est de ceux-là, et pourtant tout semblait si bien parti… Il flambe avec bonheur l'argent gagné sur les hippodromes, se balade en Porsche Carrera, arbore des Ray bans, bref se la pète un max lorsqu'il tombe sous le charme de « la tarentule ». La tarentule, ainsi que la baptisera rapidement son meilleur (et son seul) ami Angelo, c'est la belle Léa, une superbe antillaise que Vincent n'aurait jamais imaginé séduire. Miser sur Vendredi 13 lui porte chance. Enfin, c'est ce qu'il croit au début…

Car la belle Léa, on l'apprend vite, puisque c'est Vincent lui-même qui nous narre l'histoire, avait repéré ce futur gogo et planifié cette rencontre. Elle avait même tout prévu pour le sucer jusqu'à la moelle et lui piquer tout son argent, compte en banque, appartement, Porsche, et même le club de sport créé avec Angelo. Léa est non seulement belle, mais intelligente. Et sans morale aucune. Elle porte la manipulation à un degré élevé et fait de Vincent un toutou obéissant, rampant devant ses désirs.

Et lui, gentil, amoureux, serviable, benêt, se laisse faire… C'est donc l'histoire d'un naïf qui se fait avoir à chaque fois. C'est aussi l'histoire d'un homme aveuglé par son amour, qui tombera bien bas juste parce qu'il est candide (stupide même parfois et on aurait envie de lui botter les fesses). Il se laisse mener en bateau et par le bout du nez et se retrouve vite truand à la petite semaine sans avoir compris vraiment ce qu'il lui arrive. Il est cependant toujours sincère et si on regrette qu'il se laisse manipuler aussi facilement, le lecteur ne peut s'empêcher de s'attacher à ce type qui, bien que tombant dans la délinquance, reste plutôt droit au fond de lui. Il est honnête avec ses principes, ses convictions.

Léa fait donc main basse sur tout, et Vincent se retrouve sans un sou. Marié et père. Logeant chez son beau-frère. Sauf que le beau-frère serait plutôt un comparse de la belle, et que leurs malversations mènent bientôt Vincent en prison : quelle idée se dit-on, d'avoir accepté d'être gérant et signé tous les papiers de son nom ? À sa sortie de prison, il deviendra racketteur et même plutôt doué pour ce « métier », ses manières de récupérer l'argent étant légèrement différentes de celles de ses collègues. Mais un racketteur ne doit pas avoir d'états d'âme, et Vincent est faible…

Une des grandes qualités du personnage – et du roman- est que Vincent est parfaitement conscient du fait qu'il se fait entuber. Il admet lui-même être trop faible pour dire non, surtout à celle qu'il ne peut cesser d'aimer, même s'il sait qu'elle ne lui amène que des ennuis. Il n'apprend cependant pas de ses erreurs passées et tombe dans chaque piège qu'on lui tend, jusqu'au dénouement, jubilatoire.

Voici donc un roman noir, pas vraiment un polar, mais qui est drôle de bout en bout et très gai. L'écriture de Jean-Marie Laclavetine est un régal, pleine d'humour, fine et acérée, et cet antihéros est tout à fait captivant.
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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