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EAN : 9782268094915
320 pages
Les Editions du Rocher (23/08/2017)
2.82/5   11 notes
Résumé :
À soixante ans, Pierre Chaunier est un journaliste à l'ancienne, incurable nostalgique du monde d'avant. Hussard rouge, il porte à la boutonnière sa nostalgie des Trente Glorieuses et son dégoût des nouvelles technologies. Récemment quitté par une jolie chanteuse, Pierre pensait s'en sortir à coups de Prozac. Peine perdue. Il s'est remis à la Pucelle, une bière pression artisanale, a découvert les vins bio. Des cuites entre copains suivent. Des conquêtes d'un soir a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un roman lu grâce à Masse Critique de Babelio et aux Editions du Rocher. Grands mercis à eux !

Le chemin que prend Pierre Chaunier après sa rupture avec Géa est mouillé de larmes jamais versées et d'alcool avalé en compagnie de son copain Depard. La soixantaine, un métier que l'arrivée des nouvelles technologies rend pénible, un coeur cabossé par des histoires d'amour du genre de celles qui finissent mal en général, le défilé incessant des fantômes du passé... la vie de Pierre semble avoir perdu ses couleurs éclatantes pour nimber le présent de teintes grises et sépia. Mais les copains farfelus, la Pucelle, cette bière du pays qui fait apparaître de longues dames brunes, la pêche dans les rivières qui s'étirent au petit matin, les sortilèges d'une silhouette qui s'évanouit dans la nuit, et surtout l'énergie de la vie chevillée au coeur préservent le journaliste de l'irréversibilité du temps. Derrière les amas de betteraves et les briques des églises fortifiées, il découvre un journal qui n'a pas encore cédé aux sirènes de la technologie. D'inaugurations en commémorations, d'apéritifs en vins d'honneur, les articles qu'il doit rédiger le conduisent aux confins de la campagne picarde et d'une alcoolémie de plus en plus galopante. Une cure de désintoxication s'impose. Mais la clinique choisie se révèle aussi extravagante que la crise de delirium la plus débridée. Pierre Chaunier gardera-il l'esprit et le coeur suffisamment clairs pour prendre le risque de souffrir à nouveau ?
Il est bien émouvant et attachant ce nouveau roman de Philippe Lacoche. La mélancolie affleure toujours mais elle est revêtue d'éclats de rires vivifiants et d'une vigueur généreuse. Ce portrait d'un homme qui, avec superbe, lutte pied-à-pied contre le temps et la mort, a quelque chose d'infiniment touchant et revigorant. La belle écriture nous emmène sur les chemins buissonniers de l'existence, là où s'entrevoit la fragilité des êtres mais aussi leur fougue, leur lucidité et leur incorrigible idéalisme. Cet art de la fugue que Philippe Lacoche sait mettre en mots de si vivante et si poétique manière.
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Reçu dans le cadre de l'opération masse critique, je me faisais une joie de découvrir un auteur et un roman prometteurs.
Las ! Ce roman ne tient aucune de ses promesses. On y boit et on y convoite des femmes. Ce sont des hommes, des hommes nostalgiques, comme le protagoniste principal. Celui-ci ! Mais quel sale type ! Lubrique par la pensée, petit par l'esprit, alcoolisé la plupart du temps, en compagnie des ses amis hommes, il devise sur ce qu'il appelle l'amour mais ne fait qu'étalage de sa polissonnerie qui n'est jamais amusante, toujours plus ou moins vulgaire, les femmes sont appelées des " chiennes". En somme un livre absolument dépassé, et par les courants, et par les événements. Si une féministe met la main dessus, je suis prête à parier qu'elle vilipendera son auteur. Je ne suis pas du genre coincée du derrière, j'aime la langue fleurie des auteurs morts ou sur le point de passer l'arme à gauche mais ici je n'ai rien trouvé, et -- surtout ! -- pas la moindre histoire qui tienne un tant soit peu le lecteur en haleine, le néant, du remplissage. Fuyez, braves gens, il existe tellement de bons livres. Ce livre était sur la 1ère liste du prix Renaudot, on croit rêver...mais non. Où l'on a la preuve que tout n'est que carnet d'adresses dans notre pays soi-disant chantre de la culture. C'est lamentable.
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Bien que je sois évidemment très reconnaissante à Babélio de m'avoir fait découvrir ce livre dans le cadre de Masse Critique, j'ai eu beaucoup de difficultés à rentrer dans ce livre et avait hâte de le finir sans parvenir à me motiver à replonger dedans.
Mon problème est que le protagoniste principal m'était plutôt antipathique...Pierre Chaunier, journaliste proche de la retraite, technophobe, misogyne...Bien qu'ayant normalement beaucoup d'empathie et adorant pouvoir voir la vie à partir d'une perspective différente et remettre en question ma vision de la vie, je n'ai vraiment pas accroché.
Cela arrive malheureusement, des rencontres littéraires ratées où on commence un livre plein d'enthousiasme et de bonnes intentions mais on ne s'y retrouve pas...
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Quand j'ai reçu le mail des Éditions du Rocher, je me suis dit que ce roman pouvait me plaire mais aussi me correspondre sur plusieurs points, et notamment concernant le ras le bol des nouvelles technologies. Effectivement, notre cher Pierre Chaunier est au bout du rouleau, il n'en peut plus de ce logiciel informatique de mise en page du Journal qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Il rêve d'un retour dans le passé option machine à écrire et encre sur les doigts. Et miracle, son rêve va se réaliser ! Bon, je ne suis pas aussi radicale et aussi nostalgique que lui (je suis aussi plus jeune), mais c'est un sentiment que je peux tout à fait comprendre. Et donc, lors de ses réflexions, de ses énervements contre la société de consommation, mais aussi lors de ses envies d'un recul en arrière, j'ai facilement pu m'attacher au personnage, d'une certaine manière.

Mais Pierre Chaunier boit aussi, beaucoup, et je suis presque tombée dans un coma éthylique à sa place lors de ma lecture. Et j'avoue avoir un peu de mal avec cela, tout comme je suis écoeurée de voir fumer intensivement un acteur dans un film... Toutefois, ses relations sincères en amitié m'ont touchée, même si elles se déroulent quasiment constamment dans un bar (ou dans une sorte de Centre de désintoxication loufoque).

C'est la France rurale au temps des copains, c'est le café du coin, ce sont les souvenirs des Trente Glorieuses, époque regrettée en plein libéralisme, c'est le quotidien antédiluvien de quelques personnages fragilisés par la vie que nous offre à lire Philippe Lacoche.

Il y aussi cette apparition féminine, l'Orangée de Mars, celle qui restera présente au fil des chapitres et qui apporte un petit côté mystique au récit. On se demande si Pierre Chaunier va réellement rencontrer la belle brune un jour, s'il on va finir par assister à un happy end ou non. Mais attention, pas de romantisme ici ! Notre jeune senior, malgré ses rêves de l'apparition flamboyante, ne va pas se gêner à succomber aux conquêtes d'un soir. Alors on se demande bien comment ce personnage fragile, en proie aux vices, va bien pouvoir s'en dépêtrer, et s'il en a réellement envie d'ailleurs, ou le courage.

C'est un roman qui se lit facilement et qui réserve de belles surprises dans son écriture, mais je n'ai pas été transcendée par son histoire. J'ai eu envie de secouer le personnage principal à plusieurs reprises, de le faire revenir à la vie si je puis dire. L'ambiance est quand même très nostalgique et alcoolisée et j'en ressors avec une pointe de déprime, en exagérant un peu. Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas le genre de roman qui fait du bien, voyez-vous. Même s'il n'est pas dans la négativité ou la noirceur la plus totale, j'en garde un petit goût de désillusion et de mélancolie. Je suis donc ravie d'avoir pu découvrir cet auteur dont la plume directe mais toutefois emprunte d'une certaine poésie m'a plu. Mais je reste un peu sur ma faim.
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
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Alors que d'autres songent à préparer leur retraite, Pierre Chaunier pratique un journalisme à l'ancienne et refuse de s'approprier les nouvelles technologies, qui le dépassent et qu'il exècre. Sur le plan privé, son existence part en vrille, abandonnant derrière lui sa dernière relation sentimentale, qui est allée voir ailleurs si l'avenir est plus radieux. Dépité amoureusement, il a tenté de lénifier sa douleur en consommant du Prozac. Peine perdue ! Les souvenirs vivaces le laminent chaque fois qu'il pousse le nez dehors ou voit un couple heureux. Toutefois, il se découvre une nouvelle maîtresse en levant le coude et prend goût aux bières artisanales et aux vins bio. Très vitre, les cuites se succèdent et les réveils deviennent de plus en plus amers. Auteur d'une trentaine d'ouvrages, Philippe Lacoche décrit avec brio les errements d'un jeune senior à la recherche de lui-même comme du grand amour, qui regarde dans le rétroviseur plutôt que de prendre la peine de s'accrocher à la société qui évolue en 2.0. Mieux, il tente de retrouver ses souvenirs de jeunesse, en fuyant la réalité et le quotidien qui le laminent. le portrait ne manque jamais de force et l'auteur lui oppose une poésie bienvenue, sans jamais oublier son objectif : dresser le profil d'un être fragile et fragilisé, dont les fugues ressemblent autant à des échappatoires qu'à un désir de reconquête.
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critiques presse (1)
Actualitte
18 juin 2018
Voici l’histoire (hilarante) d’un journaliste à l’ancienne (comme on dit de la blanquette de veau).
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Pierre se pencha à la rambarde du pont, contempla l'eau du sous-affluent. Elle était toujours aussi vive. Il y aperçut 3 gros chevesnes qui luttaient contre le courant. Il ne sut pourquoi mais une envie de pleurer lui tordit les mâchoires. Il se retint : il se retenait toujours. Son éducation de petit prolétaire, fils de cheminot devait y être pour beaucoup. Les larmes, il les laissait aux poètes maudits de la bourgeoisie dégénérée. Chaunier, par moments, était très con ; il le savait. Il savait combien cet assaut de mélancolie n'avait rien de dévirilisant ; au contraire. Il était l'interpellation d'un mec en questionnement perpétuel sur la fuite du temps, la fuite de l'eau, cette chère eau qui l'inspirait tant. Et la présence de ces 3 chevesnes benêts ne symbolisait rien d'autre que la condition humaine qui, condamnée d'avance, faisait ce qu'elle pouvait sur cette fichue terre.
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Chaunier ronchonnait, serrait contre lui le sachet contenant le GPS. Il se disait que Boucles d'or, le type du SAV, lui avait menti, ou qu'il était paresseux ou incompétent. En tout cas, il lui était impossible de reconnaître que son Tom Tom était fichu.
"C'est donc ça, cette saleté de société de consommation ? Jeter pour un oui, pour un non ! Jeter pour remplacer, pour acheter toujours et encore ?"
Il avait envie de vomir. En ces instants de révolte, il ne se sentait même plus communiste, mais bolchevique. Couteau entre les dents pour éventrer le capitalisme ; faucille pour décapiter les représentants du haut patronat ; marteau pour assommer les profiteurs.
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- La maison ? Un héritage, bien sûr ; j'aurais pu la revendre. Je ne l'ai pas fait. Et tu sais à cause de qui ?
- Non.
- A cause de Rimbaud. Oui, Charleville... Pour me rapprocher de Rimbaud. Je le lisais quand nous étions en opération au Tchad. Là-bas, la lecture de Rimbaud m'a permis de continuer et d'oublier toutes ces horreurs...
Puis, il se tut. Chaunier contemplait, du coin de l'oeil, son ami. Cette grosse masse capable de tenir un recueil de Rimbaud dans ses énormes paluches d'ours. Il en fut tout attendri.
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La honte, ce dégoût de soi lui nouait les entrailles comme une mauvaise colique.
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