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Citations sur Le clan de Mallaig, tome 1 : L'Hermine (7)

« MacNèil, lui dis-je, le comte de Buchan a décidé de me donner en mariage à son fils pour mettre la main sur la dot que sir Leslie m’avait constituée avant de mourir. Ma tutrice et moi l’avons appris hier seulement, de sorte que nous n’avions pas d’issue pour éviter cette union détestable. Si, dans l’ordre de la session qui s’est déroulée tout à l’heure, les condamnations à mort avaient été placées après la proclamation des alliances, je n’aurais pas pu invoquer la clémence du roi pour te réclamer comme époux. Tu irais au gibet avec tes compères et, moi, je serais promise à Alexandre Stewart fils, en vertu d’une déclaration royale.
– …
– Disons que j’ai joué mon destin et le tien pour contrer les plans du mari de la comtesse de Ross, ajoutai-je devant son silence.
– J’ai très bien compris que la comtesse et Buchan se font la guerre, dit-il. Mais toi, tu avais le choix entre huit condamnés. Pourquoi avoir pris le plus mal en point?
– Parce que tu es probablement celui qui souhaite le plus se venger du comte. Cet homme me répugne tout autant que son fils. Avec l’affront que je viens de leur faire subir, je deviens leur prochaine cible et je ne donne pas cher de ma vie si je reste dans les parages sans protecteur. Ma tutrice et son fils ne peuvent plus jouer ce rôle désormais. MacNèil, je serai honnête avec toi, je t’épouse pour que tu me défendes et que tu me mettes hors de la portée du comte de Buchan. Je compte sur ton propre désir de vengeance : voilà pourquoi c’est toi que j’ai choisi de sauver de la potence.
– Ton calcul est bon, l’Hermine. S’il y a une seule tête que je voudrais voir fichée sur une pique, c’est celle du Loup de Badenoch. Alors, côté vengeance, je suis ton homme. Ta dot doit être rondelette pour l’attirer : à combien se chiffre-t-elle?
– Écoute, MacNèil, ce n’est pas un contrat de cateran que je passe avec toi : tu ne gagnes pas une somme d’argent pour éliminer mon prédateur. Je t’ai sauvé la vie pour que tu protèges la mienne et ma dot va nous servir à m’installer à l’abri dans une place forte éloignée de ses territoires. C’est ça, le véritable programme de notre mariage. Est-ce clair? Crois-tu être en mesure de remplir ta part de mission?
– Je devrais pouvoir me débrouiller, l’Hermine. Je serais d’ailleurs bien mal venu de renâcler sur mon sort : il vaut mieux être un homme marié, une riche mignote dans ses draps, que d’être un brave célibataire couché sous terre parmi les vers.
– Holà, MacNèil! Il n’est pas question de paillardise entre nous. Tu ne me toucheras pas, tu ne me prendras pas et je ne serai jamais ta femme. Ois-le bien, car c’est la condition que je mets à notre entente. Si tu ne t’engages pas là-dessus, si tu ne me donnes pas ta parole, je ne t’épouse pas.
– C’est un mari en cire blanche que tu désires. Comme ça, quand tu le voudras, tu pourras invoquer une union non consommée à tes évêques pour te débarrasser de moi… »
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... dans ce monde intransigeant, l'ambition des puissants l'emporte toujours sur la légitimité des faibles.
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Je détournai les yeux et ne pus réprimer une moue de désillusion que sir Bertram remarqua : "voilà l'endroit où votre cateran de mari vous met à l'abri, Lite, me dit-il, comme s'il avait lu dans mes pensées. Ce n'est pas Dinkeual, mais il n'y manque pas grand-chose pour que cela le devienne : un mur d'enceinte en pierre avec des tours de guet et un bastion, une douve peut-être, des contreforts du côté et de l'escapement et un étage supplémentaire au donjon..."
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Une brise fraîche pénétra par la fenêtre à meneaux près de laquelle je travaillais et souleva légèrement la feuille qui séchait devant moi. Je me redressai, le dos raide, déposai ma plume à côté de la corne d'encre et souris au vieux clerc qui continuait à dicter d'une voix traînante. Voilà bien deux heures que j'étais attablée au-dessus du manuscrit de la Bible en gaélique, cette traduction inédite que ma tutrice, dame Euphémia, comtesse de Ross, avait commencée pour l'évêque.L'idée lui en était venue, voilà trois ans, lorsque sa fille Mariota, ma sœur de lait, avait épousé le Seigneur des îles et avait quitté notre château de Dinkeual, nous laissant sous la garde de son frère Alasdair. Le besoin qu'avait alors éprouvé dame Euphémia de meubler le vide laissé par sa fille, allié à la crainte permanente de recevoir une visite de son redoutable mari, l'avait fait se jeter dans ce projet grandiose qu'était la transposition des textes latins de la sainte Bible en gaélique.
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Dans le foisonnement d'informations que je recueillis sur la famille, rien n'étoffa ma connaissance de Baltair MacNèil. On n'y faisait guère allusion, et, quand cela arrivait, je m'étonnais d'entendre évoquer mon mari comme s'il eût été défunt
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Je préfère cent fois avoir pour homme un ancien cateran avec un cœur féal qu'un comte avec un cœur ployable.
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