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Citations sur Le bûcher des innocents (5)

L'assassinat du petit garçon a révulsé le village de Lépanges. Dans la rue principale, des mères pressent leurs enfants au retour de l'école. Bar de l'Est, dans les effluves de vin et de café refroidi flottent des relents de vengeance. Là, Un grondement secoue le bistrot, jailli d'hommes et de femmes parlant à tort et à travers d'un drame dont ils ignorent tout. Bientôt, nous ferons comme eux. A 18 heures, Europe 1 diffuse ces réactions viscérales, faute de pleurs familiaux car j'ai aussi renoncé à ma visite chez les grands-parents. J'ai envie de fuir. Denis aussi. Hélas, la consigne de nos rédactions a changé en quelques heures : il faut rester sur place jusqu'à l'arrestation de l'assassin. Et, si possible, le chercher soi-même.
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[...] ... - " Je vous en prie ..." [dit M° Garaud, avocat des Villemin.] "Certains d'entre vous ont des enfants. Supposez que l'un de vos enfants ait été tué, je pense que vous ne voudriez pas qu'on vous assaille de la sorte !"

A ces mots, la jeune femme fond en larmes et se réfugie contre l'épaule de son mari. Tous trois sortent du palais de Justice sous un feu constant de flashes et de projecteurs. Plus tard, la photo prise à cet instant servira, une fois recadrée sur Christine en pleurs, à illustrer la sortie d'interrogatoires supposés difficiles face au magistrat instructeur. ... [...]
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[...] ... La presse en général et celle dominée par les Bezzina en particulier est déçue que Lambert ait reculé devant l'inculpation [de Christine.] La faute retombe sur Christine, suspectée d'avoir simulé son malaise pour se soustraire à la justice. Dans ce cas, ce serait, selon Dominique Jamet, du "Quotidien de Paris", "le dernier subterfuge d'une criminelle de grand sang-froid et d'un grand cynisme." L'éditorialiste, capable de disserter un jour sur la Nouvelle-Calédonie, un autre sur Jean-Luc Godard et le troisième sur les gueules noires, explique que Christine a gagné un sursis "au bénéfice de la décence et non à celui du doute." Débarrassés de leurs périphrases ambiguës, les articles associent désormais des mots hier encore tabous. "Le Parisien Libéré" estime que, en tant qu'auteur présumé de la lettre, on peut la soupçonner "d'être l'assassin de son fils." Ami de Lionel Raux [journaliste à "L'Est Républicain" et hostile à Christine Villemin], Pierre Georges, du "Monde", dérape en avalisant dans le style brillant qui est le sien les rumeurs et les interprétations des Bezzina. L'envoyé spécial du plus prestigieux des quotidiens français ignore tout de la Vologne. Mais sur place, entre Garaud de "Légitime Défense" [mouvement pro-peine de mort] et Welzer, de la Ligue des droits de l'homme, le journaliste choisit son camp. ... [...]
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Quand la vie conjugale devient un signe de contradiction médiatique:

"Il en jaillit, nous dit-on, un torrent de frustrations, de rêves brisés, d'amertume et de médiocrité dépeints avec mépris et prêtés aux parents de Grégory. Ce ne sont pourtant les leurs mais ceux des journalistes, qui s'acharnent à faire voler ce couple en éclats pour casser l'image insupportable qu'il leur renvoie. Il nous aura fallu quelques mois pour comprendre leurs motivations profondes. Ce "petit bonheur enviable", comme l'écrivait René Héricotte avec dédain, ce "petit couple" dont on se moque depuis six mois n'a rien de commun avec les existences éclatées de ces hommes et de ces femmes divorcés , séparés, trahis par les leurs et par la vie. Son unité, sa fidélité réciproque, son contentement d'un bonheur simple sont tout simplement des valeurs décalées et intolérables. Tout cela n'est plus qu'un absurde défouloir grâce auquel chacun étouffe de son mieux ses propres névroses."
p.424
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Christine Villemin sur la jalousie sociale:

"Elle raconte avec son accent vosgien, les jalousies que suscitaient leur couple et leur enfant, et qui, selon elle, sont à l'origine de leur malheur:
- On nous appelait les "Giscard", parce qu'on avait deux voitures et une belle maison.."
p.434
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