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EAN : 9782234088474
126 pages
Stock (02/10/2019)
4.12/5   21 notes
Résumé :
« Tout est foutu, soyons joyeux. » « Rassurons-nous, tout va mal. » Voilà les maximes préférées de Clément Rosset, telles des remèdes à notre époque contemporaine angoissante. Il nous apprend à nous foutre de tout et à rester joyeux malgré notre condition de mortel, à être capable d’embrasser gaiement l’existence pour accéder à la sagesse et au bonheur, à écarter toute raison de désespérer.

Clément Rosset a accordé une quinzaine d’entretiens à Alexand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Les raisons d'exécrer la réalité ou de l'adorer sont les mêmes : nous ne savons pas qui nous sommes, ni d'où nous venons ; nous sommes confrontés à un réel souvent déplaisant ou injuste ; chaque sensation est fugace et nous sommes promis au trépas. À partir de ce constat, vous pouvez sombrer dans l'accablement le plus profond ou, au contraire, vous réjouir de chaque instant qui passe. La grande différence entre l'homme dépressif et joyeux me semble d'ailleurs résider dans l'appétit de vivre, ce qui peut se ramener à un mot : le désir. »⁠

Je n'avais encore jamais entendu parler de Clément Rosset, philosophe français, qui accorde entre 2007 et 2017 des entretiens à Alexandre Lacroix. Ce dernier se servira de ces derniers entretiens pour les condenser en cet essai. ⁠

J'ai adoré. Clément Rosset nous parle de ses grandes idées, surtout celle autour du réel comme concept d'unicité : il n'y a pas deux brins d'herbes similaire, dès lors, le réel est un ensemble d'objets uniques, un ensemble de nombres tautologiques.⁠

Au travers des différents entretiens, Rosset et Lacroix parlerons de Spinoza, de Kant, de Platon, de la philosophie de Tintin (oui, oui), de Freud et d'autres. Un livre très enrichissant qui parle de philosophie en restant abordable, pas besoin d'avoir lu les grands auteurs pour comprendre de quoi il en retourne. ⁠

Un livre que je recommande vivement à tous les lecteurs intéressés par la philosophie du réel et de la joie, que vous soyez initié ou pas. Les différent sujets sont toujours traité avec un fin mélange d'intelligence et d'humour. Merci encore aux éditions Stock pour leur envoi. ⁠

« le point de départ de ma philosophie est la conscience du tragique de l'existence : tout est promis à disparaître, la mort nous entoure et nous sommes menacés par notre propre inconsistance. » ⁠
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un plutôt court, mais pas des moindres essais (en "jeu" de questions/réponses avec Alexandre Lacroix) de philosophie que je juge abordable par tout profane (l'étant moi-même plutôt). Pédagogique, éclairé par des exemples concrets, on en vient même à Tintin ou à Gaston Lagaffe pour illustrations, à côté de nos "grands" philosophes de Kant, Spinoza ou autres Platon...
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Sans l’obscurité, il n’y aurait pas de lumière. Si tout est rose, rien n’est rose (comme le disait Jankélévitch). J’ai tendance à penser que l’allégresse est l’état premier, le plus profond chez n’importe quel être vivant ; en tout cas, il en va ainsi chez moi. Cependant, il arrive que l’allégresse soit le résultat d’une mélancolie surmontée. Le point de départ de ma philosophie est la conscience du tragique de l’existence : tout est promis à disparaître, la mort nous entoure et nous sommes menacés par notre propre inconsistance. Or la tentation est forte de refuser en bloc ces considérations déplaisantes. Ce refus du tragique, donc de la réalité, se paie très cher. À l’inverse, la capacité d’admettre la part tragique du réel est pour moi la pierre de touche de la santé morale et de l’allégresse. Il faut apprendre à vivre avec le tragique. C’est pourquoi je distingue deux axes dans l’histoire de la philosophie : les philosophes qui accordent une place au tragique – Pascal, Nietzsche… –, et ceux qui s’échinent à l’évacuer par la rationalisation excessive du monde – Platon, Kant, Hegel… 
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Toute la force de l'être humain consiste en ceci : savoir que l'on va vieillir, souffrir et mourir, et être heureux en assumant pleinement cette pensée. Seul celui qui accepte le caractère inéluctable de la mort, si bien qu'il n'y pense même plus, sera capable de s'ouvrir à la plénitude de la vie.

Quatrième entretien. Nietzsche ou l'extrême optimisme, p. 79-80
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L’une des grandes bizarreries de Freud est sa tendance à exonérer de toute responsabilité les pères. Freud, comme vous le savez, entretenait lui-même avec son père une relation complexe et insolite. Par exemple, il a mis des années avant d’oser voyager jusqu’à Rome, car il associait le pape au père, et redoutait de vouloir l’assassiner ; une fois, il a même été extrêmement troublé au bord du lac Trasimène, car il s’est identifié à Hannibal, qui avait remporté en ces lieux une victoire éclatante et voulait renverser César. Non seulement Freud a caviardé l’histoire d’Œdipe en ne mentionnant pas le crime de Laïos, mais il a fait la même chose dans un chapitre célèbre de ses Cinq psychanalyses à propos du du président Schreber.
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Mon argument à propos du camembert est le suivant : chaque objet est singulier et il est impossible d’en décrire la singularité. Toutes les descriptions que nous pouvons donner d’un objet procèdent par voie de comparaison avec un étalon, un autre objet servant de référence. Ainsi, je peux comparer le camembert et le livarot ou le pont-l’évêque, mais dire ce qu’il est en lui-même, décrire sa saveur particulière, surtout quand il est bon, j’en suis incapable. Le camembert est à lui-même son propre patron, au sens que prend ce terme en couture. Un courtisan prétendait qu’il était difficile de louer Louis XIV, puisque celui-ci rayonnait de si merveilleuses qualités qu’il était à nul autre semblable, comparable seulement à lui-même. Cette propriété du Roi-Soleil est aussi celle du morceau de camembert, comme d’ailleurs de tout objet réel. A. L. : Cela mène à votre définition du réel, comme « ensemble non clos d’objets non identifiables ». Qu’entendez-vous par là ? C. R. : C’est en fait une définition très simple, qu’on pourrait tourner autrement : il n’y a pas deux brins d’herbe semblables. Il me vient à l’esprit un autre exemple, les nombres premiers. Ces nombres sont remarquables, car ils ne se laissent diviser que par eux-mêmes et par un. Ce sont, pour ainsi dire, des nombres tautologiques, qui ne sont faits que d’eux-mêmes. Ainsi, le réel est un ensemble d’objets indescriptibles, que nous ne sommes camembert, comme d’ailleurs de tout objet réel.
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Nous sommes dans l’incapacité foncière de définir notre identité personnelle, quelque mal que nous nous donnions pour y parvenir. Nous connaissons des aspects de notre moi, mais pas sa totalité. Nous ne nous saisissons que comme un assemblage de perceptions disparates. Je sais si j’ai chaud ou froid, si je suis en colère ou joyeux, si telle pensée ou telle chansonnette me trotte dans la tête. Il y a une collection de sensations et d’idées qui se promènent en moi.
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"J'entre ici en perdante. Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune action sur mon chagrin, comme le reste de la littérature. Je ne dis pas qu'elle est inutile, je dis qu'elle ne console pas." C'est ainsi que débute Inconsolable, le livre que nous explorons au cours de cet épisode.
À travers un récit porté par une narratrice confrontée à la mort de son père et qui scrute, au quotidien, la douleur, la tristesse, le monde qui n'est plus le même et la vie qui revient malgré tout, son autrice, la philosophe Adèle van Reeth, tente de regarder la mort en face et de mettre des mots sur cette réalité de notre condition d'êtres mortels. C'est un livre qui parle de la perte des êtres chers et qui est en même temps rempli de vie.
Adèle van Reeth nous en parle au fil d'un dialogue, où il est question, entre autres, de la difficulté et de la nécessité d'écrire, de la vie avec la tristesse et d'un chat opiniâtre. Et à l'issue de cette conversation, nos libraires Julien et Marion vous proposent de découvrir quelques livres qui explorent la question du deuil.
Bibliographie :
- Inconsolable, d'Adèle van Reeth (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21563300-inconsolable-adele-van-reeth-gallimard
- La Vie ordinaire, d'Adèle van Reeth (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20047829-la-vie-ordinaire-adele-van-reeth-folio
- le Réel et son double, de Clément Rosset (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/501864-le-reel-et-son-double-essai-sur-l-illusion-e--clement-rosset-folio
- L'Année de la pensée magique, de Joan Didion (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1177569-l-annee-de-la-pensee-magique-joan-didion-le-livre-de-poche
- Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16192372-comment-j-ai-vide-la-maison-de-mes-parents-une--lydia-flem-points
- Rien n'est su, de Sabine Garrigues (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539851-rien-n-est-su-sabine-garrigues-le-tripode
- Vivre avec nos morts, de Delphine Horvilleur (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21199965-vivre-avec-nos-morts-petit-traite-de-consolati--delphine-horvilleur-le-livre-de-poche
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