AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jasmine6344a15a


Pourquoi ce livre?

Je dois avouer que j’étais plutôt réticente à lire le dernier ouvrage d’Alexandre Lacroix. J’ai sans aucun doute une aversion pour ces bourreaux de travail. Toutefois, un article qui soulevait la question suivante « Comment le modèle traditionnel du travail a éclaté ? » a piqué ma curiosité. La révolution des nouvelles technologies aurait bouleversé la chaîne traditionnelle du travail (le 9h à 17h et les semaines de 40 heures) laissant place à la précarité de l’emploi et à l’épuisement professionnel. En bref, les travailleurs d’aujourd’hui sont-ils des esclaves de l’ère technologique? Ainsi, le roman d’Alexandre Lacroix s’inscrit dans un contexte tout à fait contemporain, cet homme, Sommer, qui aimait trop travailler, est le fidèle représentant de ce chaos contemporain. De ce fait, cette lecture m’offrait la possibilité d’une réflexion sur les changements dans le monde du travail provoqués par les nouvelles technologies modifiant ainsi les balises traditionnelles instaurées au temps de la Révolution industrielle.

Un premier aspect qui m’a plu :

Le roman d’Alexandre Lacroix raconte une journée dans la vie d’un cadre au service d’une multinationale de biscuit. Les tâches à accomplir sont bien définies et les heures sont tranchantes. Sommer est sous l’adrénaline, il est efficace et toujours dans les temps. Exigent et déplaisant, j’ai aimé détester le personnage principal. En tant que lectrice, j’ai souvent l’habitude de m’attacher à l’un des personnages du roman ce qui est impossible avec Sommer. Le cynisme et l’indifférence du personnage principal emportent le lecteur et bouleversent mon confort de lectrice, ce que j’apprécie grandement.

Un second aspect qui m’a plu :

Le personnage principal a de grandes inhabilités sociales. Il observe ses semblables « humains », il interagit avec ces derniers qu’à des fins pratiques. Lorsqu’il les observe, il le fait sous une lorgnette anthropologique. J’ai apprécié cet aspect du récit puisqu’il permet de mieux saisir la personnalité de Sommer, sans toutefois l’aimer davantage. À la manière d’une visite dans un musée d’Histoire naturelle, il jauge et critique « l’homo sapiens », exposé derrière des vitres hermétiques, et pose un diagnostic froid et brutal. Le tout étant très « hygiénique »; il n’est pas entré en contact avec ses pairs qu’ils trouvent faibles et superficiels.

Un aspect qui m’a moins plu :

L’homme qui aimait trop travailler est un livre qui se présente sans intrigue. Même si la conclusion est sans surprise, la fin du récit m’a déçue. En effet, elle s’accompagne d’un changement de perspective complet de la part du personnage principal : lui, qui a tant travaillé, n’a rien accompli. Il s’est trompé. Sommer est un homme orgueilleux et bien campé dans ses positions. Je trouve donc étonnant qu’il devienne clairvoyant si rapidement. Il est vrai que les événements tragiques ont tendance à ébranler nos convictions. Néanmoins, pour un roman sans intrigue, le changement de cap psychologique crée une rupture inattendue.

Pour consulter l'article mentionné ci-haut: Braün, D. (2015). Le gym et les repas gratuits ont un prix. Consulté à l’adresse http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2015/09/04/004-monde-travail-mutation-nouvelles-technologies-pire-mieux.shtml
Commenter  J’apprécie          20







{* *}