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Benoît Heimermann (Collaborateur)
EAN : 9782911755682
260 pages
Editions Guérin (15/09/2003)
3.95/5   39 notes
Résumé :
Son récit tient en trois temps...
Une seconde pour voir disparaître son compagnon de cordée quand un rappel s'arrache et précipite Pierre Béghin dans la face sud de l'Annapurna.
Cinq jours pour désescalader sans matériel cette paroi, ce qui constitue l'une des plus étonnantes histoires de survie de l'alpinisme. Mais le pire est à venir, dans le regard des autres au retour, dans la culpabilité puis dans la dépression.
Dix ans pour pouvoir en parl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Chez certains alpinistes, un sommet particulier occupe une place à part dans leur parcours. Pour Jean-Christophe Lafaille, c'est l'Annapurna, et il nous raconte son histoire dans ce livre.
Une histoire qui commence par un drame et finit par une rédemption. Une histoire très touchante.
En 1992, il part avec Pierre Béghin à l'assaut de l'Annapurna. C'est sa première expérience himalayenne, elle sera dramatique.
Un rappel lâche, et Pierre Béghin fait une chute mortelle, laissant Jean-Christophe Lafaille seul et quasiment sans matériel à 7 100 mètres.
Après le choc de la perte de son compagnon de cordée, vient la prise de conscience de son dénuement, seul dans la face sud, particulièrement raide et difficile : "Il y a Pierre bien sûr, mais il y a aussi - le pragmatisme, un court instant, reprend le dessus - le sac ! Ou plutôt son absence." Pierre Béghin portait en effet tout le matériel lors de sa chute. Jean-Christophe Lafaille devra se débrouiller sans. Victime en plus de cela d'un éboulement, blessé à un bras, il mettra cinq jours pour descendre et rejoindre la sécurité du camp de base.
Reinhold Messner (l'immense Reinhold Messner devrais-je dire) a salué cet exploit, disant que Jean-Christophe Lafaille avait démontré "la capacité à survivre qui fait les plus grands alpinistes".
Mais l'histoire ne s'arrête pas là.
Car à son retour, il a été abondamment critiqué, y compris par des gens "qui n'avaient jamais mis les pieds en Himalaya et encore moins grimpé en haute altitude". Eh oui, les mauvaises langues entrent en action, critiquent l'expédition qui a si mal tourné, et rendent Jean-Christophe Lafaille responsable de la mort de son compagnon. Déjà très atteint, il n'avait vraiment pas besoin de cela, et l'Annapurna va devenir une véritable obsession. Jusqu'à l'ascension victorieuse de 2002 ("quel chemin depuis dix ans !"), qui le libère de cette montagne dont il se sentait prisonnier et lui fait écrire : "Je suis de retour. du sommet de l'Annapurna sans doute, mais aussi d'un pays où l'on cultive les peurs et les remords. Et ce voyage-là, auquel je ne croyais plus, je l'ai achevé pour de bon comme si j'avais, une fois pour toutes, bouclé la boucle de mes angoisses et de mes appréhensions."

Dans ce livre, Jean-Christophe Lafaille nous raconte une histoire humainement très forte, qui va bien au-delà d'un simple récit d'alpinisme.
Je regrette que l'écriture ne soit pas toujours à la hauteur de l'intensité des évènements, et surtout que l'on trouve dans le texte trop de fautes à mon goût : par-ci par-là, une phrase mal formulée, un mot manquant. C'est agaçant. Et c'est dommage, l'ouvrage aurait mérité mieux.

Jean-Christophe Lafaille a disparu en janvier 2006 lors de l'ascension du Makalu. RIP.
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Quel bonheur de plonger sur les hauteurs himalayistes du grand et petit Jean-Christophe Lafaille (grand par l'alpiniste, petit par la taille : 1,60 m).
Récit en 3 parties dont le héroïne est l'Annapurna : - Quelques secondes, à plus de 7000 mètres d'altitude, pour voir son compagnon de cordée Pierre Béghin disparaître devant ses yeux en octobre 1992 (drame dont je me souviens bien) – 5 jours de désescalade avec un bras brisé et sans matériel pour rejoindre le camp de base. - Dix années de dépression et culpabilité. Et, entre temps, de belles expéditions. Jean-Christophe Lafaille disparaît en janvier 2006, également dans l'Himalaya. Il aura démontré, dira Reinhold Messner, "la capacité à survivre qui fait les plus grands alpinistes". Jean-Christophe Lafaille aurait eu 41 ans le 31 mars 2006, l'âge qu'avait Pierre Béghin au moment de sa disparition.
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Commencez par lire la critique de Nastie92, elle dit ce qu'il faut savoir et je suis d'accord avec son jugement, y compris pour ce qu'elle dit du style.
Je ne suis en revanche qu'à moitié d'accord avec la quatrième de couverture : "dix ans pour pouvoir en parler" serait un sujet intéressant, mais il n'est pas vraiment traité.
Le plus frappant pour moi, comme dans Tragédie à l'Everest -qui contient en outre de la matière à réflexion morale (voyez ma critique et les citations)- c'est la réflexion sur l'engagement (voyez les citations de Nastie 92) et en particulier la question qui revient : quand faut-il continuer, et quand faut-il décider la retraite, sachant que la dégradation physique et mentale liée à l'altitude est inéluctable et qu'il existe donc un point à ne pas dépasser si on veut garder assez de force pour revenir vivant. Toute personne fréquentant la montagne se pose des questions de ce type, mais en haute altitude c'est bien la vie qui est en jeu, et le récit de Jean-Christophe Lafaille est poignant.
Par ailleurs, et sans en dire trop, l'extraordinaire courage de l'auteur descendant la face sud de L'Annapurna mériterait à lui seul la lecture de ce livre.
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Quelle lecture, un vrai plongeon dans l'aventure. Même sans être spécialiste de la haute montagne (ce qui peut être gênant en raison d'un vocabulaire qui est parfois technique) le récit est tel que c'est véritablement la fascination.
Le récit démarre avec un drame à savoir le dévissage du partenaire de l'auteur au moment où l'équipée fait demi tour après avoir tenté l'ascension de l'Annapurna. Pendant 10 ans Jean-Christophe Lafaille n'aura de cesse de conquérir cette montagne qui lui a résisté et lui a coûté la vie de son ami. C'est l'histoire de cette quête, de la manière dont il saura surmonter le drame vécu et en sortir grandi. C'est aussi l'histoire de ce qui peut nous paraître une vraie obsession mais qui pour lui est plutôt le sens de sa vie.
Ce monde si éloigné du note nous happe par sa beauté et aussi sa violence.
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Jean Christophe Lafaille à eut à subir se que les psychiatres nomment le syndrome du survivant après la perte de son compagnon Pierre Beghin durant l'ascension de L'Annapurna.
Quel gageure de survire ! quel douleur d'êtres toujours vivant ! Pourquoi moi ? Pourquoi lui ? C'est ce type de questions qui animes la première partie du livre. Dix années après le drame et une nouvelle ascension réussi de l'Annapurna, permettront, sans répondre à ses questions, de retrouver un peu de sérénité à l'un des alpinistes les plus doué de sa génération.

Ecrit à 4 mains, il est difficile de retrouver ce qui vient de l'alpiniste et ce qui vient du journaliste Benoit Heimermann. le style n'est d'ailleurs pas terrible, mais ce n'est pas ce que l'on vient chercher avec ce type d'ouvrage.
Jean Christophe Lafaille nous donne son opinion sur pas mal de sujets et débats qui agitent le monde l'alpinisme (étique, style alpin, météo etc) ainsi que quelques rappelles historique, qui ajoute de l'intérêt.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le précipité des événements est instantané. La corde, fouet désemparé, file et claque à proximité. Et je vois Pierre partir, la tête tournée vers le ciel, les bras impuissants, le dos lesté par son gros sac. Il est emmitouflé dans sa capuche, Bibendum indéfinissable, et pourtant ses yeux sont là qui me transpercent ! Deux lumières qui s'éternisent dans le vide. Deux interrogations habitées par l'effroi. Pierre disparaît, son corps se dérobe, sa silhouette est aspirée par le néant, mais ses yeux sont toujours là qui m'interrogent.
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L'utilisation de l'oxygène n'est pas qu'une contrainte, c'est un mensonge. Les pionniers n'ont pas profité de cet avantage. Bien qu'on ne sût même pas si un être humain normalement constitué pouvait ou non vivre au-delà de 7 000 mètres, dès avant la guerre des tentatives très poussées à l'Everest ou au K2 avaient été menées à plus de huit mille sans oxygène. Ensuite c'est l'esprit de conquête qui a tout faussé : il fallait donner toutes les chances à la victoire. Il me semble, aujourd'hui, totalement injustifié d'utiliser cette "béquille".
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Dans les Alpes, il existe toujours une soupape de sécurité : l'existence des secours. En Himalaya, dès que vous vous engagez dans une face, même sur des parcours "balisés", comme peut l'être la voie sud de l'Everest, le candidat au sommet est obligé de couper le "cordon ombilical" qui le relie au camp de base et donc au monde des vivants.
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Que disait Messner ? Que si l'alpinisme ne se posait que la question de la fin et pas celle des moyens, il était foutu. Grâce aux pitons à expansion qui se placent dans des trous préalablement forés et tiennent dans dans n'importe quel rocher, toutes les parois devenaient accessibles. Il fallait donc les proscrire sous peine de voir notre terrain d'aventure se réduire à une arène pour vaniteux.
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Les mystères de l'alpiniste sont aussi impénétrables à ses pratiquants qu'à ceux qui ne mettent jamais les pieds en montagne. La seule explication que j'avance : me retrouver là-haut après avoir tout donné me permettait de rêver encore, de rêver plus fort.
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