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EAN : 9782843377822
428 pages
Anne Carrière (24/06/2015)
3.5/5   2 notes
Résumé :
En 1944, à la libération de Bayonne, Zeta, 18 ans, fille de chocolatiers, est tondue en place publique. Manex Irribarne, collaborateur et trafiquant au marché noir, résistant de la dernière heure, excite la foule dans ce sens. Puis il assassine les parents de la jeune fille pour les voler. Mais Zeta le surprend et lui fait signer des aveux.

Quelques années plus tard, Manex récupère ces aveux et s’efforce de ruiner Zeta, qui entre-temps a repris et dév... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
À la mort d'André-Jean Lafaurie en 2014, j'ai découvert qu'il était journaliste sportif, spécialité golf. La majeure partie de ses livres concerne d'ailleurs ce domaine dans lequel, aux dires des hommages, il était érudit.
Pour moi, c'était l'auteur des sagas « La maison Etcheverry » et « Les marées de Socoa », ses romans historiques avec pour point de départ le Pays Basque nord actuel.
Je ne me suis pas pour autant intéressée à la biographie de Tiger Woods qu'il a écrite, mais quand j'ai découvert « Le chemin d'Izarra » - écrit peu de temps avant sa mort - je me suis jetée dessus, tout à coup nostalgique du temps où j'avais lu ses autres romans qui, à l'époque, ne m'avaient pas emballée plus que ça. Je me suis tout à coup rendue compte qu'ils étaient du genre rares et uniques, parce qu'avec sa plume brute de décoffrage, André-Jean Lafaurie a enfin offert une concurrence intéressante - pour ne pas dire plus branchée - au fameux Ramuntcho de Pierre Loti.
Oui, pour moi il est avant tout l'auteur qui aura écrit sur le Pays Basque. Et les quatre étoiles attribuées sont pour l'ensemble de ces romans.

Bien contente de vous avoir livré mon affection pour M. Lafaurie, j'en viens quand même à ce chemin d'Izarra. [Que les fêtards ne s'enflamment pas, il ne s'agit pas d'une espèce de « route des vins » autour de la liqueur d'Izarra.]

Été 1944, les troupes allemandes quittent les deux provinces sur trois du Pays Basque nord qu'ils occupaient. Reste à punir ou tuer les femmes qui leur auront tenu chaud et ceux qui auront prospéré durant l'occupation.
Cette fois, c'est sur cette honte que les autres vous obligent à porter toute une vie, tel un chemin de croix, qu'André-Jean Lafaurie se penche. Cette humiliation qui appelle à la vengeance sur plusieurs générations.
Dans ce roman qui couvre 70 ans, on a loisir de se promener de Bayonne à Pampelune via le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle [Que les fêtards ne s'enflamment pas, les paroles de la chanson paillarde des pèlerins de Navarre, c'est dans l'autre sens : ♫J'irai de Pampelune jusqu'à Bayoooneu...♫]. de visiter une demeure des Grands d'Espagne à Getaria. D'entrapercevoir le régime franquiste et les débuts d'ETA. de ressentir la paix régnant dans l'abbaye de Belloc. de suivre une enquête policière. Et même de croiser Cristóbal Balenciaga et Ernest Hemingway...
Beaucoup de choses en seulement quatre cents pages et quelques. Parce que c'est pas le genre de l'écrivain de se perdre en circonvolutions. Il faut être très attentif pour attraper un détail au vol. Un style abrupt à l'image des seules scènes de sexe décrites : bestiales.

En prenant du recul, on peut aussi relever les deux noms de famille : Ipar (qui veut dire Nord) et Hego (qui veut dire Sud). Un représentant de chacune de ces familles se retrouvera pour une scène finale sur l'île des faisans, condominium se trouvant au milieu du fleuve séparant la France de l'Espagne, séparant le Pays Basque nord du Pays Basque sud. Tout un symbole...
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Un très beau livre... une écriture fluide, la vie d'une jeune femme qui a subi les horreurs à la fin de la seconde guerre mondiale et qui décide de changer d'existence. Au travers de sa propre fille elle continue d'avancer sur ce chemin mais parviendra à se venger... A lire.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
"Ces deux hommes, sur les photos, faisaient partie d'un groupe qui a rendu la justice en tuant un commissaire de police à San Sebastián, quelques mois plus tôt. Cette ordure était le premier tortionnaire de Basques dans la ville et alentour. La police de Franco, et Franco lui-même, nous vouent une haine sans fin. Nous avons été les derniers vaincus de la guerre civile, le Caudillo ne nous le pardonne pas. Vaincus, pas soumis. Qui nous a déjà soumis, dans l'histoire ?
- Vous dites "nous" mais vous n'êtes pas basques !" s'étonna Mayalen.
Les autres lui répondirent en euskara. Mayalen repérait toutefois des tournures, des intonations indiquant qu'ils l'avaient apprise et que ce n'était pas leur langue maternelle.
"Ainsi commençons-nous à nous organiser. C'est un vaste mouvement qui commence à agiter la planète. Ceux qui veulent le Pays Basque et la liberté [Euskadi eTa Askatasuna]. Ceux qui veulent chasser les Anglais de chez eux avec leur armée républicaine irlandaise [Irish Republican Army]. Ceux qui veulent faire sauter l'Allemagne, parce qu'ils ont honte d'être les enfants de ceux qui ont déclenché la guerre : ils sont une fraction, rouge, et armée [Rote Armee Fraktion]. Ceux qui veulent faire exploser l'Amérique, parce qu'ils enragent d'être traités comme des chiens à cause de leur couleur de peau : alors ils deviennent des panthères [Black Panthers]. Et les Palestiniens. Et les Bretons, les Corses... Les Tamouls, les Kurdes. J'allais oublier l'Amérique latine - Montoneros, ELN, Bolivie, Tupamaros. D'ailleurs, on trouve beaucoup de Basques là-bas.
- Je ne connais rien à tout cela ! s'insurgea Mayalen.
- C'est vrai. Excuse-nous. On n'est pas là pour te faire un cours de politique. Faisons simple : c'est une guerre mondiale."
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« Quelle folie avez-vous commise... » Exaspérée, Zeta l’interrompit :
« Quel âge avez-vous, maître ?
- Vingt-cinq ans.
- C’est vrai, vous débutez. Vous aviez donc une quinzaine d’années à la Libération, et à peine dix ans au début de la guerre. Ne m’en voulez pas si je vous dis que vous êtes incapable de comprendre.
- Oh ! J’ai vu des choses dans mon village, j’ai vu des choses...
- Sans doute. Moi je ne les ai pas vues, je les ai vécues. »
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Chez nous on n'a pas de vanité, on a de l'orgueil.On ne veut pas un mariage plus beau que celui du voisin : on veut le plus beau, tout court.
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Rien n’est plus horrible pour un enfant qu’assister à l’humiliation d’un parent.
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Le pèlerin est toujours seul. Les pas peuvent se marier.
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