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Critique de PrettyYoungCat


La chaleur de l'été imprime le rythme lent de la moiteur assommante où se déroule l'histoire. Au sud des Etats-Unis, à Heron Key, dans les années 30, cohabitent Blancs et Noirs avec les relents aigres de la ségrégation. Les vétérans de la 1ère guerre, Blancs et Noirs, sont parqués comme des animaux sauvages dans des camps insalubres. Là la couleur de peau ne fait pas vraiment de différence : ils sont indésirables aux yeux de la population. Ils sont amaigris, sales, en guenilles et à jamais marqués par le sceau de la guerre et de ses horreurs. Henry Roberts est l'un d'eux et a honte de rentrer et d'affronter le regard de ses proches et de Missy, sa tendre amie avec qui il partageait un lien particulier 18 ans plus tôt, jusqu'à son départ pour la guerre.

Le début de l'histoire est chargé de tensions avec l'attaque d'un alligator sur le petit Nathan. Mais ensuite, à l'image de cette écrasante chaleur humide, on somnole page après page comme bercé par la canicule.

J'ai regretté plusieurs choses. D'abord, l'histoire compte de nombreux personnages plus ou moins secondaires. Ils sont tellement à peine décrits qu'on ignore parfois s'ils sont Noirs ou Blancs (information pourtant pertinente pour l'histoire). Les liens entre eux ne sont pas toujours développés ou à peine évoqués ce qui nous égare dans la compréhension de certains passages. J'aurais aimé aussi que ce qu'ont vécu les vétérans, Henry particulièrement, soit plus explicité. En fait les personnages sont à peine esquissés, on a quelques bribes de leur histoire, mais pas suffisamment pour s'attacher à eux. L'histoire en elle-même manque de rythme.
Les injustices de la ségrégation sont ébauchées sans force, sans émotion, sans réalisme. Qu'un Noir accusé (à tort) d'avoir massacré une Blanche dise avec aplomb «j'ai confiance en la justice » est hautement improbable, anachronique. Il n'y a qu'à se rappeler – ou à chercher à connaitre – l'histoire de Emmett Till pour illustrer ce qu'était vraiment le racisme et l'injustice aux Etats Unis et ceci pourtant deux décennies encore après !
L'ouragan met trop de temps à se préparer et n'amène finalement pas le rythme et l'émotion attendus.
Les pages se tournent et on peine à en extraire des faits, des actions qui font avancer l'histoire, à tel point que l'on se demande de quoi on a parlé tout ce temps.

Bref, ce livre a été pour moi une déception bien qu'il s'agisse d'un thème qui m'est cher car il me touche beaucoup, mais il n'a pas été à la hauteur de mes espérances en matière d'émotions.
Je pense aussi que je ne suis définitivement pas cliente des histoires où on voyage tout le long en première, du moins si les émotions ne prennent pas le relais pour nous transporter.
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