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EAN : 9782070320936
400 pages
Gallimard (07/06/2007)
3.62/5   81 notes
Résumé :
Haïti, 1968.
Un jeune adolescent regarde par la fenêtre de la maison familiale. De l'autre côté de la rue, c'est la maison de Miki, toujours pleine de filles, paresseuses, moqueuses, prostituées à l'occasion, des " fraîcheurs ", comme il dit. Elles éclatent de vie dans la misère ambiante. Le tyran Duvalier est au pouvoir, les tontons macoutes rôdent comme des requins dans les rues de Port-au-Prince. Un week-end dangereux attend notre héros.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais lu il y a assez longtemps Comment faire l'amour à un nègre sans se fatiguer de Dany Laferrière mais je n'en ai pas beaucoup de souvenirs. le goût des jeunes filles est un titre assez provocateur et effectivement, on suit un adolescent qui, caché par un concours de circonstances dans un bordel, fait la connaissance des jeunes filles qui y sont : Miki, Choupette, Marie-Erna, Marie-Flore, Marie-Michèle et Pasqualine. L'alternance entre l'observation des discussions des demoiselles et les notes du journal intime de Marie-Michèle, une jeune bourgeoise qui a trouvé refuge ici et se pose des questions sur sa condition, est intéressant. de même, on entraperçoit la misère de Haïti à travers leurs mots moqueurs de filles, leurs conditions...
Il faut quand même le temps de faire connaissance avec toutes ces filles, j'avoue avoir été bien perdue au début par leur nombre et le scénario très particulier. Les discussions entre filles sont très orientées (confère le titre) et j'ai été un peu genée par leur jeune âge.
Un livre qui est restée longtemps dans ma bibliothèque avant d'être lu, ça reste tout de même une lecture agréable qui m'a fait découvrir Haïti des années 60, ses différents classes sociales.
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Qui sont ces jeunes filles à la beauté insolente qui en ce début d'années 70 sillonnent les rues de Port-au-Prince à bord de la Buick du mystérieux Papa ?
C'est ce que nous découvrons sous le regard croisé d'un jeune garçon qui les observe, d'abord de loin puis de fort près, et de l'une d'entre elles qui écrit un journal intime . Enfin pas vraiment l'une d'entre elles car Marie Michèle ne fait pas partie de leur monde. Elle vient d'un milieu très privilégié, un "cercle doré" qu'elle déteste et fuit tant qu'elle peut en infiltrant la bande des filles.
Vues au travers du prisme de la jeunesse ou de l'inexpérience des deux adolescents, les jeunes filles paraissent superficielles ne pensant qu'à aller danser, se baigner, se chamailler et draguer mais cette façade de futilité cache une révolte, un refus de se laisser subordonner à une dictature. Elles sont les filles d'un peuple qui vit dans un monde de misère et de terreur où le danger de mourir, et pas seulement de chaud, est omniprésent. Pour survivre, échapper aux difficultés insurmontables de la vie quotidienne, elles ne disposent que de leur extraordinaire appétit de vivre et de leurs corps dont elles usent comme elles l'entendent. C'est leur seule solution mais sont-elles plus libres pour autant ?
Roman d'initiation et peinture de la société haïtienne sous le régime de Duvalier, le goût des jeunes filles est aussi un bel un hommage de l'auteur aux femmes de son île natale, à sa culture et aussi plus largement à la poésie et la littérature.
Tout dans ce roman n'est pas palpitant, certaines conversations m'ont paru un peu ennuyeuses. En revanche d'autres sont franchement hilarantes et en particulier celle à propos de Françoise Sagan. Finalement, ce que j'ai préféré dans ce roman ce sont les pages du journal de Marie Michèle dans lequel elle dénonce avec férocité les travers d'une classe en position ultra-minoritaire mais qui domine le reste du pays.
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Vous ne savez pas quoi faire cette fin de semaine? Tiens, je vous propose un week-end chaud et épicé sur Port-au-Prince : embarquez-vous dans le goût des jeunes filles de Danny Laferrière. C'est un roman, un voyage furtif et sensuel sur la capitale haïtienne, avec une provision suffisante de drôleries.

Qu'est-ce qu'elles ont de si particulier ces jeunes filles ? Choupette mène son vieil amant par le bout du nez. Pascaline, longiligne et charmante, a su dompter le sien, un homme athlétique à l'allure d'un tueur. Miki est somptueusement entretenue par un jeune ministre. Qu'est-ce qu'elles ont de si particulier donc ? C'est tout simplement leur goût, le goût des jeunes filles auquel ne peuvent résister les hommes.

Choupette, Marie-Flore, Marie-Erna, Pascaline, Miki, Marie-Michèle récidivent en Haïti avec dix ans de retard la révolution des moeurs qui a secoué les sociétés occidentales dans les années 60. Les bars, les boîtes de nuit, la plage, le sexe, la coke, c'est le quotidien de ces jeunes filles à l'esprit libre et déluré. Toutefois l'épicentre de cette effervescence a plutôt lieu dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince. La petite bourgeoisie cloîtrée dans son petit monde à Pétionville ignore tout de ces remous sociétaux. Hormis Marie-Michèle qui, dans son journal d'ado, pose un regard acide et sans concession sur la classe sociale aristocratique et rétrograde à laquelle elle appartient. Sa propre mère n'y échappe pas, elle est même le centre de sa réflexion et incarne cette poignée de riches qui vit en « quarantaine », avec des barrières sociales bien étanches, au milieu d'une population en grande majorité pauvre. Oisives, les femmes forment un cercle clanique et passent leur temps dans des cocktails, des expositions, des galas sélects dans les ambassades, ou à apprendre des langues étrangères. Pour autant leur vie n'est pas si rose que cela. Elle est minée par la jalousie entre membres du cercle, la médisance, le conflit au sujet de l'héritage, l'insatisfaction sexuelle et l'adultère.

Quant aux jeunes filles engoncées dans ce système archaïque et bourgeois, elles n'osent pas révéler leurs fantasmes, leurs désirs. Les rares, comme Marie-Michèle, qui contestent ce diktat, cette chape de plomb morale, et tissent des relations sans chasteté, sont qualifiées de salopes. Cependant le problème de cette adolescente de dix-sept ans est au-delà du seul droit de toutes les jeunes filles de s'éclater librement. Elle reste surtout révoltée contre la starification étanche de la société haïtienne, l'égoïsme, le snobisme, la condescendance d'une petite bourgeoisie qui semble vivre sur une autre planète. Ce trouble identitaire la pousse justement à fréquenter le monde d'en bas, le monde des pauvres et se rend compte que c'est dans ce capharnaüm de misère et d'agitation que bat le vrai coeur d'Haïti. Sachant qu'elle ne pourrait réconcilier ces deux mondes, elle a préféré s'exiler en Amérique.

Le goût des jeunes filles est le livre d'un double procès. L'auteur accuse en premier lieu la littérature de son pays d'hermétisme, de grandiloquence, d'aveuglement et même de compromission. Magloire Saint-Aude, suffisamment cité dans le livre, et Léon laleau incarnent cette tendance de la littérature haïtienne. L'un est un poète hermétique à l'attitude douteuse (ami du dictateur Duvalier jusqu'à sa mort) bien qu'apprécié par l'auteur-narrateur, l'autre est un poète aveugle, qui ne sait pas lire dans le coeur de ses muses. Il accuse en deuxième lieu la bourgeoisie haïtienne d'égoïsme, de cupidité, de sentiment de supériorité. Et rares sont enfin de compte ceux qui sortent blanchis de ce double procès. On pourrait citer Marie-Michèle, une insurgée contre le luxe insolent et égoïste de sa propre classe sociale et René Depestre, le poète qui tire à boulets rouges sur l'aristocratie et partage le sort des pauvres gens.

Belle réflexion sur la littérature et la société haïtiennes, ce roman est certainement né d'un double manque. Celui d'un livre au style simple et clair et celui d'un livre qui parle de la génération des jeunes filles de vingt ans. Au fil des pages, le bouillonnement de la jeunesse du pays, les questionnements traversant cette société, sont racontés sous deux niveaux, deux regards. Celui du héros-narrateur en la personne de l'auteur et celui d'une narratrice seconde sous la forme d'un journal, Marie-Michèle. le tout livré dans une langue simple et claire, sans fioritures. le goût des jeunes filles fait partie d'un cycle romanesque qualifié par l'auteur d'« Autobiographie américaine ». C'est en réalité une autofiction.

Les dialogues sont nombreux, salés et drôles. L'humour et la crudité du langage sont d'ailleurs la marque de fabrique de ce livre sensuel avec en toile de fond la dictature sous Duvalier et sa horde de tontons macoutes.

Malgré les propos vulgaires et très terre à terre du personnage de Choupette, celui-ci trotte longtemps dans l'esprit du lecteur. Mais c'est le personnage de Tante Raymonde que j'ai trouvé le plus attachant. Sa personnalité acariâtre, loufoque, à l'humour irrésistible, m'a profondément touché.
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Le Goût des jeunes filles, Dany Laferrière
Ecrit par Marie-Josée Desvignes dans La Cause Littéraire
Dany Laferrière nous a habitués à ses titres provocateurs et dès son premier roman, Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, l'insolence, l'humour et l'ironie amère étaient au rendez-vous, des traits que l'on retrouve chez nombre d'auteurs haïtiens, un peu comme pour souligner la nécessité de prendre la vie dans sa « générosité » avec une insouciance et un réel appétit de vivre, qui tient sans doute à la lucidité de ce peuple soumis régulièrement à des épreuves et des traumatismes et à leur force de vie aussi. Dans Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, avec une intrigue centrée sur la drague, Dany Laferrière mettait en scène l'abstinence sexuelle de Bouba, colocataire du narrateur qui cite le Coran à tout bout de champ pour s'interdire de faire l'amour (« Allah est grand et Freud est son prophète »). Ce texte irrésistiblement drôle cache comme toujours chez Laferrière un discours beaucoup plus politique sur la négritude, et est délibérément basé sur les rapports exogènes entre noirs et blanches et celui des classes et des races ; il était le pendant de celui-ci.

Publié initialement en 2005 chez Grasset, le Goût des jeunes filles, au titre proustien pour un texte ultra-réaliste, rempli d'humour et dont chaque titre de chapitre est sous l'égide du poète Magloire Saint-Aude, nous donne à lire une sociologie du désir amoureux au féminin, avec une version féminine aussi de la vie en bande du côté des filles. Il y a la bande à Miki et il y a Marie-Michèle qui appartient au milieu huppé de la société de Port-au-Prince, qui se mêle aux autres filles, « des rôdeuses, des moqueuses, des paresseuses, des prostituées qu'il rêvait de rencontrer quand il avait quinze ans », celles de la rue donc, pour en finir avec l'hypocrisie de sa classe qui bien que minoritaire opprime le reste du peuple.

L'exilé haïtien a croisé durant toute son adolescence ces jeunes femmes pleines de vie et d'insolence, instigatrices de son goût pour l'amour, la poésie, la révolte. Avec un retour à ses quinze ans, le souvenir de ces femmes-là va pousser le narrateur à revenir le temps d'un week-end à retrouver les instants précieux mais aussi dangereux qu'il a vécus dans ce quartier.

On est en 1968 en plein régime Duvalier et ses tontons macoutes qui rodent partout dans les rues de Port-au-Prince. Si danger, il y a, il n'est pas de ce côté-ci de la rue.

Ton insolent pour jeunes filles insolentes qui semblent n'avoir peur de rien et auxquelles aucun homme ne résiste, véritables déesses de l'amour. Ces jeunes filles qui vivent de l'autre côté de la rue, le narrateur leur laissera la parole tout du long. Elles sont cinq. Paillardes, provocantes, libres de leur corps et riches de leur sensualité, cachant dans leur arrogance la peur qui rôde. Et il y a Marie-Michèle, cette jeune fille bourgeoise donc, bien élevée, qui fraye avec ces délurées, qui nous livre son quotidien dans un journal intime. L'enfer n'est pas toujours là où on le croit et le temps d'un week-end le narrateur va vivre au milieu des angoisses liées à la dictature, des moments de grâce qui vont lui faire paraître cet enfer comme un paradis. Mais pour ces jeunes filles qui se livrent à corps perdus et avec arrogance aux jeux de l'amour pour exister, dans le fracas, au milieu du désastre, quelle véritable relation à leur corps, quelle vie que la leur, faussement enchantée et enchanteresse ? le lecteur qui lit et vit au rythme de ces filles langoureuses qui ne parlent que de désir et de sexe peut-il oublier complètement que les amants de ces filles sont des êtres sanguinaires à la solde d'un dictateur. Lorsque la sublime Pascaline s'offre au « marsouin », est-ce pour le frisson du désir ou pour espérer ainsi un moyen de revoir son frère disparu. Quoi qu'en semble éprouver le narrateur de quinze ans qui, le temps d'un week-end, oublie lui aussi que partout dans la vie règnent la peur et l'horreur.

L'impertinence caractérise l'homme libre, le poète, le rêveur. « C'est simple, pour empêcher un Haïtien de rêver, il faut l'abattre » écrivait Laferrière dans Vers le sud. Procès de la compromission de la littérature de son pays qu'incarne la figure du poète Magloire pourtant tant apprécié de l'auteur, et procès de la cupidité de la bourgeoisie minoritaire égoïste au sort des plus pauvres, le Goût des jeunes filles est surtout une chronique de la vie haïtienne.

Marie-Josée Desvignes
Lien : http://www.lacauselitteraire..
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Retour de lecture sur "Le goût des jeunes filles", un roman au titre proustien de Dany Laferrière, publié en 1992. L'histoire se passe à Haïti à Port-au-Prince en 1971, l'année de la mort du dictateur François Duvalier "Papa Doc" qui sera remplacé par son fils "Baby doc" tout aussi violent. C'est dans ce pays contrôlé par les tontons macoutes, hommes de main du dictateur, et dans ce contexte de misère et d'insécurité sociale et politique que le héros de cette histoire, Dany, jeune adolescent de 15 ans va être obligé de se réfugier dans une maison en face de chez lui, suite à un incident. Dans cette maison vivent Miki et d'autres jeunes filles exubérantes. le jeune homme admirateur du poète local Magloire Saint-Aude, élevé uniquement par des femmes suite à l'exil de son père, va ainsi vivre quelque temps dans l'intimité de ces jeunes femmes et être exposé à leurs obsessions sexuelles d'adolescentes. Ce livre est donc bien sûr un livre sur l'adolescence, un roman d'initiation, mais c'est également une violente critique sociale et politique de ce pays. La narration alterne ainsi entre un descriptif de la vie haïtienne qui donne une image très réaliste de l'atmosphère de cette ancienne colonie française et le journal d'une fille de famille riche, qui à travers ses réflexions, établit une critique sans concession de la classe dirigeante du pays. En mettant chaque fois en opposition l'aspect pitoyable et rétrograde de cette classe d'élites, qui se compromet sans scrupule avec ce régime dictatorial pour préserver ses privilèges et les aventures de ces filles qui, à l'autre extrême, n'ont rien d'autre que leur spontanéité et envie de vivre, l'auteur nous dresse un tableau très contrasté de ce que pouvait être la vie dans ce pays à cette époque, sous cette dictature. Ce livre est également un hommage aux femmes de ce pays. Que ce soit pour les jeunes femmes chez qui se réfugie Dany, souvent agaçantes, où pour la mère et les tantes du héros qui gèrent tout toutes seules, on a toujours droit à un portrait très attachant de ces personnages féminins. le style léger de Laferrière permet une lecture facile et agréable de ce livre, même si cela manque peut-être un peu de passion. Au final c'est un livre intelligent, très intéressant, qui nous plonge dans le climat particulier de cette île à cette époque, et nous permet de découvrir sa culture à travers une histoire racontée avec une très grande tendresse.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Toujours dans le bain. Le téléphone cette fois pas loin de ma main gauche. Je songe un peu à Miki. Même le téléphone n'a pas pu déformer sa voix fraîche. Je pense surtout à ce week-end terrible que j'ai passé chez elle, il y a près de vingt ans. On se demande pourquoi tel événement se fixe dans nos mémoires. Quand on imagine toutes ces histoires (de microscopiques sensations crépitant constamment à la surface de notre peau), on s'interroge sur celles qui vont se fixer sur notre corps en tatouages colorés. Pas toujours ces histoires brûlantes, au premier jour, qui nous ont gardés éveillés toute la nuit. Souvent, ce sont des centaines d'émotions si furtives qu'on les a crues mineures. Alors qu'elles s'enfonçaient clandestinement sous notre peau, restaient sans bruit comme un espion dormant, pour refaire surface des années plus tard. Entre-temps, elles auront contribué à changer notre rythme interne. Si nous ignorons pourquoi certaines fois notre sang se met à courir plus vite dans nos veines, c'est parce que nous ne savons à peu près rien de ce qui se trame sous notre peau. Cette habitude de croire que notre cerveau contrôle tous les réseaux du système, et qu'aucune information ne saurait échapper à ses antennes ultrasensibles, pourrait nous aveugler sur l'essentiel. La mémoire de la peau.
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Ma vie est un livre ouvert. Il n'y a pas de secret (elle dit ça en me regardant droit dans les yeux)... Ecoute , hier, j'ai envoyé de l'argent à Gilberte parce qu'elle a des problèmes, et quand elle a des problèmes, devine à qui elle s'adresse. Remarque, je n'ai rien contre, je n'ai pas envie qu'elle aille mendier à un homme, ça c'est impossible, aucune fille de Da ne s'est jamais humiliée ainsi. Résultat : il n'y a pas d'homme dans cette famille, d'accord, il y en a eu un et c'était ton père, pas n'importe qui... Les hommes, nous, on n'en a pas besoin. D'ailleurs à quoi ça sert, hein ? Qu'est-ce- que je ferais d'un homme ? J'aurais plutôt besoin d'un petit vieux millionnaire, non, milliardaire, parce que millionnaire aujourd'hui ça ne veut rien dire, et en plus il faudrait qu'il soit presque mort, deux ou trois ans à vivre, pas plus, parce que ça peut devenir lassant, tout ce qui dure trop longtemps devient lassant à la fin...
J
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Ma mère, elle, ne crie jamais. Elle n'élève jamais le ton, mais si on la connait bien, on peut facilement entendre ses hurlements. Elle a simplement converti les cris en sarcasmes. Cela fait moins de bruit, mais plus de mal.
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Je n'ai rien contre le mensonge, je déteste la fausseté. On passe son enfance à se faire bercer avec des contes de fées qui sont d'ahurissants mensonges. Et après, on nous empêche de mentir.
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On sait ce qu'on a écrit, mais le résultat reste quand même surprenant. Ecrire est une opération différente de celle de lire. Quand j'écris, j'y mets le fond de mon âme, et voilà que je lis tout à fait autre chose.
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Vidéo de Dany Laferrière
En 2015, l'écrivain canadien d'origine haïtienne, Dany Laferrière est reçu à l'Académie française. Il est l'auteur, entre autres, de Comment faire l'amour à un nègre sans se fatiguer ou de L'Odeur du café. Son épée d'académicien est le fruit d'un dialogue avec le sculpteur haïtien Patrick Vilaire. Dans cet entretien, il revient sur les différents symboles qu'elle porte et sur ce qu'elle dit de la place de l'écrivain et de l'académicien au sein de nos sociétés.
Pour en savoir plus, rdv sur le site Les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
Crédits de la vidéo :
Dany Laferrière Écrivain et membre de l'Académie française
Direction éditoriale Armelle Pasco, cheffe du service des Éditions multimédias, BnF
Coordination scientifique Charline Coupeau, docteure en histoire de l'art et chercheuse à l'École des Arts Joailliers
Coordination éditoriale Constance Esposito-Ferrandi, chargée d'édition multimédia, BnF
Lieu de tournage Institut de France
© Bibliothèque nationale de France
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